Gurrieri, Marco, Centre d'études supérieures de la Renaissance UMR 7323 (CESR), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Tours (UT)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Sabrina Ferrara, Maria Teresa Ricci, Élise Boillet, Centre d’études supérieures de la Renaissance, and Gurrieri, Marco
International audience; Boccace imagina de clore les dix journées qui composent son Décaméron par autant de « ballate » musicales. Au cours du XVIe siècle, une ou plusieurs stances de chacune de ces ballades, à l’exception de Deh!, lassa, la mia vita (journée VII), furent mises en musique au moins une fois. Le cas le plus connu est sans aucun doute celui de Io mi son giovinetta (journée IX), dont la forme originale fut modifiée et pliée aux exigences polymétriques du madrigal par le compositeur Domenico Ferrabosco (1542). Plusieurs fois réimprimée dans les décennies suivantes, le madrigal de Ferrabosco connut un succès remarquable et s’imposa comme modèle de référence pour d’autres compositeurs comme Noë Faignient, Jean de Castro, Giovan Battista Sessa, Giovanni Pietro Manenti, Giovan Battista Mosto e Jan P. Sweelinck. On sait qu’en 1569 Girolamo Scotto composa lui aussi un madrigal sur Io mi son giovinetta, mais, l’unique exemplaire imprimé ayant été détruit durant la Seconde Guerre mondiale, il n’est pas possible de déterminer si suivit également le modèle de Ferrabosco. Cependant, tout au long de sa production musicale, Scotto travailla à divers reprises sur les textes des ballades du Décaméron. Le but de mon intervention sera de mettre en évidence, dans ces autres cas, les choix opérés par le compositeur dans la mise en musique d’une forme poétique qui ne correspondait plus au goût ni aux modes de son époque.