Sanchez, Margaux, STAR, ABES, Vieillissement et Maladies chroniques : approches épidémiologique et de santé publique (VIMA), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Université Paris Sud - Paris XI, Valérie Siroux, and Marc Humbert
Unlike most chronic diseases, which tend to get progressively worse over time, the expression of asthma is variable over time. Asthma may onset at any age and is known to clinically persist, possibly resolve, or present any combination of remissions and relapses over several years, even decades. Such long-term variability has been difficult to describe in adults as data are scarce. Through an epidemiological approach, the aim of the thesis is to gain a better understanding of the variability of asthma expression over the long term in adults, in two French cohorts: the E3N study (l’Étude Épidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale) and the EGEA study (the Epidemiological study on the Genetics and Environment of Asthma). The first axis is methodological and relates to the characterization of asthma expression variability over the long term. The second axis is environmental and related to the effect of air pollution on such long-term variability. Regarding the methodological axis, the in-depth analysis of answers to a single question on ever asthma repeated 7 times over 13 years in the E3N study has shown that apparently inconsistent succession of answers (positive and negative) could capture part of the medium-term variability of asthma activity, suggesting the usefulness of such approach to improve the characterization of asthma expression over time. In a context of growing interest for perceived health, a simple retrospective self-assessment of 10-year change in respiratory health has been shown to provide complementary insights to classical epidemiological and clinical tools to describe the long-term trajectory of asthma, and could predict part of the asthma evolution. Following a recent meta-analysis including 6 European cohorts (23000 participants), in which results suggest a deleterious effect of chronic ambient air pollution on asthma incidence in adults, an analysis investigated the evolution of asthma medication dispensations over 4 consecutive years, in relation with air pollution. Among the women with asthma in the E3N study, an increased estimated exposure to outdoor nitrogen dioxide and particles was associated with increased rate of controller dispensations over time, suggesting the long-term effect of air pollution on asthma progression. In conclusion, results of the thesis showed that simple tools such as several repeated answers to a single question on asthma and the self-assessment of long-term change in respiratory health may be useful in order to better characterize the variability of asthma expression over the long term, as a complementary approach alongside with classical tools. Combined with the literature, results of the thesis support the deleterious impact of chronic air pollution on progression of asthma and strengthen the need of public health interventions to reduce air pollutants concentration., Contrairement à la majorité des maladies chroniques qui s’aggravent progressivement, l’expression de l’asthme est variable au cours du temps. L’asthme peut apparaître, disparaître, s’aggraver ou s’améliorer au cours de plusieurs années, voire une décennie, à tout âge de la vie. Cette variabilité à long terme est particulièrement mal décrite chez l’adulte car les données sont rares. Par une approche épidémiologique, la thèse a pour objectif de mieux comprendre la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours chez l’adulte dans deux cohortes françaises : E3N, l’Étude Épidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale et EGEA, l’étude Épidémiologique des facteurs Génétiques et Environnementaux de l’Asthme. Le premier axe, méthodologique, porte sur la mesure de la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours. Le second axe, environnemental, porte sur le rôle de la pollution atmosphérique sur cette variabilité. Concernant l’axe méthodologique, l’étude des réponses à une unique question sur l’asthme répétée 7 fois sur 13 ans dans le cadre de la cohorte E3N a montré qu’une succession incohérente de réponses (positives et négatives) reflétait une partie de la variabilité de l’activité de l’asthme à moyen terme, suggérant l’intérêt de cette approche pour affiner la caractérisation de l’expression de la maladie au cours du temps. Dans le contexte d’un intérêt croissant pour la santé perçue, l’étude d’une question portant sur l’auto-évaluation rétrospective du changement dans la santé respiratoire au cours des 10 dernières années a montré que l’information ainsi obtenue était complémentaire de celle d’outils épidémiologiques et cliniques existants pour décrire la trajectoire à long terme de l’asthme, et permettait de prédire en partie l’évolution de l’asthme.À la suite d’une récente méta-analyse regroupant 6 cohortes européennes (avec 23 000 participants) dont les résultats suggèrent le rôle d’une exposition chronique à la pollution atmosphérique dans l’incidence de l’asthme chez l’adulte, une analyse a porté sur l’évolution des traitements de fond et de secours de l’asthme sur une période de 4 ans en lien avec la pollution atmosphérique. Chez les femmes asthmatiques de la cohorte E3N, plus l’exposition chronique au dioxyde d’azote et aux particules était élevée, plus la consommation de corticoïdes inhalés augmentait au cours du temps, suggérant le rôle à long terme du dioxyde d’azote dans la progression de l’asthme. En conclusion, les résultats de la thèse montrent que des outils simples, tels que l’utilisation de réponses successives à une unique question sur l’asthme et l’auto-évaluation du changement dans la santé respiratoire sur 10 ans, peuvent être utilisés pour mieux caractériser la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours, de façon complémentaire aux outils déjà existants. Associés à ceux de la littérature, les résultats de la thèse soutiennent le rôle délétère d’une exposition chronique à la pollution de l’air extérieur sur l’évolution de l’asthme au long cours et renforcent l’intérêt d’interventions de santé publique visant à diminuer la concentration des polluants atmosphériques.