Search

1. Introduction L’interface entre les plaines de Saône et les premiers plateaux jurassiens fut propice à l’installation de nombreux sites de hauteur. Ce dynamisme particulier a été largement souligné pour la Pré-Protohistoire (Passard 1980 ; Passard, Piningre, Urlacher 1992 ; Piningre 2016 ; 2017 ; Piningre, Ganard 2017) mais également pour l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (Billoin, Gandel 2018 ; 2019 ; et dans ce volume). Le secteur de Salins-les-Bains constitue l’un des rares points...

Sous ce titre poétique est publié le catalogue de l’exposition éponyme consacrée à ce pays, présentée au musée national des arts asiatiques – Guimet, du 13 octobre 2021 au 10 janvier 2022. D’entrée, la carte du Tadjikistan montrée en double page (p. 11-12) répond judicieusement à l’attente du lecteur sur la situation même de ce pays. Continental et couvert de montagnes sur les trois-quarts de sa superficie, il est bordé au Nord par le Kirghizstan et l’Ouzbékistan, eux-mêmes, dominés par le Ka...

International audience; Le recours à la terre crue dans le cadre des pratiques funéraires de l’Âge du Bronze égéen relève autant du banal que de l’exceptionnel. Banal car nombreuses sont les tombes au sein desquelles ce matériau est mis en œuvre, et exceptionnel en raison de la rareté des observations archéologiques dépassant le simple constat de son usage, limitées dans la plupart des cas aux questions d’architecture funéraire. Les fouilles récentes à Kirrha (2009-2019), un établissement de l’Âge du Bronze situé sur la rive nord du golfe de Corinthe, présentent un cas susceptible de révéler l’intérêt de porter à cette question une plus grande attention.Une soixantaine de sépultures ont été mises au jour au cours des dernières fouilles, au nombre desquelles des tombes « intra muros » de l’Helladique Moyen (2100-1700 av. J.-C.), un groupe important appartenant à une nécropole de la période dite de « transition » entre Helladique Moyen et Helladique Récent (2000-1650 av. J.-C.), ainsi que deux grandes tombes à ciste mycéniennes. Si l’usage des briques de terre crue comme éléments constitutifs de l’architecture des tombes disparaît après l’Helladique Moyen, ce matériau est encore utilisé aux périodes postérieures : il sert de base à la confection d’un mortier de chaux utilisé aussi bien pour enduire les parois de tombes en fosse que pour sceller hermétiquement des tombes maçonnées. Enfin, un élément en terre crue de nature et de fonction indéterminée a pu être mis en évidence dans l’une des deux grandes cistes de la période mycénienne mises au jour.Si la terre crue est omniprésente dans l’architecture domestique, elle est sans surprise également utilisée dans l’architecture funéraire et les pratiques associées. On s’attachera de déterminer les spécificités de l’usage de la terre crue en contexte funéraire, et à mettre en évidence les particularismes qui font son usage ne relève pas toujours d’un simple redéploiement de techniques déjà éprouvées en contexte domestique.

L’opération d’archéologie préventive sur le site des « Marcioux » fait suite à un projet de lotissement. La prescription portait sur 3 ha situé au nord-ouest du bourg. Ce secteur avait livré au diagnostic des vestiges d’occupation de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze. La fouille a été menée de novembre 2019 à janvier 2020 avec une équipe de 9 personnes.Les vestiges sont apparus sous 0,20 à 0,50 m de terre végétale et les 1053 faits identifiés ont été fouillés et documentés. Ils témoignent d’occupations continues, depuis le Néolithique récent jusqu’au premier âge du Fer.Les plus anciennes traces d’occupation du gisement remontent à la fin du Néolithique moyen et consistent en un bâtiment quadrangulaire à deux nefs. Situé au sud-est de l’emprise, cet ensemble est antérieur au vaste habitat qui se développe à la fin du Néolithique. Ce dernier se caractérise par au moins 6 bâtiments et plusieurs fosses, principalement situés au centre et à l’est de l’emprise. Les constructions sur poteaux plantés prennent différentes formes. Les plus vastes (15 x 7 m en moyenne) sont de plan quadrangulaire à trapézoïdal, à deux nefs, tandis que les plus modestes, à une nef, sont de forme quadrangulaire et constitués de 6 ou 9 poteaux. Ces vestiges sont tous datés entre 3300 et 2900 cal BC, soit à la toute fin du Néolithique récent ou au début du Néolithique final. Sur le plan culturel, les productions céramique et lithique se rapprochent de l’Artenac, groupe culturel du Néolithique final régional. Cet habitat ouvert se développe sur près d’1,5 ha.L’occupation de l’âge du Bronze ancien est plus difficile à individualiser. Les datations par le radiocarbone sont larges et vont, pour beaucoup, jusqu’au début de l’âge du Bronze moyen. La culture matérielle est tout aussi ubiquiste avec un répertoire de formes céramiques peu varié et des motifs décoratifs connus jusqu’à l’âge du Bronze moyen (pastillage, cordon, etc.). Un ensemble de trous de poteau, à l’est de l’emprise, dessinant le plan d’une construction quadrangulaire à deux nefs (11 x 6,50 m), peut assurément se rapporter à l’âge du Bronze ancien. Il en va de même d’une construction trapézoïdale de 7,5 x 5,4 à 6,2 m situées légèrement au nord de la précédente. Deux édifices de forme rectangulaire pour l’un et trapézoïdal pour l’autre, plus largement attribués à la fin de l’âge du Bronze ancien ou au début de l’âge du Bronze moyen, ont été mis en évidence dans le quart sud-est de l’emprise. Il n’est pas impossible que cette occupation se poursuive vers l’est, au-delà de la zone de fouille. Quelques fosses plus isolées, au sud, livrent également du mobilier céramique du début de l’âge du Bronze. Enfin, un petit édifice (2 m²) à 4 poteaux découvert en limite sud de l’emprise est daté par le radiocarbone de l’âge du Bronze moyen (1609-1437 cal BC).L’âge du Bronze final est plus largement documenté. Plusieurs phases ont été décelées et laissent supposer des occupations successives. L’âge du Bronze final I-IIa est attesté au travers de rares structures en creux. Trois édifices à 4 poteaux de 6 à 8 m² situés au centre-est de l’emprise se rattachent quant à eux à l’âge du Bronze final IIb-IIIa. Une palissade sur poteaux plantés, au nord, témoigne d’une occupation des lieux durant l’âge du Bronze final IIIb. Plusieurs structures en creux et ensembles architecturaux (le plus souvent quadrangulaires, à une ou deux nefs) sont largement attribués à l’âge du Bronze final. Un ensemble à 4 poteaux se rattache à la transition âge du Bronze final IIIb/Hallstatt. Les vestiges datés du Premier âge du Fer sont, eux, inégalement répartis sur l’emprise. Au nord, un fossé curviligne enserre un regroupement de fosses polylobées. Le mobilier céramique recueilli dans leurs comblements est abondant et témoigne d’un espace dédié à des activités agricoles ou domestiques. Les structures en creux peu caractéristiques et les rares bâtiments (quadrangulaire à une nef) attribués à cette période se situent en dehors de l’espace enclos. La production céramique s’intègre pleinement dans la chronotypologie régionale et les datations par le radiocarbone viennent confirmer une attribution de ce petit établissement rural au Hallstatt C-D1.Enfin, deux datations par le radiocarbone laissent supposer une fréquentation des lieux durant la fin de l’Antiquité et le Moyen-âge.

Achevée au mois de mars 2021, la fouille préalable à la troisième phase d’aménagement de la ZAE Pont-Peyrin, à L’Isle-Jourdain, est intervenue à la suite d’un diagnostic réalisé par F. Sergent (Sergent 2020).Sur les 4000 m² ouverts, le site livre ses premiers vestiges sous la forme d’un mobilier attribuable assez largement à la Protohistoire ancienne, piégé dans des anomalies qu’il est difficile de caractériser comme d’origine anthropique. Le versant du coteau est en effet impacté par une alternance de séquences alluviales et colluviales plus ou moins anciennes qui ont déposé du mobilier au sein de cuvettes difficiles à distinguer de creusements. Bien que les éléments à valeur typologique soient rares au sein de ce corpus de 79 tessons de céramique, les attributions les plus précises renvoient au Bronze ancien, ce qui atteste la fréquentation du site à cette période sans que l’on puisse écarter qu’elle soit étalée entre le Néolithique final et la phase moyenne du Premier âge du Fer. Il est possible qu’une occupation structurée ait pris place sur le point haut du coteau et que le mobilier collecté sur l’emprise de fouille ne soit que le reflet de son démantèlement.La seconde occupation, plus caractéristique, correspond à un petit locus funéraire du Premier âge du Fer, composé de quatre tombes à crémation dont une ne subsiste plus qu’à travers un fond de fosse (deux des quatre sépultures ont été fouillées durant l’opération de diagnostic). Inégalement réparties sur une surface d’environ 130 m², ces quatre tombes étaient installées sur un petit replat, alors que le versant était probablement marqué par un relief en rideaux. Cette particularité du paysage a pu jouer un rôle dans le choix d’implantation. Les trois tombes les moins arasées conservaient chacune un vase ossuaire qui contenait les ossements brûlés d’un individu de taille adulte. Deux d’entre elles étaient encore fermées par un couvercle. Chaque sépulture recelait du mobilier d’accompagnement, céramique et/ou métallique. On recense ainsi deux gobelets en céramique, un petit bouton à bélière saillante en alliage cuivreux, un couteau en fer, deux couples d’anneaux en alliage cuivreux provenant de deux chaînettes de pendeloque probablement partiellement constituées de matériaux périssables, ainsi qu’une épée courte à antennes. Cette dernière fournit une datation précise, dans le tiers central du VIe s. a.C., pour l’une des tombes. Toutefois, les traits typologiques de l’assemblage de céramiques de deux autres sépultures orientent vers une datation légèrement antérieure, entre la fin du VIIe et le début du VIe s. a.C., ce qui suggère un développement à partir d’un couple de tombes durant la phase moyenne du Premier âge du Fer, en périphérie duquel se sont installées deux sépultures plus récentes. La fouille n’a en revanche pas apporté de données relatives à l’architecture des tombes et ne permet pas d’assurer que ce locus n’appartenait pas à une nécropole plus étendue.

Our traditional chronology systems hardly ever reflect cultural changes accurately and may even mask real moments of discontinuity. This is particularly true for the second part of the Late Bronze Age Urnfield Period where a radical change in iconography can actually be noticed around 900 BC. Within a very short period, the famous solar bird-boat iconography, which had widely developed over centuries and given rise to the elaborate and sophisticated ornamentation known on solid hilted swords from the 11th/10th century, takes a back seat and we can see a single new symbol coming to the fore, concentrating figurative representation in form of a singular vase-shaped build (Wirth S. 2021, 652-654).The history of solid-hilted swords perfectly illustrates this abrupt transformation in iconography that goes hand in hand with substantial morphological change and there are other examples in ornaments (armrings, pins) and tools. Discontinuity in material culture is a key issue in LBA metalwork studies, changes in “style” having already been pointed out by E. Vogt in 1942. We argue that there is clear correlation with a well organised restructuring in production techniques: new forms of objects are being manufactured using stone moulds (which were already very common in serial axe production but until then rarely seen, for example, in sword hilt manufacture: Dumont 2022, 383-389) and innovative coquille casting (Wirth M. 2002, 87 sq., 114 sq.). Nearly all areas of metalwork production were affected by this general shift towards standardized morphologies and extremely simplified ornamentation. We are convinced that this phenomenon has its counterpart in structural changes encompassing all sectors of Late Bronze Age societies.Dumont L., 2022. Production et circulation des épées à poignée métallique de l’âge du Bronze en Europe occidentale. PhD dissertation. Ghent University and Université de Bourgogne-Franche-ComtéVogt E., 1942. Der Zierstil der späten Pfahlbaubronzen. Zeitschr. für Schweiz. Arch. und Kunstgesch., 4, 193-206.Wirth M., 2002, Rekonstruktion bronzezeitlicher Gießereitechniken mittels numerischer Simulation, gießtechnologischer Experimente und werkstofftechnischer Untersuchungen an Nachguss und Original. Diss. RWTH. Aachen.Wirth S., 2021. Une place au soleil. Le motif central de la symbolique du Bronze final en contexte et en action. In: Marcigny C., Mordant C., eds., Bronze 2019. 20 ans de recherches. Bulletin de l'APRAB, Suppl. 7. Nonant, 643-660.

La fin du Xe siècle av. J.-C. correspond à une subdivision mineure au sein des principaux systèmes chronologiques d’Europe continentale (transition Bronze final IIIa-IIIb ou Ha B1-B2/3). Il s’agit pourtant d’une période de rupture majeure dans les productions métalliques. L’aspect des objets en bronze, notamment ceux de la sphère personnelle (épées, parures, couteaux…), change radicalement. La riche ornementation graphique répandue jusqu’alors laisse place à des objets beaucoup plus épurés et standardisés. Ce changement rapide doit être mis en relation avec des variations au sein des systèmes de production et le développement de l’utilisation de moules permanents, auparavant réservés à la production en série d’objets tels que des lames de hache. Ces variations traduisent une réorientation profonde au sein des sociétés de la fin de l’âge du Bronze autour de 900 av. J.-C., tant parmi les utilisateurs que les producteurs de ces objets, dont les causes et l’étendue restent à définir.

How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries BC, reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers. The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters' social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases. However, relying solely on potters' social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests ofindependence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance...) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age. By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age., Comment les céramiques de l'âge du Bronze étaient-elles fabriquées ? L'étude technologique menée sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, occupés entre le Xe et le VIIIe siècle av. J.-C., révèle l'incroyable variabilité des chaînes opératoires mises en œuvre. Les macrotraces techniques observées sur les 829 céramiques du corpus sont abondamment illustrées, et leur interprétation se fonde sur une synthèse critique de nombreux référentiels ethnographiques et expérimentaux. La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les styles morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative. Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l'observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la coreprésentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d'une spécialisation de cet artisanat à l'aube de l'âge du Fer.Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l'âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.

Les épées de l’âge du Bronze, a fortiori celles à poignée métallique, figurent parmi les objets les mieux documentés de la période, avec un grand nombre d’études réalisées à l’échelle européenne depuis la fin du XIXe siècle. Malgré tout, l’emploi de techniques d’imagerie utilisant les rayons X, telles que la radiographie et la tomographie, permettent de porter un regard nouveau sur ces armes grâce à l’examen de leurs entrailles qui révèlent certaines techniques mises en place par les artisans pour leur production. Ces épées sont en effet des objets complexes formés de plusieurs pièces agencées à l’aide de techniques variées, pour lesquelles les artisans de l’âge du Bronze se sont montrés très ingénieux. Malgré l’emploi de la radiographie dès les années 1950 pour étudier les techniques de production de ces épées, l’utilisation des techniques d’imagerie est restée relativement limitée en dehors de l’Allemagne. Aujourd’hui, les techniques de radiographie et de tomographie permettent d’étendre considérablement les possibilités offertes par ce type d’analyse. Il est ainsi beaucoup plus aisé d’observer la structure interne des objets étudiés. Les modèles 3D issus des examens de tomographie ouvrent par ailleurs la porte à de nombreuses analyses, de la simulation numérique de coulée à la visualisation de surfaces jusqu’alors inaccessibles en passant par une quantification de la porosité de certaines zones. Nous nous proposons ici de faire le point de plus de quatre ans de recherches sur les techniques de production des épées à poignée métallique de l’âge du Bronze européen. L’étude technologique permet d’obtenir un regard nouveau sur de nombreuses problématiques chères aux archéologues telles que la restitution de la chaîne opératoire, l’organisation de la production, les modalités de diffusion des produits finis, par exemple à travers la mobilité des artisans ou des producteurs, ou encore la question de l’utilisation qui était faite de ces armes. Nous aborderons également la question de l’identification des faux et copies. Dans la mesure où les épées ont été et restent des objets prisés par les musées et les collectionneurs, de nombreuses reproductions et contrefaçons ont été réalisées depuis le XIXe siècle, dont l’identification n’est pas toujours aisée.

Bronze Age swords with a bronze hilt were a highly specialised production. Casting hilts and blades and fixing them to each other require lots of precision and very specific skills. We hardly know anything about the production organisation as moulds are extremely rare, preventing us from locating workshops. However, studying swords themselves using X-ray imaging techniques allows us to reconstruct a part of the chaîne opératoire and gain insight into some aspects of the production processes. We identify three periods in the production of solid-hilted swords at the European scale:1. Experimental phase (1800-1450 BC): small-scaled productions by multiple workshops experimenting various ways of making swords.2. “Monopoly” phase (1450-900 BC): swords are produced in a very standardised way in a few very specialised workshops.3. Break phase (900-800 BC): major shift in the aspect of the swords coming along with the development of various technological traditions connected to many versatile production units.The “monopoly” phase corresponds to the outbreak of a well-defined production process in the middle of the 15th century BC thanks to the experimentations of the first swords makers. During more than five centuries, almost all solid-hilted swords were made the exact same way: hollow wax-cast hilts were fixed to the blades by locking both parts together before adding two rivets. These techniques were reproduced by many generations of craftsmen without any significant changes during more than five centuries, suggesting well-established transmission and training systems. On the other hand, efforts were probably made to prevent widespread transmission to a large community of craftsmen, as imitations prove the techniques were not known in every production groups.At the very end of the Bronze Age (9th century BC), structural changes occur in the production of solid-hilted swords. Besides a deep stylistic shift, various production techniques are then identified. At this time, sword production seems to have opened to several less specialised and more versatile workshops, with significantly different production qualities. An interruption of knowledge transmission could be involved in the major variations in metalwork productions at the end of the period.

Le diagnostic archéologique a permis de mettre en évidence la fréquentation et l’occupation des terrains au cours de la Protohistoire et de l’Antiquité. La découverte de deux fragments de céramique non-tournée datables vers 1500-1300 av. J.-C. permet d’envisager une fréquentation sur le site ou à proximité au cours de l’âge du Bronze moyen. La fréquentation de cette frange nord de la plaine alluviale de la Nartuby, encore humide, semble s’accentuer dès l’âge du Fer. En témoigne la surface des argiles rougeâtres parsemée de fragments de céramique non-tournée, où sont implantés deux foyers et probablement deux fosses. À la faveur d’une nette régression de l’activité alluviale (de nombreux indices de pédogenèse en témoignent), la mise en valeur et l’occupation du secteur s’intensifie encore dans l’Antiquité et plus précisément au changement d’ère. Les portions de murs assez arasés et les structures fossoyées semblent correspondre au prolongement de l’habitat rural antique identifié au cours du diagnostic concomitant sur la parcelle supérieure au nord (Parent et al. 2023). La nature des sols pouvant être mis en relation avec cette occupation antique dans une des tranchées évoque un espace non couvert. Le mobilier céramique recueilli dans certaines de ces structures permet de situer l’occupation antique du site entre la période du règne d’Auguste et le IIe siècle ap. J.-C. Les différences d’altitude avec l’habitat rural au nord permettent d’envisager une organisation en terrasse dont la partie basse qui nous intéresse serait plus spécifiquement destinée à l’activité agricole.

The systematic field surveys carried out since the beginning of the 2000s around the fortified site of the Camp du Château at Salins-les-Bains (Jura, France) have led to the discovery of 74 Bronze Age hoards, a density rarely observed in France. Dating from the beginning of the Middle Bronze Age to the Late Bronze Age, this dataset is unique as it provides detailed information on the composition of the hoards and their distribution within a defined territorial and chronological framework.These hoards are mainly made up of fragments, as around 90% of the objects are broken. This is deliberate and seems to correspond to a codified ritual of destruction which could be related to the notion of pars pro toto. The objects found in the hoards were taken out of circulation, specifically for hoarding, while the rest was probably recycled. Only a tiny fraction of the metal in use was thus “fossilized”.Although the quantity of metal consumed cannot be directly estimated through these finds, the variations over time in the practice of hoarding are perhaps the key in reading the variability in how bronze was used by the population. Bz D2-Ha A1 hoards contain more diverse and more highly fragmented objects that appear to place a greater emphasis on the social value and the symbolism of the hoarded bronzes. The percentage of bronze redirected to the production network is undoubtedly much greater, suggesting a much higher metal consumption. From a spatial point of view, it is tempting to link the hoards’ distribution to land use and settlement patterns although settlements and funerary contexts are lacking around Salins. Bz C2-D1 hoards are organized around the reculée of Salins, marking the borders of agricultural land belonging to farms or hamlets. The small groups of hoards undoubtedly represent small and dispersed communities, with a limited economic capacity. However, hoards dating to Bz D2-Ha A1 show a collective and more centralized practice, which perhaps reflects profound changes in the spatial organization of the land., Les campagnes de prospection systématique menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du site fortifié du Camp du Château, à Salins-les-Bains (Jura, France), ont permis la mise au jour de 74 dépôts métalliques de l’âge du Bronze, une densité rare-ment égalée en France actuellement. Échelonnés entre le début du Bronze moyen et le Bronze final, ils offrent, dans un cadre territorial défini, une documentation représentative du point de vue de l’intégrité de leurs compositions, de leur répartition et de leur chronologie. La fragmentation des pièces est omniprésente dans ces ensembles, où environ 90 % des objets sont brisés. Cette pratique volontaire semble correspondre à un rituel de destruction codifié qui pourrait être mis en relation avec la notion de pars pro toto. Les objets présents dans les dépôts ont été sortis du circuit de consommation spécifiquement pour le dépôt, tandis que le restant a probablement été recyclé. Seule une infime proportion de la production métallique a été fossilisée dans les dépôts.Bien que les quantités de métal consommées ne puissent pas être approchées directement au travers de ces trouvailles, les variations dans le temps de la pratique du dépôt offrent peut-être une clé de lecture de la variabilité de la consommation du bronze par la population. Les dépôts du Bz D2-Ha A1, aux objets plus nombreux, plus diversifiés et plus fortement fragmentés, paraissent mettre davantage l’accent sur une valeur sociale et symbolique de ces bronzes déposés. La part retournée dans le circuit de production serait de fait plus grande, suggérant une consommation du métal plus abondante.D’un point de vue spatial, il est tentant de rapprocher la disposition des dépôts de l’organisation du peuplement du territoire, bien que les vestiges d’habitats et de sépultures contemporains fassent à ce jour cruellement défaut dans le secteur de Salins. Les dépôts du Bz C2-D1 formeraient un système organisé autour de la reculée de Salins, marquant le territoire en bordure des terroirs des fermes ou des hameaux, sous la forme de petits groupes de dépôts représentant sans doute de petites communautés dispersées et à capacité économique très variable. Les ensembles du Bz D2-Ha A1 montreraient une pratique à la fois plus collective et centralisée qui traduirait peut-être des changements dans l’organisation du territoire.

International audience; Favorisée par le développement de l’archéologie préventive et les politiques de prescription adoptées par le SRA de Bretagne, la multiplication des découvertes et des opérations concernant l’âge du Bronze a transfiguré nos connaissances sur les habitats ou encore les pratiques funéraires de cette période. Les données nouvelles rendent possible la mise en évidence de sites en interaction, de réseaux locaux, voire régionaux. Elles offrent aussi une meilleure perception des différentes dynamiques culturelles et plus largement des mutations du système social et économique qui ont touché la région entre le milieu du IIIe millénaire et le début du Ier millénaire avant notre ère.

International audience; Réalisée en 2007 et motivée par la construction d’un centre commercial et de ses annexes (30 ha aux lieux-dits « la Justice » et le « Marais de la Fontaine-du-Cœur »), cette fouille préventive a été complétée par celle d’un court barreau routier (lieu-dit « le Petit Fossard », cf. DAP 31). Ces opérations ont donné lieu à deux rapports distincts (Séguier, 2013a et b), l’ensemble étant synthétisé dans le premier rapport. L’emprise est localisée dans la plaine alluviale de la Seine, en rive gauche du fleuve, à 2,5 km de la confluence entre la Seine et l’Yonne. Ce secteur occupe une place clé dans l’organisation du territoire sénon à la fin de l’âge du Fer et pendant l’Antiquité ainsi qu’en témoignent, dans un périmètre restreint, l’habitat groupé des IIe-Ier s. av. J.-C. de Varennes-sur-Seine, « le Marais du Pont » (rive gauche), l’agglomération gallo-romaine de Montereau-Fault-Yonne, la « Terre aux Moines » généralement identifiée à la Condate de la Table de Peutinger (rive droite), et la voie reliant Sens/Agedincum à Paris/Lutecia (rive gauche).

Importante nécropole du Sénonais composée d’une vingtaine d’enclos répartis sur environ 2 ha. Deux campagnes de fouille (1959‑1960) ont précédé le sauvetage A5 qui portait sur deux enclos rectangulaires. L’enclos E4 comprenait une vingtaine d’inhumations dont 16 contenaient des restes de squelettes. Il s’agit de sépultures primaires, avec un cas de réduction. Etudes archéologique et anthropologique mettent en évidence deux pratiques : inhumation en espace vide (des coffres de bois dans 6 cas) ou en espace colmaté (en pleine terre dans 5 cas), au sein de fosses quadrangulaires parallèles aux côtés de l’enclos. Dans 14 cas il s’agit sûrement d’adultes : l’enclos leur était‑il réservé ? S’agit‑il d’un groupement correspondant à une strate sociale ? La parure représente plus du tiers du mobilier : parure annulaire, perle, défenses de Suidés. Une boucle de ceinture en fer, un anneau de terre cuite et de nombreuses fibules (en bronze, bronze et fer et fer) constituent l’ensemble des accessoires vestimentaires ; l’armement est aussi présent : épée et fourreaux, anneaux de suspension en bronze et fers de lance. L’étude comparative de ce mobilier et celle des pratiques funéraires permettent de reconnaître 4 phases chronologiques réparties entre le ve s. et le 1er quart du iiie s. av. J. C., avec une occupation intensive à La Tène B2 à mettre en corrélation avec les grands bouleversements de la première moitié du iiie s. A large necropolis in the Senonais composed of some twenty enclosures spread over an area of 2 ha. The rescue dig for the A5, which concentrated on two rectangular enclosures, was preceded by two seasons of excavations during 1959 and 1960. The enclosure E4 included a score of burials, 16 of which contained skeletal remains. These were primary inhumations, with one example of a reduction. Archaeological and anthropological studies show two practices: inhumation within an empty space (timber coffers in six cases) or within a filled space (a simple grave in five cases), in the middle of quadrangular pits parallel with the sides of the enclosure. Fourteen of the Individuals were certainly adults: was this enclosure reserved for them ? And does this represent a group from a distinct social strata? Items of costume account for over a third of the small finds: rings, beads, wild‑boar’s tusks. An iron beltbuckle, a fired clay ring and numerous brooches (iron, bronze and iron‑bronze composite) constitute the body of clothing accessories. Weapons are also present: sword and scabbard, bronze suspension rings and spearheads. A comparative study of these finds and of the funeral practices allow us to recognise 4 chronological phases between the 5th and the first quarter of the 3rd centuries B.C., with an intense occupation during the La Tène B2 which correlates with the great upheavals of the first half of the 3rd century B.C. Diese bedeutende Nekropole des senonischen Gebiets, bestehend aus etwa zwanzig Einfriedungen, erstreckt sich über ca. 2 Hektar. Der Rettungsausgrabung an zwei rechteckigen Einfriedungen gingen zwei Ausgrabungs‑kampagnen (1959‑60) voraus. Die Einfriedung E4 bestand aus etwa zwanzig Gräbern mit Skelettresten. Es handelt sich um Primärgräber, wobei in einem Fall eine Knochenzusammenlegung festzustellen war. Archäologische und anthropologische Studien fördern zwei Praktiken zu Tage : Bestattung in einem Hohlraum (Holztruhen in 6 Fällen) oder in einem angefüllten Raum (Erdfüllung in 5 Fällen), und zwar innerhalb von parallel zu den Einfriedungsgrenzen angeordneten viereckigen Gruben. In 14 Fällen handelt es sich mit Sicherheit um Erwachsene : war ihnen die Einfriedung Vorbehalten ? Wurde die Zuordnung nach der Zugehörigkeit zu einer sozialen Schicht vorgenommen ? Der Grabschmuck macht mehr als ein Drittel des Mobiliars aus: Ringe, Perlen, Schweineeckzähne. Eine eiserne Gürtelschnalle, ein Terrakotta‑Ring und zahlreiche Fibeln (aus Bronze, Bronze und Eisen oder Eisen) bilden das Kleidungszubehör; Waffen sind ebenfalls vertreten : Schwert und Scheide, bronzene Aufhängeringe und Speerspitzen. Anhand einer vergleichenden Studie des Mobiliars und der Bestattungspraktiken kann man den Zeitraum zwischen dem 5. Jh. v. Chr. und dem ersten Viertel des 3. Jh. v. Chr. in vier Phasen einteilen, wobei die La Tène B2 eine besonders starke Ansiedlung aufweist, die mit den grossen Umbrüchen der ersten Hälfte des 3. Jh. in Bezug zu setzen ist.

Cette nécropole se compose d’un enclos circulaire, de quatre petits enclos quadrangulaires à inhumations et incinérations, et d’un groupe de trois sépultures. Les enclos semblent correspondre à des « concessions familiales » ; une organisation spatiale et un rituel paraissent respectés (protection par un caisson, scellement par de gros blocs de grès). Les tombes contiennent des éléments de parure, notamment un torque ternaire et un fourreau d’épée à griffons affrontés. Datation : la fin de La Tène ancienne et le début de La Tène moyenne. This burial‑ground consists of a circular enclosure, four small quadrangular enclosures with inhumations and cremations, and a group of three tombs. The enclosures would seem to correspond to a type of "family plot” since a certain spatial organisation and ritual appear to have been respected (protection by a caisson or by being sealed by large blocs of sandstone). The tombs contain items of costume, notably a compound torc and a sword‑scabbard decorated by a pair of opposed griffons. Date range: the end of the early La Tène and the start of the middle La Tène period. Diese Nekropole besteht aus einer kreisförmigen Einfriedung, vier kleinen rechteckigen Einfriedungen mit Bestattungs‑und Einäscherungsfunden, sowie einer Gruppe von drei Grabstätten. Bei diesen Einfriedungen scheint es sich um ‘’Familiengräber" zu handeln. Allem Anschein nach wurden räumliche und rituelle Organisationsformen eingehalten (Schutzkästen, Verschluss mit Sandsteinblöcken). Die Gräber enthalten einige Schmuckbeigaben, insbesondere einen Ternär‑Torques und eine Schwertscheide mit sich einander gegenüberstehenden Greifen. Datierung : Ende der Früh La Tène und Mitte der Hoch La Tène.

Bien que fortement tributaire des résultats de la recherche, une approche de la répartition des populations du Bronze final et des âges du Fer de la vallée de l’Yonne et de ses environs est désormais possible. Fondée en particulier sur l’étude des nécropoles selon leur distribution et leur composition, ainsi que sur le corpus des habitats et des dépôts, elle permet non seulement d’établir des corrélations entre les phases chronologiques traditionnelles et la répartition des sites, mais aussi de mettre en évidence les niveaux d’intégration socioterritoriale des populations protohistoriques. It is now possible to propose a demographic distribution of the late bronze age and iron age populations in the Yonne valley and the surrounding areas, despite the rather “tributary” nature of the results of this research. Founded, in particular, on the distribution and the composition of the burial grounds, as well as on the corpus of settlements and hoards, this research allows us not only to establish certain correlations between the traditional chronological phases and the distribution of the sites, but also to bring out the level of socio‑territorial integration of the proto‑historic populations. Obwohl vieles noch von den ausstehenden Forschungsergebnissen abhängt, können Jetzt bereits annähernde Aussagen über die Verteilung der Bevölkerungsgruppen in der Spät‑Bronze und in den Eisenzeitaltern im Yonne‑Tal und seiner Umgebung gemacht werden. Gestützt, insbesondere, auf Untersuchungen über die geographische Verteilung und die Gestaltung der Nekropolen, sowie auf eine Habitat‑ und Depot‑Bestandsaufnahme, ist es nun möglich, nicht nur eine einfache Korrelation zwischen den üblichen Chronologie und der Verteilung der Fundstätten aufzustellen, sondern darüber hinaus, verschiedene sozioterritoriale Integrationsniveaux der frühgeschichtlichen Bevölkerungsgruppen hervorzuheben.

Ce volume présente les premiers résultats des travaux archéologiques réalisés lors de la construction des autoroutes A5-A160, Melun-Troyes. Trois nécropoles protohistoriques situées entre Montereau et Sens font ici l’objet d’une publication selon divers éclairages : outre une analyse comparée des structures et du mobilier, on trouvera de précieux renseignements sur les rites funéraires et les modes d’inhumation, résultats croisés d’approches complémentaires, archéologique, anthropologique et palynologique. La présentation de ces sites est suivie enfin d’une étude sur le peuplement de la Bourgogne du Bronze final aux âges du Fer. This volume presents the first result of archaeolagical work carried out during the construction of the A5 and the Al 60 Melun- Troyes motorways. Three protohistoric burialgrounds, situated between Montereau and Sens, form the subject of a publication following several lines; as well as a comparative study of the structures and small finds there is usefid information about the funeral rites and the methods of inhumation. These are the combined results of a complementary approach between archaeologists, anthropologists and pollen specialists. The presentation of these sites is followed by a study of the population of Burgundy from the late Bronze age to the Iron âge.

La construction de l’autoroute A5 fut l’occasion de compléter le corpus des sites protohistoriques de la vallée de l’Yonne et de ses environs, établi principalement à partir des découvertes du début du siècle. Une première synthèse régionale de A. Hure, en 1931, fit le point sur le Sénonais protohistorique. Les recherches se poursuivirent de la fin des années quarante à nos jours sous l’impulsion de P. Parruzot, H. Carré, J.‑Y. Prampart, J.‑P. Delor, A. Heurtaux, etc. Trois types géomorphologiques déterminent le paysage icaunais, conditionnant l’implantation humaine : fonds de vallée, versants et plateaux. L’Yonne et ses affluents permettent de bonnes communications nord‑sud et est‑ouest. The construction of the A5 motorway gave an opportunity to complete the corpus of protohistoric sites, based on discoveries from the beginning of this century, in the Yonne valley and the surrounding area. The first regional synthesis, by A. Hure in 1931, established the prehistory of the Senonais. Research has continued from the end of the 1940’s until the present day, impelled by P. Parruzot, H. Carre, J.‑Y. Prampart, J.‑P. Delor, A. Heurtaux, etc. The icaunais landscape is defined by three geomorphological types which condition human settlement: valley bottoms, slopes and plateaux. The river Yonne and it’s tributaries allow good communications north‑south and eastwest. Im Zuge des Baus der Autobahn A5 konnte der Katalog der frühgeschichtlichen Fundstätten des Yonne‑Tals und seiner Umgebung erweitert werden. Er ist hauptsächlich auf Entdeckungen zu Beginn des Jahrhunderts zurückzuführen. In einer ersten regionalen Abhandlung machte A. Hure 1931 eine frühgeschichtliche Bestandsaufnahme über das senonische Gebiet. Ab Ende der 40er Jahre bis zum heutigen Tag fanden diese Untersuchungen ihre Fortsetzung unter P. Parruzot, H. Carre, J.‑Y. Prampart, J.‑P. Delor, A. Heurtaux u.s.w. Drei verschiedene geomorphologische Erscheinungsbilder prägen die Landschaft des Yonne‑Tals und bedingen somit das Ansiedeln der Menschen dort : Talsohlen, Hanglagen und Hochebenen. Die Yonne und ihre Nebenflüsse bieten in Nord/Süd‑ sowie in Ost/West‑Richtung gute Kommunikationsmöglichkeiten.

Vaste nécropole du Bronze final IIIb et de La Tène située au nord de Sens. Dans le cadre de l’opération A5 l’ensemble a été décapé sur plus de 3 ha, travaux intégrant les premières fouilles de 1979‑1981. A la première période appartiennent 20 enclos circulaires, 5 tombes à inhumation (des sépultures primaires) et une incinération. L’étude comparée du mobilier, parures annulaires, perles de bronze et de verre, épingles et céramiques, l’orientation de certaines tombes et le type de quelques enclos permettent d’établir sûrement la datation. L’étude a été l’occasion d’affiner la typochronologie des enclos circulaires, replacée dans le contexte européen de l’âge du Bronze, et de cerner au niveau régional l’évolution des pratiques funéraires du Bronze final IIIb au Hallstatt ancien : apparition, maintien de l’inhumation, coexistence avec l’incinération, dimensions des enclos, etc. La nécropole de La Tène comprend 7 enclos quadrangulaires, qui font également l’objet d’une étude typochronologique élargie, 20 tombes à inhumation, 7 incinérations et une fosse‑silo sépulcrale. Les sépultures sont primaires, avec un cas de squelette sans crâne. Etudes archéologique et anthropologique attestent l’usage de coffres de bois calés par de petits blocs ou couverts par de gros blocs de grès. Il n’y a pas de corrélation entre l’orientation des tombes et la chronologie. Le mobilier est composé de parures telles que bracelets et bagues, de nombreuses fibules, une agrafe de ceinture, une ceinture faite de chaînes, de l’armement, épées et fourreaux, anneaux de suspension, fers de lance et orle de bouclier. 4 phases sont reconnues allant de La Tène A à La Tène C, correspondant à 4 zones d’occupation. A signaler enfin une sépulture gallo‑romaine et une nécropole datée approximativement du Ve‑VIIIe s. ap. J.‑C. installées au sein des structures protohistoriques. A vast necropolis from the late Bronze Age IIIb and the La Tène period, situated to the north of Sens. The first excavations of 1979‑1981 were integrated into the operations for the A5, the site being uncovered over an area of more than 3 ha. Some 20 circular enclosures, five individual tombs (primary burials) and a cremation belong to the first period. The dating has been securely established following a comparative study of the small finds (rings, glass and bronze beads, pins and potteries), the orientation of certain tombs and the types of enclosure. This study has been an occasion to refine the typo‑chronology of circular enlosures, in the context of the european bronze‑age, and to discem the evolution of funeral practices of the late Bronze age IIIb and early Hallstatt periods at a regional level: appearance and continuation of inhumation, coexistence with cremation, enclosure dimensions, etc. The La Tène necropolis includes 7 quadrangular enclosures (which are also the object of a wider typo chronological study), 20 inhumations, 7 cremations and a pit or silo used in a funerary context. The inhumations are all primary burials, excepting the case of one skeleton with no skull. Archaeological and anthropological evidence shows the utilisation of wooder coffers or caissons, packed with small stones or covered by large blocks of sandstone. There is no correlation between the orientation of the tombs and their chronology. The smallfinds consist of dress items such as bracelets and rings, numerous brooches, belt fittings, a belt made of chains, as well as weaponny such as swords and scabbards, suspension rings, spearheads and shield rims. Four phases have been recognised, going from La Tène A to La Tene C, which correspond with four zones of occupation. Finally, one notes a gallo‑roman tomb and a burial ground dated to around the 5th to 8th centuries A.D., placed at the heart of the protohistoric structures. Weitläufige Nekropole der Spät Bronze IIIb und der “La Tene" nördlich von Sens. Im Rahmen des Unternehmens A5 ist eine Fläche von über 3 Hektar gänzlich abgetragen worden. Diese Arbeiten umfassen die Ausgrabungen von 1979‑ 1981. Zur ersten Phase gehören 20 kreisförmige Einfriedungen, 5 Bestattungsgräber (Primärgrabstätten) und ein Einäscherungsfund. Eine vergleichende Studie des Mobiliars, des Ringschmucks, der Bronze‑ und Glasperlen, Nadeln und Keramikarbeiten, sowie die Ausrichtung gewisser Gräber und die Art einiger Einfriedungen lassen ein sichere Datierung zu. Diese Studie führte zu einer feingliedrigeren typochronologlschen Erfassung der kreisförmigen Einfriedungen im gesamteuropäischen Bereich des Bronzezeitalters und auf regionaler Ebene zu einem besseren Verständnis der Entwicklung der Bestattungspraktiken von der Spät‑Bronze IIIb bis zum Früh‑Hallstatt: Erscheinen und Andauern der Beerdigung, gleichzeitiges Bestehen der Einäscherung, Abmessungen der Einfriedungen, u.s.w. Die Nekropole der La Tène besteht aus 7 viereckigen Einfriedungen, die ebenfalls Gegenstand einer umfassenderen typochronologischen Studie sind, desweiteren aus 20 Erdgräbern, 7 Einäscherungsstätten und einem Bestattungs‑Grubensilo. Es handelt sich um Primärgrabstätten, wobei in einem Fall der Schädel fehlt. Die archäologischen und anthropologischen Studien bestätigen die Benutzung von Holztruhen, die in kleine Steinblöcke gebettet oder durch massive Sandsteinblöcke abgedeckt sind. Es besteht kein Bezug zwischen der Ausrichtung der Gräber und der Chronologie. Das Mobiliar besteht aus Schmuck in Form von Armbändern und Ringen, zahlreichen Fibeln, einer Gürtelspange, einem Kettengürtel, Waffen, Schwertern und Scheiden, Aufhängeringen, Speerspitzen und Schildrand. Man unterscheidet 4 Phasen, die sich von der La Tène A bis zur La Tène C erstrecken und sich auf 4 Siedlungsgebiete beziehen. Schliesslich soll noch auf eine gallo‑römische Grabstätte und eine Nekropole, die ungefähr auf das 5.‑8. Jh. n. Chr. datiert ist, hingewiesen werden. Beide befinden sich unter den frühgeschichtlichen Anlagen.

L’analyse palynologique repose sur un échantillonnage réalisé dans le remplissage des fossés d’enclos et/ou dans les sépultures de ces trois nécropoles. Cette démarche de prélèvements conjoints vise à cerner l’environnement végétal par l’étude des comblements des fossés, mais aussi les pratiques funéraires par l’analyse de plusieurs échantillons dans les inhumations. L’apport paléoécologiques est restreint du fait de la non‑fiabilité des données à Soucy et de distorsions manifestes à Serbonnes. En revanche de riches informations sur les rituels sont fournies par les études des sépultures de Michery et Serbonnes. The pollen analysis is based on a series of samples taken from the fills of the enclosure ditches and from the tombs of these three necropoli. The aim of this method of sampling was to determine the plant environment by studying the ditch fills, and the funeral practices by looking at the burial deposits. The unreliability of the evidence from Soucy, and the obvious distorsions in the data from Serbonnes rather limit the value of the palaeo ecological studies. On the other hand, the analysis of the tomb at Michery and at Serbonnes provide a rich source of information about the burial rites. Die Pollenanalyse stützt sich auf Probenahmen aus der Aufschüttung der Einfriedungsgräben und/oder der Grabstätten dieser drei Nekropolen. Mit diesem Ansatz der doppelgleisigen Probenahmen will man einerseits die pflanzliche Umwelt durch eine Untersuchung der Grabenaufschüttungen und andererseits die Bestattungsriten durch eine Untersuchung mehrerer Probenahmen in den Erdgräbern erforschen. Der paleoökologische Beitrag ist dadurch beschränkt, dass die Daten aus Soucy nicht zuverlässig sind und es in Serbonnes eindeutige Verzerrungen gegeben hat. Demgegenüber liefern die Untersuchungen der Grabstätten in Michery und Serbonnes aufschlussreiche Informationen über die verschiedenen Riten.

La Mission archéologique d’Amyan a débuté ses travaux en 2019. Situé dans le nord-ouest du Kurdistan irakien, le site d’Amyan se présente comme un tell important entouré d’une ville basse, d’une surface d’une quinzaine d’hectares. Occupé de manière quasi ininterrompue depuis le Néolithique jusqu’à la période islamique, Amyan se présente comme le site idéal pour étudier l’occupation de cette région du Kurdistan irakien ainsi que le rapport entre le site et son environnement immédiat, la plaine de Navkur, dans l’arrière-pays de Ninive, plaine extrêmement fertile qui témoigne d’une importante densité d’occupation. Cet article présente dans un premier temps un aperçu historique de cette région depuis le VIIe millénaire jusqu’à la période islamique. Dans un second temps sont exposés les résultats de la première campagne de la Mission archéologique d’Amyan. Northern Mesopotamia, Nineveh’s land and the new researches at AmyanThe Archaeological Expedition in Amyan began its work in 2019. Located in the northwestern region of Iraqi Kurdistan, the site of Amyan presents itself as an important tell surrounded by a lower town, with a surface area of around fifteen hectares. Occupied almost continuously from the Neolithic to the Islamic period, Amyan is the ideal archaeological site to study the occupation of this region of Iraqi Kurdistan as well as the relationship between the site and its immediate environment, the Navkur plain, in the hinterland of Nineveh, an extremely fertile plain which shows a high density of occupation. This article first presents a historical overview of this region from the 7th millennium to the Islamic period. Then, the results of the first campaign of the Archaeological Expedition in Amyan are developed. شمال بلاد الرافدين، أرض نينوى والأبحاث الأخيرة في اميانبدأت البعثة الأثرية في موقع اميان عملها في عام ٢٠١٩. وهو يقع في شمال غرب كردستان العراق، ويظهر كتل كبير محاط محاطة بمدينة منخفضة، تقدر مساحتة بحوالي خمسة عشر هكتاراً. تم استيطان الموقع دون انقطاع تقريبا منذ العصر الحجري الحديث وحتى العصر الإسلامي، ويعتبر اميان موقعاً مثالياً لدراسة الاستيطان البشري في هذه المنطقة من كردستان العراق وكذلك العلاقة المباشرة بين الموقع وبيئته، أي سهل نافكور، في المناطق المحاذية لنينوى، وهو سهل خصب للغاية يشهد على كثافة عالية من الاستيطان. يقدم هذا المقال أولاً لمحة تاريخية عن هذه المنطقة من الألف السابع حتى العصر الإسلامي. ثم يعرض ثانياً نتائج تنقيبات البعثة الأثرية في اميان.