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Les chronologies archéologiques se construisent, traditionnellement, à l’aide des sépultures. Cette catégorie de structures s’y prête de façon privilégiée parce qu’elles constituent des ensembles clos par excellence. Une observation soignée, au moment de leur mise au jour, permet d’acquérir la certitude que l’on se trouve devant un groupe d’objets et un ensemble de pratiques, contemporains lors de la fermeture de la tombe. Des ensembles clos de cette qualité ne ressortent qu’exceptionnellemen...

Le contexte L’âge du Bronze final, dit aussi « période des Champs d’Urnes », se substitue, dans le Bassin parisien, à un panorama contrasté et encore assez mal connu. A la fin de l’âge du Bronze moyen, on peut distinguer deux faciès culturels distincts : l’un lié à la culture des Tumulus orientaux, l’autre d’affinité nord‑occidentale. ◼ La culture des tumulus orientaux Bien représentée dans toute la zone nord‑alpine, cette culture archéologique se divise en groupes régionaux. La très importan...

Patrice Brun procède dans cet ouvrage à une étude critique du concept de "civilisation des Champs d’Urnes” et du modèle des vagues de migrations qu’il induit. A partir d’une reprise méthodique de la documentation du Bassin parisien il se livre à une étude comparative avec les ensembles clos extérieurs à a région. Il en vient à réfuter l’interprétation classique. Deux ruptures nettes sont dégagées dans révolution de la culture matérielle entre le XIIIe et le VIIe s. av. J.-C. Ces ruptures dans l’évolution du mobilier archéologique correspondent à des ruptures socio-économiques qui, loin de concerner le seul Bassin parisien, affectent une grande partie de l’Europe. Elles se synchronisent notamment avec les transformations qui conditionnent l’émergence des civilisations urbaines en Grèce et en Italie. In this book Patrice Brun critically examines the "Urnfield Culture” concept and the migration model that it implies. After reexamining the Paris Basin evidence, he presents a comparative study of closed finds from outside the region As a result, the traditional interpretation is rejected. Two clear breaks are evident in the development of material culture between the 13th and 7th centuries B.C. These breaks coincide with major socio-economic changes which. Far from being restricted to the Paris Basin, affect a large part of Europe. They also coincide with the transformations that led to the emergence of urban civilisations in Greece and Italy.

Les synthèses à l’échelle de l’Europe En 1959 paraissent deux ouvrages monumentaux, l’un de H. Müller‑Karpe sur la période des « Champs d’Urnes », l’autre de G. Kossack sur celle de Hallstatt. Tous deux fixent la périodisation à partir de l’analyse détaillée de cimetières de la zone nord‑alpine, appuyée sur la mise en parallèle avec des documents italiens qui, de proche en proche, permettent de se raccrocher à une chronologie absolue. ◼ H. Müller‑Karpe H. Müller‑Karpe assoit la bipartition du...

Désaccord des fondateurs P. Reinecke, en 1906, voit dans des sépultures à incinération du sud de l’Allemagne des vestiges à détacher des civilisations du Bronze connues jusqu’alors. Il les classe dans l’époque de Hallstatt, à l’intérieur de laquelle ils représentent les deux premières étapes : Hallstatt A et Hallstatt B. Ce point de vue s’écarte des travaux d’O. Montelius, moins dans la chronologie et ses subdivisions que dans l’interprétation historico‑culturelle. P. Reinecke situe à la char...

Pour la majorité des protohistoriens, l’entité culturelle dite des « Champs d’Urnes » dure depuis le Bronze final I ou Bronze D jusqu’au Hallstatt ancien ou Hallstatt C. Le système chronologique de J.‑J. Hatt s’inspire largement de la chronologie allemande ; aussi repose‑t‑il sur des documents d’affinité orientale. Pendant la période étudiée ici, le Bassin parisien se trouve partagé en deux zones archéologiquement très différentes. La partie est fournit les ensembles les plus nord‑occidentaux...

On sait que les objets métalliques ont toujours été privilégiés par les typologistes. C’est sur eux que les systèmes chronologiques se fondent, car ils connaissent une répartition parfois très vaste pour un même type, et ainsi permettent de synchroniser des ensembles culturels sur un grand espace. Cela explique l’existence de typologies très fines. Elles sont utilisées ici en suivant la terminologie mise au point par la Commission du Bronze et publiée sous forme de fiches par la Société préhi...

Définition du sujet ◼ Limites temporelles La présente étude concerne la tranche chronologique durant laquelle l’entité nommée « Champs d’Urnes » se développe, jusque, et y compris, dans ce que certains reconnaissent comme les manifestations ultimes d’une « tradition Champs d’Urnes ». Après avoir regroupé les documents issus d’une vaste zone sous l’étiquette « civilisation des Champs d’Urnes » (Urnenfelderkultur), les chercheurs allemands tendent maintenant, avec plus de prudence, à généralise...

La notion de « Champs d’Urnes » possède des significations relativement variables selon les auteurs. Pour certains, elle définit bien ce pour quoi elle a été créée : la civilisation d’une population, d’une ethnie distincte ; pour d’autres, la plupart, elle signifie une culture seulement matérielle. Cependant, pour ces derniers, on constate qu’il s’agit d’un repli prudent et que l’on se garde bien de formuler précisément les implications de cette étiquette. Depuis une date récente, on note la ...

On a subdivisé la période durant laquelle certains auteurs reconnaissent l’existence d’une entité culturelle nommée « Champs d’Urnes » en trois étapes. Chacune de ces étapes est définie sur un matériel archéologique dont la dispersion, à l’intérieur du Bassin parisien, montre des différences significatives. Aussi s’agit‑il maintenant de comprendre et de caractériser ces différences, sachant qu’une incertitude pèse lourdement : dans la moitié occidentale de la région étudiée, il s’avère diffic...