This paper follows up our previous contribution on the ‘ laurel leaves’ from the Volgu site (Inada, 2014), and further enriches the attempt of reconstructing realistic images of the final phase of bifacial point production through two approaches : analyzing the chronological contexts of removal groups on the central ridges and marginal edges of the fifteen ‘ laurel leaves’, and then establishing as hypothesis the technological concepts of working procedures such as unifacial and bifacial removal stages, and ‘ analog’ and ‘ digital’ reduction sequences. Three types of removal position shifts (A : alternate, B : bifacial, O : opposite) can be used for reducing the four sides of a bifacial piece. However, in order to complete the four sides, two of these three types must be generally combined as six working procedures (OB, AB, AO, BO, BA and OA — except for the case of overshot flaking), that can further be apprehended in a hypothetical general diagram arranging a total sum of twenty-four working procedure aspects. By comparing the results of chronological analysis of removal groups of the pieces with the procedure aspects of this diagram, we were able to discern that the Volgu ‘ laurel leaves’ were produced respectively along the bifacial removal stages according to their specific regularized working procedure aspects. The digital reduction sequence (consisting of this regularized working procedures recognized especially on central ridges), certainly hold a main role in achieving symmetry both in outline and in section of Volgu pieces, a role enabled by the support of the analog reduction sequence (including all phases of reduction observed generally on edges such as visible or hidden normal removals, provisional or complementary removals and even platform preparations). We hope the proposed concepts and diagrams concerning working procedures and removal stages will serve to promote comparative studies among the results of analysis of finished objects, researches into refitted pieces and experimental replications., Cette contribution fait suite à notre article précédent sur les «feuilles de laurier » de Volgu (Inada, 2014), et vient enrichir notre réflexion sur les deux grands types d’étapes d’enlèvement prises en compte dans nos tentatives de reconstruction d’une image – la plus réaliste possible – de la phase ultime d’amincissement de ces grandes «feuilles de laurier » : 1) les étapes unifaciales des groupes de négatifs d’enlèvement (en bref, étapes d’enlèvement unifaciales) distinguées principalement sur les «crêtes » centrales et longitudinales résultant de la rencontre des nervures distales des enlèvements de retouche issus des bords gauches et droits de la feuille, et qui ne présente une chronologie des opérations de taille que sur une face de la feuille ; 2) les étapes bifaciales des groupes de négatifs d’enlèvement (étapes d’enlèvement bifaciales) déchiffrées sur les crêtes centrales et les bords marginaux de la feuille, et qui peuvent permettre de reconstituer une chronologie des opérations de taille sur les deux faces. Les étapes unifaciales ayant déjà fait l’objet de notre attention dans notre précédente contribution, ce seront les étapes bifaciales qui nous occuperons cette fois-ci. Dans un premier temps, nous avons prêté attention à la relation entre les quatre côtés qui ont permis le façonnage des feuilles de laurier (les côtés gauches et droits sur les deux faces) et les trois changements de la position d’enlèvement (position alterne : signe A, position bifaciale : B et position opposée : O). Dans le cas de «feuilles de laurier » de Volgu et en assumant que les enlèvements ont effectivement été réalisées en séries au long des quatre cotés, ces deux ensembles et leurs corrélations ont pu être théorisés et appréhendés en un schéma général arrangeant, en vingt-quatre aspects de procédés, six procédés de façonnage (OB, AB, AO, BO, BA et OA) à la colonne gauche, et quatre aspects (signes a, b, c et d : différences du côté d’opération initial facultatif d’un cycle des étapes d’enlèvement bifaciales) à la ligne supérieure (fig. 2). Dans un second temps, il nous est apparu important de déterminer l’aspect du procédé de façonnage de chaque «feuille de laurier » (tabl. 2) par le contexte chronologique de ses groupes de négatifs sur les crêtes et les bords (fig. 3 à 10), et par sa correspondance typologique avec le schéma général (fig. 2). Il résulte de ces essais analytiques et hypothétiques que tous les aspects des cinq pièces appartenant aux procédés de façonnage OB et BO peuvent être identifiés (nos 1, 2, 4, 8 et 10). En se référant à ces cinq derniers exemples, il est possible de dire que la production de chaque «feuille de laurier » a cheminé suivant les étapes d’enlèvement bifaciales en accord avec la répétition continuelle de son aspect spécifique de procédé de façonnage (fig. 11). Il est raisonnable de supposer que les autres pièces, qu’elles relèvent de deux ou de quatre aspects de procédé, ont été produites de la même manière systématique (fig. 12 et 13). L’utilisation continuelle du procédé de façonnage régularisé est considérée comme une tendance générale dans la production des pointes de Volgu, bien qu’il existe une pièce échappant à cette règle, produite suivant différents aspects entre le premier et le deuxième cycle des étapes d’enlèvement bifaciales (no 9). Cette tendance générale pourrait être la raison fondamentale, ou à tout le moins la plus plausible, qui viendrait expliquer le caractère symétrique du plan et de la coupe des grandes «feuilles de laurier » de Volgu. Si la posture du tailleur demeurait la même durant toute la durée du travail, c’est la main opposée à celle qui tenait le percuteur, qui devait assurer le choix du côté d’opération suivant et faire pivoter la pièce pour achever les façonnages sur les quatre côtés. Il serait donc logique de donner davantage d’importance qu’elle n’en a reçue au rôle de la main opposée, dans la mesure où c’est elle qui marquait le rythme des processus de la production des feuilles de laurier, en contrôlant l’avancement des étapes d’enlèvement bifaciales en accord avec l’aspect de procédé de façonnage régularisé. Nous avons essayé de comparer les étapes bifaciales d’enlèvement observées sur les pointes de Volgu avec celles d’une réplique expérimentale de la pointe bifaciale rapportée par B. Bradley (Bradley, 2013). Les différences notables entre ces deux pointes sont bien naturelles puisque la réplique avait pour but la reconstruction d’une séquence de réduction asymétrique d’une pointe semblable à celle du site des Maîtreaux où seules les premières phases de mise en forme de préformes de grandes «feuilles de lauriers » sont présentes. Nous inspirant de ces différences et de quelques exemples d’enlèvements observés sur les pointes de Volgu, nous sommes parvenus à distinguer une progression double, constituée en séquences de réduction «analogique » et «numérique » . La première implique une séquence complète de réduction, irrégulière en apparence, comprenant des enlèvements normaux, des enlèvements provisoires et complémentaires, ainsi que des enlèvements d’échec et de correction, accompagnés même de la préparation des plans de frappe. La seconde est une séquence de réduction bien contrôlée par la main opposée et réalisée suivant la répétition continuelle du procédé de façonnage régularisé observable sur les pointes de Volgu. Comment ces séquences doubles de réduction ont-elles progressé, en réalité, au cours de la fabrication ? Peut-on également trouver quelque séquence de réduction numérique dans la séquence de réduction asymétrique ? La seule observation des «feuilles de laurier » achevées ne suffit pas à résoudre ces questions. C’est par conséquent au moyen d’études comparatives qu’il nous faut désormais avancer, en employant les résultats obtenus par l’analyse des pièces finies, la recherche sur les remontages et les expérimentations. Il nous semble que le schéma général figurant les variétés des procédés de façonnage et des étapes d’enlèvement (fig. 2) devrait pouvoir servir de premier élément de fondations communes à ces études. Ce schéma peut être utilisé aussi bien au point de vue statique (i. e. typologique) que dynamique (technologique). Ce deuxième usage envisageable n’a d’ailleurs pas encore été suffisamment exploité dans notre présente contribution, mais pourrait montrer toutes ses potentialités lors de travaux comparatifs à venir., Inada Takashi. Bifacial reduction sequences observed on the Solutrean large ‘laurel leaves’ from Volgu (Rigny-sur-Arroux, Saône-et-Loire). In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 113, n°3, 2016. pp. 475-500.