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Our traditional chronology systems hardly ever reflect cultural changes accurately and may even mask real moments of discontinuity. This is particularly true for the second part of the Late Bronze Age Urnfield Period where a radical change in iconography can actually be noticed around 900 BC. Within a very short period, the famous solar bird-boat iconography, which had widely developed over centuries and given rise to the elaborate and sophisticated ornamentation known on solid hilted swords from the 11th/10th century, takes a back seat and we can see a single new symbol coming to the fore, concentrating figurative representation in form of a singular vase-shaped build (Wirth S. 2021, 652-654).The history of solid-hilted swords perfectly illustrates this abrupt transformation in iconography that goes hand in hand with substantial morphological change and there are other examples in ornaments (armrings, pins) and tools. Discontinuity in material culture is a key issue in LBA metalwork studies, changes in “style” having already been pointed out by E. Vogt in 1942. We argue that there is clear correlation with a well organised restructuring in production techniques: new forms of objects are being manufactured using stone moulds (which were already very common in serial axe production but until then rarely seen, for example, in sword hilt manufacture: Dumont 2022, 383-389) and innovative coquille casting (Wirth M. 2002, 87 sq., 114 sq.). Nearly all areas of metalwork production were affected by this general shift towards standardized morphologies and extremely simplified ornamentation. We are convinced that this phenomenon has its counterpart in structural changes encompassing all sectors of Late Bronze Age societies.Dumont L., 2022. Production et circulation des épées à poignée métallique de l’âge du Bronze en Europe occidentale. PhD dissertation. Ghent University and Université de Bourgogne-Franche-ComtéVogt E., 1942. Der Zierstil der späten Pfahlbaubronzen. Zeitschr. für Schweiz. Arch. und Kunstgesch., 4, 193-206.Wirth M., 2002, Rekonstruktion bronzezeitlicher Gießereitechniken mittels numerischer Simulation, gießtechnologischer Experimente und werkstofftechnischer Untersuchungen an Nachguss und Original. Diss. RWTH. Aachen.Wirth S., 2021. Une place au soleil. Le motif central de la symbolique du Bronze final en contexte et en action. In: Marcigny C., Mordant C., eds., Bronze 2019. 20 ans de recherches. Bulletin de l'APRAB, Suppl. 7. Nonant, 643-660.

La fin du Xe siècle av. J.-C. correspond à une subdivision mineure au sein des principaux systèmes chronologiques d’Europe continentale (transition Bronze final IIIa-IIIb ou Ha B1-B2/3). Il s’agit pourtant d’une période de rupture majeure dans les productions métalliques. L’aspect des objets en bronze, notamment ceux de la sphère personnelle (épées, parures, couteaux…), change radicalement. La riche ornementation graphique répandue jusqu’alors laisse place à des objets beaucoup plus épurés et standardisés. Ce changement rapide doit être mis en relation avec des variations au sein des systèmes de production et le développement de l’utilisation de moules permanents, auparavant réservés à la production en série d’objets tels que des lames de hache. Ces variations traduisent une réorientation profonde au sein des sociétés de la fin de l’âge du Bronze autour de 900 av. J.-C., tant parmi les utilisateurs que les producteurs de ces objets, dont les causes et l’étendue restent à définir.

Les épées de l’âge du Bronze, a fortiori celles à poignée métallique, figurent parmi les objets les mieux documentés de la période, avec un grand nombre d’études réalisées à l’échelle européenne depuis la fin du XIXe siècle. Malgré tout, l’emploi de techniques d’imagerie utilisant les rayons X, telles que la radiographie et la tomographie, permettent de porter un regard nouveau sur ces armes grâce à l’examen de leurs entrailles qui révèlent certaines techniques mises en place par les artisans pour leur production. Ces épées sont en effet des objets complexes formés de plusieurs pièces agencées à l’aide de techniques variées, pour lesquelles les artisans de l’âge du Bronze se sont montrés très ingénieux. Malgré l’emploi de la radiographie dès les années 1950 pour étudier les techniques de production de ces épées, l’utilisation des techniques d’imagerie est restée relativement limitée en dehors de l’Allemagne. Aujourd’hui, les techniques de radiographie et de tomographie permettent d’étendre considérablement les possibilités offertes par ce type d’analyse. Il est ainsi beaucoup plus aisé d’observer la structure interne des objets étudiés. Les modèles 3D issus des examens de tomographie ouvrent par ailleurs la porte à de nombreuses analyses, de la simulation numérique de coulée à la visualisation de surfaces jusqu’alors inaccessibles en passant par une quantification de la porosité de certaines zones. Nous nous proposons ici de faire le point de plus de quatre ans de recherches sur les techniques de production des épées à poignée métallique de l’âge du Bronze européen. L’étude technologique permet d’obtenir un regard nouveau sur de nombreuses problématiques chères aux archéologues telles que la restitution de la chaîne opératoire, l’organisation de la production, les modalités de diffusion des produits finis, par exemple à travers la mobilité des artisans ou des producteurs, ou encore la question de l’utilisation qui était faite de ces armes. Nous aborderons également la question de l’identification des faux et copies. Dans la mesure où les épées ont été et restent des objets prisés par les musées et les collectionneurs, de nombreuses reproductions et contrefaçons ont été réalisées depuis le XIXe siècle, dont l’identification n’est pas toujours aisée.

The systematic field surveys carried out since the beginning of the 2000s around the fortified site of the Camp du Château at Salins-les-Bains (Jura, France) have led to the discovery of 74 Bronze Age hoards, a density rarely observed in France. Dating from the beginning of the Middle Bronze Age to the Late Bronze Age, this dataset is unique as it provides detailed information on the composition of the hoards and their distribution within a defined territorial and chronological framework.These hoards are mainly made up of fragments, as around 90% of the objects are broken. This is deliberate and seems to correspond to a codified ritual of destruction which could be related to the notion of pars pro toto. The objects found in the hoards were taken out of circulation, specifically for hoarding, while the rest was probably recycled. Only a tiny fraction of the metal in use was thus “fossilized”.Although the quantity of metal consumed cannot be directly estimated through these finds, the variations over time in the practice of hoarding are perhaps the key in reading the variability in how bronze was used by the population. Bz D2-Ha A1 hoards contain more diverse and more highly fragmented objects that appear to place a greater emphasis on the social value and the symbolism of the hoarded bronzes. The percentage of bronze redirected to the production network is undoubtedly much greater, suggesting a much higher metal consumption. From a spatial point of view, it is tempting to link the hoards’ distribution to land use and settlement patterns although settlements and funerary contexts are lacking around Salins. Bz C2-D1 hoards are organized around the reculée of Salins, marking the borders of agricultural land belonging to farms or hamlets. The small groups of hoards undoubtedly represent small and dispersed communities, with a limited economic capacity. However, hoards dating to Bz D2-Ha A1 show a collective and more centralized practice, which perhaps reflects profound changes in the spatial organization of the land., Les campagnes de prospection systématique menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du site fortifié du Camp du Château, à Salins-les-Bains (Jura, France), ont permis la mise au jour de 74 dépôts métalliques de l’âge du Bronze, une densité rare-ment égalée en France actuellement. Échelonnés entre le début du Bronze moyen et le Bronze final, ils offrent, dans un cadre territorial défini, une documentation représentative du point de vue de l’intégrité de leurs compositions, de leur répartition et de leur chronologie. La fragmentation des pièces est omniprésente dans ces ensembles, où environ 90 % des objets sont brisés. Cette pratique volontaire semble correspondre à un rituel de destruction codifié qui pourrait être mis en relation avec la notion de pars pro toto. Les objets présents dans les dépôts ont été sortis du circuit de consommation spécifiquement pour le dépôt, tandis que le restant a probablement été recyclé. Seule une infime proportion de la production métallique a été fossilisée dans les dépôts.Bien que les quantités de métal consommées ne puissent pas être approchées directement au travers de ces trouvailles, les variations dans le temps de la pratique du dépôt offrent peut-être une clé de lecture de la variabilité de la consommation du bronze par la population. Les dépôts du Bz D2-Ha A1, aux objets plus nombreux, plus diversifiés et plus fortement fragmentés, paraissent mettre davantage l’accent sur une valeur sociale et symbolique de ces bronzes déposés. La part retournée dans le circuit de production serait de fait plus grande, suggérant une consommation du métal plus abondante.D’un point de vue spatial, il est tentant de rapprocher la disposition des dépôts de l’organisation du peuplement du territoire, bien que les vestiges d’habitats et de sépultures contemporains fassent à ce jour cruellement défaut dans le secteur de Salins. Les dépôts du Bz C2-D1 formeraient un système organisé autour de la reculée de Salins, marquant le territoire en bordure des terroirs des fermes ou des hameaux, sous la forme de petits groupes de dépôts représentant sans doute de petites communautés dispersées et à capacité économique très variable. Les ensembles du Bz D2-Ha A1 montreraient une pratique à la fois plus collective et centralisée qui traduirait peut-être des changements dans l’organisation du territoire.

La céramique présentée ci-dessous est issue d’une prospection réalisée sur l’ensemble du site de Chalcis/Qinnasrin, effectuée entre 2008 et 2010. Le but était de confirmer et de localiser l’implantation hellénistique et romaine. Le matériel provient de ramassages aléatoires, à l’intérieur de secteurs définis d’après la topographie ou le parcellaire actuel . N’ont été prélevés que les fragments de formes et de décors, en cherchant à constituer des assemblages les plus variés possible. Tous les...

L'étude de la forme et de l'ornementation de l'armement offensif et défensif de l'âge du Bronze indique une standardisation des productions suivant des traditions qui varient selon la région et la période considérées. L'homogénéité de ces objets au sein d'un espace donné montre l'adhésion des utilisateurs de ces objets à une communauté partageant une même norme et identifiable par la possession d'objets à l'identité visuelle commune, qui n'est d'ailleurs pas limitée au cadre de l'armement. La forme et les décors standardisés de ces armes constituent un marqueur culturel-certains utilisateurs n'hésitant pas à modifier des pièces importées afin de les adapter aux habitudes locales-et révèlent ainsi les réseaux d'échanges dans lesquels s'inscrivent les producteurs et propriétaires des armes en bronze. Ces traditions laissent néanmoins la place à une certaine variabilité. De manière générale, il demeure en effet exceptionnel de trouver deux armes parfaitement identiques. L'objectif de cet article est d'étudier les tendances de normalisation et d'individualisation dont témoigne l'équipement du « guerrier » de l'âge du Bronze, qui sont notamment à l'origine de l'idée de panoplie, c'est-à-dire d'un ensemble d'armes destiné à être utilisées ensemble par une même personne. Nous prendrons comme exemple l'évolution des épées à poignée métallique, du XVI e au IX e siècle av. J.-C., et l'ornementation de l'armement défensif en tôle de bronze. Finalement, nous remettons en perspective les « panoplies » des guerriers de l'époque, présentées dans diverses publications et faisant l'objet de nombreuses illustrations alors qu'elles ne correspondent que très partiellement à la réalité observée dans les contextes archéologiques.

National audience

International audience

Several regional syntheses have been published on Bronze Age solid-hilted swords, but none for France and the Benelux countries. This dissertation aims first at filling this gap by listing the swords from this region. By adding data from these pre-existing studies, it is possible to study the distribution of solid-hilted swords on a European scale. The building of an inventory is an essential condition to study the diffusion of these weapons over long distances. This must come along with models to characterise the organisation of the swords production and the ways they spread out. It requires us to question the status of the craftsmen, their organisation and their location. One of the first important points of our study is to think about the origin of the morphological, ornamental and technical characteristics of these weapons. Only the production techniques are the result of choices made by the craftsmen. We do not know whether the shape and decoration of the swords are determined by the users, the producers or both. Therefore, it seems futile to use types based on stylistic characteristics as a way to identify production areas, as spatial concentrations correspond at its best to areas where solid-hilted swords where in use. With the help of imaging techniques, we were able to study certain aspects of sword production, such as the casting of the hilt and the way it is fixed to the blade. Based on these observations, a typo-technology was constructed, allowing the identification of different technical traditions corresponding to different production groups. By studying the few known moulds used to produce these swords as well as the phenomena of imitation and hybridisation, which may indicate local productions, we identified possible production areas and discussed the craftsmen organisation as well as the modes of circulation. This was first done type by type before proposing period by period syntheses. During much of the Middle and Late Bronze Ages, most of the solid-hilted swords were produced in specialised workshops. Probably few of these existed and were centralised, but they worked certainly on commission. In parallel to these production centres, less specialised and more versatile craftsmen must have made a few weapons in a less standardised manner. The situation changes abruptly during Hallstatt B2/3. The last stage of the Bronze Age is indeed marked by major stylistic and technical changes as well as by a reconfiguration of the exchange networks. It probable reflects a renewal among the users of these weapons and a diversification of the production centres., À l’heure actuelle, de nombreuses synthèses régionales ont été publiées sur les épées à poignée métallique de l’âge du Bronze, à l’exception notable de la France et des pays du Benelux. Cette thèse vise ainsi en premier lieu à combler cette lacune en proposant un inventaire des épées de cette région afin de pouvoir appréhender ces armes à l’échelle européenne. Ce travail d’inventaire constitue le préalable indispensable à l’étude des modalités de circulation de ces armes sur de longues distances. Cette réflexion doit impérativement s’accompagner de modèles qui permettent de formuler des hypothèses quant au statut des artisans, leur organisation et leur localisation dans l’espace. Malgré la parution de travaux autour des techniques de production à partir des années 1950, les caractéristiques techniques des épées à poignée métallique ont peu été prises en compte pour aborder ces problématiques. Un des premiers points importants de cette thèse est ainsi de mener une réflexion autour paramètres susceptibles d’intéresser les archéologues dans la définition de groupes de production et l’étude des modalités de circulation des objets. Il en ressort que seules les techniques de production sont à même de donner des informations sur les groupes de producteurs. Grâce à la réalisation d’examens d’imagerie, nous avons été capables d’étudier certains aspects de la production des épées, tels que la fonte de la poignée et la manière dont celle-ci est emmanchée. C’est sur la base de ces observations qu’a été construite une typo-technologie, permettant d’identifier différentes traditions techniques correspondant à différents groupes de producteurs. En étudiant les quelques moules connus impliqués dans la production de ces armes ainsi que les phénomènes d’imitation et d’hybridation, pouvant indiquer des productions locales, nous avons identifié de possibles aires de production et discuté de l’organisation des artisans ainsi que des modalités de circulation des épées. Cela a d’abord été fait type par type avant de proposer des synthèses période par période. Durant une grande partie du Bronze moyen et du Bronze final, la majorité des épées à poignée métallique ont été produites au sein d’ateliers spécialisés, vraisemblablement peu nombreux et centralisés, certainement sur-commande. En parallèle de ces centres de production devaient officier des artisans moins spécialisés et plus polyvalents réalisant des armes de manière plus ponctuelle et moins standardisée. La situation change brutalement au Bronze final IIIb. La dernière étape de l’âge du Bronze est en effet marquée par de profonds changements stylistiques et techniques ainsi que par une reconfiguration des réseaux d’échanges. Ces éléments traduisent probablement un renouvellement parmi les utilisateurs de ces armes et une diversification des centres de production.

Les fouilles ont eu lieu en 2016-2017 sur une surface de près de 9 hectares. Elles faisaient suite au diagnostic de 2007 (RO : T. Capararro, Inrap) et à une première fouille réalisée en 2010 sur une surface de 1,5 hectares (RO : G. Bruley-Chabot, Inrap). Hormis quelques éléments épars du Paléolithique Moyen au Néolithique, les premières traces d'occupation remontent à l'âge du Bronze final (quelques fosses et un enclos circulaire de plus de 330 m2 ). Le Hallstatt et La Tène A sont représentés par un faible nombre de structure. Une importante nécropole date de La Tène B2-C1. Elle regroupe 42 inhumations et une probable crémation. Si les ossements sont pour la plupart très mal conservés, le mobilier funéraire est particulièrement abondant, avec notamment de multiples éléments d'armement. Quelques silos de grand gabarit sont attribuables à La Tène D. Vers le milieu du Ier siècle ap. J.-C., une exploitation agricole prend place au centre du site. Organisée dans et autour d'un système d'enclos quadrangulaires, elle comporte pour tout bâti conservé une cave et un petit lambeau de mur (fouillés en 2010), quelques trous de poteau (sans restitution possible de plans de bâtiments), quelques structures de combustion, des fosses et un ensemble de six petits celliers non maçonnés. Le site est toujours habité au Bas-Empire. Un véritable village se développe sur la quasi-intégralité de l'emprise du site au tout début de la période mérovingienne (fin Ve -début VIe s.). Celui-ci est constitué d'un ensemble assez rigoureux de parcelles reliées entre elles par des chemins. Dans ces parcelles prennent place de très nombreux fonds de cabane, des fours domestiques et des bâtiments sur poteaux, ainsi que deux puits à eau (autour de 10 m de profondeur). À partir du VIIIe s., le village commence à se contracter vers les axes de communication principaux et des aires d'ensilage sous-terrain se développent (le site comptant au total plus de 900 silos). Ces deux tendances s'accentuent dans les siècles suivants, jusqu'à l'abandon du village à partir de la première moitié du XIe s. Quelques inhumations sont installées à proximité des structures d'habitat et de production mais l'importante nécropole découverte lors de l'opération de diagnostic n'était pas concernée par les opérations de fouille. Il faut noter l'existence d'une étrange structure funéraire datée fin VIIIe -IXe s. : dans un silo, un immature a fait l'objet d'une crémation in situ, puis a été recouvert par le cadavre (non brûlé) d'un autre immature (peut-être mutilé, mais en tous les cas, jeté sans ménagement dans la structure), et par le crâne d'un adulte. Des esquilles osseuses suggèrent la crémation d'au moins quatre autres individus dans cette structure. Le mobilier archéologique, ainsi que les écofacts (ossements animaux et restes carpologiques) sont très abondants et documentent les activités et les productions au sein du village. Ils témoignent plutôt d'une vie laborieuse tournée vers la céréaliculture et les travaux agricoles, avec un niveau social général probablement modeste. Quelques éléments, notamment l'importance du porc (abattu jeune) pour la dernière phase d'occupation, plaident néanmoins pour l'existence d'individus relativement aisés. Plusieurs siècles après l'abandon du village (et probablement le déplacement de la population vers l'actuel centre-bourg de Bonneuil-en-France), vers les XVe -XVIe s., la partie basse du site est exploitée pour l'extraction de calcaire. Les derniers vestiges archéologiques correspondent à des aménagements aéroportuaires datant de la Seconde Guerre mondiale.

Thirty years of assiduous preventive archaeology practice in Lorraine have built up a stock of data that can be used for numerous archaeological problems with a spatial focus.For the Bronze Age, as for the other chronological periods, the archaeological occupations discovered during diagnostics and excavations are strongly correlated with current developments (motorways, TGV, housing estates, quarries, etc.). These occupations must be discussed in order to estimate their spatial representativeness. Similarly, the landscape characterisation, in which the occupations highlighted are situated, is an important step in defining the types of settlement.As most of the data comes from the national 'Bronze inrap' survey, the comparison of the general dynamics (Bradley et al., 2016) with the Lorraine dynamics, using the sums of probability distribution (SPD) method, makes it possible to highlight some very specific phenomena (decline around 2200 BC, very strong rise around 1250 BC, etc.). The trend observed broadly follows the trend observed in north-western Europe.The characterisation of the data also requires a critical look. The chronological, attribute or spatial data must lead to a standard, as subsequent processing will affect the totality of Bronze Age occupations. The aim is to define types of occupation and their evolution in Lorraine and over time.Thus, in spite of the weaknesses that have been detected, some global treatments have been undertaken and make it possible to form an image of the characteristics of occupations during the Bronze Age. What types of landscape hosted what types of occupation; how far from the main rivers; which plateaus were colonised?Seriations (using a simple presence/absence matrix) make it possible to propose an initial hierarchy of habitats, while the Correspondence Factorial Analysis (CFA) / Hierarchical Clustering on Principal Components (HCPC) pairing attempts to characterise the types of occupation in greater detail (without necessarily being successful).If we were to summarise the observations made, we observe a long stagnation of occupations, mainly confined to the Meuse and Moselle valleys throughout the Early and Middle Bronze Age. A few occupations ventured beyond the valleys during this period. Then, around 1250 BC, there was a very strong increase in the number and density of settlements, which sometimes extended far beyond the main valleys. Throughout the Final Bronze Age, the curve, although irregular, remained at a very high level, well beyond its "vegetative" state at the beginning of the period.One might think, after examining the curve of probability densities, that occupations, after a long phase of sleep, suddenly wake up and show a dynamism never seen before. Perhaps this is a paradigm shift that leads to an impassable ceiling. A ceiling, or rather an asymptote, which then continues during the Hallstatt period.Finally, a few avenues are envisaged to try to explain this unprecedented explosion of habitats, such as the link that these occupations have with the plant economy, and in particular, the generalisation of millet in the cultivated species.These impressions, which are still uncertain and rather fragile if we look closely at the initial data, deserve renewed attention. It is therefore not with a conclusion that we should end this rapid overview, but with perspectives for future work. These prospects should cover very broad fields of study, of which a brief inventory can be made:- The representativeness of the archaeologically explored areas, and how to introduce the Bronze Age occupations into a scheme that takes into account the stripped surfaces, the degrees of erosion, or the nature of the developments (implying certain biases of observation...)- The definition of habitat types. It must be possible to "fill in" the building plans! To be satisfied with the drawing of the post holes seems, at the moment, too reductive. Geophysics on stripped ground has proved its worth. Phosphates make it possible to assume stabling areas, magnetism, forge work etc. In the future, these approaches will have to be systematised as a complement to 'conventional' excavation operations- Dating and the Bayesian approach. Being satisfied with the typo-chronology of the ceramics is too reductive. A systematic radiocarbon dating policy must be considered, itself placed in a Bayesian event model. The dating and phasing of the occupations would gain in quality and give as a result a curve, with a probability surface, and no longer a simple 'flat' interval [lower date - upper date] however precise it may be., Trente années de pratique assidue d’archéologie préventive en Lorraine ont constitué un stock de données que l’on peut utiliser pour de nombreuses problématiques archéologiques à dominante spatiale.Pour l’âge du Bronze, comme pour les autres périodes chronologiques, les occupations archéologiques découvertes au cours des diagnostics et des fouilles sont fortement corrélées aux développements d’aménagements actuels (autoroutes, TGV, lotissements, carrières…). Ces occupations doivent être discutées afin d’estimer leur représentativité spatiale. De même, la caractérisation paysagère, dans laquelle s’inscrivent les occupations mises en évidence, est une étape importante dans la définition des types d’implantations.Les données étant majoritairement issues de l’enquête nationale « Bronze inrap », la comparaison de la dynamique générale (Bradley et al., 2016) avec la dynamique Lorraine, grâce à la méthode des sommes de densité de probabilité (SPD), permet de mettre en évidence quelques phénomènes bien spécifiques (déprise vers -2200, essor très fort vers -1250…). La tendance observée suit, dans les grandes lignes, la tendance observée dans le Nord-Ouest européen.La caractérisation des données passe également par un regard critique. La donnée chronologique, attributaire ou spatiale doit aboutir à un standard, car les traitements postérieurs vont affecter la totalité des occupations de l’âge du Bronze. L’objectif étant de définir des types d’occupations et leurs évolutions en Lorraine et à travers le temps.Ainsi, malgré les fragilités qui ont pu être détectées, quelques traitements globaux sont entrepris et permettent de se faire une image des caractéristiques des occupations durant l’âge du Bronze. Quels types de paysages accueillent quels types d’occupation ? ; à quelle distance des principales rivières ? ; quels sont les plateaux colonisés ?Des sériations (par simple matrice présence / absence) permettent de proposer une première hiérarchisation des habitats, tandis que le couple Analyse Factorielle des Correspondance (AFC) / Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) s’efforce de caractériser plus finement des types d’occupation (sans forcément être couronné de succès).S’il fallait synthétiser les observations réalisées, on observe une longue stagnation des occupations, majoritairement cantonnées aux vallées de la Meuse et de la Moselle durant tout le Bronze Ancien et Bronze Moyen. Quelques occupations s’aventurent au-delà des vallées à cette période. Puis autour de -1250 BC, une progression très forte des habitats, en nombre et en densité, qui vont déborder parfois largement au-delà des principales vallées. Durant tout le Bronze final, la courbe, bien qu’irrégulière, reste à un niveau très haut, bien au-delà de son état « végétatif » du début de période.On pourrait penser, suite à l’examen de la courbe des densités de probabilité, que les occupations, après une longue phase de sommeil, se réveillent brusquement et montrent un dynamisme encore jamais observé. Peut-être s’agit-t-il d’un changement de paradigme qui aboutit à un plafond infranchissable. Un plafond, ou plutôt une asymptote, qui se poursuit ensuite durant le Hallstatt.Quelques pistes sont envisagées enfin pour tenter d’expliquer cette explosion inédite des habitats, comme le lien que ces occupations entretiennent avec l’économie végétale, et en particulier, la généralisation du millet dans les espèces cultivées.Ces impressions, encore mal assurées et assez fragiles si on regarde attentivement la donnée de départ, méritent une attention renouvelée. Ce n’est donc pas par une conclusion qu’il faut achever ce rapide tour d’horizon, mais par des perspectives de travail sur l’avenir. Ces perspectives devront couvrir des champs d’études très large dont on peut faire un rapide inventaire :- La représentativité des zones explorées archéologiquement, et comment introduire les occupations de l’âge du Bronze dans un schéma qui tient compte des surfaces décapées, des degrés d’érosions, ou des natures des aménagements (impliquant certains biais d’observation…)- La définition des types d’habitat. On doit pouvoir « remplir » les plans de bâtiments ! Se contenter du dessin des trous de poteau semble, à l’heure actuelle, trop réducteur. La géophysique sur terrain décapé a fait ses preuves. Les phosphates permettent de supposer les espaces de stabulation, le magnétisme, le travail de la forge etc. Il faudra, à l’avenir, systématiser ces approches en complément des opérations de fouilles « conventionnelles »- La datation et l’approche bayésienne. Se contenter de la typo-chronologie de la céramique est trop réducteur. Il faut envisager une politique de datation radiocarbone systématique, replacée elle-même dans un modèle d’évènement bayésien. Les datations et le phasage des occupations gagneraient en qualité et donnent comme résultat une courbe, avec une surface de probabilité, et non plus un simple intervalle « plat » [date inf – date sup] si précis puisse-t-il être.Biblio :BRADLEY R., HASELGROVE C., VANDER LINDEN M., WEBLEY L. (2016) ‒The Later Prehistory of North-West Europe. The Evidence of Development-Led Fieldwork, Oxford, Oxford University Press

International audience; Les coiffures et les parures de tête, en tant qu'éléments forts de communication, permettent d'aborder des champs d'investigation sur l'appartenance culturelle et identitaire de leurs porteurs. Cette recherche, à travers ce nouvel angle d'approche, vise à éclairer la place et le rôle de la chevelure et des coiffes dans les civilisations égéennes de l'âge du Bronze.L'étude se fonde principalement sur deux types de sources complémentaires : les sources directes (bandeaux métalliques) et les sources indirectes (iconographie). La démarche conduit à proposer une nouvelle typologie morpho-stylistique des coiffures et parures de tête visibles dans l'iconographie. Ces diverses représentations montrent que certaines coiffures et parures de tête sont des marqueurs sexuels, chrono-culturels et sociaux.Grâce à un double examen visuel (observation macroscopique et microscopique) des bandeaux métalliques, on peut reconstituer leur chaîne opératoire. L'étude met en évidence des différences techniques (fabrication et décoration) et des traces d'usure intimement liées aux contextes chrono-culturels. La recherche tend également à montrer que le bandeau devait être porté en association avec un tissu.Par l'étude des traces immatérielles et grâce à une mobilisation de diverses sources (iconographiques, archéologiques, textuelles et comparatives), on a tenté d'appréhender les outils et la gestuelle associés au traitement de la chevelure, mais aussi les matériaux pouvant composer les parures de tête représentées en iconographie. Des reconstitutions du port du bandeau ont enfin montré le vaste champ de possibilités du port de cet artefact.

Les épées à poignée métallique de l’âge du Bronze sont des objets complexes dont les techniques de production intéressent les archéologues depuis longtemps. Dès la fin des années 1950, des radiographies ont été réalisées afin de comprendre comment étaient coulées puis assemblées les différentes parties de ces armes. Cette méthode a constitué une avancée majeure dans l’étude du mobilier métallique en général et a considérablement renouvelé nos connaissances sur les techniques de production des objets métalliques, notamment en alliages cuivreux. Néanmoins, l’interprétation des clichés radiographiques peut s’avérer compliquée dans le cas d’objets complexes, formés de nombreuses pièces métalliques. La tomographie est une avancée considérable dans l’étude du mobilier métallique, comme l’ont montré ses applications sur diverses armes de l’âge du Bronze européen depuis une quinzaine d’années. Grâce à la réalisation de coupes virtuelles selon différents plans, cette technique offre la possibilité de réaliser une véritable dissection des épées examinées en visualisant précisément l’agencement des différentes pièces en leur sein. La reconstruction en trois dimensions permet par ailleurs de visualiser certaines surfaces jusqu’alors inaccessibles à l’intérieur de l’objet. Contrairement à la radiographie en deux dimensions, il est en outre possible de localiser précisément dans l’espace les défauts internes du métal, telles que les soufflures et les retassures, qui permettent de formuler des hypothèses quant à l’organisation du moule employé pour la fonte, en particulier la localisation du cône de coulée. Malgré certains artefacts propres à cette technique, la tomographie constitue ainsi une avancée notable par rapport à la radiographie pour les archéologues qui s’intéressent à la chaîne opératoire des objets métalliques, notamment en alliages cuivreux. Outre la visualisation de la structure interne des objets étudiés grâce à la tomographie, les modèles 3D qui en résultent ouvrent la porte à d’autres applications, comme la réalisation de simulations numériques de coulées ou encore d’impressions 3D à destination des musées et du public. Nous nous proposons ici de présenter un certain nombre de résultats obtenus grâce à la tomographie d’épées à poignée métallique de l’âge du Bronze dans le cadre de notre thèse de doctorat puis de discuter des avantages, limites et possibilités offertes par cette technique dans le cadre de l’étude technologique du mobilier métallique et de la valorisation de ces résultats auprès du grand public.

Cette question de la mesure du temps reste une préoccupation majeure des archéologues et des spécialistes de l'âge du Bronze bien sûr. Si, globalement, cette période occupe en France une plage de quinze siècles environ, calée entre 2 300 et 800 avant notre ère, il convient toujours de préciser les limites des étapes majeures de l'évolution des sociétés de l'âge du Bronze, mais également de mieux apprécier la place réelle dans le temps des sites étudiés. La question, par exemple, du début de l'âge du Bronze reste toujours une problématique d'actualité qui occupe nos débats, ainsi que parfois ceux de nos collègues néolithiciens. Si on accepte, comme c' est de plus en plus le cas, que le Campaniforme fait partie de l'âge du Bronze (beaucoup d'éléments qui s'épanouiront par la suite puisent leurs fondements dans ce groupe culturel), alors le début de l'âge du Bronze se situerait au tour de 2 500 avant notre ère. Malheureusement, ce groupe campaniforme n'est pas présent partout sur le territoire national (et même en Europe) au même moment ! II y aurait donc plusieurs débuts de l'âge du Bronze ; comment trancher? On est là au cœur des questionnements de cette journée thématique : comment mesurer le temps ? Avec quels outils? Quelles précisions ? La précision de la typochronologie des ensembles de la culture matérielle a profité de l'accroissement de données issues de l'archéologie préventive avec une meilleure possibilité de traitements statistiques. Les phasages qui en résultent illustrent bien la dynamique interne des sites, mais il reste indispensable de caler dans le temps calendaire ces séquences, céramiques pour la plupart des sites. Dans le domaine des chronologies absolues, les datations 14C se sont généralisées et aussi « banalisées », parfois sans qu' elles aient été suffisamment choisies et basées sur des échantillons pertinents. Un examen critique de la mise en œuvre de ces datations, puis de leurs prises en compte dans la chronologie des sites doit être poursuivi. La possibilité, bien qu'encore insuffisamment connue par certains archéologues, de datation des os incinérés à partir de la bioapatite, a révolutionné le calage chronologique des sépultures à incinération, majoritaires dans certaines régions et dépourvues de matériel archéologique. Par ailleurs, les traitements statistiques bayésiens des dates 14C permettent de meilleures approches des durées des phases d'occupation. Les datations dendrochronologiques, obtenues en milieux humides généralement, nécessitent également un bilan critique : bois anciens de récupération, relations stratigraphiques équivoques avec !es mobiliers considérés comme des « fossiles-directeurs » sont des exemples, parmi d' autres, des problèmes qui peuvent se poser. II faudra assurément aussi continuer de s'ouvrir aux nouvelles investigations du temps par les méthodes physiques et géomagnétiques des différents matériaux chauffés et transformés par l'Homme. Et toujours, discuter des apports et limites des datations absolues à échelle inter-sites fondées sur les comparaisons entre ensembles clos ou à partir de fossiles-directeurs. Cette journée thématique 2020 a proposé des bilans synthétiques sur ces méthodes de datations absolues, mais aussi relatives, ainsi que des études de cas démonstratifs de sites archéologiques variés (habitats, nécropoles... ) où ces techniques ont été conduites avec succès. Souhaitons que les actes de cette journée constituent un outil de travail simple et efficace sur les méthodes de datation et d'exemples de leur usage pour une meilleure appréhension de ces siècles de l'âge du Bronze.

International audience; Alors que les épées à poignée métallique du Hallstatt A, essentiellement représentées par les épées dites à fusée à trois bourrelets (« Dreiwulstschwerter »), se comptent par centaines entre l’arc alpin et le Danube ainsi que le bassin des Carpates, à peine plus d’une vingtaine sont connues dans la partie occidentale du continent (France, Belgique et Pays-Bas). Ce contraste explique en partie les différences constatées entre l’état des recherches sur ce type d’arme en Europe centrale et centre-orientale, région relativement bien étudiée, et en Europe occidentale où aucune synthèse n’a à ce jour été produite. Nous nous proposons ici de combler cette lacune en présentant la diversité des types d’épées à poignée métallique rencontrés dans cette zone géographique. Cela sera l’occasion de revenir sur la typologie et la chronologie des épées à fusée à trois bourrelets, dont quelques exemplaires ont été découverts à l’ouest de la vallée du Rhin, mais aussi de nous pencher sur la chronologie des lames à languette dont la poignée en matière périssable a habituellement disparu. Il existe en effet un petit corpus de ces épées qui ont exceptionnellement été munies de manches en bronze et dont l’étude permettra d’aborder la question de la typo-chronologie des lames pistilliformes continentales et atlantiques du Hallstatt A. À travers cette synthèse régionale, nous espérons ainsi pouvoir contribuer à la question de la définition de l’étape Ha A1 par le prisme des épées.

Cet article dresse le bilan de nos connaissances actuelles sur les occupations de hauteur et les sites fortifiés du Jura méridional et des Alpes françaises du Nord, dans la fourchette chronologique retenue pour la table ronde d’Orgnac (âge du Bronze / Premier âge du Fer). Il concerne quatre départements de l’est et du nord-est de la région Auvergne-Rhône-Alpes : l’Ain, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie. Ceux-ci forment un ensemble géographique cohérent, entre l’axe Saône-Rhône et les Alpes internes, complémentaire des autres secteurs appréhendés à l’occasion de cette réunion et présentés dans ce volume : Beaujolais (B. Dubuis), Drôme-Ardèche (P. Dutreuil, F. Granier, R. Furestier, L. Lacheray, F. Sergent, F. Delrieu, E. Durand), Haute-Loire (M.-C. Kurzaj, J.-L. Voruz), Puy-de-Dôme (F. Couderc, P.-Y. Milcent), Côte-d’Or (A. Coulaud) et Franche-Comté (J.-F. Piningre). This contribution presents the state of our current knowledge about hilltop and fortified settlements of Southern Jura and Northern French Alps, in the chronological range retained for the round table of Orgnac (Bronze Age / Earliest and Early Iron Age). It concerns four departments of east and northeast of the Rhône-Alpes region: Ain, Isère, Savoie, Haute-Savoie. These departments form a coherent geographical unit, between the Saône-Rhône axis and the internal Alps, completing other areas studied during this meeting and presented in this volume : Beaujolais (B. Dubuis), Drôme-Ardèche (P. Dutreuil, F. Granier, R. Furestier, L. Lacheray, F. Sergent, F. Delrieu, E. Durand), Haute-Loire (M.-C. Kurzaj, J.-L. Voruz), Puy-de-Dôme (F. Couderc, P.-Y. Milcent), Côte-d’Or (A. Coulaud) and Franche-Comté (J.-F. Piningre).

International audience; Le musée Bargoin de Clermont-Ferrand conserve un lot de cinq épées à poignée métallique datées de la fin de l'âge du Bronze et issues d'une collection particulière. Parmi ces objets inédits pourraient figurer deux des trois épées du dépôt d'Aliès (Cantal). Ce dépôt, associant trois épées à poignée métallique datées du Bronze final IIIb (IXe siècle av. J.-C.), constitue une découverte majeure pour la région mais demeure malheureusement très mal connue. Publiées de manière très succinctes en 1872, ces trois armes ont ensuite été dispersées au sein de diverses collections particulières. Si une est aujourd'hui conservée au British Museum, la trace des deux autres était jusqu'à présent perdue. Nous proposons ici d'effectuer une présentation générale de ce lot d'épées et des arguments permettant d'en relier deux à la découverte d'Aliès.

Le diagnostic de l’avenue du Général de Gaulle se situe au sud-est du village actuel de Laudun. Malgré un environnement archéologique relativement riche, cette intervention n’aura livré, sur les 16 000 m² testés, qu’une fosse de l’âge du Bronze, témoin le plus méridional de l’occupation identifiée sous le lotissement de l’Oppidum, deux fossés encadrant peut-être un chemin antique et une fosse récente contenant les restes d’un équidé. Au nord, la présence marquée de mobiliers antiques dans les sédiments de surface du lotissement de l’Oppidum laissait présager une occupation de cette période à proximité, qui n’a pas été confirmée sur l’emprise de ce nouveau diagnostic. Si elle existe, elle pourrait être située plutôt sous les maisons individuelles environnantes qu’à proximité de la rivière La Tave qui coule à moins de 200 m.

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Between the Late Neolithic and the Bronze Age, the presence of grouped village-type settlements is a diffuse phenomenon, both in Italy and in southern France. Nevertheless, taking into account the variability of the forms of the stratification of the sites leads to the question of how the sedimentary record of occupation surfaces allows us to understand the village organization and its variability and what image it gives of the social and economic organization of the village. In order to address this question, we have chosen to conduct a geoarchaeological study on sites of different shapes, from various chrono-cultural and environmental contexts. The approach, based on the use of soil micromorphology as an analytical tool, aims to characterize the spatiotemporal organization of the archaeological soils at the site scale, according to a spatial approach of the formation processes of the archaeological stratification. The development of a model, based on a classification of sedimentary micro-facies according to the activity system, and its application to “laboratory sites”, allow the qualification of earthen construction techniques, the use of space and the occupation dynamics specific to each site, with the aim of determining the socio-economic behaviors and specificities of the village lifestyle recorded by the soils. This approach makes it possible to evaluate the constants and variables that qualify the different types of occupation. The soil, conceived as the materiality of village space, thus becomes a direct testimony to the cultural variability and different forms of organization of Late Neolithic and Bronze Age communities., Entre la fin du Néolithique et l’âge du Bronze, la présence d’habitats groupés de type village est un phénomène diffus, tant en Italie qu’en France méridionale. Néanmoins, la prise en compte de la variabilité des formes de la stratification des sites interroge. En quoi l’enregistrement sédimentaire des sols d’habitat permet-il d’appréhender la question de l’organisation villageoise et de sa variabilité entre la fin du Néolithique et l’âge du Bronze ? Quelle image cet enregistrement sédimentaire donne-t-il de l’organisation sociale et économique du village ? Afin d’aborder ces questions, nous avons choisi de mener une étude géoarchéologique sur des sites de formes différentes, issus de contextes chrono-culturels et environnementaux variés. La démarche, fondée sur l’emploi de la micromorphologie des sols en tant qu’outil analytique, vise à caractériser l’organisation spatio-temporelle des sols d’occupation à l’échelle du site, selon une approche spatiale des processus de formation de la stratification archéologique. L’élaboration d’un modèle, qui repose sur une classification des micro-faciès sédimentaires selon le système d’activité, et son application à des sites-laboratoires permettent de qualifier les techniques de construction en terre, l’usage du sol et les dynamiques d’occupation propres à chaque site, dans le but de déterminer les comportements socio-économiques et les spécificités du mode de vie villageois enregistrées par les sols. Cette approche permet d’évaluer les constantes et les variables qui qualifient les différents types d’occupation. Le sol, conçu comme matérialité de l’espace villageois, devient ainsi un témoignage direct de la variabilité culturelle et des différentes formes d’organisation des communautés de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze.

The deposit in currently being excavated on the photograph, it was then removed as a block for tomography and then excavated for its contents in the laboratory. It was discovered at the Kerouarn site in Prat (Côtes-d'Armor), which has also yielded two other deposits of contemporary bracelets. All were buried in a semicircular space delimited by a deep ditch, discovered during the excavations of M. Nordez in October 2021., Le dépôt est en cours de fouille sur le cliché, il a ensuite été prélevé en bloc pour tomographie puis fouille de son contenu en laboratoire. Il a été découvert sur le site de Kerouarn à Prat (Côtes-d'Armor), qui a également livré 2 autres dépôts de bracelets contemporains. Tous ont été enfouis au sein d'un espace semi-circulaire délimité par un profond fossé, mis à jour lors des fouilles de M. Nordez en octobre 2021.

International audience

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The objective of this work is to examine the dynamics related to the introduction and diffusion of protective clothing in Egypt, during 18th, 19th and 20th dynasty. The word “introduction” represents the best term to define this phenomenon because this type of military equipment is not an Egyptian technological innovation. Contrariwise, armours appeared at the end of the Bronze Age, following the gradual Khurri-Mitanian expansion in the Middle East, and then spread throughout the surroundingg territories, including Egypt. The development, during three centuries of Mitanian supremacy, of a new way to fight, based on the employ of masses of war chariots, encouraged indeed the adoption of a type of personal defence equipment that was intended to enable the warriors to have both hands free, for fighting and driving vehicles. So we can assert that the armour represented, for members of chariot crews, the best answer to the need of personal protection on the battlefield.Unlike other foreign weapons and equipment, such as the khopesh sword, the composite bow and the chariot, helmets and armours have been extensively adopted as attribute neither in the pharaonic ideology nor within the contex of the religious beliefs. Actually, only the ramesside texts related to the battle of Qadesh and to the siege of the Syrian town of Dapur mention corslets in strict relation to the fighting Pharaoh, whereas the references to armours associated to a specific deity or worship are currently inadequate to achieve convincing results.I have paid particular attention to the survey of evidences and to the creation of a corpus organized in three sections dedicated to the iconographic, archaeological and lexicographic attestations, respectively. On the basis of the collated information, I have tried to develop the most accurate perspective on the way in which the helmet and the cuirass were introduced and propagated, on their impact on warfare and on their possible role in ideology. Moreover, in this work my preferred approach implied not only the recurring recourse to the comparison between Egyptian evidences and the contemporary attestations coming from the Middle-East and the Aegean region, but also the introduction in the text of some excursus and digressions about the defensive equipment related to ages that fall outside the restricted chronological limits of New Kingdom., L'objet de ce travail est d'enquêter les dynamiques relatives à l'introduction et à la diffusion des protections individuelles corporelles en Égypte au cours des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties. Le mot “introduction” est le terme le plus approprié pour définir le phénomène parce que cette typologie d'équipement militaire n'est pas une innovation technologique égyptienne. Au contraire, l'armure est apparue à la fin de l'Âge de bronze, suivant l'expansion progressive des Khurrites-Mitanniens dans la région du Moyen-Orient et s'est répandue successivement dans les zones limitrophes, Égypte inclus. En effet, le développement pendant trois siècles d'hégémonie mitannienne d'une nouvelle façon de faire la guerre, centrée sur l'utilisation massive des chars à deux roues, attelés de deux chevaux, a stimulé l'adoption d'un équipement défensif corporel qui permettait aux guerriers d'avoir les mains libres pour combattre et pour conduire leurs véhicules. On peut donc affirmer que l'armure a apporté la meilleure réponse au besoin de protection des équipages des chars sur les champs de bataille.Contrairement à d'autres armes et équipements étrangers, tels que l'épée khopesh, l'arc composite et le char de guerre, les casques et les cuirasses n'ont pas été énormément pris en compte, ni par l'idéologie royale ni dans le cadre des croyances religieuses. Seuls les textes ramessides consacrés à la bataille de Qadesh et au siège de la ville syrienne de Dapour citent d'ailleurs le corset, à propos du Pharaon combattant, alors que les mentions d'armures concernant une divinité ou un culte sont actuellement insuffisantes pour pouvoir tirer des conclusions convaincantes.Notamment, une grande attention a été portée au recueil des témoignages et à l'elaboration d'un corpus structuré autour de trois sections consacrées respectivement aux evidences iconographiques, archéologiques et lexicographiques. Sur la base des données recueillies, nous avons essayé de parvenir à avoir une perspective la plus précise possible sur les modalités d'introdution et de diffusion des casques et des armures, sur leur impact sur la conduite de la guerre et sur leur éventuel rôle dans le cadre de l'idéologie. De plus, la manière de conduire le raisonnement, que nous avons privilégié dans ce travail, a impliqué non seulement le recours récurrent à la comparaison des évidences égyptiennes avec les témoignages contemporaines provenant du Proche-Orient et de l'Égée mais aussi l'introduction dans le texte d'excursus et digressions consacrés à l'équipement défensif relatif à des époques qui ne rentrent pas dans le cadre limité du Nouvel Empire.

Since I obtained my PhD in 1999, my research activities evolved along three main axes. The first, pottery, continues the issues and research opportunities that arose during my PhD years. The other two, chronology and environment, were added along the way. Many threads link these three research areas together: evolution and sequence building, access to resources and raw materials, formation of territories… In my case, however, an additional connecting thread is obvious: Dikili Tash. This is the name of the site in Northern Greece, a tell settlement mainly occupied during the Neolithic and Bronze Age, where I am working since thirty years now, co-directing research for the last twelve years. Dikili Tash is the keysite for almost all my scientific projects and main ground for my training activities, as well as for activities of promotion and knowledge dissemination. Its place in my career is so important that it has to be considered as a fourth, transversal axis.Axis 1: PotteryMy first research activities were carried out in the continuity of my thesis, which concerned pottery from the beginning of the Late Neolithic period (5400-4800 B.C.) in Macedonia. Many of them were launched or completed during the years that I spent as a member of the French School at Athens (1999-2001), such as the publication of two substantial articles deriving from my thesis, the launching of a research programon the production of Neolithic pottery with painted « black-on-red » decoration in Northern Greece, and the study of pottery from the 1986-1996 French excavations at Dikili Tash (unpublished).Concerning pottery typology, I defended the idea that study should concentrate on complete or well preserved vessels, rather than fragments, and analysis should be based on the association of characteristics (technological, morphological, aesthetic), instead of favoring one or the other of those characteristics, such as fabric, shape or decoration. Types, when defined in this way, are based on vases that really exist and can, for this reason, be subjected to functional analysis. Regarding this last aspect, I was one of the first, at least in my chronogeographical domain, to speak of the distinction between function and use, and to propose a series of steps that would lead the archeologist to identify one or the other. The adoptedapproach led me to formulate a series of propositions concerning the multiple roles of the vessels under study, in terms of both their utilitarian use (conservation, consumption, cooking,etc.) and their position in the social life of the Neolithic populations (individual or shared, ineveryday or socially valued contexts).My appointment in the Laboratory of Archaeometry and Archaeology at Lyon, following my recruitment by the French National Center for Scientific Research (CNRS) in 2004, was for me the opportunity to initiate new projects in the field of pottery studies. Among the investigated topics were: vessels with legs, graphite-painted Neolithic pottery, emergence and uses of the first Early Neolithic ceramic vessels, Neolithic “lamps”. Some ofthese projects were carried out and led to publications, others were abandoned or postponed.Subsequently, even though other subjects took up my attention, pottery has always held an important place in my activities. I implemented and directed the processing, recording and studying of ceramic material collected at Dikili Tash since 2008. On that occasion, I carried out the training of students, teaching “good practice” to the young members of our team and the participants to a doctoral on-site training course organized in 2010, with the support of the French School at Athens. Concerning more specific topics, I led the study and publication of the finds from the Final Neolithic/Final Chalcolithic level (end of 5th-early 4thmill. B.C.) at Dikili Tash, a major discovery of the 2013 campaign, and that of twopottery fragments decorated with gold, identified during the 2016-2017 study campaigns, whose best parallels are found in the necropolis of Varna (late 5th mill. B.C.). Such discoveries renew our knowledge on crafts and society during these periods, and invite us to reconsider some well-established schemes, for example about the distinction between lowland tell sites and the others, or between rich necropolises and “ordinary” settlements.Between 2016 and 2021, I have been member of the ERC program PLANTCULT. Investigating the food cultures of ancient Europe: an interdisciplinary investigation of plant ingredients, culinary transformation and evolution through time, in charge of the coordinationof studies on cooking vessels. Two important papers are already produced, one on cooking dishes in the prehistoric Aegean, the other on experiments aiming to the reproduction and use of Neolithic prototypes; three more are submitted or in press.Axis 2: ChronologySince my PhD thesis, I have been confronted with the terminological inconsistencies of the chronological schemes of the Aegean and Balkan prehistory and intrigued by the multiple “readings” of past events. As a young researcher I had the opportunity to carry out, thanks to a funding from the French National Research Agency (ANR) between 2007 and 2011, a multidisciplinary research project dealing with the transition from the Neolithic to the Bronze Age in Greece and Bulgaria, a period that provided contradictory clues on cultural evolution. Radiocarbon dates produced in the last decades had seriously tipped the scales in favor of a break in the biggest part of the territory, since they showed that, at the sites whereboth periods were present, many centuries separated the levels of the last Neolithic/Chalcolithic stages from the first levels of the Bronze Age. Depending on the sites and the precision of the measurements, the gap stretched from c. 4300/4000 to 3400/3000 B.C., i.e. practically one millennium. Despite that, cultural continuity was claimed by a majority of scholars in Greece. Research conducted in the framework of the “Balkans 4000” project followed two axes: one strictly archaeological, through a reexamination of existing data and producing of new 14C dates from a large number of sites in the two countries; the other paleoenvironmental, comprising geomorphological investigations in selected “environmentally sensitive” zones in Northern Greece. In both cases, we adopted a multi-scalar approach, allowing to investigate local, regional and supra-regional phenomena. The results confirmed an abandonment of Neolithic/Chalcolithic sites at a moment largely predating the start of Early Bronze Age, butwhich was not the same everywhere. In fact, it has been possible to distinguish several chronological “thresholds”: around 4350, 4300/4250, 4000/3900, 3800/3700 B.C., without any obvious progress or patterning, indicating that the reason of the abandonments could not be unique as sometimes suggested (e.g. invasions or a major climatic change). At regional scale, almost no part of the territory was totally depopulated during the major part of the “lost millennium”. These results have been presented in a book, The Human Face of Radiocarbon: Reassessing chronology in prehistoric Greece and Bulgaria, 5000-3000 cal BC, published in 2016 under my direction.The “Balkans 4000” program created, where it did not already exist, or strengthened, where it existed, a trusting relationship among the collaborators. It also demonstrated the potential of the approach – favor the quality of contexts rather than the quantity of measurements – by providing finer and sounder results. The dynamic created from all this was expressed through a high interest in 14C dates and many collaboration proposals in Greece and Bulgaria during the following years, and until today. In addition of producing new data, I chose to get more familiar with the principles and tools of chronological statistics modeling, also known as Bayesian. I was trained more specifically to the Chronomodel software program and used it in many occasions, mainly for the analysis of the c. 140 14C and TL/OSL dates presently available at Dikili Tash (OS-1:chapter 9), for the study of Bronze Age chronology in South Bulgaria and neighboring areas and, lastly, in the unpublished manuscript The time and its names: constructing a new chronology in the Aegean-Balkan area from the 7th to the 4th millennium B.C., included in the present file (HDR vol. 2). Instead of proposing yet one more periodization scheme that would recycle commonplace but ambiguous qualitative terms (Neolithic, Chalcolithic, Early, Middle, Late, Final), I elaborate in this book a neutral common reference system, based on our latest knowledge of stratigraphic sequences and absolute dates from a number of wellinvestigated sites. For the synthesis I assemble 2000 dates, mostly 14C, collected from the archaeological literature or produced under my responsibility during the previous years. They come from more than a hundred sites in Greece and Bulgaria, the two countries on which my research has focused, but also from sites in Asia Minor and European Turkey.Axis 3: Relationship between environment and societiesEnvironmental aspects were included in the research topics and concrete actions of the “Balkans 4000” program. The results suggest that the abandonment of Neolithic sites in Northern Greece and, extrapolating, the abandonment of Chalcolithic sites in Bulgaria is the result of local choices, which might not be totally independent though from one another. The triggering factors might be looked for in the domain of climate, which seems to turn more humid around the end of the 5th millennium B.C. Nevertheless, these factors would not have had such an impact on settlement, if the societies had not declined. These results, without denying the very important role of climate, contradict thus the current deterministic theories.I further actively collaborated in the paleoenvironmental research conducted at Dikili Tash, around the transition between the Neolithic and the Bronze Age as well as around the start of the settlement, which we have dated back to the mid-7th millennium B.C.In 2013 I integrated the Work Group “Environmental changes and societies in the past” within the Cluster of Excellence Territorial and Spatial Dynamics (Labex DynamiTe) of Paris 1 University, which I coordinate since 2014. Among the various actions organized upon my initiative was a public conference-debate with B. Weninger, adherent of the “climatic archaeology”, and a session on the comparative study of time in intra- and extra-site sequences within the 18th World Congress of the UISPP in 2018. Both actions resulted to publications (ACLN-1; DO-2, 5). More recently (2018-2019), I have supervised a post-doctoral research on environmental evolution and archaeological visibility in Northern Greece and Bulgaria from the 7th to the 2nd millennium B.C., which is part of a broader project to come.Transversal axis 4: Dikili TashDikili Tash is at the root of practically all my other works and projects, by the wealth of its remains as well as by the possibilities of exploration it offers since many decades, thanks to the implementation of an international research frame that is scientifically open and financially solid. For 12 years now, I endeavor to perpetuate the continuity of this frame, and indeed to increase its range in order to include even more participants – students, collaborators, and soon perhaps also the public. As a simple member of the scientific team, until 2007, I worked on issues related topottery, but also on stratigraphy and chronology, and participated to the interpretation of the excavations carried out previously under the direction of R. Treuil and H. Koukouli-Chryssanthaki. Between 2008 and 2018 I co-directed a new program, whose ambition was to reconstruct the entire history of the site, from the first human settlements until the modern era, through a combination of intensive and extensive archaeological research, advanced geomorphological investigation and targeted 14C dates. As early as 2011, we have acknowledged the necessity to publish together (i.e. not as separate research programs) all the works and results of the last thirty years, concerning the tell’s topography and physical environment, the stratigraphy, architectural remains and contexts, as well as the dates. This project required much effort in order to unify all databases and to handle data recording in retrospect. The first version of the manuscript, Dikili Tash, village préhistorique de Macédoine orientale, volume II, 2. Histoire d'un tell : les recherches 1986-2016 (Dikili Tash, a prehistoric village in Eastern Macedonia, volume II, 2. History of a tell), was submitted in June 2018. I am the principal author of four out of ten chapters and co-sign the six others. This monograph, now in press, marked the completion of a cycle and opened the way for the next steps: the publication of detailed thematic studies from the 1986-2016 investigations on one hand, and the resuming of fieldwork on the other. A new cycle of excavations started indeed in 2019, focusing on the transition from the Early to theLate Bronze Age and the investigation of the earliest Neolithic stages. The Greek-French archaeological mission of Dikili Tash was awarded in 2020 the Great prize of Archaeology of the Simone and Cino Del Duca Foundation – Institut deFrance, the most prestigious French award in the domain of archaeology., Depuis l’obtention de ma thèse de doctorat en 1999, sur les poteries du début du Néolithique Récent (5400-4800 av. J.-C.) en Macédoine, mes activités se sont structurées autour de trois axes principaux. Le premier de ces axes, la céramique, prolonge les préoccupations et les opportunités de mes années de thèse. En tant que membre scientifique de l’École française d’Athènes, entre 1999 et 2001, j’ai publié deux articles de synthèse issus de mon doctorat et achevé l’étude morpho-technologique et fonctionnelle des céramiques issues des fouilles françaises des années 1986-1996 sur le site protohistorique de Dikili Tash, en Macédoine orientale grecque. J’ai coordonné un programme sur les poteries néolithiques à décor peint « noir-sur rouge » et lancé de nouvelles recherches, sur les vases à pieds et sur les « lampes » néolithiques, entre autres. Plus tard, j’ai conçu et piloté la chaîne de traitement, d’enregistrement et d’étude du mobilier céramique mise en place à partir de 2008 pour le nouveau programme de recherches à Dikili Tash ; j’ai également formé des étudiants dans ce domaine. En tant que membre du programme ERC « PlantCult » (2016-2021), j’ai coordonné des recherches sur les récipients de cuisson protohistoriques. Les deux autres axes, la chronologie et l’environnement, sont venus s’ajouter en cours de route. Le projet ANR Jeune Chercheur « Balkans 4000 » que j’ai coordonné entre 2007 et 2011, sur la transition du Néolithique à l’âge du Bronze en Grèce et en Bulgarie au 4e millénaire av. J.-C, combinait des recherches sur ces deux axes. Il a permis de confirmer, mais aussi de réduire, le hiatus séparant les dernières manifestations du Néolithique/Chalcolithique des premiers niveaux connus du Bronze Ancien. La variable climatique a été réévaluée dans le même cadre. La dynamique scientifique créée par ce projet se poursuit jusqu’à aujourd’hui. M’étant formée aux principes et aux outils d’analyse bayésienne, j’ai approfondi mes recherches dans ce domaine, d’une part en traitant le dossier des datations de Dikili Tash, d’autre part en travaillant sur la chronologie de l’âge du Bronze en Bulgarie du Sud et dans les régions limitrophes. L’ouvrage inédit joint au dossier, s’inscrit dans la même lignée, puisqu’il est consacré à la construction d’une nouvelle chronologie en Égée et dans son pourtour balkanique pour la période du 7e au 4e millénaire avant J.-C. Plutôt que de proposer un énième schéma de périodisation en recyclant des appellations qualitatives courantes mais ambiguës (Néolithique, Chalcolithique, Ancien, Moyen, Récent, Final), j’élabore un système de référence commun neutre, fondé sur nos connaissances les plus récentes des séquences stratigraphiques et de la chronologie absolue de sites précis. Pour cette synthèse, je mobilise environ 2000 dates, provenant d’une centaine de sites, répartis dans les deux pays qui sont au coeur de mes recherches, la Grèce et la Bulgarie, mais aussi en Asie Mineure et en Turquie européenne.Le groupe de travail « Changements environnementaux et sociétés dans le passé » au sein du Labex DynamiTe de l’université de Paris 1, dont j’assure le copilotage depuis 2014, s’inscrit dans le dossier « Environnement ». Une série d’opérations de terrain menées en Bulgarie en 2018-2019 grâce à un financement du Labex préfigure un projet plus ambitieux sur les dynamiques environnementales et la visibilité des sites protohistoriques dans cette partie du monde égéo-balkanique. Les différents domaines de mes activités – recherche, formation, valorisation– se croisent à Dikili Tash, site où je travaille depuis une trentaine d’années, les 12 dernières en tant que co-directrice du programme. À ce titre, j’ai pris une grande part dans la conception et la réalisation des nouvelles recherches, qui ont permis, entre autres, d’allonger de presque 1000 ans la séquence d’occupation, fournissant pour la première fois des indices concrets du Néolithique Ancien dans la région, de renouveler nos connaissances sur les dernières étapes du Néolithique (5e -4e millénaire av. J.-C.), en matière d’habitat, d’économie et d’artisanat, et de réviser la nature et la durée d’occupation du Bronze Récent (2e mill. av. J.-C.). Je suis également co-auteure du volume de synthèse sur les recherches 1986-2016, sous presse. La mission franco-hellénique de Dikili Tash a été récompensée en 2020 par le Grand Prix d’archéologie de la fondation Simone et Cino Del Duca – Institut de France.

Exhibitions about the Bronze Age in France are quire a recent affair and only eighteen temporary exhi­bitions, most with their own catalogue, have been curated since 1986. This conference has given us the opportunity to overviev, the exhibitions that have given eirher a regional perspective of the Bronze Age or have focused on a particular theme. ln the last few years, several exhibitions have highlighred non-funerary metal deposits. The museography and public ourreach have varied for each exhibition, but ail have dealt with the difficult question of recontextualisation and how we understand and interpret archaeological data. This is particularly relevant, as the public still knows lirrle of the Bronze Age. Other museographic examples, especially fi-om Germany, are also reviewed. They aim ro present nor only the abjects for them­selves, but also their contexts. If certain types of outreach have evolved over rime in particular with digital technology, illustration stills holds a central position in the mediation of Bronze Age collections, as it remains the only method to recreate the this era largely unknown to the public., Les expositions consacrées à l’âge du Bronze en France sont encore chose récente. Depuis 1986, dix-sept expositions temporaires seulement ont été proposées, la plupart accompagnées d’un catalogue. Il a semblé opportun d’établir un rapide panorama des expositions proposées par les musées français. Elles constituent généralement un bilan des connaissances sur un territoire ou une thématique particulière. Ces dernières années, plusieurs expositions ont ainsi été spécifiquement consacrées au phénomène des dépôts métalliques non funéraires. Le choix de la muséographie et les modes de médiation proposés ont pu varier dans le temps, mais toutes ont abordé de manière frontale la difficile question de la recontextualisation et de la compréhension des données archéologiques. Cette problématique est d’autant plus forte pour l’âge du Bronze que la période est peu connue du grand public. D’autres exemples de muséographie, notamment en Allemagne, sont également examinées. Ils montrent une volonté de présenter, non seulement les objets pour eux-mêmes, mais aussi le contexte dont ils sont issus. Si certains procédés de médiation ont bien sûr évolué avec le temps, en particulier avec l’apparition des technologies numériques, l’illustration tient une place centrale dans la valorisation des collections archéologiques de l’âge du Bronze, car elle seule permet d’incarner ces populations encore trop mal connues du public.

L’opération archéologique menée à Hermé, carrière Synéos (SPM) - tranche 6 des diagnostics archéologiques a permis de mettre au jour des occupations diachroniques néolithique et protohistorique.Ce diagnostic s’est déroulé sur deux parcelles distinctes pour une surface globale de 102 922 m2, une première au lieudit le Château Duduit et la seconde au lieudit La Patûre aux Bœufs.Sur l’emprise du Château Duduit nous avons mis au jour un petit amas de vingt-cinq pièces lithiques daté du Néolithique. Le diagnostic de 2022 a permis de mettre au jour une seule chaîne opératoire (débitage d’éclats par percussion dure) réalisée à partir de matériaux locaux pour la fabrication d’outils tels que les racloirs, racloirs à encoches, tranchets, microdenticulé. La chaîne opératoire des haches n’est pas identifiée à Hermé, celles-ci ont été acheminées à l’état d’outils finis. La présence d’outils appartenant au fond commun du Néolithique final pourrait montrer une fréquentation du secteur à cette époque. En revanche, il n’est pas exclu que l’occupation débute au moins au Néolithique moyen II (groupe de Noyen). Nous n’avons pas assez d’éléments pour nous prononcer plus précisément.ainsi que des structures d’habitat et un petit ensemble funéraire tous deux datés de la fin de l’âge du Bronze et du 1er âge du Fer. Le mobilier en terre cuite est bien conservé, il comportait notamment une pièce inédite: une petite figurine zoomorphe.Les structures de l’emprise du lieudit la Patûre aux Bœufs n’ont livré que peu de mobilier. Les faits sont pour la plupart de période indéterminée à l’exception d’une fosse polylobée datée du Hallstatt B2-3.

Le diagnostic de l’Excoutellier a permis de confirmer la présence d’un site protohistorique pointé dans les années 1990 par les prospections menées par le groupe archéologique de la vallée de La Tave et coordonnées par Hervé Petitot. Installée sur le flanc sud-ouest du plateau de Lacau, cette occupation de bas de pente se caractérise par quelques aménagements fossoyés associés à des structures de combustion. Un mobilier relativement riche (plus de 1600 fr. de céramique) permet d’envisager une mise en place de l’occupation à la toute fin de l’âge du Bronze, occupation qui dure probablement jusqu’aux premiers temps de l’âge du Fer. Malgré la mise en terrasses du secteur à la période moderne, le contexte topographique et l'impact des labours contemporains ont cependant favorisé une certaine érosion des sols et la déstructuration partielle des aménagements. Ainsi la lecture et la compréhension de l’organisation générale des vestiges ne sont pas aisées. On envisage avec prudence plusieurs unités distinctes (habitat ?) en bordure d’une dépression ancienne qui conditionne l’installation d’équipements particuliers peut-être en lien avec un cheminement (murs, fossés). C’est un nouveau point d’observation, à la charnière entre la fin de l’âge du Bronze et le début de l’âge du Fer, qui vient alimenter le corpus, encore trop restreint, de sites de cette période méconnue pour la région. L’étude approfondie des artefacts récoltés lors de ce diagnostic devrait permettre d’en révéler les nuances.

International audience; The syro-french archaeological research mission of Qinnasrin has worked between 2008 and 2010 on the site of al-‘Iss (Northern Syria, Aleppo region), in the village itself and in the imediate surroundings. These fieldworks have been funded by the French Commission of excavations from the Ministry of Foreign Affairs, the Fundation Max van Berchem, the French National Center of Scientific Research and the General Directory of Antiquities and Museums of Syria.Established since the end of the 3rd millennium BC, Qinnasrin is an important road and military junction, dominating a fertile plain on the edge of the steppe and irrigated agricultural areas. Renamed Chalcis by the Greeks, it was, in Roman times, the seat of a kingship and minted coins. It plays an essential role in the fortification system of Northern Syria set up by Justinian against the Persians and then during the conquest of Northern Syria by the armies of Islam. Closely linked to Aleppo, it declined, to its benefit, from the middle of the 10th century and fell into oblivion around the 14th century.This book provides an overview and synthesis of the textual and archaeological sources. It presents the documentation constituted by the pedestrian and geophysical surveys, the first archaeological excavations ever carried out on the site, the inventory of architectural elements and the gathering of material. Several discoveries allow us to account for the importance acquired by the city, both in the most ancient times and in the Greek, Roman and Islamic periods. For the first time, a scenario of the morphological evolution of the city and its transformations is proposed. This second volume in the series devoted to Qinnasrin provides an original portrait of an outstanding and largely unknown site.; La mission archéologique syro-française de Qinnasrin a mené ses travaux de 2008 à 2010 sur le site d’al-‘Iss (Syrie du Nord, région d’Alep), dans l’ensemble du bourg et dans ses environs immédiats, grâce aux financements de la Commission des fouilles du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de la Fondation Max van Berchem, du CNRS et de la Direction générale des Antiquités et Musées de Syrie.Attestée depuis la fin du IIIe millénaire avant notre ère, Qinnasrin est un nœud routier et militaire important, qui domine une plaine fertile, aux confins de la steppe et des zones d’agriculture irriguée. Renommée Chalcis par les Grecs, elle est, à l’époque romaine, le siège d’une royauté et frappe monnaie. Elle joue un rôle essentiel dans le système de fortification de la Syrie du Nord mis en place par Justinien face aux Perses, puis lors de la conquête de la Syrie du Nord par les armées de l’islam. Étroitement liée à Alep, elle décline, à son profit, à partir du milieu du Xe siècle et tombe dans l’oubli vers le XIVe siècle.Cet ouvrage dresse un état des lieux et une synthèse des sources textuelles et archéologiques. Il présente la documentation constituée par les prospections pédestre et géophysique, les premières fouilles archéologiques jamais menées sur le site, l’inventaire des blocs architecturaux et la collecte de matériel. Plusieurs découvertes permettent de rendre compte de l’importance acquise par la ville, tant aux périodes les plus anciennes qu’aux époques grecque, romaine ou islamique. Pour la première fois, un scénario de l’évolution morphologique de la ville et de ses transformations est proposé. Ce second volume de la série consacrée à Qinnasrin livre un portrait inédit d’un site remarquable et largement méconnu.

International audience

International audience; The Baijinbao Site is located in the south of Heilongjiang province, it was occupied from the early IInd millennium BC until the end of the Ist millennium BC. Previous research mainly focused on archaeological cultures and chronological sequences. Based on these researches, this paper uses spatial analysis methods to study a burned house (F3004) in the site. According to the inner space spatial activity-area, spatial divisions and the relationship among the house and other features, it can be inferred that F3004 had both political and daily life functions; and its spatial design favored the protection of privacy. In addition, the analysis shows that F3004 was burned on purpose, which sheds light on the abandonment behaviors of the site.

National audience

Food and its interactions with the environmental, economic, social, and cultural spheres play an essential role in communities' cultural identity. This theory has been verified by an analysis of the Kura-Araxes (KA) culture, characterised by original cultural developments, which spread in the South Caucasus around the middle of the fourth millennium. This research aims to study the variability of dietary choices at the individual and population levels by analysing stable isotopes of carbon and nitrogen (δ 13 C, δ 15 N). To monitor regional and diachronic changes in dietary patterns, we performed analysis on human, animal, and plant materials (n = 144) from eight KA highland and lowland sites in Georgia, Azerbaijan and Armenia compared with data (n = 39) from Post-KA sites already published (Herrscher et al. 2016, 2018b). Isotopic data show no significant differences with altitude. The KA diet is characterised by higher consumption of herbivore meat than pork and higher barley consumption than wheat. No relationship with age at death, sex, and burial traits were observed, suggesting "equal" access to food among community members. Human low isotope variability shows persistence over KA's entire duration (3500-2500 BC), while it is significantly different between KA and Post-KA subjects. The results confirm the homogeneity of KA communities' food practices that reinforces the theory of a "strong cultural identity" of the KA populations, L'alimentation et l'ensemble des interactions qu'elle entretient avec les sphères environnementale, économique, sociale et culturelle jouent un rôle important dans l'identité culturelle des communautés. Cette théorie a été vérifiée par une analyse de la culture Kuro-Araxe (KA), caractérisée par des développements culturels originaux, qui s'est répandue dans le Caucase du Sud vers le milieu du quatrième millénaire. Cette recherche vise à étudier la variabilité des choix alimentaires, aux niveaux individuel et populationnel, par l'analyse des isotopes stables du carbone et de l'azote (δ 13 C, δ 15 N). Afin de suivre les changements régionaux et diachroniques des modes alimentaires, des analyses ont été réalisées sur des matériaux humains, animaux et végétaux (n = 144) provenant de sites d'altitudes différentes, 8 en Géorgie, 2 en Arménie et 1 en Azerbaïdjan et comparées à des données (n = 39) provenant de 4 sites Post KA de la région déjà publiées (Herrscher et al. 2016, 2018b) Les données isotopiques ne montrent aucun changement significatif avec l'altitude. L'alimentation KA se caractérise par une plus grande consommation de viande d'herbivore que de porc et une plus grande consommation d'orge que de blé. Aucune relation avec l'âge au décès, le sexe et les traits funéraires n'a été observée, ce qui suggère un accès « égal » à la nourriture entre les membres des communautés. La variabilité isotopique humaine montre une persistance sur toute la durée du KA (3500-2500 avant J.-C.), tandis qu'elle est significativement différente entre les sujets KA et Post KA. Les résultats convergent pour confirmer une homogénéité des pratiques alimentaires des communautés KA qui renforce la théorie d'une « forte identité culturelle » des communautés KA.

Pour cette quatrième édition des Rencontres doctorales de l’École Européenne de Protohistoire de Bibracte, trente-trois doctorants et post-doctorants travaillant sur l’âge du Bronze et l’âge du Fer en Europe sont venus présenter leurs recherches autour du thème « Représenter la Protohistoire / se représenter à la Protohistoire », soit en abordant les représentations du monde telles que les concevaient les peuples de la Protohistoire, soit en débattant des représentations modernes de la Protohistoire dans une perspective d’histoire des mentalités et d’histoire des sciences.

International audience; This chapter presents a concise synthesis of the state of knowledge on the end of the Oxus Civilization. It brings new lights on diverse issues about the interpretation of this particular moment of sociocultural evolution and on the causes of transformations.

Swords are amongst the most significant objects of the Bronze Age. Beyond their defensive function, they have a developed symbolic dimension, which seems of great importance in Bronze Age society. Swords represent rightly or wrongly, the warrior figure. Swords change and develop during the Bronze Age, with a greater variability and an increasing frequency. In this paper, we aim to examine the discovery contexts of these objects and to observe the rhythm and the patterns of their occurrences in the land hoards, as wet finds and as funerary deposits. Through this very symbolic object, we want to question the visibility of the warrior, which varies greatly through time and space: sometimes omnipresent, sometimes excluded from specific contexts or invisible. These variations and rhythms seems to be characteristic of each cultural group. The chronological dimension of the changes in deposition patterns will be considered, by comparing these two vast and very different cultural areas (the Atlantic and the so called “complexe nord-alpin” regions). This approach could help us to discern more clearly the role of swords, and thus, the warrior within the social, funerary and/or ritual practices., Les épées font partie des objets très signifiants de l’âge du Bronze. Au-delà de leur fonction d’armes offensives, leur charge symbolique semble extrêmement forte, parfois peut-être même essentielle. Elles sont considérées, à tort ou à raison, comme les principaux témoins de la figure du guerrier. Tout au long de l’âge du Bronze, les épées vont se développer, leurs types devenant de plus en plus variés, leurs occurrences de plus en plus nombreuses. Dans le cadre de cette communication, nous souhaitons nous intéresser aux contextes de découvertes de ces objets, en observant les rythmes et les formes d’apparition au sein des dépôts, en milieux humides comme en milieu terrestre, ainsi que dans les sépultures. À travers cet objet symbolique, c’est la visibilité du guerrier qui varie au fil du temps, parfois omniprésente, parfois réservée à un domaine spécifique, à d’autres moments totalement absente. Ces variations et leur rythme sont propres à chaque groupe culturel. S’il semble nécessaire d’observer les modalités d’abandon des épées d’un point de vue chronologique, la comparaison entre deux grandes aires culturelles ayant des fonctionnements distincts tout au long de l’âge du Bronze, le domaine atlantique d’une part, et le domaine nord-alpin d’autre part, pourrait permettre de mieux comprendre la place des épées, et à travers elles, celle de la figure du guerrier, à l’intérieur des pratiques sociales, funéraires et/ou rituelles.

International audience

International audience; Fruit d’une collaboration entre les universités de Bâle et d’Aix-Marseille, la fouille du site des Bagnoles à L’Isle-sur-la-Sorgue (84) a conduit à la découverte d’une série d’occupations marquées par la découverte de plusieurs sépultures à crémation datées de la fin du 5e millénaire avant notre ère, localisées au sein d’un possible espace mortuaire probablement dédié aux funérailles et à des cérémonies commémoratives, et de trois puits à eau néolithiques qui, fait exceptionnel, renfermaient encore de nombreux restes organiques conservés en milieu humide. Replacés dans leur contexte local et régional, ces vestiges ainsi que l’abondant mobilier mis au jour sur le site permettent d’élargir considérablement notre connaissance des communautés d’agriculteurs-éleveurs du Néolithique méditerranéen entre le Ve et le IVe millénaire avant notre ère.

The known Bronze Age settlements between the Île-de-France and Champagne are usually small, unenclosed family farms. The Villiers-sur-Seine site, however, built in a visible and accessible location that enabled control of activities on the nearby river, is completely different: the two large buildings and their annexes were protected by a system of ditches and an ostentatious palisade. Though the Seine Valley was already anthropised at the end of the 9th century BC, this habitat seems to have had a significant impact on the nearby natural environment: development of agropastoral activities due to the extension of wet meadows, episodes of land clearing for construction, cultivation of various plant species whose production required intensive agriculture, and the hunting of large game. To these aspects of high social status can be added exceptional undertakings such as bronze metallurgy and the organisation of collective meals. Villiers-sur-Seine, therefore, was as much a hub of the local economy as it was a focal point for the surrounding populations., Les habitats de l'âge du Bronze connus entre Île-de-France et Champagne ne sont le plus souvent que des petites fermes familiales sans clôture. Édifié en un lieu visible et accessible permettant de contrôler les allées et venues sur le fleuve voisin, le site de Villiers-sur-Seine s'en distingue de tous points de vue : les deux grands bâtiments et leurs annexes étaient protégés par un système de fossés et une palissade à caractère ostentatoire. Et, même si la vallée de la Seine était déjà anthropisée à la fin du IXe siècle avant notre ère, cet habitat semble avoir eu un impact important sur l'environnement naturel proche : développement des activités agro-pastorales grâce à l’extension des prairies humides ; épisodes de défrichement pour la construction ; culture d'espèces végétales variés dont la production nécessitait une agriculture intensive ; chasse au gros gibier. À ces aspects marquant un statut social élevé des occupants s'ajoutent des activités exceptionnelles comme la métallurgie du bronze et l'organisation de repas collectifs. Villiers-sur-Seine était autant une plaque tournante de l'économie locale qu'un point de ralliement pour les populations aux alentours.

International audience

The shoreline of Thonon-les-Bains and its hinterland, located at the northern end of the French Alps, between Lake Geneva and the foothills of the Chablais mountains, provides a suitable framework for the spatial and diachronic analysis of land use during the Bronze Age. This work is based on the study of ancient discoveries and the results of recent rescue operations. It focuses on the pile-dwelling village of Rives 2, dated between the mid- and end-Late Bronze Age (BF 2b-3b). The study area follows the coastline in both directions from Thonon along a total width of 5 km, and extends 5 km into the hinterland. This territory is located on alluvial terraces of glacial origin which reach an altitude of almost 400 m above the shore, nowadays artificially maintained from 372 m to 750 m. The shoreline is cut by water courses that are tributaries of the Rhône river: the Dranse river to the east, the Pamphiot river to the west, and the Redon river still farther east. On the terraces the glacial retreats left some sinkholes. These were filled by nowadays drained marshlands, which in the past attracted populations because of their environmental resources. People settled there from the Middle Neolithic period, clearing the slopes intensively at the beginning of the Late Bronze Age. For instance, the swamps of Versoie, including the settlements of le Genevray and Aviet, are located on plateaus at a height of 450 m and 600 m respectively. Both are located on the edge of the Pamphiot canyon, which was possibly a communication route when it crossed the barrier topped by the Allinges Middle Age castles, as well as a boundary for east-west circulations. In addition to physical geographic aspects that made it possible to define the limits of this work, distances and elevation gains were also taken into account. Indeed, in accordance with the site catchment analysis theories, we stayed within an area accessed by a one-hour walk, which is the time needed to cover the territory of an agropastoral sedentary community on a daily basis., Le territoire littoral de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) et son arrière-pays, enserrés entre le massif du Chablais et le lac Léman, offrent un cadre propice à une approche spatiale de l’occupation des sols au cours de l’âge du Bronze. D’après les données bibliographiques anciennes, la station lacustre de Rives 2 à Thonon-les-Bains est mentionnée pour la première fois en 1858. Des prospections subaquatiques ont été réalisées par le DRASSM en 1996-1997. L’analyse dendrochronologique des pieux prélevés et les mobiliers céramique et métallique mis au jour s’accordent, désignant les phases moyenne et récente de l’âge du Bronze final alpin. La zone étudiée couvre près de 40 km² et intègre le terroir associé au site de Rives 2, dans le cadre généralement admis de l’heure de marche quotidienne. Ce secteur, tout comme celui de Chens-sur-Léman, présente une forte concentration de données terrestres par rapport au reste de la rive méridionale du Léman. Du village lacustre aux habitats et nécropoles qui s’étagent sur les terrasses glaciaires, sur les rives des marais comblant les anciennes dolines d’Aviet à Allinges et de Versoie au Genevray, une douzaine de sites structurent ainsi un terroir relativement bien documenté, en particulier pour la seconde moitié du Bronze final.