International audience; During the 15th century, two kings, Da ̄wit (1379/80-1413) and his fourth son Zar’a Ya’eqob (1434-1468), promoted the cult of two Christian female figures to legitimize their religious policies and to exalt their own image within the monarchy. Spotlighted were the historical Queen Helena, the mother of Emperor Constantine (272-237), and the biblical Virgin Mary. To justify their increasing involvement within religious affairs, the kings associated their own persons and images with these two feminine characters so as to enhance the sacral dimension of their power. In parallel, they organized and imposed the cults of these women by translating a variety of texts, dedicating to them holy days within the synaxarium, and developing an iconography to give visual support to these new devotions. I argue that one of the consequences of this was to enable, or at least to accompany, female political participation. At the end of the 15th century, the principle of regency was introduced. During the 16th century, queens were regents, they started to build royal churches, the new rank of ite ̄ge ̄ was created to replace the old system of the queens’ titulary, and they become advisers to the king or protectors of the clergy. In parallel, their descriptions within the royal chronicles are increasingly linked with Helena and Mary. Hence, queens started to be integrated into the representation of the royal power and family. During the 17th century, they were represented as Mary within the royal and religious iconography. These analogies became the model for representation of the queen’s rank. In the middle of the 18th century, t h i s a r c h e t y p e r e a c h e d i t s c l i m a x w i t h q u e e n - i t e ̄ g e ̄ M e n t e w w a ̄ b . T w i c e regent for her son and grandson, she ruled the country for almost half a century. In order to do so, she developed around her a strong propaganda, appearing as Mary and as Helena, as a queen in her own right, and as the true sovereign of the kingdom thereby de facto supplanting the ruling king.; Aucoursduxve siècle,lesroisDa ̄wit(1379/1380-1413)etZar’aYa’eqob (1434-1468) ont promu le culte de deux figures féminines chrétiennes pour légitimer leur politique religieuse et exalter leur propre image au sein de la monarchie. La reine Hélène, mère de l’empereur romain Constantin (272-337), et la Vierge Marie furent ainsi mises à l’honneur. Afin de justifier leur implication croissante dans les affaires religieuses, les souverains associèrent leur personne et leur image à celles de ces deux femmes, de façon à renforcer la dimension sacrée de leur propre pouvoir. En parallèle, ils organisèrent et imposèrent le culte de ces figures en leur dédiant des jours saints dans le synaxaire, en faisant traduire différents textes et en développant une iconographique susceptible de servir de support visuel à ces nouvelles dévotions. L’auteure soutient l’idée que l’une des conséquences de cette promotion fut de permettre ou, tout au moins, d’accompagner la participation politique des femmes. À la fin du xve siècle, le principe de la régence fut introduit. Au cours du xvie siècle, les reines exercèrent la régence et se mirent à construire des églises royales. Le nouveau rang d’ite ̄ge ̄ fut créé en remplacement de l’ancienne titulature des reines et les souveraines devinrent les conseillères du roi ou les protectrices du clergé. En parallèle, leurs descriptions dans les chroniques royales les associèrent de plus en plus à Hélène ou Marie. Dès lors, les reines commencèrent à être intégrées à la représentation du pouvoir et de la famille royale. Au cours du xviie siècle, les reines furent représentées sous les traits de Marie dans l’iconographie royale et religieuse. Ce type d’analogie devint le modèle pour représenter le rang de la reine. Au milieu du xviiie siècle, cet archétype atteignit son apogée avec la reine- ite ̄ge ̄ Mentewwa ̄b. Régente de son fils puis de son petit-fils, elle dirigea le pays pendant près d’un demi-siècle. Dans ce but, elle développa une importante propagande la faisant apparaître à l’image de Marie ou d’Hélène, en tant que reine à part entière et véritable souveraine du royaume supplantant de fait le roi régnant.