Depuis quelques années, les crimes et délits sexuels, en particulier chez les mineurs, ont fait l'objet d'une médiatisation importante en France ainsi que d'une modification de la loi en avril 2021, porteuse de plusieurs transformations législatives allant dans le sens d'une meilleure reconnaissance et protection judiciaire des enfants et adolescents victimes de telles violences. Cette préoccupation sociétale et politique s'est également manifestée par la création en 2020 par le gouvernement de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Cette commission a rendu en 2022 un certain nombre de préconisations s'adressant aux professionnels en contact avec des mineurs, notamment dans le champ de la pédiatrie et de la pédopsychiatrie. Nous proposons dans cet article, à la lumière du contexte actuel, de revoir comment depuis le XIXe siècle le milieu scientifique et médical s'est intéressé à cette question, traversant plusieurs périodes de polémiques et de controverses, avant d'en arriver à l'intérêt qui existe aujourd'hui pour ce sujet. En étudiant la littérature scientifique disponible depuis les années 1990, il apparaît que les violences sexuelles chez les mineurs et leurs répercussions psychologiques constituent un sujet de recherche désormais bien d'actualité, mais pourtant toujours complexe à appréhender, pris dans des enjeux éthiques et méthodologiques très spécifiques. Les données concernant les répercussions psychiques à long terme des violences sexuelles subies dans l'enfance et l'adolescence sont assez nombreuses, témoignant d'un impact considérable sur la santé mentale, avec des risques majorés de troubles anxiodépressifs, de stress post-traumatique, et un risque suicidaire accru. En revanche, la littérature s'intéressant aux conséquences plus rapprochées est moins fournie et se révèle comme un domaine dans lequel la recherche médicale peut encore se développer. Nous proposons un état des lieux s'intéressant plus spécifiquement aux conséquences psychologiques et psychiatriques chez les adolescents, dont la clinique du traumatisme, entrelacée avec celle de l'adolescence, peut être déroutante et questionnante. Si la recherche médicale a fourni de nombreuses données sur l'impact psychopathologique des violences sexuelles depuis 30 ans, de nombreux travaux de recherche restent à penser, en particulier dans le champ de la pédopsychiatrie et dans le cadre des services de soins directement, pour continuer à appréhender ce sujet délicat. In recent years, sexual crimes and offenses, in particular among minors, have been the subject of significant media coverage in France as well as a modification of the French law in April 2021. This new law carried several legislative transformations towards a better recognition and protection of children and adolescents who are victims of such violence. This societal and political concern was also exposed by the creation in 2020 by the French government of the Independent Commission on Incest and Sexual Violence against Children. In 2022, this commission issued a certain number of recommendations aimed at professionals in contact with minors, particularly in the field of paediatrics and child psychiatry. We propose in this article, in the light of the current context, to review and comment on how the scientific and medical community has been interested in this question since the 19th century, going through several periods of polemics, before arriving at the interest that exists today for this subject. By studying the scientific literature available since the 1990s, it appears that sexual violence among minors and their psychological reactions has constituted a subject of research that is now very topical, yet still complex to study, concerned by very specific ethical and methodological issues. Data concerning the long-term psychological consequences of sexual violence suffered in childhood and adolescence are quite numerous, demonstrating a considerable impact on mental health, with increased risks of anxiety-depressive disorders, post-traumatic stress disorders, and an increased suicidal risk. On the other hand, the literature focusing on more immediate consequences is less extensive and appears to be an area in which medical research can still develop. We present an inventory focusing on the psychological and psychiatric consequences in adolescents whose clinical traits of trauma, intertwined with that of adolescence, can be confusing. If medical research has provided much data on the psychopathological impact of sexual violence for over 30 years, many areas of research remain to be considered, in particular in the field of child psychiatry and within the framework of care services, to continue to understand this delicate topic. [ABSTRACT FROM AUTHOR]