La résilience, cette capacité d’une ville ou d’un environnement à maintenir sa structure, à s’organiser, apprendre et s’adapter aux chocs et stress, participe au mouvement de responsabilisation accrue du citoyen dans la protection contre les risques naturels. Si les inondations sont un phénomène récurrent à Montréal depuis la création même de la ville, les citoyens n’y sont encore que peu préparés comme le démontre l’ampleur des dommages causés par les inondations du printemps de 2017. Depuis le début du 21e siècle, les agences internationales et les États cherchent à sensibiliser le citoyen afin de susciter une action de sa part. On suppose alors que le citoyen informé aura ainsi une perception accrue des risques, conduisant au comportement de protection. Ce lien entre information, perception et comportement n’est pourtant pas évident. En réalité, la littérature montre que le comportement dépend d’une multiplicité de facteurs tels que l’expérience, la fréquence du risque ainsi qu’une évaluation par la personne de l’efficacité des mesures de protection, de leur coût face à une évaluation de la probabilité de la menace. Le mémoire vise à répondre à la question de recherche suivante : comment inciter les individus à adopter des mesures de protection contre les inondations à Montréal ? Une enquête auprès de 237 citoyens de quatre secteurs de l’agglomération touchés par les inondations printanières de 2017 met en lumière un ensemble d’obstacles à l’adoption des mesures de protection contre les inondations aujourd’hui analysés grâce au Protective Action Decision Model de Lindell et Perry (2012). Ainsi, dans le cas de Montréal, le manque d’action relève à la fois d’un manque d’information et de connaissances sur les origines du risque et les mesures de prévention, de la perception d’inefficacité des mesures comme la trousse 72 heures, d’une perception d’incapacité à mettre en place soi-même les mesures de prévention, et d’un coût important en ressources de ces dernières. Le dernier élément est l’incertitude de ce type de risque et l’incapacité à prévoir avec précision le prochain événement de crue, qui, combiné à un sentiment de responsabilité élevé des autorités à assurer la protection, implique un manque d’urgence à agir. Face à ces constats et après une étude du cas de la Nouvelle Orléans aux États-Unis, une réflexion est proposée sur les moyens à mettre en place pour inciter les citoyens à adopter ces mesures, comprenant sensibilisation mais aussi des moyens coercitifs et incitatifs., Resilience, the capacity of a city or environment to maintain its structure, to reshape, learn and adapt to shocks and stresses, leads to an increased accountability of citizens in risk preparedness and mitigation. Since the city’s settlement, floods have occurred frequently in Montreal, but citizens are still little prepared, as the damage caused by the 2017 spring floodings shows. From the beginning of the 21st Century, international agencies and governments are striving to increase public awareness and encourage citizens to take action. An informed citizen will have an increased risk perception which will lead to a protection behavior. This link between information, perception and behavior is not clear however. Previous research shows in fact that the protection behavior depends on multiple factors such as experience, risk occurrence, as well as coping appraisal compared to costs of a measure. This thesis answers the following research question: how to encourage people to adopt protective actions against floods in Montreal? A research investigation involving 237 citizens from four areas of Montreal that were impacted by the 2017 spring floods sheds light on barriers to the adoption of protective action, analyzed through the Protective Action Decision Model (Lindell, Perry, 2012). In our case, the lack of action is due to a lack of information and knowledge about risk sources as well as mitigation measures, a perception that preparedness measures such as the 72h emergency kit are not efficient, a perception of a low self-efficacy in implementing mitigation measures, and the resource-intensive cost of these measures. One major factor is the uncertainty of floods, a risk that we are not capable to predict accurately, which combined with a high perceived responsibility of public authorities leads to a lack of incentive to act immediately. Based on these findings, a case study of New Orleans in the United States, offers some thoughts on the ways we can encourage citizens to undertake protective measures, including a combination of awareness measures, engagement, as well as enforcement and the use of incentives. This study of barriers to individual protective action against floods investigated here depicts the same problems we face when promoting action against climate change.