Les exilés ont souvent vécu de multiples traumatismes et lorsqu'ils arrivent en France, ils restent en général dans une situation sociale précaire avec un certain nomadisme et un isolement important. L'offre de soins existante pour la santé mentale du public exilé n'est malheureusement pas suffisante actuellement ; aussi, multiplier les moyens et innover dans les prises en charge permettrait de soulager la pression de la demande. La présentation de l'État de Stress Post-Traumatique (ESPT) chez ce public est très fréquemment somatique, avec une errance diagnostique initiale fréquente. À travers trois vignettes cliniques, nous pouvons observer que le médecin généraliste formé, en tant que médecin de premier recours, peut déjà rétablir un lien de confiance qui est souvent rompu, redonner un certain sentiment de sécurité et apporter du soutien, ce qui est la base du soin dans le psychotrauma chez ces patients souvent déshumanisés, isolés et loin de leur environnement soutenant culturel. Il est possible pour le médecin de dépister, orienter, et prendre en charge selon ses compétences ces psychotraumatismes en étant une personne ressource et en utilisant une méthode complémentariste, tout en prenant en compte l'ensemble des symptômes présentés par les patients. Prendre en charge l'ESPT en situation transculturelle nécessite un décentrage indispensable et une prise en charge globale du patient, afin d'obtenir une alliance thérapeutique nécessaire à la qualité des soins. Or le travail en médecine générale est déjà dans cette démarche de raisonnement. Enfin, la continuité des soins dans la durée permet d'éviter les ruptures de soins qui peuvent alors être traumatogènes pour ces patients. Le travail du médecin généraliste permettra alors d'améliorer l'accès aux soins psychiques des exilés et développer des structures spécialisées dans le psychotrauma des personnes migrantes, tout en innovant dans la prise en charge. Exiles have often experienced multiple traumas, and when they arrive in France, they generally find themselves in precarious social situations, often with a certain level of nomadism and significant isolation. Unfortunately, the existing mental health care services available for exiles are currently inadequate, and more resources and innovative approaches to providing care would help alleviate the pressure of demand. The presentation of Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD) in this population is often somatic, with frequent initial misdiagnoses. Through the study of three clinical vignettes, we are able to substantiate that a trained general practitioner, as the primary care physician, can readily establish a bond of trust that has often been broken, restore a sense of security, and provide support, which is at the core of trauma care for these patients who are often dehumanized and isolated, far from their supportive cultural environment. The general practitioner can screen, refer, and manage these psycho-traumas according to their competence, serving as a resource person and using a complementary approach while taking into account all the symptoms presented by the patients. Addressing PTSD in a transcultural context requires essential decentralization and comprehensive patient care to establish a therapeutic alliance necessary for quality care. This approach is increasingly being used in general medical practice. Additionally, the continuity of care over time helps prevent breaks in treatment, which can be traumatic for these patients. The treatment provided by the general practitioner will help to improve access to mental healthcare for refugees and to develop structures specialized in treating psychotrauma in migrant populations, while at the same time being innovative in patient care. [ABSTRACT FROM AUTHOR]