Le voyage de Fernand de Magellan et de ses marins est connu par plusieurs sources différentes, dont le témoignage direct d’Antonio Pigafetta (1523) et la lettre de Maximilianus Transylvanus, secrétaire de Charles Quint (1522). Ces deux exemples montrent à quel point ces récits d’un des épisodes les plus remarquables des Grandes Découvertes s’inscrivent dans un rapport ambigu de rupture mais aussi d’hommage par rapport au savoir humaniste, tout en requérant les supports éditoriaux conformes aux goûts des cercles cultivés de l’époque. Les manuscrits de Pigafetta rappellent la forme de l’isolario, genre cartographique inauguré par l’œuvre de l’humaniste florentin Cristoforo Buondelmonti au xve siècle, et très imité au début du xvie siècle. Maximilianus Transylvanus utilise des références à la géographie de l’Antiquité pour souligner l’apport des nouvelles découvertes. The paper considers two accounts of Magellan’s travel around the world: the Navigation & découvrement de l’Inde supérieure & îles de Malucque, by Antonio Pigafetta (from manuscripts of 1523-1525), and a Letter written by Maximilianus Transylvanus, dated 1522. It evaluates the humanistic practices and knowledge lying at the foundations of these works: the pictural and cartographic model of the isolario used by Pigafetta, the critical references to Ancient geography by Maximilianus Transylvanus.