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International audience; Introduction Dans un ouvrage récent intitulé Précis de Paysagétique 1 , Catherine Chomarat-Ruiz introduit le concept de « paysagétique » en réfléchissant à l'élaboration de ce qu'elle appelle une métascience du paysage. Ce faisant, elle place la réflexion sur le paysage au-delà d'une réflexion interdisciplinaire, afin de contourner l'obstacle épistémologique que constitue la multiplicité des approches scientifiques qui ont pour objet le paysage et conduisent selon elle à son émiettement. Or l'élaboration d'un tel concept se heurte au caractère « nomade 2 » du paysage. Et la pierre d'achoppement de cette difficulté conceptuelle s'explique par la variété des échelles utilisées pour saisir le paysage selon les disciplines, les époques et les aires géographiques. Dans le présent volume nous avons souhaité retenir de cette réflexion sur le paysage comme métascience, à la fois la nécessité d'éviter l'émiettement auquel peuvent conduire l'interdisciplinarité et les différentes échelles utilisées pour saisir le paysage selon les spécialités, et souligner, dans la lignée des travaux d'Augustin Berque sur la notion de milieu, le souci d'élaborer un « humanisme paysager » pour notre temps. En effet, si la nature urbaine du XVIIIème siècle à nos jours est bel et bien le sujet qui nous préoccupe ici, c'est parce que nous pensons que l'évolution de la ville et la place que l'homme a fait au vivant au cours des siècles peut éclairer la manière dont s'élabore aujourd'hui un humanisme paysager qui « repose sur la certitude que l'homme, en tant qu'être de milieu, est un être de paysage, membre de la communauté que dessinent les relations qu'il établit avec son environnement » (Chomarat-Ruiz 2014, 43). Dans La Pensée paysagère, Augustin Berque souligne en la dénonçant, la posture qui a consisté à figer l'opposition entre deux lectures opposées de la nature, l'une mesurable et quantitative, le développement de la technique, l'homme en maître dominateur; et une lecture plus sensible de la nature qui forme le terreau des représentations artistiques. Or on ne peut comprendre ni ce qui se dit, ni ce qui se vit aujourd'hui, sans relire et réfléchir à la nature, à la relation entre les hommes et le vivant au XVIIIème siècle et depuis. Nous avons choisi de porter 1

International audience; Introduction Dans un ouvrage récent intitulé Précis de Paysagétique 1 , Catherine Chomarat-Ruiz introduit le concept de « paysagétique » en réfléchissant à l'élaboration de ce qu'elle appelle une métascience du paysage. Ce faisant, elle place la réflexion sur le paysage au-delà d'une réflexion interdisciplinaire, afin de contourner l'obstacle épistémologique que constitue la multiplicité des approches scientifiques qui ont pour objet le paysage et conduisent selon elle à son émiettement. Or l'élaboration d'un tel concept se heurte au caractère « nomade 2 » du paysage. Et la pierre d'achoppement de cette difficulté conceptuelle s'explique par la variété des échelles utilisées pour saisir le paysage selon les disciplines, les époques et les aires géographiques. Dans le présent volume nous avons souhaité retenir de cette réflexion sur le paysage comme métascience, à la fois la nécessité d'éviter l'émiettement auquel peuvent conduire l'interdisciplinarité et les différentes échelles utilisées pour saisir le paysage selon les spécialités, et souligner, dans la lignée des travaux d'Augustin Berque sur la notion de milieu, le souci d'élaborer un « humanisme paysager » pour notre temps. En effet, si la nature urbaine du XVIIIème siècle à nos jours est bel et bien le sujet qui nous préoccupe ici, c'est parce que nous pensons que l'évolution de la ville et la place que l'homme a fait au vivant au cours des siècles peut éclairer la manière dont s'élabore aujourd'hui un humanisme paysager qui « repose sur la certitude que l'homme, en tant qu'être de milieu, est un être de paysage, membre de la communauté que dessinent les relations qu'il établit avec son environnement » (Chomarat-Ruiz 2014, 43). Dans La Pensée paysagère, Augustin Berque souligne en la dénonçant, la posture qui a consisté à figer l'opposition entre deux lectures opposées de la nature, l'une mesurable et quantitative, le développement de la technique, l'homme en maître dominateur; et une lecture plus sensible de la nature qui forme le terreau des représentations artistiques. Or on ne peut comprendre ni ce qui se dit, ni ce qui se vit aujourd'hui, sans relire et réfléchir à la nature, à la relation entre les hommes et le vivant au XVIIIème siècle et depuis. Nous avons choisi de porter 1

International audience; Introduction Dans un ouvrage récent intitulé Précis de Paysagétique 1 , Catherine Chomarat-Ruiz introduit le concept de « paysagétique » en réfléchissant à l'élaboration de ce qu'elle appelle une métascience du paysage. Ce faisant, elle place la réflexion sur le paysage au-delà d'une réflexion interdisciplinaire, afin de contourner l'obstacle épistémologique que constitue la multiplicité des approches scientifiques qui ont pour objet le paysage et conduisent selon elle à son émiettement. Or l'élaboration d'un tel concept se heurte au caractère « nomade 2 » du paysage. Et la pierre d'achoppement de cette difficulté conceptuelle s'explique par la variété des échelles utilisées pour saisir le paysage selon les disciplines, les époques et les aires géographiques. Dans le présent volume nous avons souhaité retenir de cette réflexion sur le paysage comme métascience, à la fois la nécessité d'éviter l'émiettement auquel peuvent conduire l'interdisciplinarité et les différentes échelles utilisées pour saisir le paysage selon les spécialités, et souligner, dans la lignée des travaux d'Augustin Berque sur la notion de milieu, le souci d'élaborer un « humanisme paysager » pour notre temps. En effet, si la nature urbaine du XVIIIème siècle à nos jours est bel et bien le sujet qui nous préoccupe ici, c'est parce que nous pensons que l'évolution de la ville et la place que l'homme a fait au vivant au cours des siècles peut éclairer la manière dont s'élabore aujourd'hui un humanisme paysager qui « repose sur la certitude que l'homme, en tant qu'être de milieu, est un être de paysage, membre de la communauté que dessinent les relations qu'il établit avec son environnement » (Chomarat-Ruiz 2014, 43). Dans La Pensée paysagère, Augustin Berque souligne en la dénonçant, la posture qui a consisté à figer l'opposition entre deux lectures opposées de la nature, l'une mesurable et quantitative, le développement de la technique, l'homme en maître dominateur; et une lecture plus sensible de la nature qui forme le terreau des représentations artistiques. Or on ne peut comprendre ni ce qui se dit, ni ce qui se vit aujourd'hui, sans relire et réfléchir à la nature, à la relation entre les hommes et le vivant au XVIIIème siècle et depuis. Nous avons choisi de porter 1