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Les pays soudano-sahéliens se caractérisent par une variabilité climatique importante. Les principaux facteurs qui limitent la production sont la décision de semis, le choix d’une variété et le calage de son cycle de culture. Ce dernier est particulièrement difficile, car la saison des pluies débute de façon erratique et s’interrompt brusquement. Les caractéristiques de l’année pluviométrique ont été déterminées par l’étude de l’évolution du remplissage de la réserve en eau utile du sol, simulée à l’aide d’un modèle simple de bilan hydrique ; on montre que la durée de la saison de pluies est très variable d’une année sur l’autre et dépend essentiellement de la date d’arrivée des pluies. Le photopériodisme des mils locaux se manifeste par un raccourcissement de la durée du cycle lorsque le semis est retardé. Ce phénomène permet l’ajustement de la durée du cycle de la plante à la durée probable de la saison des pluies. Le caractère photopériodique du mil est de nature polygénique et relativement facile à fixer au sein d’une population. Il est aussi compatible avec une forte réduction de la longueur des entre-nœuds sur la tige. Pour faire face à l’intensification de cette céréale, nous avons créé des pools géniques à large base génétique locale. Ces populations évolueront dans différents environnements pour déboucher sur des populations spécifiquement adaptées. The countries of the Sudan – Sahel region are characterized by a strong climatic variability. The factors that determine the production in that area are mainly the sowing date, the choice of the variety and the scheduling of the cropping period. In this region the rainfall seasons often starts erratically and ends abruptly. The characteristics of a yearly rainfall were studied by using a simple water balance model to simulate the evolution of the soil useful water content. It was established that the duration of rainfall seasons varies from one year to the other and depends upon the starting date of rainfall. The photoperiodism of local millet genotype is shown when a shortening of the plant production cycle is observed, following a late planting date. The occurring of such phenomenon explains a physiological adjustment by the millet plant of its production cycle to the probable duration of the rainy season. Many genes (polygenic) that are relatively easy to be fixed within a millet population control photoperiodism in millet. The photoperiodism also lines up consistently with a strong shortening of the plant stem inter-nods. To face the challenge of millet crop intensification many genetic pools were created, each of them having a very large genetic base sustained by local genotypes. These populations will be grown in different environments with the aim to identify those with best specific adaptations.

En conditions naturelles, les formes sauvages et cultivées du mil échangent des gènes depuis des millénaires et restent cependant fortement différenciées par leur morphologie. En conditions expérimentales au Sahel, les échanges de gènes entre mil sauvage et mil cultivé ont été mesurés à l'aide de marqueurs enzymatiques et mis en relation avec la phénoménologie des plantes. Les flux sont fortement dyssymétriques. Sur la totalité des cycles, 8% d'hybrides sont engendrés par l'échantillon de mil sauvage et cinq fois plus par l'échantillon de mil cultivé. La proportion d'hybrides produits par le mil sauvage dépend des variations d'intensité du nuage pollinique émis par le mil cultivé, alors que le nuage pollinique émis par le mil sauvage n'apparaît jamais limitant pour l'hybridation. Le taux de germination des graines produites par des plantes de phénotype cultivé à différents moments de leur cycle est corrélé négativement à la fréquence des hybrides formés à ces différents moments. La vitesse de germination des graines issues des plantes de phénotype cultivé ou de phénotype intermédiaire entre cultivé et sauvage (chibra) est corrélée négativement à la fréquence des hybrides. Les effets de l'équilibre entre brassages génétiques, isolements et barrières à la reproduction, pressions de sélection anthropiques et naturelles, sont discutés pour expliquer l'évolution et le maintien du polymorphisme de #Pennisetum glaucum$. (Résumé d'auteur)

Les rendements en mil sont affectés par la proportion dans les champs de plantes chibra issues du brassage génétique entre la forme domestiquée et la forme sauvage. L'homme contrecarre ces échanges en appliquant une méthode culturale dont l'efficacité a été appréciée dans cette étude. En conditions contrôlées, des croisements entre mil cultivé et mil sauvage ont permis d'obtenir des semences de mil cultivé incluant une proportion connue d'hybrides (chibra F1). En champ paysan l'évolution du taux de survie des plantes de la fréquence des chibras a été suivie au cours de différentes étapes de la culture : semis, germination, émergence, démariage, floraison et maturation. Le taux de germination des graines de 87% au laboratoire était de 44% au champ. La fréquence d'hybrides, corrélée au taux de survie des plantes, était de 41% dans les semences, de 30% dans la phase de germination, de 23% au stade de l'émergence. Elle chuta à 9% après le démariage des plantules par le paysan, tandis qu'elle n'était pas affectée par le démariage spontané des poquets. Des pressions de sélection naturelles et anthropiques contribuent au maintien dans l'agrosystème de l'intégrité du mil cultivé au contact du mil sauvage. (Résumé d'auteur)

La mise au point de méthodes de séparation et de caractérisation des allozymes chez le mil a permis de mettre en évidence 60 loci différents, dont les 4/5 sont polymorphes. Cet outil a été utilisé dans divers domaines : La biologie reproductive du mil : analyse des compétitions polliniques, overlapping, distorsion de ségrégation ou détermination du taux d'autofécondation ; La gestion des ressources génétiques : variations spatio-temporelles du pool pollinique en conditions naturelles, flux de gènes entre les compartiments sauvages et cultivés, structuration de la variabilité des populations naturelles et cultivées ; L'analyse génétique : la domestication, considérée comme un modèle dans l'évolution et la cartographie du génome. Après une introduction rappelant les avantages et les inconvénients de la méthode, trois exemples sont développés : structure génétique des populations de mils africains, variations spatio-temporelles du nuage pollinique et détermination du taux de selfing. (Résumé d'auteur)