This thesis focuses on "the tourist mobility of Senegalese people within Senegal", with an emphasis on the link between holidays, holidays, leisure and tourist practices among Senegalese workers in Senegal. It aims to reflect Senegalese tourism practices, seen from the inside, by distinguishing itself from a "European-centred" vision of tourism. I opted for a qualitative approach based on semi-directive interviews with men and women employed in Senegal's public and private administrations.In the first part of the thesis, I propose a self-analysis that has allowed me to identify the problems of holidays and tourism based on a reflexive feedback on my own tourism practices and on my field practices. Not only has this relationship with the field generated "productive misunderstandings", in particular the emergence of a dual posture of "expert researcher" that I mobilized to maintain myself in the field and facilitate my access to the respondents, but it has also contributed to the formulation of hypotheses to analyze the vacation and tourism practices of Senegalese workers in Senegal.In the second part, I analysed the relationship between social times in the process leading to tourism practice. By looking at the way in which these different times interact and interpenetrate in the social life of employees, I have noted the "strategies" and "tactics" that Senegalese employees put in place in order to conquer the right to go on leave and negotiate their freedom from work activity. The socialization of employees, especially during holidays, has, in addition, a great involvement in the decision-making process of leaving or staying. Decisions taken by employees are based as much on the mobilization of values (altruism) to strengthen family ties as on the availability of financial resources and constraints related to the social and work environment.In the third part, I show that tourism practice is a process that results from internal influences, particularly from family, relatives, etc., but also from external influences such as Western tourists or diaspora relatives who come to spend holidays in Senegal. This has allowed me to highlight the role of the view of oneself and others in the construction of Senegalese identity through the way in which indigenous people put themselves in the shoes of travellers, tourists and expatriates who come to visit the country. As can also be the case during festive events such as the Magal de Touba, which encourages the movement of thousands of people throughout the country to go on pilgrimage. In this respect, Senegal's image is being reinvented by the Senegalese themselves. This leads to a change in the relationship with the country, with the nation, promoted by an awareness of their ability to show the country to each other, and in such a way as to make it exist before the eyes of all. Senegalese tourist identity is thus constructed through the practice of places under the influence of "significant others", who contribute to shaping, among Senegalese, another view of Senegal.; Cette thèse porte sur « les mobilités touristiques des sénégalais à l’intérieur du Sénégal », en mettant l’accent sur l'articulation entre vacances, congés, loisirs et pratiques touristiques chez les travailleurs sénégalais au Sénégal. Elle vise à témoigner des pratiques touristiques sénégalaises, vue de l’intérieur, en se démarquant d’une vision « européanocentrée » du tourisme. J’ai opté pour une approche qualitative basée sur des entretiens semi-directifs, auprès d’hommes et de femmes salariés des administrations publiques et privées du Sénégal. Dans la première partie de la thèse, je propose une auto-analyse qui m'a permis de cerner la problématique des vacances et du tourisme en partant d’un retour réflexif sur mes propres pratiques touristiques et sur mes pratiques de terrain. Non seulement ce rapport au terrain a engendré des « malentendus productifs », notamment l'émergence d'une double posture de « chercheur-expert » que j'ai mobilisée pour me maintenir sur le terrain et faciliter mon accès aux enquêtés, mais il a également contribué à la formulation d’hypothèses pour analyser les pratiques vacancières et touristiques des travailleurs sénégalais au Sénégal.Dans la deuxième partie, j’ai analysé la relation entre les temps sociaux dans le processus qui conduit à la pratique touristique. En portant mon regard sur la manière dont ces différents temps interagissent et s’interpénètrent dans la vie sociale des salariés, j’ai relevé les « stratégies » et les « tactiques » que les salariés Sénégalais mettent en place afin de conquérir le droit de partir en congé et de négocier leur affranchissement vis-à-vis de l’activité travail. La socialisation des salariés, surtout au moment des vacances a, en outre, une grande implication dans le processus décisionnel de partir ou de rester. Les décisions prises par les salariés reposent autant sur la mobilisation de valeurs (altruisme) permettant de consolider les liens familiaux que sur la disposition de ressources financières ainsi que les contraintes liées à l’environnement social et de travail. Dans la troisième partie, je montre que la pratique touristique est un processus qui résulte d'influences internes notamment de la famille, des proches etc., mais aussi d’influences externes telles que les touristes occidentaux ou des proches de la diaspora venus passer des vacances au Sénégal. Ce qui m’a permis de mettre en avant le rôle du regard de soi et d’autrui dans la construction de l’identité sénégalaise à travers la manière dont les autochtones se mettent à la place des voyageurs, des touristes, des expatriés qui viennent visiter le pays. Comme cela peut aussi être le cas durant les évènements festifs tels que le Magal de Touba, qui favorise le déplacement de milliers d’individus, à travers tout le pays afin de se rendre au pèlerinage. En cela, l’image du Sénégal est réinventée par les sénégalais eux-mêmes. Ce qui induit un changement du rapport au pays, à la nation, favorisé par une prise de conscience de leur capacité à se montrer le pays entre eux, et de manière à le faire exister sous le regard de tous. L’identité touristique sénégalaise se construit ainsi par la pratique des lieux sous l’influence d’ « autrui significatifs », qui contribuent à façonner, chez les sénégalais, un autre regard sur le Sénégal.