1. Patients en unités COVID et usage des antibiotiques : a posteriori, en a-t-on trop fait ?
- Author
-
A. Benaiche, A. Roger, A. Dzeing-Ella, M. Egot, A. Montmureau, P. Kuczera-Naessens, G. Cornea, and M.-H. Tywoniuk
- Subjects
Gynecology ,2019-20 coronavirus outbreak ,medicine.medical_specialty ,Infectious Diseases ,Coronavirus disease 2019 (COVID-19) ,business.industry ,Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) ,Medicine ,business ,Article - Abstract
Introduction Notre hopital de soins tertiaires, d’environ 550 lits, est situe dans une zone consideree a forte circulation du Sars-Cov-2. La creation de trois unites COVID (39 lits) a permis l’hospitalisation d’environ 300 patients (19 en surveillance continue (USC) et 288 en hospitalisation conventionnelle). Les gaz medicaux et les antibiotiques (ATB) y ont constitue les premiers postes de depenses en medicaments, avec respectivement 6598 € et 8107 € HT. Notre objectif a ete d’analyser a posteriori l’usage des ATB en unites COVID au regard des recommandations du Haut Conseil de Sante Publique (HCSP) du 06/06/2020. Materiels et methodes Les lignes d’ATB prescrites dans le dossier patient informatise (DPI) entre le 01/02 et le 04/06/20, ont ete analysees sur Excel. Les comorbidites et signes de gravite, decrits par le HCSP, ont ete recueillis a partir de la synthese medicale d’entree et de la pancarte quotidienne du DPI, sans connaissance de la prescription medicale. Resultats Cent quatorze patients ont recu un ATB, soit 37 % des patients en unites conventionnelles et 58 % des patients en USC. L’antibiotherapie empirique initiale etait : amoxicilline-acide clavulanique (A-AC) [n = 34] ; C3G + macrolide (M) [n = 28] ; A-AC + M [n = 22] ; C3G [n = 8] ; C3G + doxycycline [n = 4] ; A-AC + doxycycline [n = 4] ; autres [n = 21]. Le recours a la doxycycline est essentiellement retrouve chez les patients sous hydroxychloroquine en remplacement du macrolide. La duree moyenne d’exposition aux ATB etait de 7 jours [± 4 jours]. Parmi ces 114 patients, 32 presentaient des comorbidites et ont ete essentiellement traites par A-AC [n = 12], A-AC + M [n = 9], ou par C3G + M [n = 6]. Trente-trois patients presentaient au moins un signe de gravite et ont ete traites par C3G + M [n = 11] ; A-AC [n = 6], A-AC + M [n = 5]. Trente et un patients presentaient au moins une comorbidite et un signe de gravite. Ils ont ete traites par A-AC [n = 9] ; C3G + M [n = 8] ou A-AC + M [n = 5]. Dix-huit patients sous ATB ne presentaient ni comorbidite ni criteres de gravite. Parmi eux, 6 patients presentaient un foyer bacterien (pulmonaire, digestif ou urinaire) objective ; 4 presentaient une pneumopathie interstitielle bilaterale, pour laquelle une antibiotherapie etait recommandee par notre centre expert regional ; 1 patient de 17 ans etait a risque d’immunodepression, traite par adalimumab. Conclusion Considerant les comorbidites et signes de gravite decrits dans l’avis du HCSP, ainsi que les etiologies bacteriennes objectivees, 90 % des patients ayant recu un ATB en unite COVID etaient eligibles a l’instauration d’une antibiotherapie selon l’avis du HCSP. Conformement aux recommandations, les prescripteurs ont davantage instaure de l’A-AC chez les patients avec comorbidites, et l’association C3G + M en cas de signe de gravite. Le suivi de ces patients par des infectiologues ou medecins en service d’infectiologie a permis un usage raisonne et un choix pertinent des ATB.
- Published
- 2020