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Comme d’autres villages de la Valle di Blenio, Lottigna présente un caractère particulier, où l’architecture traditionnelle en pierre et bois contraste avec les villas bourgeoises construites au tournant des XIXe et XXe siècles. L’histoire passée ainsi que l’évolution de la société et de la culture de la région sont donc lisibles à travers les couches architecturales présentes dans les différents villages. Mais la société évolue, constamment, et l’espace disponible dans le territoire est de plus en plus limité. Par conséquent, comment ajouter une nouvelle couche, qui tout ensemble s’insère dans le contexte mixte existant et y prend sa force ? Comment relier toutes ces couches ? Ou encore, comment valoriser les jardins des villas bourgeoises, tout en leur conférant une valeur fonctionnelle ? Si son but final est de créer un complexe pour jeunes en difficulté composé d’espaces de vie et de soin différents, le projet répond aussi à ces questions en suivant une logique éclectique. Une logique qui est celle de l’évolution que le village a connue dans les siècles passés et qui ne se limite pas à la forme, mais s’adapte à la fonction et aux contraintes du site, pour donner lieu à une architecture qui réponde aux besoins et favorise le parcours de soin.

La Cité-Nouvelle d’Onex-Lancy a été bâtie pour pallier la pénurie de logement qui a frappé le canton de Genève dans les années 1960. En l’analysant, on peut relever aujourd’hui de nombreux problèmes qui vont de la dimension urbaine à l’espace habitable. Le projet consiste donc à revitaliser ce grand ensemble en intervenant à différentes échelles. Tout d’abord, au niveau urbain, il s’agit de relier les sept sous-ensembles de la Cité-Nouvelle actuellement refermés sur eux-mêmes. La mise en valeur d’un axe fort, par un mail qui parcourt l’entier du site, permet d’effectuer ce lien en regroupant certains équipements actuels avec de nouveaux. Ensuite, le projet se focalise sur deux des sous-ensembles de la cité : Onex I et II. Pourtant situées dans un contexte privilégié, ces deux opérations locatives sont le résultat d’une économie de moyens qui a fini par générer des logements de piètre qualité. Le projet prévoit une transformation des rez-de-chaussée qui les ouvre à d’autres programmes et améliore leur rapport à l’extérieur. Des extensions de surfaces chauffées, tempérées et extérieures permettent par ailleurs d’offrir un confort supplémentaire. Une intervention structurellement plus conséquente est prévue sur les quatre tours d’Onex I et II afin de transformer les appartements actuels. En plus de générer de nouveaux logements, la surélévation de ces quatre tours met à disposition des habitants des espaces collectifs au dernier étage.

Construite dans les années 1970 à Bissy, la résidence La Chevalière propose un nouveau mode d’habiter, entre collectif et individuel. Aujourd’hui, cette réalisation représente, pour beaucoup, les prémices des éco-quartiers. Partant, le projet de sauvegarde et d’extension cherche à actualiser et approfondir ce travail de recherche sur l’habitat intermédiaire. Le projet a débuté par le dessin de logements participatifs groupés profitant chacun d’espaces extérieurs privatifs. Le logement est conçu comme une cellule flexible permettant un avenir en mouvement et donc durable. La nouvelle construction, comme la sauvegarde des logements existants, met l’accent sur des solutions thermiques passives et des matériaux sobres. Les cellules sont regroupées en unités de voisinage autour d’un patio commun, théâtre d’une vie plus collective. Puis, des ruelles, accessibles en petit véhicule électrique, dessinent une séquence urbaine de seuils jusqu’au logement tout en connectant la biodiversité du projet paysager au massif de la Chartreuse. En sauvegardant la ferme préexistante, le projet s’enrichit de programmes collectifs. Cette mixité programmatique est d’autant plus importante que ce nouveau quartier tisse des liens, jusqu’alors révolus, entre La Chevalière, le centre historique de Bissy et ses programmes publics. Il densifie ce tissu périurbain sans créer de rupture d’échelle. Du logis au quartier, les habitants peuvent alors jouir de l’équilibre offert par la tempérance des solutions choisies.

Les villes de la Chaux-de-Fonds et du Locle se sont développées autour de l’industrie horlogère. Cette dernière a façonné la région du dessin du plan urbanistique jusqu’à celui des détails des fenêtres. Les Fabriques horlogères sont devenues l’un des emblèmes de la sauvegarde de ce patrimoine riche. La typologie de ces anciennes fabriques s’adapte parfaitement au programme de logement et peut ainsi répondre à une demande du marché immobilier. Toutefois il est également intéressant de garder la diversité programmatique qui existe historiquement au sein des fabriques et qui leur a conféré leurs formes particulières. En proposant un système réversible pouvant accueillir aussi bien du logement que des espaces de bureaux, le projet puise dans l’histoire des fabriques, tout en permettant à celles-ci de continuer à évoluer et à s’adapter aux besoins de la région. L’ancienne fabrique Godat & Cie illustre parfaitement les nombreuses étapes de la vie d’une fabrique horlogère. Au fils du temps, elle est passée de fabrique horlogère autonome à bâtiment mixte, liant industrie et habitation, puis bâtiment industriel abritant plusieurs petites entreprises liées à l’horlogerie. Par le biais d'une intervention ciblée, le projet valorise le patrimoine architectural de l’édifice en offrant de nouveaux espaces intérieurs diversifiés. La flexibilité de ces espaces et des programmes permet ainsi à cette ancienne fabrique de continuer à évoluer en fonction des besoins immobiliers de la région et de l'époque.

Au bord du lac des Quatre-Cantons, au sein du petit village d’Hertenstein, se dresse la villa Senar. Situé au coeur d’un parc, ce havre de tranquillité était l’un des lieux de retraite estivale préférés du grand pianiste-compositeur russe Sergei Rachmaninoff. La villa étant à la fois isolée et proche de la nature, il aimait s’y recueillir pour composer loin du tumulte des grandes villes et des tournées internationales. Ainsi, l’esprit de Rachmaninoff, sévère et mystérieux, règne en ce lieu qu’il a lui même imaginé et façonné. Le parc se compose d’une villa, bâtiment principal, d’une petite maison pour le jardinier, d’un cabanon à outils et d’un hangar à bateaux sur le lac. Le projet vise une revalorisation de l’ensemble du site et de ses aménagements, une réaffectation des bâtiments avec des interventions de rénovation ou de restauration, et l’ajout d’une salle de concert. Le but est de redonner vie à la villa et à son parc afin d’en faire un lieu de culture à la mémoire de Sergei Rachmaninoff et de sa musique. Dans la même idée, la salle de concert est un espace spécialement dédié à la musique de Sergei Rachmaninoff. Comme lui, le projet accorde une place essentielle à la nature et à l’isolement. Il se décline en deux variantes découlant de ces principes. Alors que la première cherche à s’intégrer à la villa Senar en proposant une extension du bâtiment existant, la seconde, plus indépendante, s’intègre au parc. Dans les deux cas, la salle reflète l’esprit du pianiste et de son œuvre, qui résonne à l’intérieur de ses murs.

Les plus anciens habitants lausannois l’identifient à l’Exposition Nationale Suisse 1964 (Expo 64), les plus jeunes, eux, ne se doutent même pas de son existence. La vallée de la Jeunesse se dissimule dans un tissu urbain qui ne la prend plus en compte et qui a évolué de façon incohérente en ses abords, limitant toute lisibilité de sa présence. Cette coulée verte est pourtant un réel atout pour Lausanne: elle permet de relier le nouveau cœur urbain de Malley, en plein essor, et le futur développement de Sévelin, aux rives de la plaine de Vidy par une promenade qualitative et continue. Le projet propose de renforcer l’attractivité de la Vallée en clarifiant ses abords ainsi qu’en valorisant la promenade, grâce à des lieux de pause qu’elle propose. Ces derniers se caractérisent en particulier par la réhabilitation du joyau architectural qui a fait partie de l’Expo 64: l’ensemble construit par Michel Magnin en 1964. Ce complexe d’objets de valeur exceptionnelle fait partie intégrante du parcours de la Vallée. Malheureusement, il est aujourd’hui occupé par des fondations privées qui en limitent l’accès à tout visiteur et privatise la large place en contrebas. Le projet vise à rendre public l’ensemble afin que le plus grand nombre puisse profiter de ce lieu redynamiser par un programme d’expositions, de galeries, où il est possible de déambuler et d’apprécier le patrimoine bâti. Il s’agit également d’intervenir sur la composition même du lieu qui s’est vu entravée par de multiples interventions insensibles à ses qualités spatiales initiales – interventions qui se basent sur une étude attentive de l’état d’origine et des références architecturales du concepteur, Michel Magnin. On parle ici de la composition spatiale, de l’organicité des formes fluides, de l’apport de lumière et de la légèreté apparente du volume bâti caractérisée par une continuité du rez intérieur/extérieur qui a aujourd’hui complètement disparu.

Inaugurée en 1967, la station d'épuration d'Aïre subit de nombreuses transformations au cours du temps et laisse aujourd'hui deux bâtiments à l'abandon: le bâtiment administratif et l'ancien bâtiment de traitement des boues, le “porteous”. Préconisant leur sauvegarde, ce projet propose une stratégie de réaffectation à travers un scénario programmatique et une méthode de réutilisation du bâti existant basée sur l'analyse architecturale, matérielle et historique des bâtiments. Situés dans un méandre du Rhône, les bâtiments dévoilent leur nouvelle vocation culturelle à travers une promenade architecturale et paysagère au fil de l'eau. Le bâtiment administratif est reconverti en lieu de création artistique, où les anciens espaces de bureaux et de laboratoires accueillent des ateliers d'artistes et d'artisans, alors que le porteous” est transformé en lieu de diffusion artistique, où les grands volumes anciennement industriels sont dédiés aux performances, expositions et installations diverses. Sous l'enseigne d'un même programme, les deux bâtiments ré-établissent leur lien historique et trouvent un nouvel usage permettant d'assurer leur pérennité. Le projet profite aussi d'un cadre unique pour mettre en valeur les rives du Rhône et offrir un lieu public où la collaboration entre les divers acteurs culturels, institutionnels et les habitants du quartier permet de faire vivre ce nouveau lieu de la culture émergente.

De 1960 à 1990, la Roumanie communiste voit son environnement bâti exploser. Les murs, les salles de bain, les appartements et les bâtiments sont standardisés et répliqués dans un manteau uniforme de béton et de briques. Si des quartiers entiers fleurissent en un temps record, la qualité de vie qu’ils proposent est en baisse. En cause la pression politique de construire toujours plus avec un budget maigrissant. Les intérieurs sont peu isolés, les chambres insuffisantes alors que des coupures de chauffage hivernales et un exode ingérable vers les villes se font ressentir. La sortie du communisme aura deux conséquences majeures : d’abord, chaque résident se voit accorder des droits de propriété, ensuite, un programme généralisé de rénovation thermique est imposé aux blocs ne respectant pas les normes de l’UE. Aujourd’hui, les habitants sont prêts à déménager à des kilomètres pour trouver une meilleure qualité de vie tandis que les immeubles d’époque sont recouverts d’une couche d’isolant qui efface toute trace de recherche architecturale propre au lieu. Le projet propose une alternative : une étude visant à démontrer le potentiel ignoré de ces blocs d’habitation à travers une rénovation thermique personnalisée ainsi que diverses transformations typologiques, développées en lien étroit avec les utilisateurs via un catalogue ayant pour but de rehausser la qualité de vie, l’appropriation et la mixité du lieu. L’application reste généralisable, réplicable, sans devenir impersonnelle.

Construit pour les Jeux Olympiques de 1936, le village olympique de Berlin est une infrastructure remarquable qui a été préservée jusqu'à ce jour, bien qu'elle ait été très négligée au fil des ans. Construit sous le régime nazi, le village a été le témoin de nombreux événements historiques qui l'ont marqué de leur empreinte, créant ainsi un contexte unique et exigeant avec de multiples couches historiques qui se superposent et s'entremêlent. La partie ouest du site est en cours de réaménagement, ce qui remet en question le sort futur du village. Le projet est situé dans la partie nord du village, qui était à l'origine utilisée comme complexe sportif. Il s'agit d'une réponse critique aux développements actuels du village et à la question de la préservation de l'héritage malaisé de ce lieu. Le projet propose de revitaliser la zone en adaptant les bâtiments historiques à de nouvelles fonctions et en introduisant de nouvelles structures. L'élément principal du projet est un bâtiment horizontal contenant le musée dédié à la mémoire du village olympique, qui prend la forme d'une tour dominant la zone et donnant une nouvelle perspective sur le village. Le reste du bâtiment contient des fonctions culturelles telles qu'un café, une bibliothèque, des archives et un passage public traversant la zone. D'un site abandonné et négligé, cette partie du village olympique devient un centre culturel, social, éducatif et pédagogique à la fois à l'échelle locale et régionale.

Les espaces industriels, aujourd’hui souvent sous utilisés dans les villes, représentent pourtant une ressource bâtie au potentiel indéniable. Ces bâtiments solides et fonctionnels peuvent aider à répondre à la demande croissante de logements et à combler le manque de surfaces d’habitation dans les centres urbains. De plus, la conservation de ces bâtiments permet de perpétuer l’histoire du lieu et leur transformation représente une économie d’énergie et de matériaux par rapport à une démolition suivie d’une construction neuve. À Genève, la Zone Industrielle des Charmilles est la dernière du centre ville encore en activité. Les bâtiments qui la composent sont restés quasiment intacts depuis leur construction ; ceux qui sont désaffectés présentent une bonne opportunité de créer du logement. Le site se trouve à proximité du nouveau campus de la HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design), qui amène un nouveau public d’étudiants et artistes dans le quartier. Le projet propose de créer des logements-ateliers à destination de ces nouveaux arrivants à partir des structures existantes, sans pour autant délocaliser les actuels usagers. La transformation des espaces se fera en tirant profit des qualités de l’existant pour créer des surfaces domestiques, et le site offrira alors une synergie entre art, éducation, artisanat et habitat.

Dans son écrin de verdure, surplombant la ville de Montreux et le lac Léman, l’Hôtel du Parc a accueilli en ses murs nombre de voyageurs depuis le début du XXe siècle. L’hôtel, de taille moyenne, mais dont l’architecture alpestre demeure une exception face aux autres hôtels de la région, est situé en bordure de la commune de Glion, à l’orée de la forêt de Jor. Le parc de l’hôtel possède des essences d’arbres variées, dont de remarquables arbres majeurs. On trouve dans le parc des belvédères et des mises en scène du jardin alpin, recréés spécialement pour le touriste de la Belle-Epoque, avec des grottes artificielles ça et là. L’Hôtel du Parc et le restaurant Primavera sont inoccupés depuis des années; l’hôtel étant menacé de démolition, il s’est révélé légitime pour accueillir un projet de sauvegarde. La volonté première est d’ouvrir le parc et l’hôtel au plus grand nombre de personnes, et de servir à nouveau de lieu d’hébergement. Ainsi, le bâtiment accueille en son sein une auberge de jeunesse. On y trouve également une résidence artistique, afin d’instaurer un nouveau degré d’échange et d’interaction dans l’auberge. Les artistes en résidence produisent une exposition qui prend place dans le parc et des ateliers sont organisés au sein de l’auberge. Afin de structurer les flux des différents acteurs du complexe, le programme s’articule en trois pôles qui triangulent le périmètre: l’ancien Hôtel, le restaurant Primavera et le pavillon d’exposition situé au cœur du parc.

Générée aussi bien par la grille du projet de Zweifel pour la première étape de l’EPFL que par la typologie traditionnelle des campus anglo-saxons, la matrice construit avec la même clarté les vides et les pleins. Elle forme un fond bâti neutre pour l’école, capable d’encaisser des densifications ultérieures produites par des bâtiments-objets autonomes, capable également d’être contaminé par le contexte urbain environnant. Le projet réinterroge la fonction d’une mégastructure dans un campus universitaire. Les notions d’échanges et d’interdisciplinarité sont reconsidérées à partir de l’idée d’habiter ensemble. Ainsi, le projet propose au niveau du sol un espace public fait d’un parc et de places, interface entre la ville et l’EPFL. La nappe qui s’y superpose contient trois niveaux d’école entièrement modulables. Elle est terminée par une dalle-jardin collective qui connecte les deux étapes du campus et leur sert de circulation. Le système est couronné par des logements destinés à produire des relations durables entre les étudiants de diverses facultés. Architectoniquement, le projet s’exprime comme un abri pérenne aménagé à l’aide d’une structure secondaire plus légère.

Le refuge des Evettes se situe à 2590 m d’altitude, au-dessus du village de Bonneval-sur-Arc (France). Construit en 1971 par l’architecte Guy Rey-Millet et l’ingénieur Jean Prouvé, il est aujourd’hui voué à disparaître et à être remplacé car son aspect dérange. Il s’agit pourtant d’un ouvrage emblématique de l’architecture du XXe siècle qui se distingue de tous les autres refuges des Alpes. Sa charpente métallique tridimensionnelle et les panneaux composites Matra blancs qui la revêtent en font un objet unique dans l’univers de la montagne. Aucun problème structurel ne menace l’édifice, sa démolition relève d’une déplorable politique de tabula rasa en haute altitude. Par ce projet, je souhaite montrer qu’il est possible de conserver le refuge tout en proposant aux gardiens et aux utilisateurs un confort augmenté. Le bâtiment actuel est restauré à l’identique et voit sa capacité diminuée afin de laisser davantage d’espace aux occupants. Une annexe, pouvant accueillir jusqu’à 24 personnes, est construite à côté. Totalement indépendante et autonome du point de vue énergétique, sa construction est simple et rapide, par conséquent sont impact sur l’environnement extérieur est minimum. Refuge d’hiver, mais accessible en tout temps, elle permettra, lors des périodes de gardiennage, d’offrir une formule de nuitée plus indépendante que celle de la demi-pension traditionnelle.

Perché à 2140 m d'altitude, le bâtiment s'ouvre sur le panorama de la vallée et offre une proximité immédiate avec l'oppressant barrage. Ses caractéristiques exceptionnelles méritent d'être investies par une affectation hôtelière dont la qualité principale serait l'isolement au coeur des montagnes. La passerelle qui dessert les hauts du bâtiment est enrichie par un pavillon et utilisée comme entrée principale. La circulation se fait ensuite par de grands escaliers “creusés” dans la masse des chambres. Ils serpentent dans le bâtiment à la manière d'un chemin de montagne et relient les espaces communs: salle à manger, bar et bibliothèque, piscine et spa. Ces espaces, aux différentes hauteurs et proportions, font apparaître la structure métallique. Ce monde introverti est couronné par une surélévation vitrée en toiture qui accueille un restaurant et un bar. Elle déploie une vue panoramique tout au long des saisons, et ses fenêtres coulissantes offrent la qualité d'un espace en plein air lors des beaux jours. En 1953, le temps consacré au chantier était très bref. Pour cela, chacun des panneaux qui composent la façade a été préfabriqué dans la vallée avant d'être apposé sur la structure métallique. Si sa matérialité semble venir d'un site industriel, la façade n'en est pas moins élégante. Ces derniers éléments constituent la principale valeur matérielle du bâtiment, c'est pourquoi il est primordial de les conserver dans leur intégralité. Les performances thermiques de la façade et des fenêtres sont toutefois améliorées afin d'offrir un confort adapté aux tolérances actuelles.

Au Japon, la culture du logement non-durable est un défi environnemental et financier. Dû à une longue histoire imprégnée de catastrophes naturelles et humaines - séismes, incendies, bombardements, etc, une perte de confiance s'est ancrée dans la conscience collective à l’égard des structures et de la longévité des bâtiments. Les édifices déprécient au fil des années pour perdre, après 20 à 30 ans, toute valeur, défavorisant la volonté de rénovation ou de construction durable et incitant un renouvellement perpétuel de l'environnement bâti. Pour pallier aux différents obstacles que présente cette culture nippone, le projet propose une méthode de réutilisation et de construction fonctionnant en différentes étapes. Dans un premier temps, le système réemploie différents éléments de construction des bâtiments voués à la destruction pour la constitution d’un nouvel habitat. L’édifice, facilement démontable grâce à son système constructif, peut à son tour être démantelé pour permettre un réagencement ainsi qu’une récupération des matériaux, permettant la constitution d’un nouveau bâtiment adapté à de nouveaux modes de vie. Le but est donc de créer un système évolutif, présenté à travers plusieurs prototypes de logements, pour proposer une solution compatible à cette culture du logement périssable, tout en promouvant la réutilisation et le reconditionnement de matériaux. Il incorpore de surcroît une plus-value spatiale, harmonieuse inspirée des proportions traditionnelles japonaises.