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This work on the politicization of the monthly newsletter le Monde Diplomatique and its readers is based on three main themes. The first presents three strategies for bypass an object that, before the 1970s, was not invested by its employees with a meaning distinct from that of the daily newspaper in which it was created, Le Monde, and that was not necessarily perceived by its readers as a political newspaper. Recognized in the 2000s as one of the main actors of French anti-globalization, this monthly magazine was originally aimed at the public of embassies and international institutions. In order to understand its evolution, a first strategy consisted in directing our attention towards the first decades of the monthly magazine, then directed by François Honti, to study the process of the increasing empowerment of the newsletter vis-à-vis the world, under the leadership of Claude Julien. This detour shows how the monthly magazine, from a space of relegation (1950-1970), takes on the characteristics of a space of consecration (1980 and 1990), but on the margins of left-wing currents and organizations. Secondly, the analysis focused on the genealogy of the ideology to which the monthly magazine has long been associated, Third Worldism. A soft category, a real political stigma, Third Worldism has never actually been endorsed by the monthly magazine. Finally, it is the reception processes that are the focus of attention, with a particular interest in the readers gathered within the Association of Friends of le Monde diplomatique, since the mid-1990s, and in its difficulty in finding its place in relation to the Attac association, also created by the monthly magazine. These bypass strategies showed that the success of Le Monde diplomatique was based on four factors. As much as it is politicized, this monthly magazine is "scientificized" by calling on economists and historians (1970-1980) and then sociologists (1990-2000). In other words, the monthly magazine's commitment is as much journalistic as it is scientific, as shown by the careers of its closest collaborators (Claude Julien, Ignacio Ramonet or Bernard Cassen). Secondly, the diplomatic world has been able to base its development on the economic structure of its parent company, the World, and on an organization of work that gives pride of place to freelancers. The success of the newsletter is also based on its ability to mix business logic and donation logic, as demonstrated by the creation of its association of readers. Finally, this newspaper owes its commercial success to the plurality of uses offered by its content, geared towards international news. For part of its readership, le Monde diplomatique is not in fact a political newspaper, but covers a gradient of readings more or less invested.; Ce travail sur la politisation du Monde diplomatique et de ses lecteurs s’articule autour de trois axes. Le premier expose trois stratégies de contournement d’un objet qui, avant les années 1970, n’est pas investi par ses collaborateurs d’un sens distinct de celui du quotidien au sein duquel il a été créé, le Monde, et qui n’est pas nécessairement perçu, par ses lecteurs, comme un journal politique. Reconnu dans les années 2000 comme l’un des principaux acteurs de l’altermondialisme français, ce mensuel visait à l’origine le public des ambassades et des institutions internationales. Afin de comprendre son évolution, une première stratégie a consisté à orienter le regard vers les premières décennies du mensuel, alors dirigé par François Honti, pour étudier le processus d’autonomisation croissant du Monde diplomatique vis-à- vis du Monde, sous la houlette de Claude Julien. Ce détour permet de montrer comment le mensuel, d’espace de relégation (années 1950-1970), prend les traits d’un espace de consécration (années 1980 et 1990), en marge néanmoins des courants et organisations de gauche. Dans un deuxième temps, l’analyse a porté sur la généalogie de l’idéologie à laquelle le mensuel a longtemps été associé, le tiers-mondisme. Catégorie molle, véritable stigmate politique, le tiers-mondisme n’a en réalité jamais été endossé par le mensuel. Enfin, ce sont vers les processus de réceptions qu’est centrée l’attention, en s’intéressant plus particulièrement aux lecteurs réunis au sein de l’Association des Amis du Monde diplomatique, à partir du milieu des années 1990, et à sa difficulté à trouver sa place par rapport à l’association Attac, elle aussi créée par le mensuel. Ces stratégies de contournement ont permis de montrer que le succès du Monde diplomatique reposait sur quatre facteurs. Autant qu’il se politise, ce mensuel se scientifise en faisant notamment appel à des économistes et des historiens (années 1970-1980) puis à des sociologues (années 1990-2000). Autrement dit, l’engagement du mensuel est autant journalistique que scientifique, ce dont témoignent les parcours de ses collaborateurs les plus proches (Claude Julien, Ignacio Ramonet ou Bernard Cassen). En second lieu, le Monde diplomatique a pu appuyer son développement et sur la structure économique de sa maison-mère, le Monde, et sur une organisation du travail faisant la part belle à des pigistes. Le succèsdu mensuel repose également sur sa capacité à mêler logique commerciale et logique de don, ce dont témoigne la création de son association de lecteurs. Enfin, ce journal doit sa réussite commerciale à la pluralité des usages qu’offre son contenu, tourné vers l’actualité internationale. Pour une partie de son lectorat, le Monde diplomatique n’est en effet pas un journal politique, mais couvre un gradient de lectures plus ou moins investies.

This work on the politicization of the monthly newsletter le Monde Diplomatique and its readers is based on three main themes. The first presents three strategies for bypass an object that, before the 1970s, was not invested by its employees with a meaning distinct from that of the daily newspaper in which it was created, Le Monde, and that was not necessarily perceived by its readers as a political newspaper. Recognized in the 2000s as one of the main actors of French anti-globalization, this monthly magazine was originally aimed at the public of embassies and international institutions. In order to understand its evolution, a first strategy consisted in directing our attention towards the first decades of the monthly magazine, then directed by François Honti, to study the process of the increasing empowerment of the newsletter vis-à-vis the world, under the leadership of Claude Julien. This detour shows how the monthly magazine, from a space of relegation (1950-1970), takes on the characteristics of a space of consecration (1980 and 1990), but on the margins of left-wing currents and organizations. Secondly, the analysis focused on the genealogy of the ideology to which the monthly magazine has long been associated, Third Worldism. A soft category, a real political stigma, Third Worldism has never actually been endorsed by the monthly magazine. Finally, it is the reception processes that are the focus of attention, with a particular interest in the readers gathered within the Association of Friends of le Monde diplomatique, since the mid-1990s, and in its difficulty in finding its place in relation to the Attac association, also created by the monthly magazine. These bypass strategies showed that the success of Le Monde diplomatique was based on four factors. As much as it is politicized, this monthly magazine is "scientificized" by calling on economists and historians (1970-1980) and then sociologists (1990-2000). In other words, the monthly magazine's commitment is as much journalistic as it is scientific, as shown by the careers of its closest collaborators (Claude Julien, Ignacio Ramonet or Bernard Cassen). Secondly, the diplomatic world has been able to base its development on the economic structure of its parent company, the World, and on an organization of work that gives pride of place to freelancers. The success of the newsletter is also based on its ability to mix business logic and donation logic, as demonstrated by the creation of its association of readers. Finally, this newspaper owes its commercial success to the plurality of uses offered by its content, geared towards international news. For part of its readership, le Monde diplomatique is not in fact a political newspaper, but covers a gradient of readings more or less invested.; Ce travail sur la politisation du Monde diplomatique et de ses lecteurs s’articule autour de trois axes. Le premier expose trois stratégies de contournement d’un objet qui, avant les années 1970, n’est pas investi par ses collaborateurs d’un sens distinct de celui du quotidien au sein duquel il a été créé, le Monde, et qui n’est pas nécessairement perçu, par ses lecteurs, comme un journal politique. Reconnu dans les années 2000 comme l’un des principaux acteurs de l’altermondialisme français, ce mensuel visait à l’origine le public des ambassades et des institutions internationales. Afin de comprendre son évolution, une première stratégie a consisté à orienter le regard vers les premières décennies du mensuel, alors dirigé par François Honti, pour étudier le processus d’autonomisation croissant du Monde diplomatique vis-à- vis du Monde, sous la houlette de Claude Julien. Ce détour permet de montrer comment le mensuel, d’espace de relégation (années 1950-1970), prend les traits d’un espace de consécration (années 1980 et 1990), en marge néanmoins des courants et organisations de gauche. Dans un deuxième temps, l’analyse a porté sur la généalogie de l’idéologie à laquelle le mensuel a longtemps été associé, le tiers-mondisme. Catégorie molle, véritable stigmate politique, le tiers-mondisme n’a en réalité jamais été endossé par le mensuel. Enfin, ce sont vers les processus de réceptions qu’est centrée l’attention, en s’intéressant plus particulièrement aux lecteurs réunis au sein de l’Association des Amis du Monde diplomatique, à partir du milieu des années 1990, et à sa difficulté à trouver sa place par rapport à l’association Attac, elle aussi créée par le mensuel. Ces stratégies de contournement ont permis de montrer que le succès du Monde diplomatique reposait sur quatre facteurs. Autant qu’il se politise, ce mensuel se scientifise en faisant notamment appel à des économistes et des historiens (années 1970-1980) puis à des sociologues (années 1990-2000). Autrement dit, l’engagement du mensuel est autant journalistique que scientifique, ce dont témoignent les parcours de ses collaborateurs les plus proches (Claude Julien, Ignacio Ramonet ou Bernard Cassen). En second lieu, le Monde diplomatique a pu appuyer son développement et sur la structure économique de sa maison-mère, le Monde, et sur une organisation du travail faisant la part belle à des pigistes. Le succèsdu mensuel repose également sur sa capacité à mêler logique commerciale et logique de don, ce dont témoigne la création de son association de lecteurs. Enfin, ce journal doit sa réussite commerciale à la pluralité des usages qu’offre son contenu, tourné vers l’actualité internationale. Pour une partie de son lectorat, le Monde diplomatique n’est en effet pas un journal politique, mais couvre un gradient de lectures plus ou moins investies.

International audience; La lutte contre la pauvreté constitue l’objectif principal de la plupart des organisations non gouvernementales. Elle s’inscrit aussi bien dans le tiers-monde que dans le quart-monde. Parfois, les ONG sont impliquées dans le combat pour la dignité de l’homme par la réduction du fléau de la faim, de la misère ou de la précarité. Elle concerne de nombreuses ONG, dont l’Armée du Salut, Samaritan’s Purse, Caritas Internationalis (Secours catholique), OXFAM, CARE, Le secours populaire français, le Groupe SOS, l’enfant Bleu, la chaine de l’espoir, les enfants du Mékong et Aide et Action.

The occidental model of the State in countries of the Third World has been universalized whereas an ideology of the State has no place in the imagination of those societies. Whence disfunction. Third world countries only recognize the State in its relation with the exterior but not in relation with its internal political universe., Dans les pays du Tiers Monde, le modèle occidental de l'Etat s'est universalisé sans que l'idéologie étatique ait imprégné l'ensemble des activités sociales. D'où des dysfonctionnements. L'Etat est reconnu par la société dans son rapport avec l'extérieur, mais ne l'est pas à l'intérieur du champ politique.

The analysis of the impact of military spending on the growth of developing countries has not always been at the center of economists' reflections, until a study by Emile Benoit in 1978 suggested a rather positive link between military spending and economic development. The military effort would promote industrial modernization, the training of men, the development of infrastructure, the sense of order and the desire for independence. The methodology of this analysis, based on correlations, has been challenged. Other studies, more numerous, including some. These studies, conducted under the auspices of the United Nations, have led to results that are often diametrically opposed, depending on the size and level of development of the countries concerned. However, disarmament that neglects national security is also likely to produce effects of domination and conflict that are harmful to the development of the poorest countries., L’analyse de l’impact des dépenses militaires sur la croissance des pays en voie de développement n’a pas toujours été au centre des réflexions des économistes, jusqu’à ce qu’une étude de Emile Benoit en 1978 suggère un lien plutôt positif entre les dépenses militaires des sur le développement économique. L’effort militaire favoriserait la modernisation industrielle, la formation des hommes, l’essor des infrastructures, le sens de l’ordre et la volonté d’indépendance. La méthodologie de cette analyse, sur la base de corrélations) a été contestée. D’autres études, plus nombreuses, dont certaines. Engagées sous la houlette de l’ONU ont conduit à des résultats souvent diamétralement opposés, selon l’importance et le niveau de développement des pays concernés. Cependant, un désarmement négligent de la sécurité nationale est susceptible aussi de produire des effets de domination et de conflits dommageables pour le développement des pays les plus pauvres.

Given the capital committed to the military sector, disarmament does not lead to useful dividends for the civil economy. Doesn't the military sector provide, through deterrence, security against the predation system of other countries, which constitutes a useful service for the entire national economy? How, in the history of economic thought, has this relationship been treated? Are armament and/or disarmament the consequences of economic factors? What are the economic foundations of disarmament in economic thought? Are defence efforts to be considered a burden? Disarmament takes many forms and leads to different economic outcomes. What is the rationality of the disarmament agenda for development? Is it not an impediment to disarmament if transfers from the national civil economy go partly to aid to the Third World in a tense sectorial and regional economic situation? Several answers have been given to this questioning., Compte tenu du capital engagé dans le secteur militaire, un désarmement ne conduit pas à recevoir des dividendes utiles pour l’économie civile. Le secteur militaire n’apporte-t-il pas, par la dissuasion, une sécurité face au système de prédation d’autres pays, ce qui constitue un service utile pour l’ensemble de l’économie nationale ? Comment, dans l’histoire de la pensée économique, cette relation a-t-elle été traitée ? L’armement et/ou le désarmement sont-ils les conséquences de facteurs économiques ? Quels sont les fondements économiques du désarmement dans la pensée économique ? Les efforts de défense sont-ils à considérer comme un fardeau ? Le désarmement a plusieurs formes et conduit à des résultats économiques différents. Quelle est la rationalité du programme du désarmement pour le développement ? N’est-il pas un frein au désarmement, si les transferts de l’économie civile nationale vont partiellement vers l’aide au Tiers-Monde dans une situation économique sectorielle et régionale tendue ? Plusieurs réponses ont été apportées à ce questionnement.

Third World countries are defined on the basis of their level of development and the low level of their GDP per capita. They are helpless in the face of the arms race led by the US and the USSR as leaders. Their security is threatened by political cleavages, the consequences of colonization, internal conflicts and regional wars, the costs of their own arms industries or of arms imports. Military spending in these countries remains significant, despite the application of the dilemma between butter and cannon. Disarmament procedures for the development of all countries in the world face many obstacles. The creation of a Disarmament Fund for Development is only a project whose implementation seems weak. In this context, the state of health of the inhabitants of Third World countries poses a problem due to population growth, the state of health, and insufficient international action, particularly in terms of public health. Military spending crowds out health spending., Les pays du Tiers-Monde sont définis à partir de leur niveau de développement et de la faiblesse de leur PIB par habitant. Ils sont impuissants devant la course aux armements engagés par les USA et l’URSS en chefs de file. Leur sécurité est menacée par les clivages politiques, les conséquences de la colonisation, les conflits internes et les guerres régionales,, les coûts de leurs propres industries d’armement ou des importations d’armes. Les dépenses militaires de ces pays restent importantes, malgré l’application du dilemme entre le beurre et le canon.. Les procédures tendant à désarmer en vue du développement de tous les pays du monde se heurtent à de nombreux obstacles. La création d’un Fonds de Désarmement pour le Développement n’est qu’un projet dont la réalisation semble faible. Dans ce contexte, l’état de santé des habitants des pays du Tiers-Monde pose problème du fait de la croissance démographique, de l’état sanitaire, et d’une action internationale insuffisante, notamment en termes de santé publique. Les dépenses militaires exercent un effet d’éviction sur les dépenses de santé.

The UN's efforts to promote disarmament for development are important in the context of a global economy with strong social disparities and an arms race between the major powers. This situation is humanly difficult to accept, given the potential for wealth throughout the world and the precariousness of peace situations. Two fundamental questions challenge the economist regarding the militarisation of the world. Is global military expenditure actively contributing to the underdevelopment of third world countries? Is a disarmament process likely to promote economic development and if so, under what conditions? It should be added that any disarmament process could only be undertaken if the forces involved are still able to annihilate each other through a balance of power based not on the comparison of military expenditure, but on the actual state of the military forces involved., Les efforts de l’ONU en faveur du désarmement pour le développement sont importants dans le cadre d’une économie mondiale aux fortes disparités sociales et concernée par une course aux armements entre les grandes puissances. Cette situation est humainement difficile à accepter compte tenu du potentiel de richesses dans le monde entier et de la précarité des situations de paix. Deux questions fondamentales interpellent l’économiste concernant la militarisation du monde. Les dépenses militaires mondiales participent-elles activement au sous-développement des pays du tiers monde ? Un processus de désarmement est-il susceptible de favoriser le développement économiques et si oui dans quelles conditions ? Il faut ajouter que tout processus de désarmement ne peut s’engager que si les forces en présence sont toujours en mesure de s’annihiler par un équilibre des forces fondé non pas sur la comparaison des dépenses militaires, mais sur l’état réel des forces militaires en présence.

The Third World has often been an economic and military challenge for developed countries. Military spending has a significant economic and social impact on all economic variables, especially for the countries that produce weapons. The nature of the choice between investment or operating expenditure influences national economies differently. The reconversion of armaments firms is difficult in a situation of international competition. In this context, disarmament for development does not immediately generate "peace dividends", still less if it is to reduce military spending to provide a portion to developing countries., Le Tiers-Monde a souvent été un enjeu économique et militaire pour les pays développés. Les dépenses militaires exercent un impact économique et social non négligeable sur l’ensemble des variables économique, notamment pour les pays qui produisent des armes. La nature des choix entre l’investissement ou les dépense de fonctionnement influence différemment les économies nationales. La reconversion des firmes d’armement est délicate en situation de concurrence internationale. Dans ce contexte, un désarmement pour le développement ne provoque pas immédiatement de « dividendes de la paix », et encore moins s’il s’agit de réduire les dépenses militaires pour en fournir une partie aux pays en voie de développement.