Alfonzetti, Beatrice, Alonge, Roberto, Barbato, Cristina, Buffaria, Pérette Cécile, Cederna, Camilla, Chassagne, Claire, Coppola, Argia, Cornez, Élodie, Decroisette, Françoise, Duca, Eve, Faverzani, Camillo, Favier, Olivier, Ferroni, Giulio, Finocchiaro, Laura Fournier, Gavelli, Mirtide, Manning, Céline Frigau, Perdichizzi, Vincenza, Possamai, Irina, Ranzini, Paola, Saro, Georges, Sparacello, Giovanna, Tanant, Myriam, Tarozzi, Fiorenza, Tatti, Silvia, and Decroisette, Françoise
Comment l'Histoire s'écrit-elle derrière les rideaux de scène ? Quels processus créatifs les auteurs mettent-ils en œuvre pour lui donner voix et corps dans le présent singulier, réel et fictif à la fois, de la représentation théâtrale ? De tout temps, les « poètes » dramatiques ont cherché à problématiser l'histoire sur les scènes, mais rarement avec autant d'intensité qu'au XIXe siècle, alors que dans l'Europe entière se pose la question des nationalités. L'Italie en construction n'échappe pas à ce questionnement. Dès la fin du XVIIIe siècle, la scène théâtrale italienne devient le lieu privilégié où s'invente l'idée de la patrie unie, et où se fabrique une histoire du Risorgimento. S'y affirme d'abord la volonté de trouver dans les grands événements de l'histoire passée de la péninsule les fondements d'une idée commune de la « nation ». S'y construit également, au fil des luttes armées et des interventions politiques menant à l'unité, à travers l'émergence de formes spectaculaires non académiques et la mise en question des grands « mythes » risorgimentali, une historiographie particulière où se mêlent célébration, témoignage, mémoire et interprétation. La commémoration du bicentenaire de l'Unité en 2011 a été l'occasion de revenir sur ce pan méconnu de l'histoire du théâtre italien que certains appellent scena risorgimentale. À la lumière des débats historiographiques suscités par cette commémoration, les contributions réunies dans ce volume envisagent les diverses modalités d'écriture dramatique et scénique qui ont accompagné la formation de l'unité italienne tout au long des XIXe et XXe siècles, et celles qui, aujourd'hui encore, quand les identités nationales sont partout questionnées, continuent d'explorer la mémoire de l'un des moments les plus complexes de l'histoire de la péninsule.