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Le CRTA de Bobo-Dioulasso a réalisé une campagne de lutte contre trois espèces de glossines (G. p. gambiensis, G. tachinoides et G. m. morsitans) dans une zone pastorale d'accueil de 3.500 km2 située à proximité de la ville. Les travaux se sont déroulés en deux phases : Une phase préparatoire de deux ans (1981-1982) a permis la création sur le terrain d'un réseau de 600 km de pistes, puis la prospection entomologique afin d'établir une carte de répartition des espèces de glossines présentes et de connaître leur densité apparente; La lutte proprement dite a également duré deux années (1983-1984). Deux méthodes ont été utilisées alternativement, selon la saison. La pose d'écrans insecticides en saison sèche a permis de faire baisser les populations de glossines d'environ 90 p. 100. Le lâcher de 850.000 mâles stérilisés par irradiation a été fait en saison des pluies. Cette zone, ainsi libérée des glossines par l'association de ces deux méthodes, et protégée des réinvasions par des barrières de pièges et d'écrans, est actuellement en plein aménagement.

Une étude comparative des réponses électroantennographiques des mâles et des femelles de Glossina palpalis gambiensis Vanderplank, G. tachinoides Westwood, G. fuscipes fuscipes Newstead, G. morsitans morsitans Westwood et G. austeni Newstead a été faite après engorgement à diverses concentrations d'acétone, 4-heptanone, 3-nonanone et 1-octen-3-ol. Les effets stimulants de ces substances augmentent dans l'ordre : acétone

Des expériences destinées à mettre en évidence pour Glossina tachinoides, l'existence éventuelle d'attractifs olfactifs, ont été entreprises au CRTA de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). L'utilisation, comme leurres visuels, d'écrans bleus avec des grilles électrifiées, a permis de montrer que l'odeur d'un homme, d'un porc domestique, ou d'un bovin baoulé, augmente de façon significative les captures par rapport au leurre témoin. L'attractivité s'est accrue avec le nombre de bovins. L'utilisation d'un filtre à charbon actif (ne laissant passer que les molécules légères) a diminué les captures, prouvant que le gaz carbonique n'est pas le seul composant chimique en cause. En utilisant des pièges biconiques, l'odeur de produits (dérivés du phénol) a été testée et les captures ont été doublées de manière significative. Des recherches sont actuellement en cours pour savoir si ces produits sont les seuls responsables de l'attractivité des animaux pour Glossina tachinoides, ou si d'autres substances s'y associent. Ces travaux montrent que des glossines autres que celles du groupe morsitans sont sensibles aux odeurs. Cela permet d'envisager pour le groupe palpalis, et dans les conditions écologiques dans lesquelles s'est déroulée l'expérimentation, l'utilisation d'attractifs olfactifs pour la lutte contre ces glossines

Une campagne de lutte contre la mouche tse-tse a ete financee de 1971 a 1974 par le Fonds d'Aide et de Cooperation de la Republique Francaise. Placee sous l'egide de la Commission du Bassin du Lac Tchad, realisee techniquement par le Laboratoire de Farcha, elle a eradique, en une annee de prospections et deux annees de pulverisations, Glossina tachinoides, espece riveraine, de toute la region Assale-Serbewel, situee entre N'Djamena et le Lac Tchad. La technique employee a suivi le schema classique admis pour la lutte contre cette espece par voie terrestre: application selective d'insecticide organochlore (DDT) sur les parties de la vegetation qui constituent ses lieux de repos. Le budget global de 4 millions de FF est justifie par l'importance des pertes economiques dues a la trypanosomiase bovine dans la region (3 264 000 FF par an). Le cout brut du traitement (320 FF par ha et 8 000 FF par km de rive) ainsi que la consommation de DDT (5,7 kg/ha et 112,5 kg/km de rive) seront discutes et commentes dans un deuxieme article publie sur ce sujet. (Resume d'auteur)