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International audience; Situé aux abords de la porte Narbonnaise, le faubourg Saint-Michel comprenait au bas Moyen Âge plusieurs cimetières appartenant à différentes institutions hospitalières et religieuses, ainsi qu’un cimetière dans lequel est construite en 1331 l’église dédiée à Saint-Michel. Ce dernier espace funéraire a été fouillé partiellement dans les années 1990 et 2000. De nouvelles fouilles sont entreprises en 2014, à moins de cent mètres à l’est de l’église, sur le site du 16, rue des Trente-Six Ponts, et mettent au jour de nouvelles sépultures. L’opération archéologique révèle 80 sépultures individuelles, 29 sépultures doubles et triples, mais également trois grandes sépultures multiples regroupant chacune plusieurs dizaines d’individus. Les résultats des datations radiocarbones et d’analyses d’ADN pathogène démontrent que ces inhumations simultanées correspondent à une crise de mortalité imputable à la Peste noire ayant frappé la ville entre 1348 et 1350. Cette découverte présente le premier témoignage direct de la pandémie à Toulouse et fournit l’opportunité d’appréhender la gestion qui y a été faite des malades morts de la peste.

The archaeological site located at Kennedy Avenue (Martigues, France) has been the subject of a preventive excavation from May to July 2013. Sixty-four funerary structures (primary burials and bones in secondary position) were found during this field operation. Typology of graves and burial modes reveal some specific features. Individuals found in primary position are buried in standardized nailed wood coffins, and these coffins are placed in narrow parallel common trenches, in which they are superimposed on several levels. The burial in collective structures (i.e. trenches) of a large number of individuals - with regard to the population of Martigues in the XIXth century and its usual mortality rate – leads us to think about a disaster graveyard, which existence was con-firmed by our researches in the city archives. This plot, used between 1840 and 1854, corresponds to an extension of the existing churchyard, which started as soon as the first cholera epidemics reached the city of Martigues. The year 1854 is also marked by one of the most deadly cholera episodes for this city.If burials in collective trenches translate a usually high mortality rate, maintaining individual-ized burials in coffins shows that this mortality crisis was correctly brought under control. The study of this exceptional archaeological site and its related historical data should respond to certain issues: first, the presence of bones in secondary position and without any preserved anatomical connections seems to confirm a more extensive use of the cemetery than during the year 1854 alone. Secondly, the estimation of the maximal geographic extension of this cemetery, together with historical data, will assess the severity of the epidemic crisis. Finally, Biomolecular analyses aim to highlight the involvement of the cholera bacillus from a biological point of view., Le site du 10 avenue Kennedy (Martigues, Bouches-du-Rhône) a fait l’objet d’une fouille préventive de mai à juillet 2013, suite à une opération diagnostique en 2012. Un usage funéraire des parcelles était supposé grâce aux archives de la ville ; la fouille a confirmé ce type d’occupation avec la mise au jour de 64 structures funéraires (sépultures primaires et ossements en position secondaire). Le type de tombe et le mode d’inhumation livrent des particularités. Les sujets en place sont inhumés dans des cercueils de bois cloués standardisés, puis ces cercueils sont déposés dans des tranchées communes étroites et parallèles, dans lesquelles ils sont superposés sur plusieurs niveaux. L’inhumation d’un nombre important de sujets – au regard de la population de Martigues au XIXe siècle et de son taux de mortalité habituel – dans des structures collectives en tranchées rapproche bien ce site d’un cimetière de catastrophe. L’été 1854 est marqué par un épisode de choléra à Martigues, dont les archives font état (délibération du conseil de la ville, courriers divers, séries de statistiques, etc…). Ces archives situent également à l’emplacement de notre site une extension du cimetière paroissial, créée en 1854 afin d’inhumer les victimes de l’épidémie de choléra. Les registres recensant la population font par ailleurs état d’un nombre anormalement élevé de décès durant cette période. L’année 1854 est historiquement référencée pour l’importance de l’épidémie de choléra à l’échelle générale du sud de la France.Les résultats de l’étude du site semblent donc confirmer l’existence d’un cimetière dévolu à l’inhumation des victimes de l’épidémie de choléra. Si l’inhumation en tranchées collectives traduit une surmortalité anormale, le maintien des inhumations individualisées en cercueils montre une gestion relativement maîtrisée de la crise de mortalité. L’étude de ce site exceptionnel et des données historiques doit permettre de répondre à certaines problématiques : en premier lieu, la présence d’ossements en position secondaire et sans connexions anatomiques préservées semble indiquer une utilisation plus étendue que durant la seule année 1854. En second lieu, l’estimation de l’extension maximale de ce cimetière permettra d’évaluer la gravité de la crise épidémique, en relation avec les données historiques. Enfin, des analyses biomoléculaires visent à mettre en évidence d’un point de vue biologique l’implication du bacille du choléra.