Linda Lê’s is one of the most resonant voices of the Vietnamese diaspora in Francophone writing, and her works are frequently read through the lens of exile and encounter with the other. While not engaging with explicit representations of the diasporic experience, Lê’s fictional and non-fictional texts are profoundly marked by the dislocation and alienation associated with the experience. This article considers the ways in which Linda Lê’s fictional writing surpasses the author’s own particular experience of the Vietnamese diaspora to offer a literary universe in which the disruptions of diaspora are expressed through the depiction of resistant modes of being and belonging. Focusing on two recent novels, Les aubes (2000) and In memoriam (2007), this article analyses Lê’s resistant construction of femininity, arguing that it is prompted and even enabled by the necessary transitions and transpositions of the diasporic experience. Through an examination of the sisterly solidarity, gender alterity and (in)corporeality that are foregrounded in these novels, the analysis explores Lê’s intratextual disruption of inherited models of femininity and modes of participation in domestic and sexual relationships, and draws a link with Lê’s extratextual literary universe to reveal the feminist ethics that underpins her resistance to gendered hierarchies. La voix de Linda Lê est l’une des plus significatives de la diaspora vietnamienne dans la littérature francophone et ses œuvres sont fréquemment lues dans l’optique de l’exil et de la rencontre avec l’autre. En contournant la représentation explicite de l’expérience diasporique, ses textes autant fictionnels que non-fictionnels sont néanmoins profondément marqués par les ruptures et l’aliénation de cette expérience. Cet article examine la manière dont l’écriture fictionnelle de Linda Lê dépasse la propre expérience que l’auteure a fait de la diaspora vietnamienne, pour construire un univers littéraire dans lequel les heurts de l’expérience se traduisent par des modes d’être et d’appartenir contestataires. Tout en se concentrant sur la construction de la féminité résistante dans deux romans récents, Les aubes (2000) et In memoriam (2007), l’article avance l’idée que se sont les transitions et transpositions imposées par l’expérience diasporique qui l’ont rendue non seulement possible mais nécessaire. À travers l’étude de la solidarité sororale, l’altérité sexuelle et l’(in)corporéité au sein de ces deux romans, cet analyse explore d’une part la contestation des modèles hérités de la féminité, et de l’autre part, le refus de participer à des relations domestiques et sexuelles conventionnelles. En conclusion, il s’attache à démontrer comment ce lien entre les féminités contestataires de cette auteure singulière et son univers littéraire intertextuel participe d’une éthique féministe qui soustend la résistance aux hiérachies genrées.