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Beyrouth, déjà lourdement impactée par des crises économiques et sociales, subit une explosion en 2020, qui impacte le logement de 300 000 personnes. Les instances humanitaires deviennent alors vitales afin de subvenir aux besoins de la population. Le projet est au cœur de cette problématique du logement d’urgence et de sa temporalité. Il propose une réponse alternative au système de planification des camps humanitaires organisés à distance des centres urbains et construits à titre provisoire. A contrario, le projet investit une tour de haut standing, dégradée par l’explosion et abandonnée, en plein centre de Beyrouth dont l’organisation interne et externe permet la planification d’un camp d’urgence à la verticale. Cette tour se réinventera et se transformera progressivement en refuge pour 800 habitants. Elle dialoguera directement avec le contexte en se mettant au service de son quartier afin de lui offrir de nouveaux espaces publics. Elle se développera progressivement de l’intérieur grâce à ses habitants et aux premières interventions de professionnel.le.s, telle que la planification des réseaux, la sécurité structurelle ainsi que le confort interne. Ses espaces intérieurs et sa matérialité seront élaborés pour une dynamique communautaire et participative. Leurs degrés de privacité ainsi que leur potentiels évolutifs et modulaires offriront aux habitant.e.s une grande capacité d’appropriation. L’urgence est organisée temporairement mais est elle vécue de façon permanente.

Les foyers pour requérants d’asile à Genève sont pour la plupart caractérisés par une trop grande rigidité dans leur organisation et une mauvaise répartition des surfaces qui tend à produire des espaces communs difficilement utilisables et des espaces privés ne garantissant pas l’intimité nécessaire. Les centres sont ainsi des foyers où l’appropriation des espaces se heurte à une densité subie. Conscient de ce problème, l’Hospice général a décidé de se tourner vers des typologies d’appartements ou de studios. Néanmoins, la solution du logement collectif a pourtant des avantages à faire valoir, notamment en matière de lien social, à condition de garantir une qualité de soin aux espaces et de respecter un équilibre entre espaces privés et communs. Pour tenir compte des variations des besoins en logements, mais aussi de la variation du type de populations hébergées, le projet à pris la forme d’un système modulaire utilisable dans des bâtiments prévus à cet effet ou non. Le développement du projet s’est concentré sur le foyer des Tattes et celui de Saconnex pour proposer une solution applicable dans un maximum de situations différentes. Composés d’éléments préfabriqués interchangeables, les modules de chambre joignables viennent coloniser le bâtiment nettoyé de son ancien contenu pour réorganiser l’espace à l’intérieur du squelette structurel, laissant d’un côté un extérieur accessible et, de l’autre, un espace commun accueillant les fonctions partagées.

Ce projet vise à créer un espace public occupé par les habitants afin de repenser les limites du lieu de vie. Dans la continuité de l’énoncé théorique qui traitait des modes de vie écologiques, je remarque qu’un individu se sent davantage en sécurité et à l’aise dans un lieu qui lui offre des possibilités d’appropriation, un lieu qu’il puisse rendre familier. Ceci est valable, généralement, pour le logement, mais pourrait s’étendre au-delà, jusque dans l’espace public. Situé près du centre-ville de Lausanne, le quartier du Vallon qui accueille des populations et des fonctions marginalisées, s’est créé une identité propre, qui résulte en partie de cet abandon de la part de la Ville. Mais de nombreuses démarches participatives s’y développent, notamment celle d’une association de quartier qui implique les habitants, tant dans l’organisation de fêtes que dans la création de nouvelles infrastructures. Le projet a pour ambition de donner plus de visibilité à ces démarches afin de faciliter événements, manifestations et autres rassemblements et de mettre ainsi en place une hospitalité de l’espace, pour des personnes ayant des parcours différents. Grâce à ce projet qui remanie le sol, redistribue les flux et les mobilité douces, installe de nouvelles interfaces de rencontre entre la place et les bâtiments, le Vallon peut redevenir un lieu attractif à l’échelle de Lausanne.

Niché dans la vallée du Haut-Giffre, au pied de l’aiguille du Criou, Samoëns est un village de moyenne montagne à l’habitat dispersé. L’accroissement du tourisme y favorise l'établissement de structures principalement destinées aux vacanciers. Dans ce contexte, les Septimontains, et en particulier les personnes âgées, doivent conserver leur place au sein d'un territoire qui se transforme. Le projet s'intègre au centre du village, près de la place principale, et propose trois bâtiments de logements destinés aux personnes âgées. La figure de l'îlot dans lequel ils s'implantent est rendue lisible par la restructuration de sa périphérie et l'enrichissement de son cœur. Les entités projetées articulent des places publiques et des jardins que les habitants peuvent cultiver. Chaque bâtiment offre une typologie distincte dans laquelle le degré d’indépendance des habitants varie et cherche à garantir un équilibre entre intimité et vie communautaire. Le projet se nourrit des matériaux traditionnels du territoire tout en proposant une mise en oeuvre répondant aux attentes contemporaines. La conjugaison entre le bois de mélèze et la maçonnerie de pierre, localement extraite, est familière aux personnes de la région et offre ainsi un point de repère aux nouveaux habitants. Autrefois utilisée pour les bâtiments publics importants, la pierre de taille apporte de la noblesse à ce programme du quotidien. Elle ancre également le projet dans l'histoire locale et fait écho aux histoires portées par chacun des futurs habitants.

Une île perdue dans le nord de l’océan Atlantique. Grindavik, un petit village situé dans le sud-ouest de cette île, sur la péninsule du Reykjanes. Un climat marqué par des vents forts, une météo imprévisible et une énergie géothermique présente dans tout le sous-sol. Une économie locale basée sur la pêche depuis plus d’un siècle. Une communauté qui, depuis dix ans, augmente de 3% en moyenne chaque année. Une culture fortement imprégnée d’idéaux individualistes, et où la plupart des familles rêvent de vivre dans une maison sur une grande parcelle privée. Dans un tel contexte, comment Grindavik peut-il s’urbaniser de manière durable ? Le projet vise à démontrer une approche du bâti qui permette à cette localité de se développer tout en respectant ses mœurs et en diminuant l’impact écologique. Il met en équilibre la qualité des espaces de vie privés et communautaires avec les contraintes du logement planifié. Il insère les habitations dans le sol en minimisant l’impact aux champs de lave présents. Il fait usage du béton préfabriqué pour proposer une nouvelle approche de la construction vernaculaire. Finalement, il remplace par moment le béton, seul matériau structurel présent sur l’île, par du bois local.

Depuis 2019, des pluies exceptionnelles ont touché plusieurs régions du Soudan du Sud, provoquant le débordement anormal de certaines rivières. La ville de Pibor, dans le comté de Jonglei, a été complètement submergée par les eaux, ce qui a entraîné la destruction des habitations déjà précaires, l’inaccessibilité aux infrastructures publiques et la perte des récoltes. Afin d’apporter une réponse à ces phénomènes dont la fréquence ne cesse d’augmenter, le projet vise l’adaptation à ces changements environnementaux et la garantie d’accès aux ressources essentielles par la mise en place de hameaux d’agriculture communale. Chacun de ces nouveaux centres de production est entouré d’une digue. Cette digue est conçue comme un support pour un système d’abris à fonction publique, ainsi que pour un grenier à grain, dans lequel les réserves sont stockées puis redistribuées. À travers la construction et l’utilisation collective de ces hameaux, le but est de transmettre des solutions résilientes, basées sur l’utilisation de matériaux locaux et l’usage de techniques vernaculaires, qui pourront, par la suite, être reproduites à l’échelle de l’habitation familiale.

This thesis is developed as part of the final year project that must be completed to obtain the MCs degree in Civil Engineering at EPFL. It follows up the pre-study project carried out during the last semester of the course. The environmental crisis that our society is currently facing is no longer a surprise to anyone. While a shift of mindsets can slowly be observed in many fields of activity, the construction sector remains one of the most energy-intensive sectors that consumes enormous quantities of materials resulting in an important amount of waste and relative emissions. The shift of paradigm from an oil-based economy toward a material economy will progressively enforce the daily use of reclaimed materials within our infrastructures. Designing from reclaimed materials, however, reverse the usual design process and not only requires new tools but also requires new regulations. The project is developed around the concept of reuse and aims to assess the potential to reuse in the timber construction domain. The first part of this report is dedicated to the assessment of the potential and limitations of such strategy while the second part is centred around the development of a fictitious case study. The case study aims to propose a feasible design for the new lookout tower of Sauvabelin considering that its load bearing structure could be built from reclaimed elements of the existing tower. The project is intended to be used as a banner to reuse by demonstrating the early-stage feasibility and benefit of implementing a reuse strategy. It is further hoped that the project can be used as a discussion tool to initiate reflection on the future of the Sauvabelin Tower. The project therefore brings together structural, architectural, and environmental considerations that need to be balanced out to obtain a sustainable design. The project involves the use of the decision support tool Phoenix 3D, developed at the Structural Xploration Lab in Fribourg, which provides the assignment of an available stock and new elements to member positions of truss structures. A parametric design of the load bearing system is implemented in the Rhinoceros 3D – Grasshopper environment to be able to perform some optimization regarding its environmental impact and other quantities assessed through Phoenix 3D. The project proves the feasibility of the pursued strategy and show that a load bearing structure with similar height can be constructed only from the reclaimed elements of the current Sauvabelin Tower. It was, furthermore, assessed that the environmental impact of the load bearing structure can theoretically be reduced of about 45% in implementing a reuse strategy. The retained design and final look of the tower are finally presented in the last part of this report.

Alsace et colombage sont fréquemment associés. Et pour cause, l’abondance des constructions vernaculaires à colombages dans les centres villes historiques en a fait l’un des symboles emblématiques de ma région natale. Les façades aux couleurs vives se succèdent à perte de vue le long des rues et des ruelles; elles confèrent au paysage urbain de nombreux villages du vignoble cette marque distinctive particulière “Made in Alsace”. En façade, le jeu subtil entre boiseries apparentes et remplissage laisse entrevoir tout le savoir-faire constructif de nos ancêtres; au travers de complexes assemblages, structure porteuse et agencement intérieur de ces maisons traditionnelles se dévoilent. Réconcilier cet esprit de la maison traditionnelle alsacienne tout en intégrant naturellement et harmonieusement les exigences esthétiques et le confort contemporains, tel est l’enjeu d’une habitation à colombage du XXIe siècle. Le projet investit une “dent creuse” dans l’enceinte médiévale de la ville de Riquewihr, située à 20 km de Colmar, pour y réinterpréter ce système de construction oublié. Au bord de la rue principale, les nouvelles habitations s’inspirent du contexte et reprennent la forme traditionnelle des boîtes à toit incliné du tissu médiéval environnant. Un rez-de-chaussée commercial en béton assure l’alignement urbain de la nouvelle construction tout en offrant un socle pour la structure porteuse en bois des deux boîtes dédiées à l’habitation. Ce cas d’étude cherche à proposer une solution architecturale généralisable à toute nouvelle construction à colombage.

Champex-Lac 2100: Victime du réchauffement climatique, cette petite station de ski valaisanne située à 1486 m d’altitude voit son activité principale disparaître et, par là même, son identité. Le temps du ski est révolu. Les mœurs ont évolué, l’ère de la mondialisation est arrivée à son terme, l’écologie devient centrale. L’agriculture retrouve toute son importance et la culture biologique s’impose comme une évidence, dorénavant il faut «acheter local, agir global». La totalité des parcelles de terres disponibles se retrouve alors cultivée. L’importance du jardin botanique de Champex-Lac, créé en 1925, ainsi que de la culture d’herbes aromatiques et médicinales, très ancrée en Valais, ont conduit le village à se reconvertir en un site de production de plantes alpines. L’entier de la chaîne de production prend place dans le village, des cultures à la vente. La particularité de ce projet est la division de cette chaîne en plusieurs bâtiments. Pour cela, les infrastructures devenues obsolètes d’ici la fin du siècle sont réexploitées. Ainsi, ce sont cinq projets répartis du village jusqu'au sommet de la montagne qui définissent désormais la station. «Les simples» sont l’appellation donnée aux plantes médicinales utilisées telles que fournies par la nature. «Les variations» font référence à la température, l’altitude, les éléments, les bâtiments et les programmes. «Les simples variations» désignent un site de production d’herbes alpines, où l’essence du projet se décline au fil des bâtiments.

Conceptual design plays a leading role in defining the end-performance of structures. Facing new global challenges and embracing new technological opportunities, structural designers are encouraged to develop more creativity in their projects. Each project, independently of its size, is an opportunity to create. Creativity in conceptual design is hard to foster and share. It is not the result of a sudden moment of inspiration, but the fruit of a serious, systematic and ambitious work in the search for the most adequate solution to a given question. Conceptual design is actually rarely taught in civil engineering schools. Traditionally, and commonly to other creative fields (e.g. architecture, literature, culinary arts, painting), successful processes are context-dependent, experience-based and principle-driven. However, new training modes, deeper understanding of history, and the advent of new tools and technologies sets forth new possibilities for creative endeavours. The International Symposium on Conceptual Design of Structures is a singular event specifically addressed to creative designers of all experience levels. The — the International Federation for Structural Concrete — is an association created in the 1950’s by eminent engineers, among which are Torroja, Freyssinet, and Levi, that aims at sharing ideas to promote the use of structural concrete. This association acknowledges and has had, throughout its history, the mission to promote, communicate and teach the value of creativity in engineering. The symposium is organized together with the Spanish Association of Structural Engineering (ACHE). The Torroja Institute in Madrid, Spain, a unique blend of architecture and structure showcasing Eduardo Torroja’s creativity and teaching, is the venue of the event. Four sessions punctuate the symposium, each corresponding to a stage in the conceptual design process: INSPIRATION; DATA COLLECTION; CREATIVITY; and MATERIALIZATION. Each session is filled with a keynote lecture, plenary presentations of selected papers, an open debate with the audience, and a series of hands-on workshops leveraging state-of-the-art tools and methods.

Depuis 2014, l’ancienne friche industrielle de la Planche-Inférieure en Basse-ville de Fribourg se développe comme une zone d’activités estivales socioculturelles et collectives, rebaptisée Le Port de Fribourg. D’abord mis en place par l’association Espace-Temps, Le Port est ensuite transmis en 2019 à la Fondation Saint-Louis et se développe selon trois secteurs : le bistro écoresponsable, les jardins participatifs et les expériences collectives. Néanmoins, seule une petite part de ces activités est adaptée aux enfants. Le projet Les Planchettes se concentre, tout d’abord, sur l’intégration d’un espace d’accueil polyvalent offrant l’opportunité à tous les enfants de venir découvrir ce lieu, à proximité de la trame paysagère de la Sarine, à travers des activités et ateliers collectifs durant la journée. La programmation des Planchettes s’appuie sur la vision du Port en se focalisant sur l’expérimentation du vivre ensemble et la transmission du savoir. Ainsi, les enfants peuvent, entre autres, découvrir et prendre soin des jardins et vergers, des petits compagnons, explorer la forêt et s’amuser en apprenant. L’ensemble du site est revalorisé avec des transformations ciblées et pérennes visant la synergie entre les activités des différents acteurs aux abords du Port. Ceci offrira des espaces de rencontre et de partage pour l’ensemble de la communauté tout au long de l’année.

Situé dans le parc populaire Le Van Tam, au cœur de Hô-Chi-Minh-Ville, ce pavillon d'une surface de 1750 m² souhaite devenir un nouveau centre culturel urbain. Il est un lieu d'appropriation libre et de rencontres; son usage polyvalent lui permet d'accueillir des événements culturels festifs, culinaires, improvisés ou programmés, mais aussi servir d'espace de divertissement dans le quotidien des habitants. Pensé comme une plate-forme ouverte en libre accès, ce pavillon est hybride en ce qu’il combine approche paramétrique de conception et réalisation par des techniques de construction vernaculaires en bambou. Le projet devient ainsi le témoin d'une alliance entre les pratiques du passé et celles du futur, à l'image de cette ville à forte identité historique, mais qui connaît, depuis peu, un extraordinaire renouveau. Il démontre le potentiel d'une architecture “éco-efficace”, capable de faire évoluer le langage architectural contemporain entre ordinaire et extraordinaire. Véritable symbole d'une synergie des savoirs-faire entre architecte, ingénieurs et ouvriers locaux, il offre un changement de regard sur l'architecture légère et écologique. Il devient une démonstration du faire plus avec moins, du raisonner globalement, agir localement en mettant l'homme, la nature et la technologie au sein d'une architecture recyclable et “cultivable”, dotée d'un possible caractère éphémère sans impacter le site.

Crans-Montana est connu pour offrir un cadre exceptionnel à la pratique des sports d’hiver. Pour accueillir de manière optimale les futurs championnats du monde de ski alpin en 2027, la station se doit de renouveler ses infrastructures vieillissantes. Intégré dans le renouvellement du quartier des Barzettes, là où se rejoignent les deux pistes Nationale et du Mont Lachaux, le projet ambitionne d’en faire un nouveau pôle des compétitions de ski. Pour ce faire, le site est investi par un ensemble construit comptant deux composantes. D’une part, un nouveau bâtiment permanent qui répond aux exigences de la Fédération internationale de ski (FIS) en termes d’espaces alloués aux multiples acteurs de la compétition. Implanté en bordure de la pente et tourné vers la piste, il accueille graduellement le skieur dans ce nouveau quartier. D’autre part, une structure temporaire, qui complète le bâtiment sur les autres côtés de la piste, offre ses gradins aux spectateurs et délimite l’aire d’arrivée lors des compétitions. Fort des principes de la construction durable, le projet prévoit pour le bâtiment et les gradins un système structurel modulaire et réversible en bois dont les éléments peuvent être assemblés et démontés de manière rapide et efficace sur un terrain préalablement aménagé. Ainsi conçu, ce nouveau complexe est à même d’offrir une expérience exceptionnelle à tous ses utilisateurs et de s’adapter à des besoins divers.

A Genève, comme dans de nombreuses métropoles, la problématique de la gestion des bureaux vacants est primordiale et se traduit par de nombreuses surfaces de travail qui ne trouvent pas (ou plus) preneur. Alors que la ville ne cesse de se densifier, il paraît nécessaire, pour les nouveaux quartiers dont le devenir est incertain, de trouver des solutions architecturales permettant aux constructions de s’inscrire dans le temps. Ainsi, par exemple, en faisant muter progressivement le secteur de Grosselin, qui appartient au grand projet PAV (Prailles Acacias Vernets) et qui est aujourd’hui une zone industrielle, en y instaurant des espaces d’habitat et de travail sans en connaître précisément les besoins futurs. En plus d’avoir une réflexion sur la réversibilité fonctionnelle, le projet questionne les liens qu’entretiennent aujourd’hui les espaces d’habitat et de travail en proposant des lieux où la cohabitation, voir l’hybridation entre fonctions est rendue possible. A l’image d’un tiers-lieu, le projet accentue la vision collective plutôt qu’individuelle où l’envie est d’amener une architecture clairement définie, mais non finie, laissant la plus grande place possible à l’appropriation. Ceci afin de permettre à chacun une mobilité interne importante et de favoriser ainsi le vivre ensemble dans une mixité sociale et fonctionnelle pérenne.

Graphic statics provide a visual understanding of the relation between a structures’ shape and its efforts, a valuable quality in the field of structural conception. When combined to a shape grammar, the graphical method has proven to be a very powerful tool in the process of structural form-finding [Lee, 2015]. The shape-grammar based graphic statics tool (SGBGS- tool) presented by J. Lee generates truss networks for a given set of initial conditions by applying a chosen set of grammar-rules to the systems’ virtual equilibrium forces. For this approach to result in a truss that is structurally feasible however, the designer needs either a part of luck or some patience: while all resulting topologies are statically stable, only a few are interesting in terms of costs and constructability. An engineer whom would be given the task to apply the method manually would surely notice that in some specific situations, applying rule X results in unfortunate designs. Likewise, in some situations, given the structures’ outline, one would be more inclined to apply rule Y or Z than rule X. One might also consider to combine features of two available shapes. The SGBGS-method could greatly benefit from this “trial and error” approach, producing network topologies in a less-time consuming manner and with a more satisfying geometry – based on preferences determined by the user (i.e. fewer elements, lighter overall weight …). The aim of this project was to study the possibility of applying an evolutionary algorithm to the mentioned SGBGS-method, combining the wide shape-freedom enabled by the use of shape grammar to the fitness-based survival process of natural selection. A method supporting cross-overs of GDGS-geometries is proposed and implemented in an evolutionary algorithm to allow for an informed navigation of the design space. Additionally, the project considers the development of several possible fitness functions to influence the selection process of the algorithm. The resulting exploration approach aims at providing a creatively satisfying yet efficient way of generating truss networks – in terms of shape, statics and computation time.

L’outil numérique peut-il améliorer les rendements du réemploi provenant des bâtiments déconstruits ? Ceci permettrait d’accroitre l’attractivité de la récupération auprès des architectes. Dans le domaine du réemploi, les bâtiments destinés à la démolition sont considérés comme une ressource d’éléments réutilisables. La nouveauté est que l’on commence à disposer des données numériques sur les constructions vouées à la démolition. A l’origine du projet, il fallait un édifice voué à la démolition dont les données numériques étaient accessibles. C’est le cas de la halle bleue à Fribourg, située en plein cœur du quartier d’innovation : la Blue Factory. Dans les années à venir, ce site sera réaménagé, impliquant la démolition, rénovation et construction d’édifices. Le chantier en devenir délogera les locataires résidant dans la halle bleue ou dans d’autres bâtiments destinés à disparaître. Le projet consiste en la construction d’un édifice temporaire, afin de proposer des locaux de travail, le temps des travaux. Pour ce faire, les éléments constructifs inventoriés de la halle bleue (enveloppe, structure et module) serviront d’éléments au nouveau projet. Il s’implantera stratégiquement en dehors du plan d’aménagement du quartier afin de ne pas empiéter sur les futures constructions. Finalement, le projet cédera sa place à un passage bordé de parc en terrasses ainsi qu’un couvert sur la place centrale du quartier.

La ville d’Yverdon-les-Bains entretient avec son lac une relation ténue. Sans jamais investir totalement ses rives, elle ne s’en éloigne jamais. Une seule parcelle relie le cœur de la ville, sa gare, et son lac. Cet espace a toujours fait l’objet de nombreuses volontés d’aménagements, sans jamais bénéficier d’une vision globale. Le projet propose donc une mise en valeur de cette parcelle dans sa totalité, à travers diverses interventions, d’échelles et de temporalités. Une première vision sur le long terme dessine un aménagement tirant des enseignements de la situation actuelle, en y créant cinq nouveaux espaces. Ces derniers existent ensemble et séparément, comme les éléments synchrones d’un tout harmonisé. Chacun de ces espaces, bien que projeté sur le long terme, trouve également sa concrétisation à travers des préfigurations urbaines. Réalisés dans des temporalités proches, ces projets amorcent la transition et permettent de préparer le site à ce nouvel avenir. Parmi ces préfigurations, le projet en pousse un à son aboutissement : la (re)conception d’un lieu culturel éphémère en collaboration avec l’association La Dérivée qui en est l’initiatrice. Les différents éléments nécessaires au lieu ont été dessinés en respectant trois lignes directrices majeures : maximiser le réemploi de l’ancienne infrastructure et des ressources régionales, garantir l’appropriation du projet par l’association et enfin assurer une conception permettant au lieu d’être facilement mobile au fil des années, sur le site comme ailleurs.

La Suisse compte plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages militaires en tout genre sur son territoire. Depuis la fin de la guerre froide et les réformes successives de l’armée, une partie croissante de ce patrimoine sert de moins en moins car il ne correspond plus aux besoins militaires actuels. Certains de ces sites aujourd’hui sous-exploités sont situés stratégiquement dans les agglomérations et disposent d’espaces et de monuments d’intérêt. Ils peuvent à présent trouver une destination civile, s’ouvrir et s’intégrer à la ville. Le projet de restructuration de l’arsenal d’Aigle a pour objectif de reconnecter l’ancien site militaire fermé à la population et à l’enceinte close, à l’espace public par des accès ouverts. Le site devient le carrefour d’axes piétons principaux entre la gare, les infrastructures sportives et les écoles, et facilite le dialogue entre les quartiers voisins. Cette place est reconvertie en intégrant un programme culturel, sportif et d’enseignement supérieur. Les bâtiments construits en pierre, bois, béton et acier sont valorisés et leurs éléments réemployés en tirant parti de leurs qualités pour un nouvel usage. Le sol complètement minéral est remanié pour donner une identité et une esthétique contemporaine à cet ensemble hétérogène, grâce à des pièces paysagères arborisées articulant les flux et les espaces. En permettant une porosité majeure, en dynamisant l’activité et en donnant de la cohérence à l’ensemble du site, le projet vise à le revitaliser.

Constat Face à l’urgence climatique, les experts sont clairs : il est plus que temps de remanier de fond en comble notre système sociétal en matière de consommation d’énergie et de production de gaz à effet de serre. L’architecture ne fait pas exception et les acteurs contemporains de cette discipline se doivent de faire face à cette réalité et de proposer des solutions de construction durables. Se tourner vers l’architecture vernaculaire peut être une solution. Elle est établie suivant les ressources disponibles et répond aux besoins locaux. « Ce type d’architecture offre des techniques très réactives aux contraintes climatiques et fait preuve d’une grande adaptabilité et flexibilité » (Shanthi Priya, R., Sundarraja, M. C., Radhakrishnana, S., & Vijayalakshmia, L. (2012). « Introduction ». Dans Solar passive techniques in the vernacular buildings of coastal regions in Nagapattinam, TamilNadu-India – a qualitative and quantitative analysis (p. 1). https://doi.org/10.1016/j.enbuild.2011.09.033 Projet L’auberge prend place dans le village de Shanshangfang, situé dans la province du Zhejiang, en Chine. L’architecture locale permet d’établir le langage de ce nouveau bâtiment ainsi que son implantation, en respectant l’identité du village. Après analyse des constructions préexistantes, l’utilisation du bois et de la pierre s’impose, afin d’intégrer le bâtiment à l’unité architecturale du lieu et respecter le savoir-faire vernaculaire. Campé au milieu d’une forêt montagneuse prisée pour son paysage, ses parcours de trekking et sa culture du thé, Shanshangfang jouit d’un emplacement de choix pour le développement du tourisme et justifie ainsi ce programme.

Le logement universitaire est un habitat collectif, dans lequel les étudiants se reposent, mangent, échangent, étudient et se divertissent, tantôt seuls, tantôt en groupe. Concevoir un logement collectif suppose de penser à la notion d’habitat, tout en considérant la place singulière de chaque individu au sein d’une communauté. Un tel programme se caractérise toujours par la répétition d’une cellule de vie individuelle distribuée le long d’un chemin d’accès et ponctuée de pièces communes. La question de l’insertion de ces poches de vie communautaire, en vue de favoriser les synergies et les rencontres sociales entre jeunes résidents, revêt une importance capitale. Composée d’une trame régulière, la résidence À la Croisée des Chemins exprime l’unité de base de la chambre, en façade comme en plan. Ce module, assumé et lisible, intègre la notion de modularité ; en effet, les opportunités qu’offrent sa forme, ses dimensions et son prolongement extérieur, permettent une large palette d’appropriations par les résidents que renforcent les variations dans l’ameublement et la décoration des pièces intimes et individuelles. Les appartements en colocation et les studios bénéficient tous d’un séjour-cuisine traversant baigné de lumière. Les balcons individuels des chambres sont complétés par des balcons filants et une distribution commune extérieure végétalisée. L’ascension de ce jardin vertical culmine en attique par un accès aux salles communes et à une toiture-terrasse offrant une vue imprenable sur Genève.

Aujourd’hui, la troisième transition industrielle et écologique, qui s’amorce pour les 50 .prochaines années, demande à notre génération d’architectes de fédérer davantage autour de l’acte du projet. Ce dernier ne peut plus être d’ordre purement urbain, énergétique, ou même culturel ; il est devenu un questionnement pluriel, regroupant l’ensemble des disciplines polytechniques et sociales autour d’un même enjeu : inventer, programmer et formaliser l’hybridation de nos paysages, urbains comme ruraux, dans un contexte de résilience locale de plus en plus nécessaire et au sein d’un réseau de communication globale de plus en plus vaste. Forte de ce constat, l’opération présentée ici vise à ériger Saint-Malo comme le témoin particulier de nombreuses problématiques fondamentales que posent aujourd’hui les territoires du littoral, français comme international : Comment mieux se protéger du risque de submersion marine, qui ne cesse de s’accentuer, avec d’un côté la montée des eaux, de l’autre l’intensification des risques naturels ? Quel modèle mettre en place pour tirer parti du potentiel exceptionnel qu’offre le territoire de l’estran, afin de “récolter”, stocker puis échanger localement de l’énergie propre et abondante ? Pourquoi pas faire de nos infrastructures collectives de belles architectures d’usage quotidien, au profit du riverain tout autant que du voyageur ? Bienvenue à bord de Saint-Malo !

Garde-enrobe est un projet qui s’implante sur un parking en plein air dans la zone sportive du quartier des Vergers à Meyrin. Il propose l’extension du centre sportif avec l’ajout d’une zone dédiée aux sports urbains (skatepark, pumptrack, basket 3x3, danse urbaine, street workout, échecs, etc.) ainsi qu’un bâtiment accueillant des dortoirs, un restaurant, des espaces destinés aux associations sportives et un centre de réparation pour deux roues non motorisées. Ce parking date de la fin des années 1970 ; son utilité est remise en question par le projet de renaturation du Nant’Avril qui longe la parcelle au Nord-Ouest, la construction de trois parkings souterrains à proximité ainsi que le développement des transports publics de ces dernières années. Il offre ainsi l'opportunité d’utiliser la surface d’enrobé bitumineux existante, telle quelle, pour un nouveau programme. Pour le bâtiment, les matériaux biosourcés et locaux, les assemblages mécaniques ainsi que des techniques diminuant les besoins en énergies non-renouvelables sont privilégiés. Il est surélevé par rapport au sol créant ainsi une plateforme en bois, recouverte par endroit d’ombrage, qui sert à la fois de circulation et d’espace de flâneries. Cette même logique de plateforme est utilisée pour les mobiliers urbains permettant ainsi d’unifier les interventions. Les espaces dédiés aux sports urbains sont quant à eux essentiellement composés de dessins au sol exploitant la surface plane et imperméable existante.

Mêlant loisir et sport, les baignades sont toujours plus populaires dans l’espace public urbain. Ancrée dans la culture suisse, la baignade en eaux vives ne nécessite que peu d’infrastructures et de nombreuses villes en font un atout d’attractivité. Lausanne, elle, n’offre que quelques espaces de ce type, qui n’ont que peu évolués depuis plusieurs décennies. De plus, les rives lausannoises font état de fractures visuelles et spatiales puisque de nombreux programmes y sont installés et empêchent des promenades continues ou des relations visuelles directes avec le lac. Le projet se positionne dans ce contexte, dans l’ambition double de donner un meilleur accès à l’eau dans l’Est lausannois ainsi que de lier les espaces de détente à travers des promenades continues le long du bord du lac. En effet, les baignades dans le lac se sont déplacées au fil des années de l’Est vers l’Ouest et le projet propose de rendre un maximum des côtes baignables. Les aménagements doivent préserver une différenciation entre promenade et baignade, ainsi qu’une accessibilité par tous et en tout temps, notamment grâce à des bains fonctionnant l’hiver. Enfin, le projet développe des lieux clés peu ou pas aménagés, situés à l’arrivée des chemins d’accès des usagers venant de la ville, permettant une appropriation de l’espace public par la population: d’une part, sur la rive avec des espaces de détente et, d’autre part, sur l’eau avec des baignades pour tous.

Distinct from recycling, reuse maintains the shape, energy, know-how, technology and cultural part embedded in a component to use it beyond an initial use into a new project without strongly altering it. The "hub" for research and resale of reusable construction components is a building that participates in a more sustainable construction industry and circular economy. The “hub for reuse” program responds to specific normative, economic and cultural difficulties of reuse, as well as the challenge of synchronizing deconstruction and construction sites. These new places of sharing, where salvaged construction components are certified and resold, form an active network for innovation and implementation of the practice of reuse. In Ecublens, the "hub" for French-speaking Switzerland is a low-tech building that takes advantage of the existing topography and infrastructure. Designed to be built with reused components, it is organized in two Ls: one allows the arrival of goods by train and the other by road. Inside, heated volumes host part of the didactic, research and repair activities. In a virtuous logic, the center will be able to expand step by step with its own stock, in parallel to the development of the reuse sector. In addition to completing an ecological junction, the project aims to enhance soft mobility, consume a minimum amount of materials and propose a positive energy strategy. The choice of materials, developed in a series of constructive details, is based on second-hand components regularly destined for recycling and typical of the rejects of the regional deconstruction.

Le refuge des Evettes se situe à 2590 m d’altitude, au-dessus du village de Bonneval-sur-Arc (France). Construit en 1971 par l’architecte Guy Rey-Millet et l’ingénieur Jean Prouvé, il est aujourd’hui voué à disparaître et à être remplacé car son aspect dérange. Il s’agit pourtant d’un ouvrage emblématique de l’architecture du XXe siècle qui se distingue de tous les autres refuges des Alpes. Sa charpente métallique tridimensionnelle et les panneaux composites Matra blancs qui la revêtent en font un objet unique dans l’univers de la montagne. Aucun problème structurel ne menace l’édifice, sa démolition relève d’une déplorable politique de tabula rasa en haute altitude. Par ce projet, je souhaite montrer qu’il est possible de conserver le refuge tout en proposant aux gardiens et aux utilisateurs un confort augmenté. Le bâtiment actuel est restauré à l’identique et voit sa capacité diminuée afin de laisser davantage d’espace aux occupants. Une annexe, pouvant accueillir jusqu’à 24 personnes, est construite à côté. Totalement indépendante et autonome du point de vue énergétique, sa construction est simple et rapide, par conséquent sont impact sur l’environnement extérieur est minimum. Refuge d’hiver, mais accessible en tout temps, elle permettra, lors des périodes de gardiennage, d’offrir une formule de nuitée plus indépendante que celle de la demi-pension traditionnelle.

Lorsque la lumière est contrainte à n'entrer que par un seul point dans une chambre noire, on observe alors une projection inversée en temps réel sur le mur opposé. La “camera obscura” révèle ce phénomène optique naturel. Plusieurs penseurs l'ont utilisée pour expliquer le fonctionnement de la vision humaine et le passage de la dimension matérielle des images à leur dimension mentale. Le campus de l'EPFL accueille des étudiants tous les jours, mais aussi des enfants, curieux de découvrir les secrets de la science. La dimension ludique de la “camera obscura” célèbre la connaissance comme un bien commun et permet de s'affranchir de la barrière commune entre savoir et expérimentation. Ici, élargie pour atteindre la taille d'une pièce, cet espace invite les visiteurs à entrer, s'immerger dans une expérience sensorielle les rendant à la fois acteurs et spectateurs du processus visuel. Cet observatoire surélevé propose simultanément deux points de vue. Un premier point de vue, frontal, permet d'observer le spectacle de la vie quotidienne du campus. Un second point de vue, en plongée, contemple une scène matérialisant le cône de vision projeté sur le mur de l'observatoire. Cette situation appelle à la mise en scène de l'imagination. Les aller-retours entre l'observatoire et la scène deviennent un spectacle en soi. Le mouvement et la temporalité, si présents dans la “camera obscura”, sont célébrés et peuvent être expérimentés.

La plupart des monuments d’Europe sont aujourd’hui placés hors du temps comme témoins historiques à forte attraction touristique. Conservés et restaurés dans une forme figée, ils répondent peu aux besoins de la société. Il est temps que celle-ci réinvestisse ses monuments, les habite quotidiennement à nouveau et leur apporte, si nécessaire, de nouvelles valeurs ajoutées tout en respectant leur intégrité. La cathédrale de Lausanne, bien qu’élément phare de la ville, est délaissée par les habitants. Ce projet utilise le massif occidental de l’église, historiquement détaché de toute fonction religieuse, et le convertit en maison de quartier pour la population de la Cité. Caractéristique identitaire de la cathédrale, l’élévation en paliers de la façade occidentale culmine dans l’élancement solitaire de la tour beffroi en un mouvement exponentiel ascendant. Celui-ci est conservé et souligné par l’ajout d’un bâtiment plus bas accolé au Nord. Ses murs de forte épaisseur, en béton monolithique sans armature, reprennent la logique de masse uniforme des murs gothiques adjacents tout en employant un autre matériau. Les maçonneries inachevées de la tour Nord sont quant à elles visuellement complétées par l’ajout d’un couronnement qui ceint un jardin public jouissant d’une vue panoramique. La cathédrale de Lausanne, monument suisse de premier plan, est désormais au service des lausannois et bien ancrée dans le XXIe siècle.

Ce projet est une expérimentation qui vise à transposer les enseignements issus de l’étude du type architectural de la cabane dans un environnement construit. Ce processus cherche au maximum à tirer parti du site, du contexte, des ressources locales ainsi que des occupants à travers une manière de construire et d’habiter résiliente. A Lausanne, le Vallon est un quartier où convergent besoins et potentiels nécessaires à l’établissement d’une telle démarche de projet. D’abord, l’existence d’un fort engagement social, notamment au travers de la Marmotte, qui offre un hébergement de nuit pour une population marginalisée de par son impossibilité à accéder au système de logement standard. Chaque soir, une dizaine de personne dorment dans la rue faute de place, souvent à l’arrière de la Place du Vallon, à l’abri des regards. Ce fond de vallée aujourd’hui industriel, demain forestier, va faire l’objet d’un démantèlement des industries renforçant les qualités paysagères du lieu et représentant une source de matériaux de réemploi pour le projet. Le projet est un processus de construction participatif et itératif, conçu selon les besoins des habitants du quartier, marginalisés ou non, avec une certaine sobriété typologique et technologique, selon une implantation sensible au contexte, les matériaux disponibles sur site, et des techniques de construction et de déconstruction accessibles à tous.

Le centre de Chavannes-Près-Renens est aujourd’hui confronté à un changement de densité. Le bâti du début du 20e siècle, pavillonnaire, est remplacé par des barres de logements, dont l’organisation spatiale répond à des logiques d’investissements. En 2018, le quartier des Cèdres est livré et le plan directeur de la commune prévoit d’étendre le système jusqu’à la route de la Maladière. La barre s’implante au nord de la parcelle, orientée nord/sud, elle définit une place minérale, activée par un bâtiment publique en son centre. La prairie est conservée et reste disponible pour une densification future ainsi que pour la gestion des terres durant le chantier. La terre utilisée pour les logements provient des grands chantiers de l’ouest Lausannois. La préfabrication foraine d’éléments de construction en terre crue réduit le coût et la durée du chantier. Les unités d’habitation se développent entre les porteurs de terre crue. Le rez et le premier étage constituent un socle minéral à la construction de terre, afin d’augmenter l’occupation du sol. Pendant la phase de préfabrication des modules de terre crue, cette structure sert pour le stockage et le séchage des éléments. La terre, non stabilisée, le bois et le béton recyclé du socle sont des ressources locales. Ainsi mises en œuvre, elles pourront être réutilisée à la fin de vie de ce dernier. Le bâtiment constitue une réserve de matière première pour le futur.

Dans ce projet, l’auteur propose de réinterpréter l’habitat itinérant et développe un nouveau modèle d’architecture nomade modulaire. Ce dernier répond à des enjeux d’ordre à la fois technique, économique, réglementaire et environnemental. Fondée sur une approche d’optimisation des ressources et de réduction des coûts, cette solution innovante – qui s’articule autour d’éléments préfabriqués et réplicatifs, destinés à être combinés suivant les différents besoins et contraintes d’une situation donnée – se caractérise par sa flexibilité et son extensibilité. Ce faisant, cette architecture est pensée pour s’adapter rapidement à des situations autant individuelles que collectives, tout en se déclinant dans des contextes variables. Le nouveau modèle d’architecture nomade tel que proposé par Charles Jenny se fonde sur ses propres techniques d’assemblage. L’auteur a également imaginé une gamme de mobilier, destinée à améliorer le confort de l’occupant.e, qui a été conçue selon le même langage structurel que l’habitat. Enfin, le modèle commercial pour ce projet met en perspective deux formes de distribution: d’une part, la forme d’habitat nomade est proposée sous forme prête à l’emploi et d’autre part, sous forme de kit, cette dernière mobilisant directement l’utilisateur.trice.

Situé à proximité du centre de Neuchâtel, ce nouveau bâtiment termine un îlot existant et s’inscrit dans un schéma plus large de requalification d’une partie du quartier. La surface est principalement occupée par des logements mais accueille également des activités, notamment liées au domaine de la santé, en synergie avec l’hôpital tout proche. L’exposition au rayonnement est un sujet d’inquiétude pour une partie de la population et ce bâtiment veut proposer un cadre de vie agréable et sain dans un contexte urbain, pensé pour les personnes sensibles à cette problématique. D’autres éléments de confort sont également pris en compte, tels que la limitation de l’exposition au bruit, l’apport de lumière du jour ou la réduction des émissions chimiques dues à certains matériaux. Deux identités différentes caractérisent le bâtiment: une façade extérieure continue et une cour intérieure définie par les plateaux des étages. L’organisation autour d’une cour fermée souligne cette recherche de calme et de protection. Le plan présente une claire séparation entre les espaces isolés du rayonnement et ceux où la présence des ondes est acceptée. Des noyaux aux murs massifs pouvant absorber le rayonnement abritent les lieux protégés, contenant en général une ou deux pièces desservies par un sas. Ces noyaux protégés, colonnes traversant tous les étages, génèrent par leur disposition les espaces de séjour, interstitiels. Ils constituent en outre la structure porteuse de tout le système.

Introduction The construction industry has an extensive impact on the global environment and will be facing three big challenges in the next decades: reducing its resource consumption, decreasing its energy use, and limiting its waste production. This is even more crucial, considering global population growth and increasing urbanization. Consequently, a shift of paradigm from a linear economy of make-use-dispose, towards a circular economy that advocates closed loops within the service life of materials and components is required. Recycling currently is the common strategy to make use of obsolete materials; however, it involves energy for reprocessing (e.g. melting steel scrap). Instead, direct reuse of components close to their original form has the potential to reduce environmental impacts further because sourcing additional raw material is avoided and only few energy is spent for transformation [1]. In the case of buildings and infrastructures, load-bearing systems contribute the most to the embodied environmental impacts. This is because of their big mass and energy intensive construction process. These observations suggest that reusing structural elements has large potential to reduce the environmental footprint of building structures. Reused components may consequently have a longer service life than the systems to which they initially belonged and disassembled buildings become a mine for new constructions. This idea is of course not a today’s invention, but has found application already far in the past as well as in recent building projects. Before industrialization, most building materials were sourced locally and reuse of building materials and components was the rule because it was more cost and time efficient than new production [1]. The scarcity of building materials had to be considered in design and construction. A classic example is the reuse of bricks throughout the Roman and Greek eras or in post-war times. Remarkable are also the stone columns of the Great Mosque of Cordoba, Spain, which were reused from nearby Roman and Visigoth ruins to support Moorish double arches (Fig. 1a). More recently, the steel structure of the BedZED project in London (Fig. 1b) was constructed from 90 % locally reclaimed elements [2]. Many other contemporary case studies in which bricks, timber, or steel elements have been reused are reported in [1] and [2]. An outstanding structure is the London Olympic Stadium (Fig. 1c), whose roof truss incorporates 2000 tons of steel pipeline tubes reused from a nearby development project [3]. At smaller scale, a strained grid-shell pavilion made of reclaimed skis has been built by the researchers at EPFL’s Structural Xploration Lab (Fig 1d). Recently this environmental-aware architectural and structural design is evolving. In addition, governments have understood the potential of circular economy and circular design. For instance, the European Commission has issued an EU action plan for the circular economy in order to reduce waste and landfill. Research While historic and contemporary projects, especially in Europe, highlight the environmental, time or cost benefits of building with reclaimed (structural) elements, many technological challenges remain. Buildings have to be carefully disassembled, which is often only possible for steel or wooden structures that are joined with reversible connections, or when elements can be cut and member ends are reshaped to fit new settings. Further, the quality and structural capacity of reclaimed elements has to be ensured. Under these assumptions, this research focuses on the standpoint of composing building structures from a stock of reclaimed elements. This entails reversing the conventional design process. The constrained availability of elements dictates the layout (topology and geometry) of the designed structure due to the a-priori set geometric and mechanical properties. The design shifts towards a “form follows availability” paradigm [1]. Structural optimization methods, which traditionally seek best performing structural systems under given boundary conditions, can be extended to integrate and facilitate element reuse in structural design. This research uses the combination of combinatorial optimization and form-finding methods to design reticulated structures from a given stock of reclaimed elements [4], where: 1) available elements are grouped by material, structural capacity and dimensions, 2) an optimal assignment of a subset of stock elements into a structural system is performed, and 3) the structure geometry is optimized. Generally, the assignment step 2) minimizes the structural weight to optimally utilize the available element capacities, whereas the geometry optimization step 3) is carried out to match truss geometry and available element lengths. This method is applied to optimize truss systems subject to differently composed stocks. In each case, varying cross section sizes or element lengths result in a different outcome of the designs. Figure 2 (a) shows a typical roof truss design, which is loaded at the top chord and is used as the initial topology for the introduced optimization method. The obtained layout for the case of using Stock A is reported in Fig. 1b. This stock consist of elements with 3.00m length which are n = 4 times available for each of the six cross-section groups. The use of the stock is indicated by the superimposed magenta colored bars on top of the grey ones. Due to limitations of the stock to 3.00 m elements only, the truss layout contains two arrays of three almost equilateral triangles. For the truss made from Stock B, which is composed of equivalent cross section groups but with variable element lengths, the found geometry is shallower and vaulted. In both cases, the geometry optimization allows to use most of the stock members with their full length. The exploration of these case studies concludes that the availability of elements has a significant influence on the final structural design as well as its structural performance. For example, if an insufficient amount of elements with small cross-sections is available, the structure will be oversized (i.e. the capacity of available members is not utilized) and environmental savings are diminished. Conclusion The proposed optimization and form finding method renders a first step towards facilitating the design with reused elements where the outcome is not as predictable as in the well-established conventional structural design process. Future research will extend this method towards different structural typologies such as bending and frame systems. Further, the question of customized connection details enabling the joining of stock elements has to be addressed.

De nombreuses structures surplombent les rives du lac Léman, la plus grande étendue d’eau d’Europe occidentale, source de grandes fascinations. Ces rives ont été aménagées de manière différente au travers des siècles, offrant un paysage évolutif, ouvrant ainsi de nouvelles perceptions. Parmi ces aménagements, le ponton – par son implantation, sa structure, et son statut souvent privé – joue aujourd’hui un rôle flou dans l’espace public. Le projet Les curiosités du Léman cherche à questionner l’usage des pontons autour du lac. Il vient perturber leur utilisation conventionnelle en élaborant, entre Morges et Epesses, cinq interventions qui mettent en lumière leur potentiel inexploité. Celles-ci ont pour but de revaloriser ces structures et d'inviter le public à occuper ce seuil entre terre et eau. Implantées sur des structures hétéroclites, ces interventions prennent des formes diverses selon leur contexte spécifique et génèrent ainsi un rapport au lac différent. A l’image des œuvres de Magritte, elles sont libres d’être interprétées et constituent un nouveau langage subversif. Chaque intervention vit par elle-même, mais il est aussi possible de les lire comme un tout et de créer ainsi une scénographie alternative autour du Léman.

Arrivant à la fin de leur premier cycle de vie, les tours d’habitation de Suisse, construites pour la plupart durant les Trente Glorieuses, nécessitent aujourd’hui d’être rénovées. En étudiant les trois tours de la Maladière, trois scénarios distincts et interconnectés ont émergés, mettant en évidence le potentiel que peut offrir la rénovation des tours d’habitation. Ces tours étant inscrites à l’inventaire national, le premier scénario cherche prioritairement à préserver la valeur patrimoniale en optant pour une restauration des façades et une transformation des appartements. Les deux autres scénarios suivent un processus de densification. Dans le second, celle-ci s’opère au moyen d’une surélévation en continuité avec l’existant, conservant la rigueur des façades et la forme articulée du plan, alors que le troisième rompt avec les principes architecturaux d’origine en suivant un processus d’addition par extension et surélévation. Dans les trois scénarios, la qualité de vie des habitants est améliorée, par l’adaptation des appartements aux modes de vie actuels, par la diversification des types de logements, ouvrant à une plus grande mixité sociale et par la diversification des activités. La rénovation des tours d’habitation s'inscrit dans la politique de densification des centres urbains, en s’adaptant aux besoins et aux exigences de la société actuelle. Elle produit une image nouvelle et contemporaine de la ville.

Face aux enjeux environnementaux, il devient urgent de changer les habitudes du secteur de la construction afin de la rendre plus durable. Le gaspillage des matières premières, la production massive de déchets, la consommation excessive d’énergie sont des phénomènes qui peuvent être freinés par le passage à une économie circulaire pour laquelle la construction réversible et le réemploi sont des pistes prometteuses. En anticipant l’évolution d’un bâtiment, la construction réversible permet de repousser son obsolescence en diminuant au maximum les adaptations et leurs coûts lors d’une future transformation. Partant du constat que la construction en milieu urbain passe dorénavant majoritairement par un travail avec l'existant, ce projet de master applique la construction réversible à une extension d’une barre de logement située à Chêne-Bourg, dans la périphérie de Genève. L’évolution du bâtiment se fait au travers de trois scénarios, chacun amenant un nouveau programme. Il ne s’agit-là que de trois possibilités parmi d’autres, l’utilisation future du bâtiment étant impossible à prédire. Tout l’enjeu de cette recherche consiste plutôt à mettre en place une nouvelle méthode de projet permettant de concevoir un bâtiment facilement adaptable à de nouveaux usages, de tirer parti de son contexte et d’avoir le moins d'impact possible sur l’environnement.

Pour comprendre les enjeux et la pertinence d’intervenir au cœur du patrimoine, j’ai réalisé une série de relevés sur différents bâtiments du village de Champéry et visité cinq chantiers de réemploi. L’étude de l’identité architecturale forte de ce milieu alpin a fait l’objet de mon énoncé théorique Prologue de démontage d’une construction en bois du Val d’Illiez. La grange étudiée, qui date du début du XXe siècle, obéit aux codes de la construction traditionnelle. Je conjugue ses composantes, inventoriées dans une base de données, auxquelles s’ajoutent d’autres pièces récupérées de chalets avoisinants, avec des éléments neufs. Leur interopérabilité reste la stratégie appliquée tout au long du processus. Le programme propose de revisiter de l’archétype du chalet, de façon évolutive et flexible selon les ressources de bois à disposition. Les procédés numériques explorent différentes configurations, variant entre une volumétrie rationnelle et une forme plus sophistiquée intégrant une pluralité d’éléments réemployés. Le projet prend place sur un socle en béton abandonné du village, pour une vision de bout en bout d'un avenir sans déchets, selon les principes de l’économie circulaire.

Les milieux construits, comme ceux de la région lausannoise, ont avec le temps et l’industrialisation, fait le tri dans la diversité des habitats des oiseaux pouvant composer la ville. Les oiseaux d’eau vivant dans les derniers marais et roselières de la baie de la Chamberonne il y a encore 50 ans ont dû se résoudre à quitter Lausanne, voir même la Suisse, sachant que 90 % des milieux humides y ont été drainés. Ce projet démontre la possibilité de rétablir une coexistence spatiale harmonieuse entre oiseaux et humains au sein des espaces riverains de la baie de la Chamberonne malgré une urbanité forte. La stratégie territoriale consiste à composer avec les différents potentiels latents dans ce site afin de mettre à disposition des oiseaux les milieux humides leur permettant de trouver à nouveau abris et nourriture, en ces territoires étant précédemment leurs. Ces potentiels sont l’eau et la topographie permettant sa captation, les différents couverts végétaux offrant des habitats spécifiques et la mise à distance possible dans l’espace urbain aidant à la tranquillité d’espèces aviaires plus sensibles. Tout ceci dans l’objectif de réintroduire cette coexistence si bénéfique à l’ensemble des habitants riverains.

Dans un environnement construit considéré immuable, les changements fréquents de besoins et d’usages rendent nombre de bâtiments obsolètes, alors même que leurs composants conservent majoritairement leur valeur intrinsèque. L’une des conséquences visibles de ce manque d’adaptabilité est incarnée par l’imposante et vétuste raffinerie Tamoil en Valais, dont l’empreinte physique, sociale et environnementale sur le territoire reste lourde pour les populations locales. En envisageant de nouvelles vies pour les composants de la raffinerie à travers la conception de projets versatiles et réversibles, les 2ème et 3ème cycles proposés redéfinissent ainsi un environnement bâti capable de s’adapter à de nouvelles conditions, au-delà d’un horizon temporel prévisible. Accueillant les matériaux de réemploi consciencieusement analysés comme source de projet, l’architecture des bâtiments receveurs gagne en expressivité par la célébration structurelle et tectonique de stratégies non-destructives, favorisant ainsi le développement d’une image tangible d’une grande adaptabilité pour l’architecture.