351. Comme Dostoïevski raconterait une vie
- Author
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Gerard Bensussan
- Subjects
Event ,evento ,Amour ,Écriture ,Évenement ,PG1-9665 ,Writing ,mentira ,amor ,Mensoge ,Amor ,corpo ,General Medicine ,Love ,Corpo ,Corps ,Escrita ,Literature (General) ,Evento ,Body ,Lie ,escrita ,PN1-6790 ,Slavic languages. Baltic languages. Albanian languages ,Mentira - Abstract
Les œuvres de Proust et de Dostoïevski, au-delà des différences qui les marquent, en particulier sur le monde, avec ou sans Dieu, sur la différence de statut des narrateurs et sur l’intériorité, partagent un trait essentiel: les personnages, les situations, les intrigues qui les nouent n’y sont jamais présentés selon un principe de causalité qui en permettraient l’explication psychologique, mais dans l’ordre de leurs perceptions diffractées par les récits et les impressions des protagonistes, et dans le sens de leurs illusions, de leurs croyances, de leurs certitudes, c’est-à-dire dans leurs vies mêmes telles que les raconte Dostoïevski, et qui suscitait l’admiration de Proust. Deux questions philosophiques majeures sont ainsi mises en jeu selon des modalités proprement romanesques: qu’en est-il de la vérité, qu’en est-il du réel? Les œuvres de Proust et de Dostoïevski, au-delà des différences qui les marquent, en particulier sur le monde, avec ou sans Dieu, sur la différence de statut des narrateurs et sur l’intériorité, partagent un trait essentiel: les personnages, les situations, les intrigues qui les nouent n’y sont jamais présentés selon un principe de causalité qui en permettraient l’explication psychologique, mais dans l’ordre de leurs perceptions diffractées par les récits et les impressions des protagonistes, et dans le sens de leurs illusions, de leurs croyances, de leurs certitudes, c’est-à-dire dans leurs vies mêmes telles que les raconte Dostoïevski, et qui suscitait l’admiration de Proust. Deux questions philosophiques majeures sont ainsi mises en jeu selon des modalités proprement romanesques: qu’en est-il de la vérité, qu’en est-il du réel? The works of Proust and Dostoevsky – beyond the differences that mark them, in particular about a world with or without God, about the difference in the status of the narrator, and regarding interiority – share an essential trait: the characters, the situations, the intrigues that bind them together are never presented according to a principle of causality, which would allow a psychological explanation, but in the order of their perceptions diffracted by the narratives and impressions of the protagonists, and in the sense of their illusions, their beliefs, their certainties, that is to say in their very lives, as Dostoevsky tells them, which is what aroused the admiration of Proust. Two major philosophical questions are thus brought into play in properly romantic terms: what about the truth, what about the real?
- Published
- 2021