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International audience; William Robinson (1838-1935) was one of the most influential gardeners of the Victorian period. His publishing empire in particular can be considered as one of the strongest impetuses that fostered the self-definition of the British people as “a nation of gardeners”. Robinson’s journalistic work and editorial enterprises, rather than his landscape creations, have indeed contributed to the reinvention of a national tradition in the late 19th century by giving written and visual space – a voice and views – to an imagined community of gardeners. My presentation will demonstrate that garden periodicals in general, and William Robinson’s in particular, can be read as the primary locus through which a number of gardening practices, aesthetic forms and representations came to embody a national heritage. As such, gardening, gardens and landscapes emerged as an invaluable heritage to be preserved and protected.I will first explain how the diffusion of knowledge and its co-construction in gardening newspapers and magazines contributed to the creation of a sense of community among readers. I will then ponder over the notion of collective horticultural memory, which I suggest materialised in the pages of his publications, and I will explain the extent to which it appeared paradoxically attuned with modernity. Finally, I will analyse how the collection of this “garden lore” in the mass media partook in the national effort for preserving gardens and landscapes both as material, biological inheritance and cultural heritage.; William Robinson (1838-1935) est l’un des jardiniers les plus marquants de l’époque victorienne. Son empire éditorial, en particulier, peut être considéré comme l’un des facteurs ayant conduit les britanniques à s’auto-définir comme « une nation de jardiniers ». Son œuvre journalistique et ses entreprises éditoriales, bien davantage que ses créations paysagères, ont, en effet, contribué à la réinvention d’une tradition nationale dans la dernière partie du XIXe siècle en offrant un espace d’écriture et de mise en images – une voix au chapitre – à une communauté imaginée de jardiniers. Ma présentation montrera que la presse périodique dédiée au jardin, notamment celle de William Robinson, peut être lue comme le locus principal où un certain nombre de pratiques jardinières, de formes esthétiques et de représentations se rencontrent pour constituer un patrimoine national. Ainsi, le jardinage, les jardins et les paysages ont pu apparaître comme un patrimoine précieux à préserver ou à conserver.Nous expliquerons d’abord comment la diffusion du savoir et sa co-construction dans les journaux et magazines de jardinage ont contribué à la création d’un sentiment d’appartenance à une communauté chez les lecteurs. Nous nous pencherons ensuite sur la notion de mémoire horticole et hortésienne collective, qui se matérialise, selon nous, dans les pages de ces publications, et nous expliquerons dans quelle mesure celle-ci a pu être perçue comme répondant à une certaine modernité. Finalement, nous analyserons comment le recueil et la compilation de ce « garden lore » dans les médias de masse a participé à l’élan national de préservation des jardins et des paysages en tant qu’héritage matériel et biologique et patrimoine culturel.

Webinaire Médici/Repères

Cette note de recherche en cours examine les tensions entre les instances politiques et les institutions littéraires à l’origine du processus de patrimonialisation de la littérature camerounaise des années 1950 à 1980. Par patrimonialisation du fait littéraire au Cameroun, on entend les modes de formation des classiques étudiés sous deux points de vue : d’une part la consécration des œuvres et leur pérennisation dans le paysage littéraire, et d’autre part les imaginaires autour des auteurs qu...

La postérité de l’écrivain franco-suisse Robert Pinget (1919-1997) se partage entre différents lieux de mémoire des institutions (bibliothèques, musées, services d’archives, etc.) et des espaces géographiques (Paris et province, pays étrangers). Pinget est un auteur qui a fait carrière en France. Il est né à Genève et, après avoir fait des études de droit pour devenir avocat, est parti à Paris après la Seconde Guerre mondiale pour étudier à l’École nationale supérieure des beaux-arts. N’ayant...

National audience; Présentation du site Web "Mythes et images au Cabinet des médailles" et de ses fonctionnalités (http://cabmedlimc.humanum.fr), réalisé avec le cms Omeka. Ce site propose un historique de la collection et des expositions virtuelles thématiques (Héraklès/ Hercule ; les êtres hybrides ; l'exposition photo "un photographe au musée") consacrées aux objets figurés antiques relevant de l'Antiquité classique (cultures grecque, étrusque et romaine) conservés dans les collections d'antiques du Musée de la Bibliothèque nationale de France/BnF (traditionnellement appelées le "Cabinet des médailles"). Le poster présente notamment la diversité des objets (bronzes, céramiques, gemmes gravées, bijoux, etc.), des accès et des modes de présentations visuelles (images 2D, 3D, panorama, vidéo). Il précise aussi les choix techniques et les extensions utilisées.

Cette synthèse a été réalisée pour l’École de la médiation afin de nourrir les pratiques et réflexions des professionnel·les de la médiation culturelle et scientifique.Elle a été rédigée par Clémence Perronnet, sociologue, chercheuse à l’Agence Phare. Ses travaux de recherche portent sur la culture scientifique et les rapports aux sciences ; elle est l’autrice de La bosse des maths n’existe pas (Autrement, 2021). Liste des publications sur HAL : CVIntroductionPartie 1 – Choisir ses motsPartie 2 – Une affaire de personnesPartie 3 – Des outils pour penser et agirPartie 4 – Passer à la pratiquePartie 5 – Pour que l’inclusion ne soit pas illusionConclusion – Faire le premier pas

International audience; L'ouvrage fait suite au colloque international tenu en 2021 à Avignon, lors de la célébration des 25 ans de l’inscription du centre historique de la ville sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il interroge les relations au patrimoine que les habitants des villes inscrites sur cette liste entretiennent dans leurs pratiques ordinaires, à partir d’études de cas (Chili, France, Avignon). Les contributions discutent des enjeux liés au fait d’habiter le patrimoine urbain, qu’il s’agisse des statuts pluriels des habitants ou des choix de fréquentation de lieux caractéristiques (places, commerces, rues, quartiers). Ces pratiques journalières ancrent les résidents dans des habitudes, des comportements, des sociabilités et des attachements offrant un terrain d’enquête polymorphe aux chercheurs en sciences humaines et sociales et aux professionnels du patrimoine.

Silk is a particularly important material in European history. Its trade has facilitated the growth of new economic centres, stimulated the development of innovative weaving techniques, and allowed the creation of exceptional objects. While many institutions specialise in its conservation, this fragile Cultural Heritage is under threat. In this article, we explain the methodology used by the Horizon 2020 SILKNOW project to better promote these Cultural Heritage collections. We present the CIDOC CRM-based data model that we designed for the creation of a Knowledge Graph. We also present the methodology used to integrate, in the data model, the annotations generated by the analysis of texts and images. Finally, we present the SIlKNOW extension, designed to model the complex semantics describing the production process of silk fabrics.

International audience; Through a museological script that explores the untranslatability of thecultural heritage object in general, and pre-Columbian art in particular, this articleproposes to review certain strategies of heritage mediation, crossed by variousdisciplines such as archeology, history, art and anthropology. Based on theiconographic analysis of the archaeological pieces, the application and reception ofthe discourse used reveals that the heritage value is not inscribed in the objects, but inthe social correspondences of their meanings. In effect, the processes of interpretationof the objects that involve iconographic, cultural and temporal analogies aremanifested as approximations of the past from different reference points. Thus, theuses and forms acquired by archaeological heritage are successively transformedaccording to the mediations in which it is inserted.; A través de un guion museológico que aborda la intraducibilidad delobjeto patrimonial en general, y del arte precolombino en particular, este artículopropone revisar ciertas estrategias de mediación patrimonial, atravesadas por diversasdisciplinas como la arqueología, la historia, el arte y la antropología. En base alanálisis iconográfico de las piezas arqueológicas, la aplicación y la recepción deldiscurso empleado, revela que el valor patrimonial no se encuentra inscrito en losobjetos, sino que en las correspondencias sociales de sus significados. En efecto, losprocesos de interpretación de los objetos que conllevan las aproximacionesiconográficas, culturales y analogías temporales se manifiestan como aproximacionesdel pasado desde distintos referenciales. Es entonces que, los usos y las formas queadquiere el patrimonio arqueológico, se transforman sucesivamente según lasmediaciones en las que se inserta.; A travers un parcours muséologique portant sur l'intraduisibilité des objets du patrimoine en général, et de l'art précolombien en particulier, cet article se propose de passer en revue des stratégies de médiation du patrimoine, traversées par diverses disciplines telles que l'archéologie, l'histoire l'art et l'anthropologie. Sur la base de l'analyse iconographique des artefacts archéologiques, l'application et la réception de l'approche du discours utilisé, révèle que la valeur patrimoniale n'est pas inscrite dans les objets eux-mêmes, mais au sein des correspondances sociales de leurs significations. En effet, les processus d'interprétation des objets impliqués dans les analogies iconographiques, culturelles et temporelles se manifestent par des approximations du passé suivant différents points de référence. Les usages et les formes du patrimoine archéologique sont successivement transformés en fonction des médiations dans lesquelles celui-ci est inséré.

International audience

International audience; La Bande dessinée choisie est la BD Arelate, elle est le fruit d'une collaboration entre l'auteur Laurent Sieurac (scénariste et dessinateur) et Alain Genot, archéologue, au musée départemental Arles antique. Elle a comme cadre la ville d'Arles durant l'antiquité et se donne comme objectif de distraire ses lecteurs en mêlant fiction et représentations réalistes de cette période. L'objectif de notre étude est ainsi d'étudier comment, dans les différents volumes de cette bande dessinée, le récit se nourrit des savoirs des archéologues et comment se répondent imaginaire de la fiction et hypothèses de la recherche. Elle est aussi l'opportunité d'analyser de quelle manière la mise en intrigue constitue un levier pour mettre en scène des questionnements scientifiques et pour réexaminer certains stéréotypes sur le monde antique. Un entretien conjoint avec les deux coauteurs nous a permis de comprendre les intentions et les choix d'écriture sous-jacents.

Image d’ouverture « Je m’imaginais voyager a travers un diamant ». Axel Lidenbrock et ses compagnons sont subjugues par le spectacle mineral (Verne 1864 Voyage au centre de la Terre) Sources : Illustration originale d’Edouard Riou no 29, planche no 30, 1864 Le 23 juin 2018, apres une session d’entrainement, treize membres d’une equipe de football junior entrent dans « la grotte de la dame endormie » (Tham Luang Nang Non). En ce debut de la saison des pluies, ils sont bientot pieges par une m...

Interfaces have partially replaced editors. They now administer and have industrialized the processes of content circulation. Web platforms mediatize cultural memory and one example of this is that of online audiovisual archives which are a paradigmatic case involving interfaces mediating our image of the past. Therefore, their role as an enunciative framework is clearly worthy of thought and study. We will thus use a semiotic approach based on the starting hypothesis that digital interfaces shape our belief systems through a discursive framing of content to which they give access. By analyzing two case studies, we will argue that the transparency of interfaces appears to recall the notion of “mechanical objectivity” and thus refashion the reliability of the archives. However, a final counter-analysis of a document read in the framework of an on-site consultation invites us to reshape our considerations and enlarge the perspective from semiotic visual analysis to include the social processes linked to the publication of digital heritage.

International audience; Ten years of studying museum visitors’ sense-making processes have led to developing two in situ research methods. First, from a conceptual “enactive” perspective, our REMIND method seeks to understand more clearly visitors’ sense-making processes. This involves employing an eye-tracker video recording of visitors’ gaze points as the basis of semi-guided interviews conducted on the site of the museum immediately after the visit. Second, our E-MOTION method traces visitors’ paths in the museum linked to their declared level of emotions. In doing this, the method creates an emotion-map of a visitor’s journey in the museum. The two methods identify museum features conducive to sense-making, which can be linked to Gardner’s (1993) multiple intelligences, and to disengaging “sense-wrecking”.

We will present the first results of the project "AGODA : Analyse sémantique et Graphes relationnels pour l'Ouverture des Débats à l'Assemblée nationale (1889-1893)” which aims to create a platform for consulting and exploring digitized French parliamentary debates (1881-1940) available on the digital library of the Bibliothèque nationale de France. In a "proof of concept" perspective, we are working on a limited part of the corpus, namely the period 1889-1893.

International audience; Cette communication porte sur les politiques institutionnelles et les pratiques de médiation patrimoniale des musées dans les environnements numériques. Elle est centrée sur les modalités et les formes de la circulation sociale et médiatique du patrimoine favorisées par ces politiques et ces récentes innovations socio-techniques. Nous proposons d’analyser, dans une visée prospective, les récentes évolutions engendrées par les usages sociaux des technologies numériques. Les politiques de mise à disposition d’objets patrimoniaux dans un format numérique et les métadonnées associées ont été largement développées par les musées au cours des vingt dernières années. Les établissements se sont adaptés aux innovations socio-techniques de l’internet – du web statique au web sémantique – et aux évolutions des habitudes médiatiques et communicationnelles de leurs publics afin de faciliter la diffusion et la circulation sociale de ces objets. L’accès aux sites des musées via le web a été combiné à l’accès, aménagé en ligne, aux bases de données des reproductions numérisées d’œuvres et de leurs informations associées – de type documentaire, scientifique, pédagogique ou de vulgarisation. Le déploiement progressif des politiques et des technologies relatives au web de données ouvert (Linked Open Data, LOD) fait partie des orientations récentes mises en œuvre ces dernières années. Le LOD est porteur de l’interconnexion potentielle des données selon des critères sémantiques et d’accès ouvert. Il est questionné ici dans les possibilités qu’il ouvre concernant la construction sociale d’un espace culturel numérique inter-muséal et international. Le fil conducteur de cette communication est de faire apparaître une convergence dans ces évolutions socio-techniques et dans leur appropriation sociale par les musées. Notre hypothèse est qu’elles pourraient favoriser l’émergence d’un « musée ouvert » fondé sur le paradigme de la collaboration et de l’accès ouvert à la culture.Le cadre scientifique de cette recherche est un travail d’observation participante (2012- 2015) mené dans le cadre d’un projet de recherche-action « Modèles, Référentiels et Culture Numérique » (ModRef) rattaché au Labex « Les passés dans le présent » (PdP) . Ce projet interdisciplinaire a pour finalité de construire un système interopérable d’accès aux collections et aux données de la recherche des institutions fondatrices du labex PdP. Il constitue donc un laboratoire expérimental sur les enjeux et les solutions conceptuelles, technologiques et organisationnelles des modes d’inscription des données culturelles et scientifiques dans le web de données ouvert. Dans cette communication, nous présentons une partie de ce travail consistant en une analyse des politiques, des pratiques et des dispositifs existants dans le web de données ouvert

International audience

International audience; Présentation du projet MonumenTAL - Monuments antiques et Traitement Automatique de la Langue et de ses travaux pour la reconnaissance et l'annotation automatiques des appellations de thèmes iconographiques et des titres d'oeuvres visuelles de l'Antiquité classique d'après les textes (antiques ou plus récents) publiés en français du XVIIIe s. à nos jours : méthodologie, choix et annotation du corpus textuel, création ou sélection et enrichissement de thésaurus du domaine et de vocabulaires TAL, établissement de patrons linguistiques pour de la reconnaissance et de l'annotation (entités nommées), résultats des tests d'évaluation, premières statistiques, politique de partage et d'archivage des données sélectionnées (bibliographie Zotero) et produites (vocabulaires, corpus annotés de référence, patrons linguistiques).

International audience; Présenté comme le magazine de Culturespaces à destination des professionnels du secteur culturel, Musée 21 est né début 2015 et compte aujourd’hui une vingtaine de numéros accessibles sur un site web dédié. Le magazine entend “donner la parole à des experts reconnus ainsi qu’à une nouvelle génération d’acteurs qui parlent du musée de demain”. On y trouve des articles traitant de sujets variés relatifs à la gestion des équipements culturels (politiques de médiation, stratégies de communication, financement, sécurité, boutique, restauration). Musée 21 est édité par l’agence The Editorialist, une société d’éditorialisation et de production de contenus en ligne (podcast, newsletter, blog etc.) spécialisée dans la communication des entreprises. Le magazine Musée 21 est explicitement affilié à Culturespaces, société privée de gestion de sites patrimoniaux qui gèrent 14 établissements culturels notamment les Arènes de Nîmes, le théâtre d’Orange et se spécialise désormais dans les centres d’art numériques (Atelier des Lumières à Paris, Carrières des Lumières aux Baux-de-Provence, Bassins des Lumières à Bordeaux).Le recours à ce format médiatique pour promouvoir les activités de la société Culturespaces mérite d’être interrogé non seulement en tant que symptôme du renouvellement des outils de la communication d’entreprise par la presse culturelle, mais surtout en analysant le jeu de codes médiatiques auxquels il se prête. Quels sont les procédés visuels, énonciatifs, stylistiques qui marquent une hybridation des genres et des formats journalistiques d’après les typologies de la presse ? Musée 21 peut en effet être considéré à la fois comme un journal interne, un magazine culturel et une newsletter. Il tend à relever tour à tour de la presse culturelle, de la presse spécialisée ou de la presse d’entreprise. In fine, comment cet objet médiatique permet-il de tenir ensemble une visée promotionnelle et un objectif d’information culturelle ? Procédant à partir d’une approche naïve de cet objet médiatique (à quoi a-t-on à faire ?), cette communication sera l’occasion d’investiguer cette hybridation de genres discursifs élaborée par The Editorialist. C’est par le biais d’entretiens avec les producteurs et une analyse sémiotique des écrits d’écran (analyse de contenu mais aussi de l’énonciation, de l’agencement visuel et de la structuration des informations) que nous chercherons à qualifier la place de cet objet médiatique dans le champ de la presse culturelle.

International audience; Le régime méditerranéen fait référence à un ensemble de traditions culinaires et culturelles issues des pays du bassin méditerranéen. L’analyse du traitement médiatique du régime méditerranéen est centrée sur la distribution et la circulation des discours, des représentations sociales et des acteurs mis en visibilité dans la presse. La méthodologie associe une approche quantitative et statistique à une approche qualitative ancrées toutes deux dans l’étude des discours. Sur une période de vingt ans (de 2000 à 2019), il apparaît que le régime méditerranéen constitue un thème d’intérêt suivi dans la durée par la presse nationale française selon cinq orientations thématiques dominantes et un univers lexical de nature patrimoniale, culinaire et environnementale, scientifique et sanitaire. Un nouvel univers lexical et de sens autour des végétaux émerge, porteur de représentations et de valeurs positives à l’intersection de la gastronomie, de la production locale et de préoccupations écologiques.

International audience; Le jeu vidéo, tout comme d’autres formes de culture populaire, est un objet culturel qui demeure largement absent des collections des grandes institutions patrimoniales. Bien que, comme de récentes expositions ont pu le montrer, cet état de fait soit en train d’évoluer, sa pratique a entraîné de la part de ses publics des formes d’attachement, dont le collectionnisme est l’un des exemples. Cet article se propose d’étudier des pratiques amateur – telles que la diffusion sur internet et l’émulation – comme des formes de patrimonialisation. Nous posons celles-ci au regard des évolutions récentes des notions de patrimoine et de patrimonialisation. Il s’agit ainsi d’étudier la manière dont des politiques de conservation peuvent se mettre en place en dehors des structures institutionnelles, grâce au numérique, de manière à la fois contributive et collaborative.

La soie est un matériau particulièrement important pour l'histoire européenne. Son commerce a facilité l'essor de nouveaux centres économiques, stimulé le développemment de techniques de tissage innovantes, et permis la création d'objets exceptionnels. Alors que de nombreuses institutions sont spécialisées dans sa conservation, ce patrimoine fragile est toutefois menacé. Dans cet article, nous explicitons la méthodologie utilisée par le projet H2020 SILKNOW pour mieux valoriser ces collections patrimoniales. Nous présentons l'ontologie basée sur le CIDOC CRM que nous avons conçue en vue de la création d'un graphe de connaissances. Nous exposons également la méthodologie utilisée pour intégrer, dans le modèle de données, les annotations générées par l'analyse des textes et des images. Nous présentons enfin l'extension SIKNOW, destinée à modéliser la sémantique complexe décrivant le processus de production des tissus en soie.

On appelle communication tout processus d’échange d’informations entre deux sujets sociaux. La communication peut être considérée comme unidirectionnelle, réciproque (interaction) ou médiatée.

International audience; Cet article étudie les formes de participation des publics à partir de l’étude de quatre applications mobiles de visite patrimoniale. Leur valorisation s’appuie sur la promesse d’une relation plus moderne, interactive et collaborative avec l’institution patrimoniale, permise par l’utilisation de l’application. Si la promesse d’une plus forte participation des publics peut être instrumentalisée, elle est aussi inscrite dans le design des applications à travers différentes fonctionnalités éditoriales, variables d’une application à l’autre. Il ressort de l’analyse trois modèles de communication publics/institution : affective, cognitive et axiologique. L’utilisateur est ainsi sollicité pour, tour à tour, exprimer ses émotions, transmettre des connaissances voire s’engager de façon citoyenne dans la préservation patrimoniale

Ni objet ni sujet. Ni vivante ni tout à fait morte. Nature faite culture. Culture redevenue nature. La tête humaine au musée relève autant du bien patrimonial que du matériau biologique. Sa puissance symbolique se révèle sans limite et son potentiel scientifique renouvelable à l’infini. Vestige archéologique, témoin ethnographique, archive génétique. Hybride au statut fluctuant, elle concentre les ambivalences du rapport de nos sociétés à la matière des choses, à la présence et à la disparition.

International audience; L’ouvrage interroge les relations au patrimoine que les habitants des villes inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco entretiennent dans leurs pratiques ordinaires à partir d’études de cas (France, Chili, Italie). Les contributions ici réunies discutent des enjeux théoriques et pragmatiques, liés au fait d’habiter le patrimoine urbain, en fonction du statut des habitants ou de leurs choix de fréquentation de lieux (places, commerces, rues, quartiers). Ces pratiques journalières ancrent les résidents dans des habitudes, des sociabilités, un cadre de vie et des attachements qui constituent un terrain d’enquête varié pour les chercheurs et les professionnels du patrimoine. Le livre évoque également la responsabilité des habitants en matière de développement durable, dans leurs pratiques ordinaires.L'ouvrage fait suite au colloque international tenu en 2021 à Avignon, lors de la célébration des 25 ans de l’inscription du centre historique de la ville sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il interroge les relations au patrimoine que les habitants des villes inscrites sur cette liste entretiennent dans leurs pratiques ordinaires, à partir d’études de cas (Chili, France, Avignon). Les contributions discutent des enjeux liés au fait d’habiter le patrimoine urbain, qu’il s’agisse des statuts pluriels des habitants ou des choix de fréquentation de lieux caractéristiques (places, commerces, rues, quartiers). Ces pratiques journalières ancrent les résidents dans des habitudes, des comportements, des sociabilités et des attachements offrant un terrain d’enquête polymorphe aux chercheurs en sciences humaines et sociales et aux professionnels du patrimoine.

Ce rapport fait suite à une réflexion entamée à l’automne 2019 autour des patrimoines d’auteurs de Nouvelle-Aquitaine et de leur valorisation numérique dans le cadre d'un programme de recherche-action animé par la plateforme de valorisation de la recherche en SHS UBIC et financé entre septembre 2019 et décembre 2021 par la DRAC Nouvelle-Aquitaine. La rédaction s’est déroulée entre juillet et décembre 2021 et le fichier définitif a été remis à la Drac Nouvelle-Aquitaine en décembre 2021. Les conclusions de ce travail ont été présentées lors d’une commission patrimoine réunissant les acteurs et professionnels des patrimoines d’auteurs du territoire le 08 février 2022 à la Méca. Le scénario que nous développons dans ce rapport, et qui n'engage que l'équipe scientifique d'UBIC, s’articule autour de la création d’une bibliothèque numérique mutualisée à travers notamment la perspective d’une création d’un “Gallica marque blanche - Patrimoines d’auteurs en Nouvelle-Aquitaine”.

International audience; Avec la collection « Ma nuit au musée », les éditions Stock mettent sur le marché des livres dont se délectent et se délecteront les amateurs de musée et les amateurs de littérature (et vice versa). Le concept de cette collection, dirigée par Alina Gurdiel est le suivant : un écrivain est invité à passer une nuit au Musée Picasso à Paris, seul dans l’Hôtel Salé ; s’en suit un texte personnel, publié chez Stock. Les deux premiers auteurs ayant accepté de vivre cette expérience doublement inédite - passer la nuit au Musée Picasso et, à partir de cette nuit de solitude et de proximité avec les œuvres, proposer leur texte - sont Kamel Daoud dont le livre Le peintre dévorant la femme est sorti en octobre 2018 ; et Lydie Salvayre dont le Marcher jusqu’au soir a été publié en avril 2019. Dans les deux cas, les auteurs ont livré un objet littéraire jusque-là inédit, de haute tenue, d’une incontestable exigence intellectuelle. Pour nous autres muséologues qui cherchons à analyser et à comprendre les effets de l’expérience de visite au musée sur les publics de toutes catégories, nous faisons ici une double hypothèse, l’une en narratologie, l’autre en muséologie de la réception, que ces deux ouvrages méritent d’être considérés comme de précieux corpus de recherche pour discuter le concept d’expérience de visite, à partir de nos cadres théoriques pluridisciplinaires (muséologie, sociologie de la culture, narratologie, analyse du discours). Précieux parce que livrés dans une langue travaillée dans une perspective littéraire ; précieux parce que consultables par tous les chercheurs, en littérature comme en muséologie, mais également par tous les professionnels du champ muséal et pas tous leurs lecteurs potentiels.Notre communication se déroulera en deux temps suivis de propositions de recherches futures entre littérature et musée. Nous traiterons tout d’abord des questions relatives aux modalités narratives de l’expérience de la nuit passée au musée Picasso et aux imbrications entre récits de soi et descriptions des œuvres que nous livrent ici Kamel Dahoud et Lydie Salvayre. Nous questionnerons ensuite ces deux ouvrages littéraires à l’aune du concept de médiation, un concept heuristique et opérationnel central en muséologie. Pour cela, nous proposerons à la discussion l’hypothèse selon laquelle Kamel Dahoud et Lydie Salvayre, non contents de créer un mode de médiation artistique sensible entre certaines œuvres (Le peintre dévorant la femme de Picasso et Un homme qui marche de Giacometti), le musée et leurs lecteurs, tous deux nous révèlent combien la puissance de l’écriture littéraire et de l’auto-fiction sont dotées de ressorts poétiques et imaginaires opérants pour parler avec justesse de l’institution musée dans le monde d’aujourd’hui ; en parler avec authenticité, de manière critique et sans tabou. Nous terminerons en désignant d’autres écrits littéraires, fictions, polars, ou récits historiques récents, qui sont susceptibles selon nous, d’une part de déstabiliser les stéréotypes les plus tenaces sur le champ muséal, d’enrichir l’état de l’art théorique des recherches contemporaines en muséologie d’autre part.

International audience; This contribution is a reflection on the noble ‘family archive’ as a patrimonial asset, as well as a space dedicated to the keeping and preservation of documents, exploring its dual function and methods of use by the Roman aristocracy in the Modern Age. In light of several case studies, and through examination of the process of formation of certain types of documents, how families related to the documentation they produced is discussed, as well as the reasons underlying its conservation and transmission, particularly in relation to these families’ need to mark their social pre-eminence. The strategies adopted by aristocratic families to entrust their archives the task of handing down their memory and the image of their magnificence are highlighted.

Devenue la deuxième destination touristique mondiale, l’Espagne s’est longtemps contentée de développer ses littoraux pour accueillir des touristes recherchant essentiellement le soleil et la plage. La massification du tourisme, la destruction des espaces naturels par la spéculation immobilière et la concurrence croissante d’autres pays ont montré les limites de ce modèle et l’Espagne, ayant acquis une visibilité internationale lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, a décidé de mettre en place des stratégies touristiques en lien avec d’autres territoires que les seuls littoraux, afin de donner d’elle une image plus moderne, de montrer la diversité de ses ressources et d’accueillir des publics sur l’ensemble du pays, tout au long de l’année. C’est ainsi que s’est développé le tourisme culturel, qui se propose de faire découvrir le patrimoine d’un territoire ainsi que le mode de vie de ses habitants. Il revêt différentes activités, comme la visite de sites naturels, de monuments ou de musées, la découverte de spécialités gastronomiques ou encore la participation à des manifestations comme des expositions ou des concerts. Cette étude s’intéresse au tourisme qui s’appuie sur le patrimoine littéraire de l’Espagne : organisation de Salons du Livre, ouverture de maisons-musées d’écrivains, mise en place de circuits littéraires sur les traces d’un auteur ou d’une œuvre, les collectivités publiques et les initiatives privées multiplient les stratégies pour, à la fois, créer la demande et y répondre, face à un public souhaitant prolonger l’expérience de lecture par une incursion dans les décors de l’intrigue. La dernière partie de cette analyse sera consacrée au tourisme de contes et légendes, qui attire de plus en plus de visiteurs, notamment en raison du succès grandissant de thèmes comme la sorcellerie ou les zombies. Having become the world's second most popular tourist destination, Spain has long been content to develop its coastline to accommodate tourists who are essentially looking for sun and beach. The massification of tourism, the destruction of natural areas by property speculation and the growing competition from other countries have shown the limits of this model and Spain, having acquired international visibility with the Barcelona Olympic Games in 1992, decided to implement tourism strategies linked to other territories than just the coastlines, in order to give it a more modern image, to show the diversity of its resources and to welcome visitors all over the country, throughout the year. This has led to the development of cultural tourism, which aims to show the heritage of a territory and the way of life of its inhabitants. It includes various activities, such as visiting natural sites, monuments or museums, discovering gastronomic specialities or participating in events such as exhibitions or concerts. This study focuses on tourism based on Spain's literary heritage: the organisation of book fairs, the opening of writers' houses and museums, the setting up of literary tours in the footsteps of an author or a work, public authorities and private initiatives are multiplying strategies to both create and respond to the demand from a public that wishes to extend the reading experience with a foray into the settings of the plot. The last part of this analysis will be devoted to the tourism of tales and legends, which is attracting more and more visitors, notably due to the growing success of themes such as witchcraft or zombies. Convertida en el segundo destino turístico del mundo, España se ha contentado durante mucho tiempo con desarrollar su litoral para acoger a los turistas que buscan esencialmente sol y playa. La masificación del turismo, la destrucción de los espacios naturales por la especulación inmobiliaria y la creciente competencia de otros países han mostrado los límites de este modelo y España, tras adquirir visibilidad internacional con los Juegos Olímpicos de Barcelona en 1992, decidió poner en marcha estrategias turísticas vinculadas a otros territorios que no fueran sólo las costas, para dar una imagen más moderna, mostrar la diversidad de sus recursos y acoger a visitantes de todo el país, durante todo el año. Esto ha llevado al desarrollo del turismo cultural, que pretende mostrar el patrimonio de un territorio y el modo de vida de sus habitantes. Incluye diversas actividades, como visitar lugares naturales, monumentos o museos, descubrir especialidades gastronómicas o participar en eventos como exposiciones o conciertos. Este estudio se centra en el turismo basado en el patrimonio literario español: la organización de ferias del libro, la apertura de casas y museos de escritores, la puesta en marcha de recorridos literarios tras las huellas de un autor o de una obra, las administraciones públicas y las iniciativas privadas multiplican las estrategias para crear y responder a la demanda de un público que desea ampliar la experiencia lectora con una incursión en los escenarios de la trama. La última parte de este análisis se dedicará al turismo de cuentos y leyendas, que cada vez atrae a más visitantes, sobre todo debido al creciente éxito de temas como la brujería o los zombis.

International audience

International audience

In this article, we present the SILKNOW project (Silk heritage in the Knowledge Society: from punched card to Big Data, Deep Learning and visual/tangible simulations) (2018-2021). This project aimed to use Semantic Web technologies to give greater visibility to silk objects produced and consumed in Europe between the 15th and 19th centuries. Silk is a particularly important material in European history, and it has produced some exceptional objects of great historical interest. However, it is a threatened heritage that is little known to the general public. We show the interest of using Semantic Web technologies to give more visibility to such a heritage, by describing the results we have obtained. We present the methodology used to develop a knowledge graph, and in particular the different steps that were necessary to create the underlying data model, based on the CIDOC CRM or CIDOC Conceptual Reference Model. We also propose a CIDOC CRM-compatible extension to express the complex semantics of the creation and production process of ancient silk fabrics., in French

International audience; Since 1987, geographical traces (route, trail, via/way) of the Middle Ages have been transformed into Cultural Routes certified by the Council of Europe. These routes were once frequented by European travellers and pilgrims, but now attract a variety of walkers with diverse profiles (local inhabitants, pilgrim-walkers, tourist-ramblers) forming multiple communities with social, religious and heritage values. These communities of stakeholders operate in a tourism context via network-based dynamics, using participatory, socio-technical and digital tools to build their cultural, visual and European identity. They therefore play a central role in the recognition of this cultural object as a recent heritage category at the disciplinary crossroads of cultural geography, landscape and communication processes. This article examines a corpus of certified Cultural Routes with religious values using a qualitative methodology to classify them (typological approach) and analyse them (systemic approach).

International audience; Dal 1987, le tracce geografiche (strada, sentiero, percorso) del Medioevo sono state trasformate in itinerari culturali certificati dal Consiglio d'Europa. Questi percorsi erano un tempo frequentati da viaggiatori e pellegrini provenienti dall'Europa, ma ora attraggono una varietà di camminatori con profili eterogenei (residente, camminatore-pellegrino, turista-escursionista) formando multi-comunità con valori sociali, religiosi e legati al patrimonio. Queste comunità di attori operano in un contesto turistico attraverso dinamiche di rete grazie a strumenti partecipativi, socio-tecnologici e digitali con lo scopo di costruire la loro identità culturale, visiva ed europea. Giocano quindi un ruolo centrale nel riconoscimento di questo oggetto culturale come categoria di patrimonio recente che si pone all'incrocio disciplinare tra geografia culturale, del paesaggio e dei processi comunicativi. Questo articolo studia un corpus di percorsi culturali certificati con valori religiosi secondo una metodologia qualitativa che li classifica (approccio tipologico) e poi li analizza (approccio sistemico).

International audience; Depuis 1987, les traces géographiques (route, chemin, voie) du Moyen Âge se transforment en Itinéraires culturels certifiés du Conseil de l’Europe. Ces itinéraires étaient autrefois fréquentés par des voyageurs et des pèlerins d’Europe, ils attirent désormais une diversité de marcheurs aux profils hétérogènes (habitant, marcheur-pèlerin, touriste-randonneur) formant des multi-communautés à valeurs sociales, religieuses et patrimoniales. Ces communautés d’acteurs opèrent en contexte touristique par des dynamiques en réseau grâce à des outils participatifs, sociotechniques et numériques en vue de construire leur identité culturelle, visuelle et européenne. Elles jouent donc un rôle central dans la reconnaissance de cet objet culturel en tant que catégorie patrimoniale récente au croisement disciplinaire de la géographie culturelle, du paysage et des processus communicationnels. Cet article étudie un corpus d’Itinéraires culturels certifiés à valeurs religieuses selon une méthodologie qualitative qui les classifie (approche typologique) puis, les analyse (approche systémique).

Les vidéos du workshop sont disponibles sur sa page de présentation; International audience; My current research work is related to analyse heritage processes in complex context with an attention regarding "network" concept. The Cultural Routes are characterised by a diversity of heritage dynamics that are both operated by governance (Council of Europe) and by a heterogeneous network of actors who are nevertheless fully involved in the certification process. In a part of my research work, I examined the figure of the actor "member" engaged within an active network that is managed by an administrative body (federation, association) in charge of a route. I analysed with Nolwenn Pianezza the links forged between members and their motivations through a network engagement from a collective and individual point of view. We conducted a field survey (interviews) among the actors’ "member" of the European Federation of Cluniac Sites whose results are published (2020). We focused the field approach on professional profiles, membership projects and biographies of members involved in a Cultural Route. Indeed, from a methodological approach, we focused our theoretical reflection on a qualitative survey (interviews) carried out with a sample of members of the European Federation of Cluniac Sites (EFCS) registered at the annual General Assembly (Italy, April 2019). The aim of this survey was to deepen the study of the fabric of actors’ “member” of this Cultural Route, beyond administrative issues. It also wished to identify the plural identities of members who testify to their cultural experiences within this governing body (Federation), and then to collect some individual views of the symbolic and individual meaning carried by their membership. This survey is part of an ERASMUS+ European project (DECRA, 2017-2019).

International audience

International audience; L’équipement en outils numériques d’aide à la visite (bornes, tables et tablettes…) des sites patrimoniaux est généralement accompagné de la promesse d’une meilleure connaissance des publics. En effet ces outils intègrent des fonctionnalités permettant de recueillir puis de traiter automatiquement des données à propos des visiteurs et de leurs pratiques. La nature des données enregistrées, tout comme les modalités de leur diffusion et visualisation à destination des professionnels des institutions, s’appuient sur et participent de la création de représentations préalables des publics. Prenant acte des travaux portant sur la dimension politique de l’évaluation (Le Marec, Eidelman, Boltanksi et Chiapello), cette communication vise à confronter les représentations des publics à travers différents instruments visant à leur meilleure connaissance. Durant l’année 2019, nous avons en effet réalisé une étude des pratiques des visiteurs du Palais des papes d’Avignon combinant l’analyse des données de visite (issues de l’HistoPad, tablette portable d’aide à l’interprétation du monument et de son architexte - tableau de bord) à une enquête qualitative in-situ. Or les statistiques mises en forme dans le tableau de bord montrent la persistance d’un découpage gestionnaire des publics et une catégorisation techniciste des pratiques culturelles. Les logiques de visualisation des informations enregistrées segmentent en fonction des usages, et reflète une vision efficiente et non expérientielle de la visite. Les observations et entretiens ont en effet amené à relever des spécificités de la visite appareillée avec l’HistoPad invisibles dans le tableau de bord. Cette étude nous invite à discuter l’économie des données des publics numériques de la culture sous-jacentes ; tant comme économie du système de production de données (avec des logiques supposées d’automaticité, d’objectivité…) que comme économie politique portée par la course aux indicateurs culturels de la part des institutions et aux bénéfices industriels de la part des entreprises.

International audience; References to authors and works of literary history circulate today not only through written texts but also, in a growing proportion, through animated images and sound: documentaries, televised interviews, videos… This multifaceted corpus, accumulated since the beginning of the 20th century and spread across literary and audiovisual archives, libraries and online databases, has progressively gained ground. How then are we to understand the relation between these sources and literary culture and the symbolic values associated with literature? Their status as heritage depends on structural, generic and institutional parameters whose articulation on which light must be shed. This article proposes an examination of some of these forms and modalities that lay out the boundaries of henceforth prioritized spaces for the crystallization of literary memory.; Las referencias a autores y obras de la historia literaria circulan hoy en día no sólo a través de textos escritos, sino también, en aumento proporcional, a través de imágenes en movimiento y sonido: películas documentales, entrevistas televisivas, vídeos digitales... Este corpus polimorfo, acumulado desde principios del siglo XX y difundido entre archivos literarios, archivos audiovisuales, bibliotecas y bases de datos en línea, ha ido ganando relevancia de manera progresiva. ¿Cómo debemos entender la relación de estas fuentes con la cultura letrada y los valores simbólicos asociados a la literatura? Su estatus patrimonial depende de parámetros estructurales, genéricos e institucionales, cuya articulación será explorada. Este artículo examina algunas de estas formas y modalidades, que delimitan los contornos de un espacio ahora privilegiado de la cristalización de una memoria literaria.; Les références aux auteurs et aux œuvres de l’histoire littéraire circulent aujourd’hui non seulement à travers des textes écrits mais aussi, en proportion croissante, à travers des images animées et le son : films documentaires, entretiens télévisés, vidéos numériques, etc. Ce corpus polymorphe, accumulé depuis le début du xxe siècle et disséminé entre archives littéraires, archives audiovisuelles, bibliothèques et bases de données en ligne, a progressivement gagné en importance. Comment devons-nous appréhender la relation qu’entretiennent ces sources avec la culture lettrée et les valeurs symboliques associées à la littérature ? Leur statut patrimonial dépend de paramètres structurels, génériques et institutionnels dont il s’agira d’éclairer l’articulation. Cet article se propose d’examiner quelques-unes de ces formes et modalités, qui délimitent les contours d’un espace désormais privilégié de la cristallisation d’une mémoire littéraire.

International audience; Founded in 1933 at the initiative of Stalin and Maxim Gorky, the Gorky Literature Institute (Litinstitut) was intended to train the future authors of the nascent Soviet Union. Initially seen as a means of channeling and controlling authors’ vocations, the Institute quickly became a complex machine aimed at creating heritage out of soviet literature “from the outset” despite this genre being at its very beginnings in the 1930s. This was accomplished firstly through instruction in literary writing. The Institute was quickly made the home of a legal deposit library and a museum dedicated to Maxim Gorky. Finally, a research lab was created in order to establish a Marxist-Leninist history of literature that would span all countries and periods. Following the Soviet industrial model, the Gorky Literature Institute ended up covering all the steps in the process of literary creation: contemporaries referred to it as a “literary kombinat” (literaturnyj kombinat).From the statutes of the university, the research texts that it published and the four volumes of the Litinstitut’s Souvenirs, it is made apparent that the Litinstitut’s concern for understanding what happens in the mechanisms of creating heritage is its openly forward-looking nature, showing that this process, including its application to literature, is a creative one (of a collective “identity”, of an “imagined community” based on a singular definition of literature) as much as a process of preservation.; El Instituto Literario Gorki (Litinstitut), fundado en 1932 por iniciativa de Stalin y con la aprobación de Maxim Gorki, tiene como objetivo formar a los futuros escritores de la joven Unión Soviética. Considerado inicialmente como un medio para canalizar y controlar las vocaciones de los escritores, el Instituto se convirtió muy pronto en una compleja máquina que pretendía patrimonializar anticipadamente, la literatura soviética, la cual, en los años treinta, a penas se encontraba naciendo. La primera etapa consiste en enseñar la escritura literaria. Rápidamente, el Instituto adquiere también una biblioteca depositaria y un museo sobre Maxim Gorky. Por último, se crea un laboratorio de investigación con el objetivo de establecer una historia marxista-leninista de la literatura de todos los países y épocas. Basado en el modelo industrial soviético, el Instituto Gorki llega a hacerse cargo de todas las etapas de la producción literaria: los contemporáneos de su fundación pudieron hablar de él como de un “combinat” literario (literaturnyj kombinat).A partir de los estatutos fundacionales de la universidad, de los trabajos de investigación producidos y de los cuatros tomos de Souvenirs del Litinstitut publicadas por la prensa del establecimiento, mostramos que el interés del Litinstitut por entender lo que está en juego en los mecanismos de patrimonialización, es su carácter abiertamente prospectivo. Esto demuestra que el patrimonio, incluyendo la literatura, es un proceso de creación (de una “identidad” colectiva, de una “comunidad imaginaria” basada en una definición singular de la literatura) tanto como un proceso de conservación.; Fondé en 1932 à l’initiative de Staline et avec l’aval de Maxim Gorki, l’Institut littéraire Gorki (Litinstitut) a pour but de former les futurs écrivains de la jeune Union soviétique. Initialement vu comme un moyen de canaliser et de contrôler les vocations d’écrivains, l’Institut devient très vite une machine complexe visant à patrimonialiser « par avance » la littérature soviétique, alors que celle-ci est, dans les années 1930, tout juste naissante. Cela passe d’abord par l’enseignement de l’écriture littéraire. Très rapidement, l’Institut se dote en plus d’une bibliothèque de dépôt et d’un musée portant sur Maxim Gorki. On y crée, enfin, un laboratoire de recherche dont le but est d’établir une histoire marxiste-léniniste de la littérature de tous les pays et de toutes les époques. Sur le modèle industriel soviétique, l’Institut Gorki en vient donc à prendre en charge l’ensemble des étapes de la production littéraire : les contemporains de sa fondation ont ainsi pu parler à son propos d’un « combinat » littéraire (literaturnyj kombinat).À partir des statuts de création de l’université, des ouvrages de recherche produits en son sein et des quatre tomes de Souvenirs du Litinstitut publiés par les presses de l’établissement, on montre que l’intérêt du Litinstitut pour comprendre ce qui se joue dans les mécanismes de patrimonialisation est son caractère ouvertement tourné vers l’avenir, qui montre que la patrimonialisation, y compris de la littérature, est un processus de création (d’une « identité » collective, d’une « communauté imaginaire » appuyée sur une définition singulière de la littérature) autant qu’un processus de conservation.

International audience; Muséologie et recherches sur la culture 38 | 2021 Patrimonialisations de la littérature Dossier Quand exposer, c'est paysager. L'« effet parc littéraire » à travers l'exemple de Gabriele D'Annunzio When exhibition becomes landscaping. The "literary park effect" as seen through the example of Gabriele D'Annunzio Cuando la exposición es paisajismo. El "efecto parque literario" a través del ejemplo de Gabriele D'Annunzio L D G

International audience; Dans cet article, nous interrogeons les effets de l’enseignement littéraire à l’école sur les représentations et pratiques de lecture. S’il peine à opérer une médiation au livre et à la lecture efficace, il n’est néanmoins pas sans effets puisqu’il participe à la patrimonialisation d’œuvres littéraires, par leur sélection dans les programmes et par leur analyse dans le cadre des cours de français. Cette patrimonialisation d’un corpus littéraire n’est à son tour pas sans effets sur les représentations associées par les lecteurs et lectrices à cette littérature (entre rejet, sacralisation et intimidation), qui s’accompagnent de pratiques de lectures ambivalentes et socialement situées (peu lisent des classiques mais tous et toutes reconnaissent la supériorité de cette littérature). Que la littérature de classiques suscite le rejet, qu’elle soit intégrée à un ensemble de lectures sous la forme d’obligation, ou qu’elle corresponde à une réelle appétence, force est de constater que l’institution scolaire – par le biais des lectures imposées – parvient à asseoir la légitimité de cette littérature.; En este artículo se examinan los efectos de la educación literaria en la escuela en torno a las representaciones y prácticas de la lectura. Pese a la dificultad de efectuar una mediación entre el libro y la lectura eficaz, no por ello carece de efectos, ya que participa en la patrimonialización de ciertas obras literarias, a través de su selección en los programas educativos y su análisis en el marco de los cursos de francés. Esta patrimonialización de un corpus literario no está a su vez exenta de efectos sobre las representaciones de los lectores y las lectoras sobre esta literatura (entre rechazo, sacralización e intimidación), que se acompañan de prácticas de lectura ambivalentes (pocos leen clásicos, pero todos reconocen la superioridad de esta literatura) y socialmente situadas. Que la literatura de los clásicos suscite rechazo, que se integre en un programa de lecturas obligatorias, o que corresponda a una apetencia real, está claro que la institución escolar –mediante las lecturas obligatorias– logra establecer la legitimidad de esta literatura.; Dans cet article, nous interrogeons les effets de l’enseignement littéraire à l’école sur les représentations et pratiques de lecture. S’il peine à opérer une médiation au livre et à la lecture efficace, il n’est néanmoins pas sans effets puisqu’il participe à la patrimonialisation d’œuvres littéraires, par leur sélection dans les programmes et par leur analyse dans le cadre des cours de français. Cette patrimonialisation d’un corpus littéraire n’est à son tour pas sans effets sur les représentations associées par les lecteurs et lectrices à cette littérature (entre rejet, sacralisation et intimidation), qui s’accompagnent de pratiques de lectures ambivalentes et socialement situées (peu lisent des classiques mais tous et toutes reconnaissent la supériorité de cette littérature). Que la littérature de classiques suscite le rejet, qu’elle soit intégrée à un ensemble de lectures sous la forme d’obligation, ou qu’elle corresponde à une réelle appétence, force est de constater que l’institution scolaire – par le biais des lectures imposées – parvient à asseoir la légitimité de cette littérature.

International audience; Victor Hugo’s belonging to cultural heritage between 1902 and the end of the Second World War seems both obvious and precarious. Honoured by the educational institution, immortalized in the form of a statue in many public places, frequently referred to as “our great poet” or “our great Victor Hugo”, he apparently enjoys a consensual glory. But he belongs to a past too recent for these tributes not to be challenged; the left in general and the Communist Party in particular try to wrest him from the republican consensus and to actively promote a more political reception, whereas the far-right Action française denounces these celebrations as an insidious form of republican militancy. Hugo is thus split between his reception as a heritage figure, and a political reception. This opposition faded away during the Resistance: in a context where the very existence of the fatherland is threatened, the celebration of heritage is by itself a political weapon.; La condición de autor del patrimonio que posee Víctor Hugo entre 1902 y el final de la Segunda Guerra Mundial parece tan evidente como inestable. Honrado por la academia, perpetuado en muchos lugares públicos, llamado “nuestro gran poeta” o “nuestro gran Víctor Hugo”, el autor goza aparentemente de una gloria generalizada. Sin embargo, pertenece a un pasado demasiado reciente para que estos homenajes no sean cuestionados: la izquierda en general, y el Partido Comunista en particular, intentan desprenderlos del consenso republicano, para que su recepción sea más activamente política, mientras que el movimiento de ultraderecha Action Française denuncia estas celebraciones como una forma insidiosa de militancia republicana. Es así que la figura de Hugo se divide entre una recepción patrimonial y una recepción política. Esta oposición se atenuó durante la Resistencia, ya que en un contexto en el que la propia existencia de la patria se encontraba amenazada, la celebración del patrimonio era en sí misma un arma política.; Le statut de Victor Hugo comme auteur du patrimoine entre 1902 et la fin de la Seconde Guerre mondiale semble aussi évident qu'instable. Honoré par l'école, statufié dans maints lieux publics, désigné comme « notre grand poète » ou « notre grand Victor Hugo », il jouit apparemment d'une gloire consensuelle. Mais il appartient à un passé trop récent pour que ces hommages ne soient pas contestés : la gauche en général, et le Parti communiste en particulier, tentent de l'arracher au consensus républicain pour en faire une réception plus activement politique ; tandis que l'Action française, à l'extrême droite, dénonce ces célébrations comme une forme insidieuse de militantisme républicain. La figure de Hugo est donc écartelée entre une réception patrimoniale et une réception politique. Cette opposition s'estompe pendant la Résistance, puisque dans un contexte où l'existence même de la patrie est menacée, la célébration du patrimoine est en elle-même une arme politique.

International audience; Cet article rend compte du rôle des bibliothécaires de la Bibliothèque nationale de France (BnF) dans la classicisation des écrivaines. Plus précisément, il revient sur les trajectoires des bibliothécaires étudiées, qui déterminent en partie leur ethos professionnel, entre « neutralité » et promotion d’une littérature légitime. Ces pratiques professionnelles propres à la BnF se confrontent néanmoins à certains espaces de socialisation, notamment militants, que les bibliothécaires convoquent dans leurs politiques d’acquisition et de valorisation par la voie d’une double justification : suivre la demande du lectorat et les demandes universitaires concernant les œuvres féminines – à plus forte raison dans un contexte post-#MeToo. Ces politiques d’acquisition et de valorisation impliquent deux voies de classicisation des écrivaines : par la promotion de la littérature contemporaine, par la voie de la redécouverte d’auteures oubliées, à l’instar des pratiques militantes de la deuxième vague féministe en France.; Este artículo expone el papel de las bibliotecarias de la Biblioteca Nacional de Francia (BnF) en la clasicización de las escritoras. Específicamente, examina las trayectorias de las bibliotecarias estudiadas, quienes sitúan una parte de su ethos profesional, entre la “neutralidad” y la promoción de la literatura legítima. Estas prácticas profesionales propias de la BnF se confrontan, sin embargo, con ciertos espacios de socialización, particularmente militantes, que las bibliotecarias alegan como parte de sus políticas de adquisición y valorización mediante una doble justificación: acompañar la demanda de los y las lectoras y las exigencias académicas relativas a las obras femeninas -sobretodo en un contexto post#MeToo. Estas políticas de adquisición y valorización implican dos formas de clasicización de las escritoras: , mediante la promoción de la literatura contemporánea, y mediante el redescubrimiento de autoras olvidadas, según las prácticas militantes de la segunda ola feminista en Francia.; Cet article rend compte du rôle des bibliothécaires de la Bibliothèque nationale de France (BnF) dans la classicisation des écrivaines. Plus précisément, il revient sur les trajectoires des bibliothécaires étudiées, qui déterminent en partie leur ethos professionnel, entre « neutralité » et promotion d’une littérature légitime. Ces pratiques professionnelles propres à la BnF se confrontent néanmoins à certains espaces de socialisation, notamment militants, que les bibliothécaires convoquent dans leurs politiques d’acquisition et de valorisation par la voie d’une double justification : suivre la demande du lectorat et les demandes universitaires concernant les œuvres féminines – à plus forte raison dans un contexte post-#MeToo. Ces politiques d’acquisition et de valorisation impliquent deux voies de classicisation des écrivaines : par la promotion de la littérature contemporaine, par la voie de la redécouverte d’auteures oubliées, à l’instar des pratiques militantes de la deuxième vague féministe en France.

International audience; Auparavant lisible à travers des documents d’archives (manuscrits, tapuscrits, etc.) et des supports éditoriaux (recueils, manuels solaires, etc.), et visitable par l’intermédiaire des maisons d’écrivains, le patrimoine littéraire est aujourd’hui de plus en plus accessible via les outils et réseaux numériques. S’inscrivant dans un projet au long cours de numérisation du patrimoine conservé autour de l’écrivain François Mauriac, cette étude se concentre sur l’analyse de la visite virtuelle récemment proposée aux publics par le Centre François-Mauriac de Malagar pour pallier la fermeture de la maison durant les travaux de sa restauration. En nous plaçant du côté des professionnelles de la médiation, nous suivons les ajustements et le renouvellement de leurs pratiques de mise en partage de ce patrimoine littéraire. Cela nous donne l’occasion, parallèlement, de suivre l’évolution du régime d’authenticité du patrimoine littéraire, de sa consécration monumentale à son éditorialisation numérique.; Anteriormente legible a través de documentos de archivo (manuscritos, textos mecanografiados, etc.) y publicaciones editoriales (recopilaciones, manuales escolares, etc.), y visitable mediante las casas de los escritores, el patrimonio literario es hoy cada vez más accesible gracias a las herramientas y redes digitales. Dentro del marco de un proyecto a largo plazo de digitalización del patrimonio conservado en torno al escritor François Mauriac, este estudio se concentra en el análisis de la visita virtual recientemente propuesta al público por el Centro François Mauriac de Malagar para contrarrestar el cierre de la casa durante las obras de restauración. Situándonos del lado de los profesionales de la mediación, observamos los ajustes y la transformación de sus prácticas para la difusión de este patrimonio literario. Esto nos da la oportunidad de seguir la evolución del régimen de autenticidad del patrimonio literario, desde su consagración monumental hasta su editorialización digital.; Auparavant lisible à travers des documents d’archives (manuscrits, tapuscrits, etc.) et des supports éditoriaux (recueils, manuels solaires, etc.), et visitable par l’intermédiaire des maisons d’écrivains, le patrimoine littéraire est aujourd’hui de plus en plus accessible via les outils et réseaux numériques. S’inscrivant dans un projet au long cours de numérisation du patrimoine conservé autour de l’écrivain François Mauriac, cette étude se concentre sur l’analyse de la visite virtuelle récemment proposée aux publics par le Centre François-Mauriac de Malagar pour pallier la fermeture de la maison durant les travaux de sa restauration. En nous plaçant du côté des professionnelles de la médiation, nous suivons les ajustements et le renouvellement de leurs pratiques de mise en partage de ce patrimoine littéraire. Cela nous donne l’occasion, parallèlement, de suivre l’évolution du régime d’authenticité du patrimoine littéraire, de sa consécration monumentale à son éditorialisation numérique.

International audience

International audience; Français English Español Avec une moyenne de 350 000 visiteurs par an, la Maison de Juliette, à Vérone, s'impose comme l'un des cas les plus retentissants de patrimonialisation de la littérature. Cette contribution propose une lecture de la Maison de Juliette en tant que dispositif patrimonial complexe qui fait appel à plusieurs pans de notre culture, dans la mesure où cette mémoire collective est transmise par le biais de stratégies qui éludent la lecture (la plupart des visiteurs n'ayant jamais lu la tragédie shakespearienne). Ce phénomène s'est nourri de la raison patrimoniale qui, dans l'Italie post-unitaire du e siècle, a vu cette maison devenir un enjeu identitaire pour la ville, au point qu'elle a été profondément remaniée afin de ressembler à la maison décrite par Shakespeare. Aujourd'hui, des centaines de milliers de visiteurs sont confrontés à la question du vrai et du faux, mais l'