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Erosion et environnement sont des sujets sensibles aux Antilles. Les rivières torrentielles qui dévalent les montagnes volcaniques provoquent des crues spectaculaires et leurs eaux brunâtres traversent les plantations, envasent les anses maritimes et polluent les côtes touristiques. Cependant, quand on parcourt les bananeraies qui couvrent les mornes de Martinique, les indices d'érosion ne sont pas nombreux : on observe des zones de tassement de la surface du sol, quelques rigoles sur les pentes de plus de 20%, de profondes ravines qui drainent les flancs des collines, mais aucune croûte de battance. Localement, le long des routes et des torrents, on apperçoit des glissements de terrain sur des pentes très raides (supérieures à 50%). Sur les terres travaillées fréquemment, on peut observer des talus (hauteur dépassant un mètre en une dizaine d'années), conséquences de l'érosion mécanique sèche provoquée par les outils de travail du sol. Les pluies se répartissent de façon très hétérogène sous bananeraie ; on a observé une zone de concentration des eaux le long des faux troncs et sur le glacis dénudé autour des souches (où sont concentrés les engrais et les nématicides), puis une zone protégée par la canopée en forme de parapluie et enfin, une zone pilonnée par de grosses gouttes qui se concentrent au bout des feuilles, découpent des agrégats et creusent de petites dépressions. Au-delà de 15% de pente, on observe quelques griffes d'érosion qui concentrent les eaux de ruissellement dans l'interrang, mais les vieilles feuilles et autres résidus de culture ralentissent les eaux de surface et limitent très efficacement l'érosion linéaire. L'étude (par la méthode des points quadrats) des états de surface du sol sous bananeraie établie a montré que la canopée couvre 64% de la surface, les souches et les glacis peu perméables occupent 18%... (D'après résumé d'auteur)