Poutine attache une grande importance à la reconstruction de la Russie en tant que puissance mondiale, y compris les relations avec l'Afrique. Mais alors que l'Union soviétique prônait la modernisation socialiste en Afrique, Moscou ne propose plus d'idéologies socialistes. Au lieu de cela, il se concentre sur l'accès aux élites africaines, en particulier les dirigeants autoritaires. Il cherche également à influencer les élections en sa faveur, en particulier dans les États fragiles mais riches en ressources. Le Kremlin dit vouloir éviter de concurrencer directement les autres puissances actives en Afrique. Au contraire, il veut se concentrer sur les pays où ni l'Occident ni la Chine ne dominent. Là, il s'attend à pouvoir travailler plus efficacement. Mais la Russie, comme la Chine, défie les normes occidentales, sapant les sanctions américaines et européennes. En outre, les deux partenaires stratégiques soutiennent la non-ingérence dans les affaires intérieures des États. En plus, les relations de la Russie avec l'Afrique sont fortement influencées par son intérêt pour les ressources africaines et les marchés de la sécurité. La résurgence de la Russie en Afrique profite notamment du terrorisme islamiste, par exemple au Sahel et au Mozambique. Il utilise les États fragiles et les conflits en cours pour obtenir des contrats d'armement lucratifs et des concessions minières. Moscou a signé des accords de coopération militaire avec 21 gouvernements africains, y compris des négociations sur l'établissement de bases militaires. Il utilise des sous-traitants paramilitaires pour manipuler le cours des conflits locaux en sa faveur. En retour, Moscou peut compter sur le soutien des dirigeants africains en matière de politique étrangère. Ainsi, l'Érythrée a voté contre une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies condamnant fermement la guerre de la Russie en Ukraine. 18 autres pays africains se sont abstenus, dont le Mali, le Mozambique, l'Angola et l'Afrique du Sud. Putin attaches great importance to rebuilding Russia as a world power, including relations with Africa. But while the Soviet Union used to advocate socialist modernization in Africa, Moscow no longer offers socialist ideologies. Instead, it focuses on access to African elites, particularly authoritarian leaders. It also seeks to sway elections in its favour, particularly in fragile but resource-rich states. The Kremlin says it wants to avoid competing directly with other powers active in Africa. Instead, it wants to focus on countries where neither the West nor China dominates. There it expects to be able to work more effectively. But Russia, like China, is challenging Western norms, undermining US and EU sanctions. In addition, both strategic partners support non-interference in the internal affairs of states. In addition, Russia's relations with Africa have been motivated significantly by its interest in African resources and security markets. Russia's resurgence in Africa benefits not least from Islamist terrorism, for example, in the Sahel and Mozambique. It uses fragile states and ongoing conflicts to secure lucrative arms deals and mining concessions. Moscow signed military cooperation agreements with 21 African governments, including negotiations on establishing military bases. It uses paramilitary contractors to manipulate the course of local conflicts in its favour. Since 2015, Russian-African trade has doubled to around USD 20 billion per year. Russia exported $14 billion worth of goods and services and imported about $5 billion worth of African products. In return, Moscow can count on the support of African leaders in foreign policy. Thus, Eritrea voted against a UN General Assembly resolution strongly condemning Russia's war in Ukraine. 18 other African countries abstained, including Mali, Mozambique, Angola and South Africa.