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La modernisation et l'extension des aménagements hydrauliques dans les oasis du Sud tunisien renchérissent le coût de l'eau tout en accentuant la pression sur la ressource. Or ces oasis sont majoritairement orientées vers la production d'une variété de datte destinée principalement au marché international, la Deglet el Nour. La valorisation de l'eau par ces systèmes de production, et plus généralement, leur durabilité économique et écologique sont donc dépendantes du fonctionnement et des performances de la filière datte, particulièrement dans sa composante exportatrice. Partant des nombreuses études réalisées, complétées par un ensemble d'interviews réalisé dans le cadre du projet Sirma, cet article présente un aperçu de l'organisation et du fonctionnement de la filière. Celle-ci comprend 3 grands types d'acteurs : des producteurs nombreux, de petite taille et atomisés, des conditionneurs-exportateurs peu nombreux mais intégrant faiblement l'amont et l'aval, et des collecteurs jouant le rôle d'intermédiaires entre les précédents. La filière fonctionne essentiellement sous la forme d'un marché spot, sans réelle maîtrise des quantités et qualités livrées. Des stratégies d'investissement dans des capacités de stockage apparaissent néanmoins avec le décalage à venir entre la période de récolte (octobre à décembre) et le ramadan, pic de consommation. Quelques perspectives d'intervention sont tirées de ce premier diagnostic, replacées dans une problématique plus générale de supply chain management.

Water pricing has been a key concern in Tunisia for the last two decades. It is recognized that the average price of water remains very low as compared to the marginal value of water as well to the cost of mobilization of water. Alternatives to better allocation of water resources have been sought mainly with the increasing scarcity of this resource and the expanding irrigated lands. Failure to estimate a water price that reflects its real value would lead to sub-optimal allocation of water and in general to policy failure problems. Water markets have been a promising institutional arrangement for better allocation of water as demonstrated by diverse experiences of many countries. This paper attempts to examine the effects of the implementation of a market for water in Tunisia. Our hypothesis is that market allocation of water resources would improve the value of water (water price) and its distribution among farmers. Users will adjust their demand for water and then change production patterns, which lead to improved farm revenues (total farmers revenues). The paper compares the baseline (current) allocation to allocations based on alternative market structures extremes namely pure competition and monopoly.