Face à l’engouement spéculatif que suscitent les archives photographiques de presse sur le marché de l’art, ou à l’inverse, au désintéressement des organes de presse qui s’en délaissent volontiers car elles sont devenues trop encombrantes, il y a ceux que le sujet concerne directement : les reporters-photographes. Patrick Chauvel (né en 1949), reporter de guerre depuis près de cinquante ans, a décidé de créer une structure qui sauvegarde, renseigne et diffuse sa propre production, qui constitue un ensemble patrimonial d’une grande valeur historique, afin de donner accès à des sources d’information et de recherche qui couvrent près d’un demi-siècle d’histoire mondiale. Le défi principal a été d’associer les compétences de trois métiers différents afin de mettre en place un langage commun permettant la compréhension et le dialogue entre les divers domaines concernés que sont la presse, la photographie et les archives. Pour cela, la première étape consiste à récupérer les divers documents (négatifs souples, diapositives, tirages argentiques, objets, carnets de notes, coupures de presse, films, fichiers numériques, etc.) qui se trouvent en plusieurs endroits, notamment dans les fonds Corbis-Sygma et France-Soir, mais aussi dans les affaires personnelles du reporter. Il faut ensuite effectuer le tri des documents par support et par pays, afin de respecter l’histoire de la production, puis les classer par reportages. Afin d’instaurer une certaine continuité dans l’utilisation et la valorisation actuelle du fonds nouvellement reconstitué, il a fallu procéder à un examen général de l’ensemble avant d’entreprendre la numérisation des photos emblématiques et représentatives. Une indexation a été nécessaire pour guider la recherche dans cette documentation sur l’histoire mondiale. La structure mise sur pied par l’Association de préfiguration de la fondation Patrick Chauvel a pour objectif de susciter ce type d’initiatives auprès d’autres reporters et par la suite, d’assurer la sauvegarde et la valorisation de ces fonds si particuliers qui représentent très souvent le travail d’une vie. Today, press photos can inspire considerable speculative excitement on the art market, whilst at the same time, the major press organs are now abandoning their photo collections because they take up too much room. Between these two extremes are the figures who are the most directly concerned, the photo-reporters. Patrick Chauvel, who was born in 1949, has been an independent war photographer for over fifty years. He has decided to create a structure that will serve to safeguard and diffuse his own work which represents a heritage of considerable historic value, source material for research on nearly half a century of world history. The main challenge was to bring together skills from three different fields of expertise—the press, photography and archives—and to create a common language allowing for dialogue and understanding between them. The first step was simply to gather together the various documents (negatives, slides, traditional prints, objects, notebooks, press cuttings, films, digital files, etc.) which were to be found in several locations, in the collections of Corbis-Sygma and the newspaper France-Soir but also in the reporter’s personal affairs. It was then necessary to sort these items by medium and by country, in order to respect the history of their production, and then to classify them by reportage. To create a certain coherence in the use and exploitation of the collection thus re-constituted, an overview was necessary to choose the emblematic pictures and the representative ones to digitise. An index was necessary too, to guide researches in this documentation covering world history. The structure created by the association for the Patrick Chauvel foundation hopes to inspire similar initiatives on the part of other photo-reporters and photojournalists, and to help preserve and render useful these collections which often represent a lifetime’s work.