Nicolas Puig, Martinellio, M. (ed.), Puig, Nicolas (ed.), Suzanne, G. (ed.), Unite de recherche migrations et sociétés (URMIS), Université Nice Sophia Antipolis (1965 - 2019) (UNS), COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR205-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Nice Sophia Antipolis (... - 2019) (UNS), COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-COMUE Université Côte d'Azur (2015-2019) (COMUE UCA)-Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR205, Université Nice Sophia Antipolis (... - 2019) (UNS), and Université Côte d'Azur (UCA)-Université Côte d'Azur (UCA)-Université Paris Diderot - Paris 7 (UPD7)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR205-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Les cultures palestiniennes sont irriguées par le traumatisme de 1948, année de l’exode de plus de 700 000 personnes dont une partie s’implante alors durablement au Liban. Les mémoires sont travaillées par cet événement de la Nakba, la catastrophe, selon différentes modalités qui recouvrent des conflits de leadership politique et des enjeux individuels de récit. L’entretien d’un sentiment de nostalgie prenant place autour d’un petit nombre de référents et de symboles liés à la patrie perdue est à relier directement aux temporalités de l’exil, à la façon dont il est ressenti chez les différentes générations de réfugiés et sur le devoir de mémoire qui lui est lié. La musique produite dans les orchestres liés aux différentes organisations politiques sert directement un projet mémoriel et vise au soutien de l’identité. Mais, au sein de ce formalisme culturel se font jour de multiples détournements qui font justice d’enjeux personnels d’émancipation et de sortie des ordres collectifs. Les registres de la nostalgie institutionnelle se croisent alors avec ceux des nostalgies vécues qui sont développés par les individus à propos de leur parcours, des temps et des âges de leur vie. Dans l’enceinte des musiques nationalistes, des registres variés se mêlent ainsi, produisant des « exils décalés » renvoyant à des temporalités divergentes du collectif et de l’individuel. Palestinian cultures are irrigated by the 1948 trauma, year of the Exodus of over 700000 people among which a part is then getting durably settled in Lebanon. Memories are worked by this Nakba event, the disaster, according to different modalities recovering political leadership conflicts and individual stake of narration. The maintaining of a nostalgia feeling taking place around a few amount of references and symbols related to the lost country are to be directly linked with exodus temporalities, ways of feeling it within different refugees’ generations and on its duty of memory. The music produced in the orchestras linked to different political organizations is directly used for a memorial project and aims at the identity support. But, within this cultural formalism a multiplicity of diversions is appearing which are doing justice of personal emancipation and of exit from collective orders stakes. The institutional nostalgia registers are then crossing those of lived nostalgia developed by individuals about their personal route, times and ages of their own life. Within nationalist musics, various registers are getting mixed that way producing “unwedged exodus” throwing back to divergent temporalities of the collective and of the individual. Las culturas palestinas están marcadas por el traumatismo de 1948, año del éxodo de más de 700 000 personas, en parte hacia el Líbano donde se implantaron de manera duradera. Las memorias son trabajadas por este evento de la nakba, la catástrofe, y eso según diferentes modalidades que recubren conflictos de liderazgo político e implicaciones individuales de narración. El mantenimiento de un sentimiento de nostalgia, el cual toma lugar a partir de un pequeño número de referentes y símbolos ligados a la patria perdida, tiene que ser directamente enlazado con las temporalidades del exilio, en la manera en que lo sienten las diferentes generaciones de refugiados y en relación con el deber de memoria ligado con el mismo. La música producida por las orquestas ligadas con las diferentes organizaciones políticas esta directamente al servicio de un proyecto memorial cuyo objetivo es el sostén de la identidad. Sin embargo, dentro de este formalismo cultural se deslumbran múltiples desviaciones que rinden justicia a implicaciones emancipadoras personales y salidas de las órdenes colectivas. Los registros de la nostalgia institucional cruzan entonces los de las nostalgias vividas, desarrolladas por los individuos a partir de sus itinerarios, de los tiempos y las edades de su vida propia. Dentro del recinto de las músicas nacionalistas se entrecruzan entonces registros variados, produciendo así "exilios desfasados" que remiten a temporalidades divergentes de lo colectivo y de lo individual.