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La propagation végétative du cocotier (#Cocos nucifera# L.) par embryogenèse somatique reste une entreprise difficile, due à l'extrême récalcitrance de cette plante à la culture #in vitro#. Parmi les difficultés majeures on peut citer le brunissement intense des tissus maintenus #in vitro#, la lenteur des processus, la difficulté d'obtention d'embryons somatiques capables de germer et la faible vigueur des vitroplants. Pour tenter de comprendre et de lever ces difficultés, six équipes (l'ORSTOM/CIRAD-CP, France ; l'IDEFOR/DPO, Côte d'Ivoire ; le Wye College, Royaume-Uni ; l'Université de Hanovre, Allemagne ; PCA, Philippines et CICY, Mexique) ont initié en 1995 une collaboration sous l'égide de la Communauté Européenne. Au travers de diverses approches, la recherche de l'amélioration du procédé de culture #in vitro#, l'utilisation de différents cultivars, la recherche de marqueurs précoces de l'embryogenèse, l'étude de la physiologie du vitroplant, mais aussi grâce à de nombreux échanges d'informations et de compétences, ce projet vise à accroître les connaissances de la physiologie des tissus de cocotier #in vitro# et à améliorer le protocole de régénération de cette espèce. Le présent article fait état de la stratégie de recherche adoptée en collaboration avec divers partenaires et illustre les principaux résultats obtenus dans le cadre de la réalisation de ce projet.

Les seuls espoirs pour parvenir à la propagation végétative du cocotier reposent sur les techniques de culture in vitro et, plus spécifiquement, sur l'embryogenèse somatique. Les premiers résultats de l'approche analytique pluridisciplinaire (phytohormes, histologie, étude de la composition des milieux), obtenus à Montpellier, ont permis à l'équipe ORSTOM/CIRAD de franchir une étape importante : l'obtention reproductible d'embryons complets représentant 5 clones différents. Le franchissement de cette étape fait apparaître de nouveaux facteurs limitants pour la micropropagation du cocotier : - l'absence de prolifération intense des tissus embryogènes, indispensable à la production en masse de vitroplants, - la lenteur du développement des plants régénérés. Les recherches visant à une meilleure connaissance de la physiologie des tissus de cocotier doivent être poursuivies

Des clones issus de différents génotypes de cocotier ont été obtenus au laboratoire ORSTOM/CIRAD-CP à Montpellier, France. Cependant, le nombre de ramets regénérés par clone reste faible à cause de l'absence d'une phase de multiplication intense. Ce chapitre résume les différentes étapes du procesus qui ont permis d'aboutir à une embryogenèse somatique: - induction de cals à partir d'explants prélevés sur de jeunes feuilles ou des inflorescences immatures; - étude histologique qui a permis de mettre en évidence deux voies embryogènes; - initiation de l'embryogenèse somatique étudiée sous l'angle des besoins en éléments minéraux nutritifs et en hormones; - enfin énumération des problèmes rencontrés lors de la maturation des embryons et leur conversion en plantules

Les auteurs ont récemment obtenu pour le cocotier des cultures de tissu présentant un fort potentiel embryogène. Ce matériel homogène et synchrone présente des évènements histocytologiques et infrastructuraux qui accompagnent l'acquisition de la capacité embryogène après transfert du cal d'un milieu de multiplication vers un milieu de culture à forte teneur en 2,4-D. Un récapitulatif des modifications observées est proposé

Apperçu du procédé expérimental mis en oeuvre pour aboutir à des embryons somatiques de cocotier : histologie des cals embryogènes, besoins nutritifs spécifiques, maturation et conservation

Une étape importante a été atteinte dans la maîtrise de la propagation végétative #in vitro$ du cocotier : obtention reproductible de plantules à partir de 5 clones appartenant à différents génotypes. Deux sortes de tissus prélevés sur des arbres adultes sélectinnés ont été utilisés : explants foliaires et explants inflorenscenciels. La méthode développée comprend les étapes suivantes : induction de la callogénèse sur explants primaires, induction de l'embryogénèse sur les cals obtenus, maturation des embryons et production de plantules. L'étape finale n'a pas été maîtrisée jusqu'à présent. Les embryons obtenus étaient incomplets et dépourvus de méristène caulinaire, obstacle majeur de la méthode au développement d'un procédé de clonage du cocotier. Une approche analytique a permis une meilleure compréhension des causes d'échecs de l'embryogénèse. Ces nouvelles données ont conduit à la production d'embryons complets de façon reproductible, décrits pour la première fois grâce à une étude histologique. Actuellement le travail s'oriente vers la recherche de milieux de culture qui favoriseraient la prolifération intense d'embryons pour une production en masse de plantules. (Résumé d'auteur)

L'obtention de lignées tissulaires présentant un fort potentiel embryogène a récemment conduit à une meilleure maîtrise de l'embryogenèse somatique chez le cocotier. L'individualisation des cellules embryogènes s'accompagne de changements au niveau du noyau. Les remaniements observés au niveau du noyau permettent une augmentation de la surface de contact entre le noyau et le cytoplasme ce qui favorise probablement les échanges entre ces deux compartiments. Les cellules embryogènes se caractérisent par un épaississement de la paroi pectocellulosique avec fermeture des plasmodesmes (isolement physique). Ces modifications s'accompagnent d'une augmentation de l'activité golgienne avec libération de nombreuses vésicules de type sécrétoire et présence au niveau du plasmalemme, de figures qui rappellent le phénomène d'exocytose. Certains des remaniements infrastructuraux observés transitoirement au cours de l'acquisition de l'aptitude à l'embryogenèse peuvent être rapprochés de ceux qui accompagnent la maturation des cellules gamétiques femelles chez de nombreux végétaux

Une étape importante vient d'être franchie dans la maîtrise de la multiplication végétative du cocotier : l'obtention de façon reproductible de vitroplants sur 5 clones appartenants à des génotypes différents. Deux sources de tissus prélevés sur individus adultes sont utilisés : explants foliaires et explants inflorescenciels. Le procédé mis en oeuvre comprend les étapes suivantes : callogenèse sur explants primaires, induction de l'embryogenèse sur les cals, maturation des embryons, développement des pousses feuillées et des racines. La production régulière de cals embryogènes et d'embryons somatiques complets a permis leur description histologique