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In Eastern Senegal, in 1930, every Bassari widow was inherited by her husband's brother. Since that time, the frequency of levirate dropped dramatically: from 91 % (1930-1959) to 65 % (1960-1979) and 17 % (1980-1995). Today unherited widows do not marry another man more often than before, but they choose to live with one of their children, or alone. Among the demographic, economic and psychological facts which can contribute to this evolution, one seems very important: the higher frequency of aging wifes leaving the residence of their husbands and going to live with one of their children with whom they will go on residing after their husbands death., Chez les Bassari du Sénégal Oriental, le lévirat (selon lequel la veuve est héritée par le frère de son mari) concernait en 1930 toutes les veuves. Depuis, sa fréquence est passée de 91 % (de 1930 à 1959) à 65 % (de 1960 à 1979) et 17 % (de 1980 à 1995). Aujourd'hui, les femmes non héritées ne se marient pas plus souvent qu'autrefois avec un autre homme que le frère de leur mari mais choisissent de vivre soit chez un de leurs enfants, soit seules. Parmi les faits démographiques, économiques et psychologiques qui peuvent contribuer à cette évolution, l'un semble très important : la fréquence accrue des épouses âgées quittant le domicile de leurs maris pour s'installer chez un de leurs enfants, chez qui, devenues veuves, elles resteront., Gessain Monique, Desgrées du Loû Annabel. L'évolution du lévirat chez les Bassari. In: Journal des africanistes, 1998, tome 68, fascicule 1-2. Parcours de conversion. pp. 225-248.

L'article situe d'abord le contexte dans lequel s'opèrent les programmes de planification familiale en Côte d'Ivoire. Le gouvernement a apporté un soutien aux programmes de planification familiale puisque leurs objectifs étaient de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile, mais a laissé l'initiative de la réalisation de ces programmes aux ONG et aux institutions internationales. La région d'Aboisso (sud-est de la Côte d'Ivoire) est une zone pilote d'implantation des programmes de planification familiale, car la fécondité y est forte. Un bilan est dressé un an après l'implantation de ce programme. Le succès est limité puisque la prévalence contraceptive moyenne reste faible, mais les intentions d'utiliser une méthode contraceptive sont élevées chez les jeunes femmes et les hommes. L'article conclut en évoquant le facteur de blocage à l'utilisation à la contraception que pourrait être la situation de crise actuelle, avec notamment la baisse du niveau de scolarisation. (Résumé d'auteur)

Les données de trois enquêtes rétrospectives auprès d'hommes et de femmes de milieu rural au Sénégal (région de Niakhar et de Bandafassi) permettent à la fois de produire des statistiques sur l'entrée en vie sexuelle des hommes et de valider la qualité de tels indicateurs. Les indicateurs sur l'entrée en vie sexuelle des femmes sont utilisés ici pour montrer la concordance avec les résultats déjà publiés. L'âge au premier rapport sexuel des hommes et des femmes a été enregistré de manière indépendante sur une même population (Niakhar). La comparaison des âges médians par groupes de générations montre que les indicateurs varient peu et que la même tendance est enregistrée. On en conclue une certaine validité des données sur l'âge au premier rapport sexuel qu'il semble possible de généraliser. Le premier rapport sexuel des hommes est de plus en plus précoce dans les différentes populations étudiées. Les données disponsibles ont permis de mettre en avant certains facteurs : 1) une évolution des normes relatives à la sexualité (i.e. baisse de l'âge à la circoncision) ; 2) l'appartenance ethnique qui ne joue que pour les hommes d'ethnie Peul qui ont une sexualité plus précoce : 3) la religion musulmane qui semble assortie d'un contrôle sur la sexualité plus sévère ; 4) l'instruction qui détache les comportements d'entrée en vie sexuelle du contexte religieux : 5) l'écoute de la radio, qui procure une ouverture au monde extérieur. Ces résultats suggère une individualisation des comportements sexuels des hommes avant le mariage, à l'image de l'individualisation des comportements matrimoniaux qui semble se développer parmi les jeunes générations d'aujourd'hui. (Résumé d'auteur)

Cet article étudie les changements matrimoniaux associés à deux types de crise : d'une part une crise conjoncturelle aiguë, celle de la sécheresse des années soixante-dix chez les Bwa du Mali, d'autre part une crise structurelle chronique, celle qui affecte le pays Sereer (Sénégal) depuis une vingtaine d'années. Chez les Bwa, la sécheresse de 1973-74 a profondément perturbé l'entrée en union des générations qui avaient l'âge de se marier ces années-là. Les hommes ont connu des ruptures de fiançailles fréquentes, une prolongation des processus matrimoniaux et un premier mariage plus tardif. Cependant des mécanismes d'adaptation et même de "rattrapage " ont été mis en oeuvre : ces hommes sont tous parvenus à se marier en épousant plus souvent une femme non célibataire et ont même compensé leur célibat prolongé en devenant plus rapidement polygames. Les générations féminines ont, quant à elles, subi un report des fiançailles mais, grâce à une accélération des procédures matrimoniales et à la conclusion plus fréquente des unions avec des hommes non célibataires, ce report n'a pas conduit à un recul de leur âge au mariage. Ces réactions face à la sécheresse, pour spectaculaires qu'elles soient, n'ont été que temporaires. Les pratiques matrimoniales habituelles ont repris leur cours après la crise. La situation est toute autre chez les Sereer confrontés depuis vingt ans à une crise générale qui affecte leur système de production, leur organisation sociale comme l'équilibre écologique de leur région. Les aléas pluviométriques continuent certes à influencer les comportements matrimoniaux de cette population : une saison agricole particulièrement faste se solde par une augmentation des mariages l'année suivante et un déficit pluviométrique important conduit à un report des unions... (D'après résumé d'auteur)

Parmi les Peuls Wodaabe nomades purs, les Fulbe semi-nomades et les kanuri agriculteurs du Mangari (République du Niger) et du Bornou (Nigeria), il existe deux types opposés de mariage : le "mariage de la maison", endogame, et la "mariage de la brousse", exogame. Ces modèles matrimoniaux sont étudiés en relation avec les rôles féminins/masculins, avec l'importance de la monogamie et de la polygamie ainsi que celle des divorces et avec l'organisation politique et religieuse dans les trois sociétés concernées. (Résumé d'auteur)

La mise en relation entre nuptialité et système matrimonial chez les Moba-Gurma permet de montrer tout l'intérêt d'une analyse de la nuptialité et de son évolution, comme d'une prise en compte effective de certaines caractéristiques du système matrimonial. Deux aspects sont pris ici en considération : le type de mariage et le "statut de première épouse" dans les foyers polygames, il s'agit de voir dans quelle mesure le type de mariage influe sur l'âge (moyen) du premier mariage, sur la stabilité des unions et de voir si le fait d'être ou non une première épouse conditionne chez les femmes la propension à rompre cette union. (D'après résumé de l'auteur)

J.-P. Dozon—Market Economy and Social Structures: the Bete of Ivory Coast. Economic change under the colonial rule has modified the rules of labour division among the Bete. Formerly agriculture was the province of women, the men confining themselves to the prestige activities of fighting and hunting. Nowadays both men and women take part in the plantation economy, male power being made manifest by the monopoly of sale. This may affect kinship and marriage relationships which, in some cases, are subordinated to the employer/employee relation. Male dominance is simultaneously perpetuated by the control of trade-crops and threatened by the disruption of lineage solidarity and the precariousness of marriage links., Dozon Jean-Pierre. Économie marchande et structures sociales : le cas des Bete de Côte d'Ivoire.. In: Cahiers d'études africaines, vol. 17, n°68, 1977. pp. 463-483.

SUMMARY This paper endeavours to analyse the changes occurring in matrimonial policies in Central Pentecost (Vanuatu) over the last fifty years through the combination of data collected through the ethnographic survey and the quantitative results of population census. With respect to the male population, the trend shows a definite drop in the marrying age, dating back to the forties until today. Through christianisation, the younger men have gradually been trying to manage their own marriages, thereby evading in this respect the strongly custom dominated practices. On the other side, however, women with access to education are now marrying at a later date. Marrying ages mays have changed, but the matchmaking process laid down by custom, in which the man may select his wife, remains unaltered, as strict and inflexible as ever., Walter Annie. L'épouser hier et aujourd'hui : quelques notes sur les stratégies matrimoniales à Vanuatu. In: Journal de la Société des océanistes, 84, 1987-1. pp. 83-91.

Le débat et les recherches engagés dans les années 60 sur les rapports de production dans les sociétés rurales africaines ont mis en lumière l'importance et la diversité des formes de surtravail et l'exploitation au sein de ces sociétés. L'intérêt de ce thème est d'ordre non seulement théorique mais pratique, notamment par rapport aux multiples projets de développement qui, tout en visant une amélioration "générale" des revenus et du bien-être des ruraux, risquent en fait dans bien des cas de contribuer au renforcement des inégalités et de l'exploitation, par manque d'une connaisssance précise des structures sociales locales. L'une des formes d'exploitation interne les plus importantes bien que fréquemment sous-estimée dans les campagnes africaines est l'exploitation de la force de travail féminine, même si conditions et manifestations concrètes varient considérablement d'une société à l'autre. Ce problème est ici examiné dans le cas de trois sociétés du Congo : les Nzabi, les Beembé (Sud-ouest) et les Kukuya (Centre-nord). (Résumé d'auteur)

Evaluation en termes demographiques et d'ethnicite des interpretations faites de la domination ethnique baule en Cote-d'Ivoire contemporaine. Impact des pratiques matrimoniales et des comportements feminins dans ce phenomene (faible polygynie, fort pourcentage d'exogamie ethnique, statut privilegie et esprit d'entreprise)

La famille africaine qui traditionnellement était une institution stable se trouve aujourd'hui soumise à de multiples influences et pressions qui provoquent son éclatement; Les nouvelles religions, Islam et Christianisme, et les mouvements migratoires, notamment, ont agi comme un ensemble de formes destructurantes sur les statuts des personnes et les relations de parenté, avec des incidences très particulières et parfois contraires sur la pratique de la polygamie et de la dot. (résumé d'auteur)

Etienne Pierre. Les Interdictions de mariage chez les Baoulé. In: L'Homme, 1975, tome 15 n°3-4. Du mariage et de l'inceste. pp. 5-29.