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International audience; L’innovation en montagne peut être un sentier escarpé, mal balisé et semé d’embûches. C’est le cas du Val d’Hérens, dans le canton du Valais (Suisse), dont le projet de PNR a été rejeté par votation populaire fin 2011 malgré ses différents potentiels et ressources patrimoniales. Depuis, le Val d’Hérens peine à se remettre de cet échec et des divisions profondes qu’il a révélées ou suscitées. L’innovation territoriale (Giraut, 2009; Corneloup, 2009; Fourny, 2014) est resituée ici dans une trajectoire au fil de laquelle des enjeux régionaux sont explicitement débattus: recomposition territoriale, choix de développement, mode de distinction. Il se dessine aussi des enjeux implicites qui semblent peser lourdement sur le processus: les modes de gouvernance corsetés dans les jeux d’acteurs locaux, l’identification difficile d’un commun, ou la spécificité montagnarde d’une des vallées latérales. Cette analyse s’appuie sur un projet de recherche en cours du Programme Fonds National Suisse de la recherche « Didactique du paysage. Mutualisation des expériences et perspectives didactiques à propos des controverses paysagères ».

Simultanément ressource économique, outil politique ou symbole identitaire, le patrimoine cristallise des enjeux croissants dans les régions de montagne comme ailleurs. Ces vingt dernières années, les objets susceptibles d'être patrimonialisés se sont considérablement élargis : le patrimoine géologique, le patrimoine immatériel, comme des langues vernaculaires ou des fêtes ou encore le patrimoine industriel se sont ajoutés au patrimoine architectural et aux monuments. Ce numéro interroge les modes de désignation de ces nouveaux objets. En abordant des objets très différents, il apporte un éclairage sur les acteurs à l'œuvre dans la patrimonialisation et les controverses que celle-ci ne manque pas de soulever. Ainsi, ce numéro tente de répondre à des questions telles que : quelle est la légitimité de certains acteurs à désigner du patrimoine ? Comment le patrimoine participe-t-il des identités locales et régionales ? Quel est le rôle du tourisme dans la patrimonialisation ?

Cette contribution s’intéresse à un projet INTERREG IIIB qui a pour objectif de valoriser la culture Walser. Ce cas illustre la mobilisation d’acteurs divers sous la forme d’un réseau dépassant les frontières nationales. Cette contribution montre d’abord comment des acteurs qui n’ont pas l’habitude d’interagir s’efforcent de construire des attributs communs pour justifier leur coopération. Elle s’intéresse ensuite aux manières parfois divergentes des partenaires de travailler la culture Walser. De même, le rôle d’un tel réseau pour le lien social et le développement économique local est souligné.This paper focuses on an INTERREG IIIB project which aims to conserve and promote the so-called Walser culture. This case study shows how diverse stakeholders are involved in a network that transcends national borders. First, this paper analyses the process of construction of common attributes by stakeholders who do not usually interact. These attributes justify their cooperation. Second, it deals with the different ways to conserve Walser heritage. Similarly, the role of such a network in social cohesion and economic development is underlined.

This paper focuses on an INTERREG IIIB project to conserve and promote the so-called Walser culture. The case study shows how different stakeholders are involved in a network that transcends national borders. First, the paper analyses how the stakeholders, who previously had no reason to interact with one another, come to work together in constructing common attributes of the Walser heritage, attributes that justify this cooperation. Second, the paper looks at the different ways used by project partners to conserve Walser culture. The role of such a network of partners in social cohesion and economic development is also underlined.Cette contribution s’intéresse à un projet INTERREG IIIB qui a pour objectif de valoriser la culture Walser. Ce cas illustre la mobilisation d’acteurs divers sous la forme d’un réseau dépassant les frontières nationales. Cette contribution montre d’abord comment des acteurs qui n’ont pas l’habitude d’interagir s’efforcent de construire des attributs communs pour justifier leur coopération. Elle s’intéresse ensuite aux manières parfois divergentes des partenaires de travailler la culture Walser. De même, le rôle d’un tel réseau pour le lien social et le développement économique local est souligné.