Cinquetti, G., Delaunay, C., De Saint Roman, C., Mohamed, S., Banal, F., Damiano, D., and Graffin, G.
Introduction et objectifs: L’infarctus splénique est une complication rare décrite lors des accès palustres àPlasmodium falciparum ou vivax. Nous rapportons un cas d’infarctus splénique lors d’un accès palustre àPlasmodium ovale, le premier cas décrit dans la littérature à notre connaissance. Matériels et méthodes: Patient de 34 ans, militaire, sans ATCD particulier. 2 séjours en zone d’endémie palustre : Sénégal en 2002, Côte d’Ivoire en 2004, de 4 mois chacun avec chimioprophylaxie par doxycycline (mais oublis ponctuels). Consulte pour fièvre à 39,5 °C, céphalées, asthénie, myalgies et polyarthralgies, douleur abdominales diffuses avec nausées et vomissements. L’examen clinique retrouve une splénomégalie à 14 cm, non douloureuse. Sur le plan biologique, il existe une anémie à 11,8g/dl, une leucopénie à 3 250/mm3, une lymphopénie à 839/mm3 et une thrombopénie à 117 000/mm3. La CRP est à 37mg/l. Le frottis sanguin met en évidence un Plasmodium ovale, avec une parasitémie à 0,001 %. Le diagnostic d’espèce est confirmé par biologie moléculaire, sans biparasitisme. Traitement par quinine IV car vomissements. Après 6 jours de traitement, apparition d’une douleur intense de l’hypochondre gauche, accentuée à la palpation avec irradiation vers l’omoplate homolatérale. Un scanner abdominal met en évidence une splénomégalie avec quatre infarctus spléniques. La prise encharge a été limitée à la surveillance clinique étroite et à l’analgésie. L’évolution clinique et biologique a été favorable et le contrôle scannographique montrait une régression des infarctus spléniques, partielle à J15 et totale à 4 mois. Résultats: Le paludisme d’importation est fréquent en France (7 000 cas rapportés en 1999). L’infarctus splénique est une complication rare (8 cas rapportés dans medline dont 7 liés àPlasmodium falciparum et un àPlasmodium vivax). Nous décrivons le 1er cas d’infarctus splénique après infection par P. ovale. Cette complication rare peut se produire malgré le traitement antipaludique approprié, et donc quelque soit l’espèce plasmodiale. On ne connaît pas de signes prédictifs. Conclusion: Les cliniciens doivent être conscients qu’une douleur de l’hypochondre gauche pendant un accès palustre doit faire rechercher un infarctus splénique quelque soit l’espèce plasmodiale. [Copyright &y& Elsevier]