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Résumé En août 2013, à l’acmé de la crise syrienne, l’État français décide de la mise en place d’une structure médicochirurgicale à destination des réfugiés syriens, positionnée au sein du camp de Za’atari en Jordanie, à quelques kilomètres de la frontière syrienne. Face à l’évidence des blessures psychiques de cette population meurtrie, endeuillée et en exil, l’urgence médico-psychologique prendra le pas sur l’aspect chirurgical. Ainsi, le dispositif évoluera, permettant la mise en place d’un binôme psychiatre/psychologue. L’opération « Tamour » est atypique car elle place l’action du Service de Santé au profit des réfugiés au centre de sa mission, et non pas dans sa mission régalienne de soutien des Forces. Les problématiques psychiques des réfugiés syriens sont certes en lien direct avec les vécus traumatiques liés aux horreurs d’une guerre civile (torture, viols, exécutions, bombardements sur des zones d’habitation), mais également à la précarité et à la violence de la vie au long cours sur un camp de réfugiés de plus de 140 000 personnes. Cela vient questionner ce qui fait régulation de la loi, et l’inscription du symbolique face à la perte de l’ancrage dans une société jusque-là structurante et organisatrice. Nous développerons par ailleurs le travail particulier réalisé avec les enfants par des biais de médiation, distincts des prises en charge destinées aux adultes. Enfin, une attention particulière sera portée sur le vécu des personnels du détachement militaire, désarmés et sans ennemi, dépossédés de leur idéal guerrier, se risquant ainsi à une difficile identification aux statuts d’assiégés et d’exilés des réfugiés syriens. In August 2013, in the acme of the Syrian crisis, the French State decides on the implementation of a medical surgical structure bound for the Syrian refugees, positioned within the camp of Za’atari in Jordan, a few kilometers away from the Syrian border. In front of the obvious fact of the psychic wounds of this bruised, saddened population and in exile, the medicopsychologic urgency will override the surgical aspect, so the device will evolve allowing the implementation of a binomial psychiatrist/psychologist. The operation “Tamour” is atypical because it places the action of the Health service for the benefit of the refugees in the center of its mission, and not in its kingly mission of support of the armed forces. The psychological problems of the Syrian refugees are in direct link with the related traumatic experiences of the civil war horrors (torture, rape, executions, bombing raids), but also with the insecurity and violence of life in the long course on a refugee camp of more than 140,000 people. We will also develop the particular work with children through mediations, distinct from the support for adults. Finally, particular attention will be paid on the experience of the military detachment, disarmed and without enemy, dispossessed of their warrior ideal, risking a difficult identification with the exiles statute of Syrian refugees. [ABSTRACT FROM AUTHOR]