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Dans Modeste Mignon, roman tardif de Balzac, la volonté de renégociation de son statut par l'entreprenante héroïne éponyme a pour effet d'accuser les petitesses des hommes qui l'entourent, avec une insistance qui relève d'une esthétique caricaturale. Ce processus affecte non seulement les personnages qui font l'objet de la satire de la vie provinciale, mais les prétendants au mariage, désidéalisés par la comédie à laquelle ils doivent se prêter. Ce rapetissement et les désordres du genre se donnent à lire dans les corps, le récit leur assignant des causes entre hérédité et histoire, en cette fin de Restauration, et se laissent difficilement penser à travers la notion de crise. Peu d'alternatives aux modèles virils traditionnels et peu de solutions viables s'esquissent, en dépit du rôle central du père, la plus convaincante étant à chercher dans la figure du savant, avec le chirurgien Desplein.

Dans Modeste Mignon, roman tardif de Balzac, la volonté de renégociation de son statut par l'entreprenante héroïne éponyme a pour effet d'accuser les petitesses des hommes qui l'entourent, avec une insistance qui relève d'une esthétique caricaturale. Ce processus affecte non seulement les personnages qui font l'objet de la satire de la vie provinciale, mais les prétendants au mariage, désidéalisés par la comédie à laquelle ils doivent se prêter. Ce rapetissement et les désordres du genre se donnent à lire dans les corps, le récit leur assignant des causes entre hérédité et histoire, en cette fin de Restauration, et se laissent difficilement penser à travers la notion de crise. Peu d'alternatives aux modèles virils traditionnels et peu de solutions viables s'esquissent, en dépit du rôle central du père, la plus convaincante étant à chercher dans la figure du savant, avec le chirurgien Desplein.

International audience; "Qui dit plan dit, dans Modeste Mignon, préparation, mise en scène, représentation de soi tantôt menteuse, tantôt théâtralisée et toujours améliorée, car aucun des personnages ne veut dire la vérité, chacun propose une image au public, oppose un masque au regard de l’autre. Il faut mystifier l’autre. Il s’agit bien de mystification plutôt que de pure et simple tromperie car toutes ces entreprises ont en commun un aspect théâtral, joueur, et même créateur voire esthétique : jeter de la poudre aux yeux de l’autre, ne plus lui permettre de distinguer l’image de la réalité même. C’est sans doute cette dialectique entre mystification et réalité, mystification et vérité qu’il faut interroger. À quoi aboutit ce carnaval de masques et de mystifications ? N’est-ce qu’un moyen pour mieux dévoiler la vérité (les mystificateurs seraient alors de bons mystificateurs, il s’agit de dissimuler son jeu pour mieux atteindre la vérité cachée), ou l’image finit-elle par prendre la place de la réalité, le masque finit-il par prendre la place du visage ? Peut-on dégager de la mystification une perspective heuristique ?"