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With its wealth of educational publishers and children's collections, did the nineteenth century invent the children's book market? In eighteenth-century France, many people were already trying to separate the literature suitable for children and young people within the bookstore. The pedagogical rituals of colleges and small schools, the commercial strategies of booksellers, the concerns of the churches, the projects and policies of school reform, all driven by the educational fever of the nobility and the bourgeoisie, produced countless children’s libraries, plural and plastic, with or without walls. At the beginning of the century, the ordering of books was dominated by the rationale of educational institutions and the book trade: this book shows how a new category emerged from the 1760s onwards, that of the "educational book", which was no longer identified with a place, but with a literacy project, and which was accompanied by the emergence of new authors.As studies on children's literature continue to be developed and shaped in many areas, this book is in dialogue with the latest European research on the subject. In contrast to literary studies, this research does not start from authors and texts, but from objects and their uses. Its originality lies in the fact that it provides a historical perspective on these issues, articulating the history of books and bookshops, the history of education, the history of literary circles and the status of the author., Riche de ses éditeurs scolaires et de ses collections enfantines, le dix-neuvième siècle a-t-il inventé le marché du livre pour enfants? Dans la France du dix-huitième siècle, de nombreux acteurs s’efforcent déjà de séparer, au sein de la librairie, les lectures adaptées aux enfants et aux jeunes gens. Les rituels pédagogiques des collèges et des petites écoles, les stratégies commerciales des libraires, les préoccupations des Églises, les projets et les politiques de réforme scolaire, tous poussés par la fièvre éducative de la noblesse et de la bourgeoisie, produisent alors d’innombrables bibliothèques enfantines, plurielles et plastiques, avec ou sans murs. Cet ouvrage montre comment, à un ordre des livres dominé par les logiques des institutions scolaires et des métiers du livre, se surimpose à partir des années 1760 une nouvelle catégorie, celle du « livre d’éducation », qui ne s’identifie plus à un lieu, mais à un projet de lecture, et s’accompagne de l’émergence de nouvelles figures d’auteurs.Alors que les études sur la littérature de jeunesse poursuivent partout leur développement et leur structuration, ce livre dialogue avec les dernières recherches européennes sur la question. À l’inverse des travaux littéraires, il part, non des auteurs et des textes, mais des objets et de leurs manipulations. Son originalité est d’apporter un regard historien sur ces questions, en articulant histoire du livre et de la librairie, histoire de l’éducation, histoire des milieux littéraires et de la condition d’auteur.

International audience; Cette communication examine le rôle et l’influence de l’Inquisition dans la conformation de ces bibliothèques et librairies, notamment à travers les Index de livres interdits et la régulation des importations de livres étrangers. Dans un second temps, elle interroge l’efficacité des directives censoriales qui régulaient le marché du livre, en mesurant l’écart entre lois et pratiques (procès, amendes, présence d’ouvrages réprouvés dans les fonds de bibliothèques privées et les libraires). Enfin, sont étudiées les visites des librairies et des bibliothèques opérées par les agents de l’Inquisition. Outre qu’elles permettaient de vérifier l’application des directives censoriales (inventaire à jour, livres dûment expurgés), ces visites de contrôle étaient l’occasion pour les inquisiteurs de mettre la main sur certains ouvrages qui, bien que ne figurant pas dans les Index, étaient considérés comme potentiellement dangereux. De ce point de vue, les nouveautés éditoriales et les ouvrages étrangers inspirèrent toujours la plus grande méfiance.

International audience; L’invention et le développement de l’imprimerie en Europe révolutionna l’accès au texte. L’accroissement exponentiel du nombre de livres disponibles au cours des dernières décennies du XVe siècle eut un impact profond sur l’ensemble de la société. Il mena à des modifications de paradigme tant dans la sphère religieuse, que dans celle du débat politique et de la manière de gouverner. Cet ouvrage donne les clefs pour appréhender ce médium dans sa matérialité en définissant avec précision l’objet lui-même, tout en retraçant l’historiographie de son étude par les historiens du livre. Il analyse les trois temps de l’imprimé : sa production dans les ateliers des imprimeurs à la demande de commanditaires institutionnels, privés, ou commerciaux, puis sa distribution et vente autant dans les centres où il était fabriqué que dans les échoppes et étals des petites villes, et enfin son utilisation par les femmes et les hommes de la période ainsi que leurs pratiques de lecture. Il présente ensuite l’interaction entre l’imprimé et les pouvoirs. Il s’agit ici d’apprécier la manière dont la nouvelle technologie a été utilisée par les pouvoirs traditionnels, les états et l’Église, mais aussi comment ceux-ci ont fait face à la contestation et à des courants d’opposition comme la Réforme. Enfin, il plonge dans le contenu des imprimés pour comprendre leur rôle dans la diffusion du savoir, dans le développement des textes littéraires, avant de considérer la question de l’apparition des journaux et des imprimés de controverse polémique.

International audience; Booksellers and Printers in Provincial France 1470-1600 is the first comprehensive guide to the Renaissance French book trade outside of Paris and Lyon. This volume presents short biographies for over 2700 booksellers, printers and bookbinders – over sixty of whom are identified as fictitious. The biographies are accompanied wherever possible by the details of commercial partnerships, the type used by printers and reproductions of over a hundred signatures. The book provides the details of over 600 women who either married into the trade or were independently active. The introductory essay analyses the nature, evolution and geographic dispersion of the members of the trade. It is an indispensable tool for understanding the French Renaissance book world.

France was slow to adopt print, but once the presses settled in the kingdom, the country became one of the most vibrant centres of print culture in Europe. Between 1470 and the start of the 17th century, the French book market went through a series of identifiable stages, evolving to meet the needs of a local and international readership. In contrast to traditional scholarship, this article refutes the idea of a broadly seamless progression of the printed book. Instead, it characterises and seeks to explain each moment in the development of the French book world as it responded to the changing commercial world that surrounded it. It looks at how an increasingly sophisticated network of booksellers and the rise of the wholesale book merchant affected printing and access to printed books. It shows the transformative effect of wider phenomena such as the stages of the French wars of religion on the economy as a whole and what this meant for the book industry as well as taking into account the impact of the developing international trade. The analysis is based on a thorough examination of bibliographic and archival sources of printing, publishing and bookselling in Paris and provincial France. By providing a clearly identified series of stages in the development of the French book market, the article shows the strategic importance of four factors: the economy of production, distribution, changes in the form of the book and the impact of wider economic, political and religious circumstances., Si l’industrie du livre imprimé ne se développa pas immédiatement en France, le pays devint néanmoins rapidement un des principaux producteurs de livres en Europe. Entre 1470 et le début du xviie siècle, il est possible d’identifier une série d’étapes dans le développement du marché du livre français. En contraste avec l’historiographie traditionnelle, cet article réfute l’idée d’une progression relativement linéaire de l’imprimé. Il identifie et examine les caractéristiques de chaque moment du développement et tente de jauger l’influence des conjonctures. La mise en place d’un réseau de distribution sophistiqué et la place du libraire sont analysées pour comprendre leur impact sur l’accès au livre et ses retombées. Le déroulement des guerres de religion et ses conséquences tant pour l’économie générale que pour le livre sont aussi considérés tant au niveau national que par leur impact sur le négoce international. Ce travail se base sur des analyses qualitatives et quantitatives à partir de sources archivistiques et bibliographiques pour l’ensemble du royaume de France. En identifiant les étapes du développement du marché du livre en France, cet article montre l’importance stratégique de quatre facteurs principaux : l’économie de production, la distribution, les changements dans la forme du livre et l’impact de la conjoncture économique, politique et religieuse.

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Alors que le pouvoir royal, au XVIIIe siècle, s’efforce de protéger les collèges des commerces potentiellement dangereux pour les écoliers, le commerce du livre, vendu ou acheté, volé ou blanchi, va se nicher dans tous les replis que forment ces bâtiments dans le tissu urbain. Les libraires entreposent leurs marchandises dans les salles de cours désertées, les fruitières étalent aux angles des rues, les revendeurs embusqués sous les portes cochères guettent les pensionnaires qui sortent en promenade. Tout ce petit monde donne consistance à des réseaux du livre dont les bonnes boutiques de la rue Saint-Jacques ou les pavillons du collège Mazarin ne sont que la partie émergée.

International audience; Parce que le catalogue de librairie est un instrument d’ordonnancement des choses gouverné par le souci de bien vendre, il reflète à la fois un système de pensée – les catégories opératoires dans la Librairie de l’époque – et une stratégie commerciale, adaptée à ce que le libraire se représente des attentes et des besoins de sa clientèle. Il permet ainsi d’échapper à une représentation anhistorique des catégories bibliographiques, indifférente aux conditionnements sociaux, matériels et intellectuels contemporains. Il donne au contraire les moyens de comprendre pourquoi, au milieu du XVIIIe siècle, certains libraires parisiens ont inscrit dans leurs catalogues la catégorie de « livres à l’usage des collèges » et « des écoles » et pourquoi, quelques décennies plus tard, l’émergence d’une autre catégorie, celle des « livres d’éducation », a marqué un nouvel ajustement de l’ordre des livres à l’évolution des réflexions et des consommations éducatives.

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International audience; Le Gradus ad Parnassum est l'un des dictionnaires poétiques latins les plus célèbres de l'époque moderne. Sorti pour la première fois des presses parisiennes de Simon Bénard en 1666, sa production ne s'arrête qu'à la fin des années 1860, peu avant que la composition en vers latins ne soit supprimée des programmes scolaires par la circulaire de Jules Ferry du 27 septembre 1880. Le petit nombre de Gradus aujourd'hui conservés dans les bibliothèques peine à rendre compte des milliers d'exemplaires qui n'ont pas survécu aux destructions et aux manipulations des élèves. Les archives de la Librairie royale révèlent mieux le poids et les enjeux économiques d'une production qui, parce qu'elle irriguait l'ensemble des collèges du royaume, suscita de nombreuses convoitises et d'interminables procès entre la fin du XVII e siècle et les premières décennies du siècle suivant. Les annotations, dessins et autres graphes qui marquent fréquemment les exemplaires parvenus jusqu'à nous, témoignent pour leur part de la familiarité avec laquelle ces instruments de travail étaient manipulés par les élèves, dans leurs exercices latins comme dans leurs moments d'oisiveté. Livre sans qualité, le Gradus apparaît ainsi comme un observatoire privilégié des pratiques commerciales et des usages du livre scolaire dans la France d'Ancien Régime.

International audience; La publication des catalogues de bibliothèques est un mouvement qui s’amplifie dans toute l’Europe au XVIIIe siècle. Les milieux lettrés en théorisent l’intérêt : l’utilité d’un catalogue imprimé relève de raisons bibliographiques (servir de guide pour s’orienter dans la production imprimée) et bibliothéconomiques (proposer une norme classificatoire et descriptive opératoire). S’y ajoute progressivement un dernier argument, utilitaire : avec l’ouverture d’un plus grand nombre de bibliothèques publiques, l’idée s’impose que le catalogue devrait être utilisé par le lecteur pour préparer depuis chez lui le travail qu’il aura à faire dans la bibliothèque.Si les représentations discursives et les correspondances savantes éclairent ainsi les pratiques qui participent à la production et à la circulation des catalogues, il semble qu’on ne puisse faire l’économie d’une réflexion bibliographique sur la question. D’un catalogue à l’autre, le tirage, le prix, les vecteurs de la commercialisation correspondent en effet à des manières différentes de penser le « public » du catalogue, qu’il soit lecteur ou non-lecteur, et les usages qu’il pourra en faire.

This analysis of Dupray de la Mahérie's case aims at a beginning thought about the social impact of the corruption and the falsehood. It questions not only the criminal's room to manoeuvre but also the judiciary and literary representations as seen during the successive trials he suffered. The clever hero is trapped both in an incredible speculative spiral and in a strong relationship web wich seems to tear him. Outlawed from society by the judges and the journalists, this character gain eventually recognition but in a paradoxical way., Cette analyse du cas de Dupray de la Mahérie se présente comme l’amorce d’une réflexion sur l’impact social du faux. Elle sonde non seulement la marge d’action du criminel mais également les représentations judiciaires et littéraires données à voir à l’occasion des différents procès qu’il essuie. Ce héros aux doigts agiles est tout à la fois pris dans une formidable spirale spéculative et un puissant tissu relationnel qui semble le tirailler. Mis au ban de la société, par les juges comme par les journalistes, ce personnage bénéficie en définitive d’une reconnaissance toute paradoxale.

In der Verlagswirtschaft des Ancien Régime spielt das Elementarschulbuch (ABC, civilités puériles – Umgangsformen für Kinder -, Stundenbücher und Psalter für den Schulgebrauch) eine wichtige Rolle. Unsere Absicht ist es, seine Herstellung und Verbreitung zu untersuchen, wobei wir von der Annahme ausgehen, dass die Verfügbarkeit des Schulbuchs ein Faktor ist, der die pädagogischen Praktiken lokal zwingend beeinflusst. Zunächst werden wir danach fragen, auf welche Weise die Handelsbeziehungen zwischen den Städten durch den Schulbuch-Vertrieb Netzwerke schaffen und Händleridentitäten definieren. Am Beispiel der für Ursulinenschülerinnen bestimmten Texte werden wir aufzeigen, wie sich dieser Handel in einen Komplex aus moralischen Grundsätzen, gesetzlichen Zwängen und Machtbeziehungen einordnet, um deren Neubestimmung die Protagonisten ständig bemüht sind., School books (ABC, civilités puériles, psalters for school use) occupy an important place in the editorial economy of the Old Regime. We intend to investigate its production and circulation, assuming that the availability of the school material is one of the factors which locally is influential on the educational practices. At first, we shall question the way the trading with this school material draws networks and defines merchant identities. The example of school books for the ursulines will show how this trade joins in a set of moral rules, of regulations and of relations of power which the protagonists are constantly trying to renegotiate.

National audience; Présentation du Bibliophile français illustré, l’une des principales publications de bibliographie rétrospective qui paraissent dans la seconde moitié du XIXe siècle. Outre la description de la revue et l’évocation de ses principaux contributeurs, cet article reconstitue, grâce à un travail en archives, le parcours de son éditeur, Antoine Bachelin, grand libraire d’ancien et figure quasi balzacienne, immigré de Côte-d’Or pour épouser la « veuve Deflorenne », de vingt ans son aînée, qui assure sa fortune et lui permet d’intégrer le monde des « hommes de lettres ».

L' Histoire de la librairie française est une somme sur le métier de libraire couvrant la période 1810-2007. La première partie, " Libraire : vers l'autonomie d'un métier (1810-1945) " (p. 1-245), a été dirigée par Patricia Sorel, historienne, la seconde partie, " La librairie : nouveaux concurrents, nouvelles formes de commerce (1945-2007) " (p. 245-670), par Frédérique Leblanc, sociologue. La sociologie des groupes professionnels est au fondement de la construction du plan et du choix des différents articles de cette seconde partie.; Cet encadré décrit à grands traits l'évolution de la position sociale des libraires après la chute de l'Ancien régime et la libéralisation des métiers, et sa séparation progressive de l'édition au cours du xixe siècle.

Étude des sociabilités et de l'évolution de la librairie française en Russie. Les Français ne disposent pas du crédit qui permet à certains Allemands de se hisser au rang des plus grands libraires de Saint-Pétersbourg dans le dernier tiers du XVIII-e siècle (relations à la cour et à l'Académie des sciences, liens avec les milieux intellectuels maçonniques). Mais ils profitent d'une niche existant dans le commerce du livre étranger à Moscou et constituent dans cette ville un réseau de librairies françaises de tout premier plan. Ils suivent de près les changements dans la « topographie commerciale » de la ville. L'article étudie plus particulièrement les librairies familiales Courtener et Gautier qui reflètent l'évolution du commerce français des livres en Russie. Cette évolution présente des ressemblances évidentes avec celle qu'ont connu d'autres libraires français en émigration (par exemple, à Florence). Tout en gardant leur identité, gage de leur spécificité, ces libraires étendent progressivement leur réseau du cercle presque exclusivement francophone à des réseaux plus larges et plus hétérogènes qui incluent tous les acteurs du champ, russes comme étrangers.

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France was slow to adopt print, but once the presses settled in the kingdom, the country became one of the most vibrant centres of print culture in Europe. Between 1470 and the start of the 17th century, the French book market went through a series of identifiable stages, evolving to meet the needs of a local and international readership. In contrast to traditional scholarship, this article refutes the idea of a broadly seamless progression of the printed book. Instead, it characterises and seeks to explain each moment in the development of the French book world as it responded to the changing commercial world that surrounded it. It looks at how an increasingly sophisticated network of booksellers and the rise of the wholesale book merchant affected printing and access to printed books. It shows the transformative effect of wider phenomena such as the stages of the French wars of religion on the economy as a whole and what this meant for the book industry as well as taking into account the impact of the developing international trade. The analysis is based on a thorough examination of bibliographic and archival sources of printing, publishing and bookselling in Paris and provincial France. By providing a clearly identified series of stages in the development of the French book market, the article shows the strategic importance of four factors: the economy of production, distribution, changes in the form of the book and the impact of wider economic, political and religious circumstances., Si l’industrie du livre imprimé ne se développa pas immédiatement en France, le pays devint néanmoins rapidement un des principaux producteurs de livres en Europe. Entre 1470 et le début du xviie siècle, il est possible d’identifier une série d’étapes dans le développement du marché du livre français. En contraste avec l’historiographie traditionnelle, cet article réfute l’idée d’une progression relativement linéaire de l’imprimé. Il identifie et examine les caractéristiques de chaque moment du développement et tente de jauger l’influence des conjonctures. La mise en place d’un réseau de distribution sophistiqué et la place du libraire sont analysées pour comprendre leur impact sur l’accès au livre et ses retombées. Le déroulement des guerres de religion et ses conséquences tant pour l’économie générale que pour le livre sont aussi considérés tant au niveau national que par leur impact sur le négoce international. Ce travail se base sur des analyses qualitatives et quantitatives à partir de sources archivistiques et bibliographiques pour l’ensemble du royaume de France. En identifiant les étapes du développement du marché du livre en France, cet article montre l’importance stratégique de quatre facteurs principaux : l’économie de production, la distribution, les changements dans la forme du livre et l’impact de la conjoncture économique, politique et religieuse.