Introduction L’anémie est une complication fréquente de l’insuffisance rénale chronique. Les recommandations de la HAS préconisent un traitement avec des agents stimulant l’érythropoïèse (ASE) chez les patients insuffisants rénaux (IR) ayant un taux d’Hb ≤ 10 g/dL. L’objectif thérapeutique est de maintenir la valeur d’Hb entre 10 et 12 g/dL. Les effets thérapeutiques d’un traitement par ASE sont variables selon les patients et 5 % à 10 % des IR sont même considérés comme « résistants à l’EPO » ce qui augmente leur risque de mortalité. Cette étude vise à évaluer l’impact des comorbidités d’une cohorte de patients hémodialysés sur la réponse aux ASE. Patients et méthodes Une association de dialyse hors centre a mené une étude rétrospective incluant 278 patients hémodialysés dans 26 unités de dialyse, rattachés à 11 centres prescripteurs, traités par ASE et suivis pendant un an (2014). Les données d’administration des ASE sont issues du service de pharmacie, les données concernant les comorbidités du registre REIN et les données de biologie des bilans biologiques. Les patients hyporépondeurs aux ASE ont été identifiés à l’aide d’un modèle linéaire mixte puis leurs comorbidités ont été comparées à celles du reste de la population grâce à une régression logistique. Les analyses concernant les déterminants de la variabilité sont en cours. Résultats Les patients ont en moyenne 63,3 ± 14,2 ans, 1,9 ± 1,7 comorbidités. Vingt-sept patients (10 %) ont été identifiés comme hyporépondeurs aux ASE. L’analyse des comorbidités a permis de mettre en évidence deux facteurs de risque d’hyporéponse : l’AVC (OR = 7,6 [2,3–24,6]) et le cancer (OR = 4,8 [1,1–21,7]). Aucune association n’a pu être établie avec les autres comorbidités, l’âge, le sexe ou les paramètres du bilan martial et du syndrome inflammatoire. Aucun effet centre n’a été démontré. Discussion Ces résultats diffèrent de ceux rapportés dans la littérature pour des populations traitées en centre lourd. La survenue d’évènements cliniques intercurrents dans ces populations instables pourrait, en partie, expliquer cette différence. Conclusion Cette étude menée sur une cohorte homogène de patients hors centre et peu comorbides met en évidence un impact prononcé de l’AVC et du cancer sur la réponse aux ASE. [ABSTRACT FROM AUTHOR]