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Sergio Pitol a gravi, entre la deuxième moitié des années 1960 et la fin des années 1980, les échelons du corps diplomatique, parachevant, en tant qu’Ambassadeur du Mexique à Prague, en 1983, une carrière entamée deux décennies auparavant à Belgrade, en qualité d’attaché culturel. Le témoin privilégié de la vie politique et artistique derrière le « Rideau de fer » que Pitol est progressivement devenu a trouvé la forme adéquate à son expression en reconduisant cette extraterritorialité institutionnelle dans le champ littéraire : c’est ce dont témoigne l’indétermination générique des trois œuvres El arte de la fuga (1996), El viaje (2000) et El mago de Viena (2005). Mêlant l’intime du journal et l’historicité de la chronique, elles nous permettront ici d’étudier le rapport de l’auteur au relativisme. Sergio Pitol inició como agregado cultural, a principios de los años 1960, una carrera diplomática que culminaría en 1983 con el cargo de embajador de Méjico en Praga, donde permanecerá casi seis años. El testigo predilecto de la vida artística y cultural de los países del entonces llamado Bloque del Este en el que Pitol se convirtió progresivamente encontró su adecuada expresión al trasponer dicha extraterritorialidad al campo literario: es lo que sugiere la indeterminación genérica de las tres obras que componen la «Trilogía de la memoria», El arte de la fuga (1996), El viaje (2000) y El mago de Viena (2005). Mezclan lo íntimo del diario y la historicidad de la crónica, nos permitirán aquí estudiar la valoración por Pitol de la postura relativista.

Résumé Le présent article s’intéresse, à partir d’une profession stratégique pour le IIIe Reich – les journalistes allemandes –, aux représentations de la violence qui accompagnent la conquête, puis les projets de germanisation nazis, à l’Est. Après avoir présenté l’historiographie d’un champ de recherche en grande évolution depuis deux décennies – celui de la participation des femmes à la violence (exterminatrice) nazie –, les auteurs suivent le parcours de quatre femmes journalistes (Ilse Urbach, Liselotte Purper, Renate von Stieda et Helen Rahms) afin de saisir une éventuelle spécificité féminine à rapporter la violence extrême entre 1939 et 1945. Abstract By focusing on journalism – a profession that the National Socialist regime viewed as critical to the maintenance of the Nazi state -- this article examines representations of the violence that accompanied the German conquest of East Europe and the subsequent Nazi Germanization projects that took place within these regions. The authors outline the historiographical evoluion of women’s involvement in the violence and genocide perpetrated by Nazi Germany and then follow the journey of four women journalists – Ilse Urbach, Liselotte Purper, Renate von Stieda and Helene Rahms – to illustrate the gendered way in which these women reported on processes of extreme violence between 1939 to 1945.

This article attempts to assess the impact of Eastern European poetry on Seamus Heaney’s works of criticism. It focuses on two key aspects of Seamus Heaney’s critical thought which are directly connected to the close relationship he developed with Eastern European poetry: the tension between the self and the community and the demands placed on the poet by a group or an institutional body, and the importance of language in discussing poetry, both from an acoustic and from a metaphorical point of view. Finally, the paper tries to determine to what extent such encounters enable the poet to put his own culture into perspective and to broaden his critical horizon. Cet article se propose de déterminer l’impact des poètes d’Europe de l’Est sur la pensée critique de Seamus Heaney. Dans un premier temps, il s’agira de prendre en compte la tension entre l’individu et la communauté et d’observer la manière dont le poète parvient, grâce à son discours critique, à se dégager des obligations que tente de lui imposer le groupe ou l’institution pour apporter une réponse d’ordre poétique à des demandes pourtant politiques au départ. Cela permettra de mettre en exergue l’importance de la langue dans le discours critique proposé par Heaney, tant sur le plan acoustique que sur le plan métaphorique, pour enfin parvenir à déterminer dans quelle mesure le fait d’être confronté à une culture et à une tradition autres, c’est-à-dire étrangères, lui a permis de relativiser sa propre culture et son héritage littéraire et donc d’élargir son horizon critique.

National audience

The Cold War led in Europe to the formation of two oppositional alliance systems. Under the direction and the control of the Soviet Union, Central and Eastern Europe developed between 1948 and 1953 the same political, economical and cultural patterns (the so-called "Stalinization"). In order to safeguard the "socialist order", counsellors of the Soviet secret police contributed in each People's democracy in Europe to the creation of State Security Organs, whose goal was to be "the sword and the shield" of the Communist Parties. From the middle of the 1950s, in the context of the destalinization, the Soviet Union encouraged behind the Iron Curtain the development of bilateral and multilateral relationships between the brother' countries, so that it led to the development of horizontal relations within the Eastern Bloc. With the help of East German and Polish sources, on the basis of an entangled and transnational methodological approach, this project goes beyond conventional national narratives about communism and secret police. The literature about this topic tends to overlook the transnational dimension of the cooperation and the aim of this research is to cast a gloomy light on the circulation, transfers of knowledge, know-how and technologies between the communist State Security Organs. This study will not only explore the political dimension of this cooperation but also the cultural one: with the development and the increase of the cooperation in the 1970s and the 1980s, the other major goal of this project aims to shed more light on the emergence of a common culture and sense of solidarity within this "community of Chekists". This project tries to offer a new perspective about the History of the Eastern Bloc and especially about the process of stabilization/erosion of the Soviet Empire until the "annus mirabilis" of 1989. To sum up, it examines not only the nature and the quality of the cooperation but also the process of a failure: from 1988 to 1990, the State Security Organs were not able to prevent the fall of State Communism in Central and Eastern Europe., La Guerre froide a contribué en Europe à la formation de deux systèmes d'alliances antagonistes. Sous la direction et le contrôle de l'Union soviétique, l'Europe centrale et orientale s'est vue imposée entre 1947 et 1953 des cadres politiques, économiques et culturels identiques (on parle à cet égard de " stalinisation "). Afin de sauvegarder " l'ordre socialiste ", des conseillers de la Police politique soviétique ont contribué dans chaque démocratie populaire à la création d'organes publiques de sécurité dont la fonction était d'être " les glaives et les boucliers " des partis communistes. A partir du milieu des années 1950, dans le contexte de déstalinisation, l'URSS encourage derrière le Rideau de Fer le développement de relations bi- et multilatérales entre les " pays frères ", ce qui contribua à l'émergence de relations horizontales à l'intérieur du Bloc de l'Est. En s'appuyant sur des archives est-allemandes et polonaises et en mobilisant l'approche méthodologique de l'histoire transnationale et croisée, ce projet vise à dépasser l'approche nationale sur le communisme et la police politique. La production historiographique sur ce sujet tend à négliger les dimensions transnationales de la coopération entre les polices. Le but de cette recherche est de porter une attention toute particulière aux circulations, aux transferts de savoir, de savoir-faire, de technologie entre les organes de police communistes. Cette recherche ne se réduit pas à une étude des dimensions politiques de la coopération. Elle vise à développer une approche culturelle : au regard du développement croissant de la coopération au cours des années 1970 et 1980, peut-on déceler l'émergence d'une forme de culture commune et d'un sens de la solidarité au sein de cette " Internationale de Tchékistes " ? Ce projet entend proposer une nouvelle perspective d'écriture de l'histoire du Bloc de l'Est, un nouvel éclairage spécifique sur le processus tant de stabilisation que d'érosion de l'Empire soviétique jusqu'en 1989. Il s'agit in fine non seulement d'analyser la nature et la qualité de cette coopération mais aussi le processus final qui débouche sur un échec : entre 1988 et 1990, les polices politiques communistes n'ont pas pu empêcher la chute du communisme d'Etat en Europe centrale et orientale.

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