Roman à ce point connu qu'il n'est plus guère lu, texte tronqué parce que trop réécrit, Robinson Crusoe tire peut-être bien de tout ce que Rousseau appelait son « fatras » l'essentiel de sa signification. Actes rituels, besognes et constructions, plaintes et méditations, prières et prêchi-prêcha font de ce texte un roman de la répétition dans lequel un héros calculateur soumet les objets divers qui l'environnent à une comptabilité compulsive. La leçon des choses est trompeuse : le principe d'utilité qu'elles proclament masque assez mal qu'elles restent prises, aux yeux de Robinson, dans la logique marchande qu'elles semblent suspendre., One might consider that Robinson Crusoe is too well known to be really read again, and too often shortened by its numerous rewritings. Defoe's novel gets however most of its meaning from what Rousseau called its "fatras" [hotchpotch]. Ritual gestures, labours and buildings, moanings and prayers turn the novel into a repetitive text, in which a calculation-minded hero sees every object within his environment from a bookkeeping point of view. The lesson teached by the things is faked: the very sense of utility carried by them obviously conceal that they lead to confirm commercial values.