Le 17 octobre 2018, le Canada est devenu le premier pays occidental à légaliser le cannabis à des fins récréatives. Ce processus s’est caractérisé par une logique décisionnelle de type top-down et souvent empreinte d’unilatéralisme de la part du gouvernement fédéral. Les provinces disposent néanmoins d’importantes prérogatives sur la question, qu’elles ont utilisées pour s’adapter, voire résister à la politique proposée par le fédéral. À l’aide du concept de stratégies de résistance, cet article analyse la manière dont certaines provinces, et particulièrement le Québec, ont tiré avantage du processus de légalisation pour offrir un contrepoids à la démarche du gouvernement fédéral. Le Québec a ainsi fait usage de stratégies tant offensives que défensives afin de résister à cette politique, de sa formulation à son implantation. Ces résultats mettent en évidence l’importance d’étudier l’étape de la mise en oeuvre de la légalisation, qui a conduit au Canada à une multiplication de politiques différenciées plutôt qu’à un encadrement uniforme., On October 17, 2018, Canada became the first Western country to legalize cannabis for recreational use. The policymaking process was characterized by a top-down and often unilateral decision-making approach on the part of the federal government. Nevertheless, the provinces had important prerogatives, which they used to adapt or even resist the framework proposed by the federal government. Using the concept of resistance strategies, this article analyzes how some provinces, especially Quebec, took advantage of the policymaking process to provide a counterweight to the federal government’s coercive approach. Quebec used both offensive and defensive strategies to resist federal policy from the formulation to the implementation stage. The article emphasizes the importance of studying cannabis policy implementation in Canada, which has led to a variety of policies rather than to a uniform framework.