1. Le paludisme d'importation chez l'adulte.
- Author
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Sellam, I.
- Subjects
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QUININE , *PRIMAQUINE - Abstract
L'augmentation des cas de paludisme d'importation est régulière depuis 2004 dans notre pays, du fait de l'augmentation du nombre des voyages internationaux en zone tropicale, ce qui constitue un problème majeur de santé publique. L'objectif de cette étude est de décrire le profil épidémiologique, clinicobiologique, thérapeutique et évolutif du paludisme d'importation dans notre CHU. C'est une étude rétrospective, descriptive et analytique de 109 cas de paludisme d'importation, traités durant 3 ans (janvier 2016–décembre 2019), dans notre CHU. Cent neuf cas ont été traités pour paludisme d'importation dans la période d'étude. L'âge moyen était de 38 ans (18–51 ans), 104 patients étaient originaire de notre pays, et 72 % (78 cas) étaient chauffeurs de profession. Un antécédent d'accès palustre était retrouvé chez 40 cas soit 36 %. Tous les cas avaient séjourné en Afrique subsaharienne. La chimioprophylaxie n'a pas été prise par aucun de nos patients. Le délai moyen d'apparition des symptômes était de 10 jours et le délai de recours aux soins était de 4 jours. Tous les paludéens étaient symptomatiques à l'admission. La triade : fièvre, frissons et sueurs était présente chez 95 des cas soit 87 %, le syndrome algique chez 64 % (70 cas), les vomissements 45 % (50 cas), les céphalées 45 % (50 cas), l'ictère chez 27 % (30 cas), la diarrhée chez 13 % (15 cas), la confusion chez 5 % (6 cas),la splénomégalie chez 9 % (10 cas), et l'hépatomégalie chez 4 % (5 cas). Sur le plan biologique, la goutte épaisse était l'examen de référence, elle était positive chez 102 patients soit 93 %. Les espèces rencontrées sont le P. falciparum seul chez 82 % (90 cas) et associé au P. vivax chez 10 % (11 cas). Le P. ovale chez 7 % (8 cas). La thrombopénie était l'anomalie hématologique la plus fréquente, retrouvée chez 90 % (98 cas), l'anémie chez 36 % (40 cas) et la lymphopénie chez 32 % (35 cas). La cytolyse hépatique chez 18 % (20 cas) et l'insuffisance rénale chez 9 % (10 cas). On a distingué 32 % soit 35 patients présentant un accès palustre grave. Différents schémas thérapeutiques ont été utilisés : l'association artéméther–luméfantrine en association avec la primaquine a été administrée chez 63 % (69 cas) et en monothérapie chez seulement 2 patients. L'artésunate injectable était utilisé chez 39 cas pour traiter les formes compliquées et émétisantes. La quinine était administrée chez 4 cas. L'évolution était favorable pour la majorité des cas 95 % (104 cas). En revanche, 2 % (2 cas) ont été ré-hospitalisés pour rechute, un cas pour un paludisme résistant à l'artesunate et 1 cas a été décédé, il s'agit d'une femme enceinte présentant un accès pernicieux. L'augmentation des cas de paludisme d'importation est associée à l'absence de prise de chimioprophylaxie dans 100 % des cas dans notre étude, d'où l'intérêt de la sensibilisation de la population concernée à l'importance de cette mesure préventive. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Published
- 2020
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