Search

RÉSUMÉ Cet article vise à réflechir sur le rôle joué par les consuls italiens dans la transmission de la propagande fasciste en Corse et à Malte. Il s’agit essentiellement de se questionner sur la communication politique établie entre le gouvernement fasciste et les consuls en poste dans les deux îles, en se penchant tout spécialement sur le rôle joué par ces consuls en tant qu’agents d’information. RESUMO Este artigo visa discutir o papel desempenhado pelos cônsules italianos na transmissão da propaganda fascista na Córsega e em Malta. O objetivo é examinar a comunicação política entre o governo fascista e os cônsules das duas ilhas, com especial atenção para o papel desempenhado por estes cônsules como agentes de informação.

« 1530 had been a decisive moment in Malta’s history... ». En 1530, rien, hormis une volonté impériale, ne prédisposait l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à s’intéresser particulièrement à l’île de Malte. Au moment même où la Méditerranée revenait au cœur de la rivalité ottomane et espagnole, cette année correspondait à celle de l’installation dans une île démunie de ressources, mais stratégiquement située, d’un Ordre médiéval militaire et hospitalier, porteur d’une histoire multiséculaire de...

Petite île en lisière de l’Europe, située entre la Sicile et l’Afrique du Nord, Malte était au cours du xvie siècle, entièrement sortie du confinement auquel l’avaient condamnée depuis l’époque médiévale sa fragilité et son manque de richesses, pour devenir une des plus importantes frontières de la chrétienté. Ce bouleversement se produisit en un demi-siècle seulement, et résultait de la combinaison entre un contexte méditerranéen particulier et des caractéristiques originales, propres pour c...

« La Religion peut armer n’importe quelle sorte de navires... pour faire la guerre aux Infidèles, conformément à la profession de cette Sainte Milice... ». « Ces gens d’Europe ont occupé l’île de Malte – que Dieu la détruise ! – et leurs actions à Rhodes étaient identiques à leurs actions actuelles. Que Dieu les disperse le plus tôt possible !... ». Au xviie siècle, la course devint l’activité principale de Malte. L’île avait toujours pratiqué cette activité, de façon privée depuis le Moyen Â...

Entre la fin du xvie siècle et le milieu du xviie siècle, le processus frontalier maltais s’était donc adapté parfaitement au nouveau contexte méditerranéen d’achèvement des grands conflits entre les rives, où s’établissaient des relations originales, à la fois encore tendues, par la pratique de la course, et déjà plus pacifiques, par la signature d’accords commerciaux entre États. Dans un épanouissement original, dynamique et vivant, la frontière maltaise avait considérablement changé. Conçu...

FRONTIÈRE, FRONTIÈRES Carte 1 – L’archipel maltais au xxe siecle. Des frontières persistent en dépit des flux de personnes qui les franchissent. La frontière est une construction historique. De même qu’il faut à toute nation des « mythes nationaux », la naissance des frontières résulte de la conjonction entre des éléments concrets de leur matérialisation, comme un passé de conflits, ou des caractéristiques linguistiques, religieuses et culturelles, et la manifestation d’un désir humain de ce...

« Si c’est une frontière, cette dernière devient... une manière de vivre et de sentir, une structure psychologique et poétique... ». L’ouverture corsaire et économique de Malte avait pour conséquence un essor démographique important de l’archipel, ainsi qu’une dilatation du milieu portuaire ou` s’installaient à la fois des ruraux fuyant les campagnes miséreuses et des étrangers attirés par les nombreux emplois offerts par les activités maritimes. Le développement des contacts interculturels o...

« Toute frontière a quelque chose à voir avec l’insécurité et avec un besoin de sécurité. »Claudio Magris, Utopie et désenchantement, p. 78. Scoglio di Mare en 1530 ; isola tanto importante frontiera della cristianità à la fin du siècle. En un demi-siècle, une île qui semblait n’être presque rien en Méditerranée était devenue la frontière par excellence de la chrétienté. Une transformation si radicale n’avait pu se produire qu’à la faveur d’une combinaison harmonieuse de plusieurs éléments. N...

À la fin du xviie siècle, la frontière maltaise était arrivée au terme d’une lente évolution qui lui avait légué ses caractéristiques définitives. Née de la guerre au siècle précédent, elle avait d’abord vécu selon une dualité harmonieuse, alliant ouverture économique et clôture religieuse, avant de montrer certains signes de fissure, indissociablement liés à la nouvelle réalité méditerranéenne. Le second xviie siècle avait été pour Malte une période agitée où s’étaient esquissés les derniers...

« ...Que la Très Sainte Foi Catholique, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, soit maintenue pure et immaculée dans notre juridiction, et que ceux qui, par faiblesse ou pour un autre motif, l’ont abandonnée par l’apostasie et le reniement, retournent dans le giron de la Sainte Église... ». Ce fut à la fin du xvie siècle, en 1574, que le premier Inquisiteur envoyé par la Congregazione della suprema e universale Inquisizione, qui avait été instituée en 1542 par Paul III Farnèse, s’é...

Au fil de cette étude, la frontière maltaise a été moins appréhendée comme une ligne de démarcation entre deux mondes hostiles que comme une zone dominée par l’ambivalence de relations entre deux espaces à la fois antagonistes et interdépendants. Il s’agissait en effet de saisir la réalité multiforme d’une frontière rendue plus complexe du fait d’un contexte particulier, d’une situation d’insularité et d’un ancrage ancien, dans l’histoire de l’archipel, de certaines singularités linguistiques...

« Il semblait à Sa Majesté le Roi notre Seigneur que la guerre servait autant au service de Dieu qu’au maintien et à la préservation de cette Ile et de cette Religion... ». Tenu par une obligation nouvelle de soutenir l’Empereur ou les puissances chrétiennes, l’Ordre mena plusieurs « formes de guerre » au xvie siècle en Méditerranée, qui consistaient en une présence militaire constante dans tout l’espace maritime, aussi bien au Levant contre la flotte turque, qu’au Ponant, dans la lutte à out...

« La frontière apparaît [...] comme l’un des lieux de mémoire les plus aptes à un travail de l’imaginaire collectif... ». Tripoli perdu et Gozo ravagée en 1551, Malte assiégée en 1565, La Valette quasiment achevée en 1575... En un quart de siècle, trois grands événements se produisirent qui devaient affecter intimement et transformer l’Ordre et l’île, les chevaliers et les Maltais. Jusqu’à ces événements particuliers, l’île, située à la césure entre des rives ennemies, au cœur même du conflit...

« Ne pouvant laisser échapper une si bonne occasion de faire la guerre aux Infidèles et ennemis du Christ, nous vous ordonnons de vous rendre en cette cité et, avec l’honneur qui convient au nom de la Religion, d’y offrir à la Sérénissime et à cet illustre Sénat toutes nos forces, et particulièrement l’escadre de nos galères... ». Pour les Hospitaliers, l’éclatement de l’unité de la rive chrétienne avait bouleversé leur traditionnelle conception de l’affrontement des civilisations, qui exigea...

« ...ces galères sont la pupille de nos yeux, parce que d’elles dépendent tout notre bien, notre réputation et notre honneur, et que sans elles, on ne tiendrait pas plus compte de nous que des plus humbles frères d’autres ordres religieux... ». « ...supprimer la course et désarmer les galères devenues inutiles... serait la ruine de notre institution... ». Au milieu du xviie siècle, l’équilibre de la frontière maltaise fut affecté par la manifestation toujours plus évidente de la désunion de l...

« ...Que dans les Royaumes, les Seigneuries, les Iles et autres terres, villes, ports et districts, le commerce soit libre comme il l’était avant la guerre... ». Bien qu’ayant été depuis l’époque médiévale, éloignée des grandes voies marchandes d’ouest en est (les routes privilégiaient la Sicile au nord ou les côtes tunisiennes et tripolitaines au sud), comme du nord vers le sud (les grands trafics passaient au large et en droiture, de Tunis vers Trapani ou Palerme, ou bien de Tripoli vers Me...

« La zone frontalière est donc par essence une région de surinvestissement de la puissance publique... ». L’efficacité des lieux de frontière tient généralement à leur adaptation à l’état contemporain des techniques de guerre offensive et défensive. Ils posent le problème récurrent de leur protection, qui doit être la plus optimale possible, à la fois par l’activité militaire et par la mise en défense. Ace titre, Malte devait être fortifiée dans le double but de résister aux attaques ennemies...

« Une chose sont les systèmes, autre chose sont les hommes ».Henri Sanson, « Expérience de l’autre et l’image de soi en Algérie entre 1923 et 2002 », in Cahiers de la Méditerranée, n° 66, juin 2003, p. 241. La première moitié du xviie siècle avait marqué un apogée de la frontière maltaise, qui avait vécu au rythme d’un balancement continu entre une ouverture économique et humaine et un contrôle religieux et mental, selon une adéquation parfaite entre les intérêts des structures (l’Ordre, le S...

« La bonne frontière ?... Naturelle mais effacée, ouverte mais protectrice, lieu d’échanges et de contacts, de conciliabules et de rencontres, bref, idéale ! ».Michel Foucher, Fronts et frontières,Fayard, Paris, 1991, p. 9. Issue de la guerre et vouée à la césure, la frontière maltaise à partir de la fin du xvie siècle s’était brusquement ouverte à des échanges qui, s’ils n’étaient pas nouveaux et avaient existé au xvie siècle, voire au Moyen Âge, devaient rapidement dominer toute l’économie ...

« Brusquement, les deux monstres politiques de Méditerranée, l’Empire des Habsbourg et celui des Osmanlis, renoncent à la lutte... ». Évoquer en un chapitre la « crise » du bassin méditerranéen à la fin du xvie siècle et au début du xviie siècle peut sembler une gageure, étant donné le nombre d’études qui ont déjà été publiées sur ce sujet : peu ou pas de livres, mais de nombreux articles évoquant la décadence de l’Empire ottoman, ou encore celle des anciens grands pôles méditerranéens, parti...

Introduction In 1809, when Coleridge was prompted to write about Malta, by the death of Sir Alexander Ball, the Civil Commissioner whom he so much admired, he concluded that he regarded his stay on the Island ”in many respects, the most memorable and instructive period of [his] life”. This assessment, no doubt, justified the hazards that he had ventured in making this difficult expedition, especially when its primary purpose – the pursuit of a cure for his addiction – seemed publicly to have ...

Introduction The purpose of this chapter is to examine Coleridge’s achievements in the Proclamations (Bandi) and Public Notices (Avvisi). Firstly, we shall consider Coleridge’s manipulative use of government information. Secondly, we shall consider the consonance of these instruments with his earlier journalism and with the requirements of the rule of law, such as publicity, comprehensibility and the use of discretion. We shall also examine some of their common features, such as the use of in...

Introduction When Coleridge assumed the role of Public Secretary he was, as we have seen, acting as head of the Executive. He exercised a role that required him to implement the policies of the Civil Commissioner, Sir Alexander Ball, who had the ultimate administrative, legislative and judicial authority. Coleridge was required to understand the nature and function of the Maltese institutions, the legal system, and to assimilate the detail of the political, economic, social and legal policies...

4.1. Coleridge’s Role: the ”Most Illustrious Lord, the Public Secretary” Coleridge’s Authorship Whilst he was Public Secretary, a number of instruments published in Italian, were promulgated under Coleridge’s name. In some, but not all, of these, Dr. Guiseppe N. Zammit’s name was also subscribed in his capacity as ”Prosegretario” or Maltese Secretary. The exact nature of Coleridge’s responsibility for the instruments is not clear. There are numerous references, in his letters home, to his one...

The Themes In this chapter each of the twenty-one Proclamations (Bandi) and Public Notices (Avvisi) under Coleridge’s signature will be contextualised and evaluated. For convenience, they are grouped into themes according to their ostensible subject matter, and these themes are set out in Table 1 below. This classification is not definitive in so far as the stated purpose of the measure may sometimes be different from its true motivation. Equally, some measures have more than one purpose. An ...

Introduction Coleridge occupied the office of Public Secretary, ”Segretario Publico dell’Isole di Malta, Gozo e delle loro dipendenze”. This office was the channel through which all the civil administration of the islands and all the policies of the British Civil Commissioners were put into effect. His legal authority to act in that office came from the authority of the Civil Commissioner, Sir Alexander Ball. Ball was a British official exercising, indirectly, upon authority from London, powe...

Coleridge and law? Of all the professions Coleridge had dealings with during the course of his life – poetry, divinity, journalism, education, medicine – he had least patience with law. Though, as a young man, he once contemplated taking up law, and later regretted not having done so, he tended to regard law as a profession driven by an anti-metaphysical bias, a prejudice that acquaintances like the jurists James Mackintosh and John Stoddart probably did little to dispel (Henry Crabb Robinson...

International audience; The 1st Workshop MELIA Project (Mediterranean Dialogue on Integrated Water Management, Contract FP6 517612) held in Hammamet-Médenine, Tunisia, 22 – 26 November 2007 succeeded to put together scientists, decision- and policy-makers, water users, relevant NGOs’ and Organisations from all the Mediterranean countries for discussing and sharing views and experiences on Water Culture and Prevention of Water Conflicts, considering terms from the historical, economical and social point of view, and the possible application of the principles of the Water Framework Directive. In particular, the Workshop gave inputs at the following issues: (i) Improvement of information and knowledge on past cultural heritage of water management in the Mediterranean countries; (ii) Evaluation of the cultural linkages between the traditional and the contemporary water management practices. Approach to the Integrated Water Resources Management (IWRM) principles in the MPC in terms of the traditional principles and the principles of the Water Framework Directive, (iii) Debate on the perspectives of the New Water Culture in the Mediterranean basin; (iv) Historical analysis of the sources and management of water conflicts between competing groups and countries, (v) Assessment of the relations between water culture and water conflict in the Mediterranean, (vi) The use of the principles of the Water Framework Directive as a tool to handle Water Conflicts • Conceptual framework on Water Conflicts in the Mediterranean Area, (vii) Conceptual framework on Water Culture in the Mediterranean Area.

Aux XVIe et XVIIe siècles, l’île de Malte, propriété de l’Espagne et confiée en 1530 à l’ordre militaro-religieux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devient un lieu privilégié d’affrontements entre les rives chrétienne et musulmane de la Méditerranée. Après des épisodes militaires marquants (la razzia de 1551 et surtout le « Grand Siège » de 1565) ainsi que des fortifications intensives (notamment la construction de La Valette, cité utopique réputée imprenable), l’île incarne à la fin du XVIe siècle la frontière par excellence de la chrétienté face à l’Islam. Au siècle suivant, son épanouissement en tant qu’île-frontière est symbolisé par l’essor de la guerre de course, qui maintient l’affrontement avec les « Infidèles » tout en favorisant l’émergence, puis le développement de contacts commerciaux avec la rive ennemie pour l’écoulement des butins et des esclaves. Le développement multiforme des contacts humains et marchands est alors en permanence contrôlé et régulé par les autorités politiques et religieuses (l’Ordre, le Saint-Office, le clergé insulaire), soucieuses de maintenir intact le sentiment d’un contraste entre les civilisations que semblent effacer les associations commerciales qui transcendent les appartenances nationales ou confessionnelles. Ce singulier équilibre entre ouverture économique et clôture religieuse et mentale contribue alors à façonner une société originale, qui apparaît porteuse de la dualité inhérente aux frontières, c’est-à-dire à la fois ouverte, cosmopolite, et profondément hostile à toute différence religieuse. «La grande histoire aboutit souvent aux îles. Il serait peut-être plus juste de dire qu’elle s’en sert». Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Armand Colin, Paris, 1966, Tome 1, p. 141.