Stéphane Blanchet, Johannes van der Plicht, Véronique Bardel, François Le Provost, Laurent Quesnel, Éric Gaumé, Jean-Yves Tinévez, Eric Nicolas, Christine Oberlin, François Pustoc’h, Guirec Querré, Service régional de l'archéologie de Bretagne (SRA Bretagne), Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH), Nantes Université (NU)-Ministère de la Culture (MC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Le Mans Université (UM), Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Ministère de la Culture (MC), Archéologie et Archéométrie (ArAr), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Lumière - Lyon 2 (UL2), Rijksuniversiteit Groningen, Le Mans Université (UM)-Université de Rennes (UR)-Université de Rennes 2 (UR2)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Nantes - UFR Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie (UFR HHAA), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN)-Ministère de la Culture (MC), Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), and Université de Lyon-Université de Lyon-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
In 2005, a preventive archaeological diagnosis prior to the construction of a shopping centre led to the discovery of a funerary complex composed of a Middle Neolithic cairn, several burial mounds and a Bronze Age tumulus over a seven hectare area to the south of the village of Saint-Nicolas-du-Pélem (Côtes-d’Armor, France). A preventive excavation carried out in 2006 where the building project was located made it possible to study two quarries used during the Neolithic for the extraction of schist blocks and situated a few metres behind the remains of the cairn. The latter were then thoroughly examined during a research excavation in 2007 and 2008. The remains of the cairn exposed on this schist substratum were in a dominant position at the top of a natural elevation facing east, which is typical of the sites where these large Middle Neolithic monuments were usually built. The presence of two pits and pottery dating from Late Middle Age indicates that the monument, probably exploited as a quarry, was almost completely destroyed at the time, aggravated by the ensuing cultivation of the land. The current remains of the cairn, two or three stone courses high, delineate a north-south quadrangular plan, eight metres wide for an estimated original length of twenty metres or so. The absence of a soil sealed beneath the cairn suggests that the paleosol was completely removed and the outcrops of underlying schist partially levelled off prior to the construction of the cairn. Inside the cairn the layout of four funerary chambers can clearly be made out by the presence either of granite slabs broken by ploughing, with bases firmly anchored in the substratum, or by a completely empty bedding socket. The four chambers, placed next to one another, have the same shape, an almost circular design, three metres in diameter, with a short narrow passage on the eastern facade. The associated archaeological material is scarce and typical of the Middle Neolithic. It only consists of a few stone ornaments that have been analysed, a vase with a smooth wall and a few sherds. No bone remains have been found because of the high acidity of the schist bedrock. Several radiocarbon dates confirm that this type of monument with circular chambers and short passages, well known in coastal areas, dates to the end of the 5th millennium and the beginning of the 4th millennium. The Croaz Dom Herry cairn, a type of construction unknown in Central Brittany before this discovery, fills a gap between the north and south coasts of the peninsula., En 2005, un diagnostic archéologique préventif préalable à l’aménagement d’un centre commercial est à l’origine de la découverte d’un ensemble funéraire regroupant un cairn du Néolithique moyen, plusieurs tombelles en pleine terre et un tumulus de l’âge du Bronze sur une surface de sept hectares au sud de la commune de Saint-Nicolas-du-Pelem. Une fouille préventive mise en oeuvre en 2006 à l’emplacement du projet immobilier a permis d’étudier deux carrières utilisées au Néolithique pour l’extraction de moellons de schiste et localisées à quelques mètres en arrière des vestiges de cairn. Ces derniers seront ensuite étudiés de façon exhaustive en fouille programmée en 2007 et 2008. Les restes du cairn mis au jour sur ce substrat de schiste étaient en position dominante sur l’extrémité d’une croupe naturelle exposée à l’est, caractéristique des lieux de construction habituels de ces grands monuments du Néolithique moyen. La présence de deux fosses et de poteries datant de la fin du Moyen Âge indique l’époque de destruction quasi systématique du monument, probablement exploité en carrière, situation aggravée par la suite par la mise en culture du terrain. Conservé au mieux sur deux ou trois assises de moellons superposés, le cairn dessine un plan quadrangulaire orienté nord sud, large de huit mètres pour une longueur d’origine estimée à une vingtaine de mètres. L’absence de sol végétal scellé sous le cairn indique une préparation du terrain préalable à sa construction par enlèvement exhaustif du paléosol et écrêtement partiel des affleurements du substrat schisteux. Dans le cairn, le plan de quatre chambres funéraires se distingue nettement par la présence soit de dalles de granite brisées au niveau de la sole des labours dont la base est solidement ancrée dans le substrat, soit de la fosse de calage des éléments complètement arrachés. Les quatre chambres disposées côte à côte sont de même morphologie, plan presque circulaire de trois mètres de diamètre s’ouvrant en façade orientale par un couloir court et étroit. Le rare matériel archéologique associé est caractéristique du Néolithique moyen. Il se réduit à quelques éléments de parure en roche qui ont fait l’objet d’analyses, un vase à paroi lisse et quelques tessons. Aucun reste d’ossement n’est conservé en raison de la forte acidité du sous-sol de schiste. L’ancienneté de ce type de monument à chambres circulaires et couloirs courts, connu en zone littorale, est confirmée par plusieurs datations radiocarbone à la charnière des Ve et IVe millénaires. Architecture inédite en Centre Bretagne jusqu’à cette découverte, le cairn de Croaz Dom Herry constitue dans la péninsule un jalon intermédiaire entre les côtes nord et sud., Tinevez Jean-Yves, Nicolas Éric, Gaumé Éric, Querré Guirec, Quesnel Laurent, Le Provost F., Blanchet Stéphane, Oberlin Christine, Van Der Plicht Johannes, Bardel Véronique, Pustoc’h François. Le cairn de Croaz Dom Herry et ses carrières de schiste (Saint-Nicolas-du-Pelem Côtes-d’Armor). In: Gallia préhistoire, tome 54, 2012. pp. 191-238.