De 2018 à 2022, l'Association libanaise des victimes du terrorisme (AVT-L), en collaboration avec les Nations unies (United Nations Office for Drug and Crime [UNODC]) et avec le soutien du gouvernement des Pays-Bas, a mené un projet de prise en charge psychologique de victimes du terrorisme en Irak. Quatre-vingt-dix femmes yézidies ont participé à ce programme. Chacune des participantes a subi des violences sexuelles pendant la prise de contrôle d'une partie du territoire irakien par les jihadistes du groupe État islamiste (Daech) entre 2014 et 2018. Après un entretien semi-directif, ces femmes yézidies ont d'abord participé à des séances de partage d'expérience pendant trois jours consécutifs. Ensuite, elles ont bénéficié d'un suivi psychologique individuel pendant six mois. Depuis dix ans, l'équipe de l'association a développé un protocole qui allie l'art-thérapie et la psychothérapie groupale et individuelle. La prise en charge est régulièrement évaluée. Dès le premier entretien, le psychologue se base sur les résultats du Traumaq, un outil d'évaluation qui permet d'évaluer les symptômes liés au traumatisme. Par la suite, l'échelle PCL-5 est employée pour mesurer l'évolution des symptômes. Un appui considérable qui est étudié en résonance avec le récit de vie et l'évolution sociale, personnelle et professionnelle de chacune. À la fin de la prise en charge, des modifications significatives ont été observées, notamment pour les critères B et D du DSM-5. Nous avons enregistré une réduction des souvenirs intrusifs, ainsi qu'une amélioration des réactions émotionnelles et physiques face à ces souvenirs. Le sentiment de culpabilité s'est apaisé avec une amélioration notable du sommeil et de la concentration. Les participantes ont constaté une amélioration de leur estime de soi, avec l'envie d'entamer des études et de développer des projets actifs pour leur communauté. Cependant, la colère concernant l'injustice et le manque d'indemnisation reste palpable. Ce travail a été couronné par l'accompagnement d'une délégation de ces femmes pour faire entendre leur voix au siège des Nations unies à New York. Au cours de cette communication, nous allons présenter la partie art-thérapie de ce dispositif. Nous soulignerons l'intérêt que l'art-thérapie par l'argile apporte dans ce cadre. From 2018 to 2022, the Lebanese Association of Victims of Terrorism (AVT-L), in collaboration with the United Nations (United Nations Office for Drug and Crime [UNODC]) and with the support of the government of the Netherlands, implemented a project to provide psychological care to victims of terrorism in Iraq. Ninety Yezidi women participated in this program. Each one of the participants had experienced sexual violence during the takeover of part of the Iraqi territory by the jihadists of the Islamic State group (ISIS) between 2014 and 2018. Following a semi-structured interview, these Yezidi women first participated in experience-sharing sessions for three consecutive days. Then, they benefited from an individual psychological follow-up for a period of 6 months. Over this ten-year period, the association's team has developed a protocol that combines art therapy with group and individual psychotherapy. The care is evaluated on a regular basis. From the first interview, the psychologist uses the results of the Traumaq, an evaluation tool that assesses trauma-related symptoms. Subsequently, the PCL-5 scale is used to measure the evolution of the symptoms. A considerable support that is studied in association with the participant's life story and the social, personal, and professional evolution of each person. At the end of the treatment, significant changes were observed, particularly for criteria B and D of the DSM-5. We recorded a reduction in intrusive memories, as well as an improvement in emotional and physical reactions to these memories. Feelings of guilt were reduced. Significant improvement in sleep and concentration was also noted. Participants experienced an improvement in their self-esteem, with a desire to pursue studies and be involved in active projects in their community. However, anger about injustice and a lack of compensation remained palpable. This work culminated in the accompaniment of a delegation of these women to make their voices heard at the United Nations headquarters in New York. In this paper, we will highlight the art therapy aspect of this program, especially that of using clay as the medium for the art therapy. [ABSTRACT FROM AUTHOR]