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Dans plusieurs textes de l’Antiquité classique l’invention des dés et des jeux de plateaux est associée à des tentatives de résolution de crises de la collectivité politique, comme semblent le montrer les récits concernant Palamède. Hors du contexte fictif des récits mythiques, la valeur culturelle des jeux de dés et de pions entre dans d’autres représentations discursives. En particulier, le discours du rhéteur Alcidamas d’Élée (Sur la trahison de Palamède, fr. 2 Avezzù) au ive siècle av. J.-C. nous invite à analyser le côté obscur des jeux de société, notamment de ceux qui appartenaient à la catégorie de κυβεία, c’est-à-dire de jeux d’argent. D’autres textes, d’Hérodote à Cratinos, en passant par Isocrate, utilisent des procédés énonciatifs pour dévaloriser ces activités ludiques et stigmatiser les citoyens/soldats et les élites politiques. Cet article démontre comment l’activité ludique a pu constituer une des manières de construire ou défigurer l’image sociale d’un individu au sein de la communauté civique. In several texts from classical antiquity, the invention of dice and board games is associated with attempts to put an end to crisis in the political community, as the stories about Palamedes seem to show. Beside the fictional context of mythical narratives the cultural value of dice and board games enters into other discursive representations. In particular, the speech of the rhetorician Alcidamas (On the Betrayal of Palamedes, fr. 2 Avezzù) in the 4th century BC invites us to analyse the dark side of board games, especially those that fell into the category of κυβεία, that is gambling activities. Different texts from classical Athens, from Herodotus to Cratinus, including Isocrates, use enunciative processes in order to devaluate these gambling activities and stigmatize citizens/soldiers and political élites. This article demonstrates how play has been one of the ways of building or disfiguring the social image of an individual within the civic community.