Guillerme, F., Clavier, J.-B., Schumacher, C., Falcoz, P.-E., Bourrhala, K., Santelmo, N., Hassler, S., Schott, R., Quoix, É., Massard, G., and Noël, G.
Résumé: Objectif de l’étude: Du fait de bons résultats en termes de contrôle local et de tolérance, la radiothérapie hypofractionnée en conditions stéréotaxiques s’est imposée ces dernières années comme un nouveau standard thérapeutique pour les patients atteints d’un carcinome bronchique non à petites cellules de stade I, jugés inopérables ou chez des patients qui refusent la chirurgie. Cette technique de traitement a été implémentée au centre Paul-Strauss à Strasbourg en 2010. L’objectif de cette étude était de décrire et d’analyser les données des 20 premiers patients traités. Patients et méthodes: D’octobre 2010 à mai 2012, 20 patients ont été traités par cette technique pour une tumeur pulmonaire primitive classée T1N0M0 ou T2N0M0. L’indication a été proposée en réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncologie thoracique et validée par le comité technique du département de radiothérapie. Après repérage par une scanographie dosimétrique en trois séquences ou quadridimensionnelle et après réalisation d’une TEP au (18F)-fluorodésoxyglucose en position de traitement, tous les patients ont été traités avec un accélérateur linéaire de type Novalis Tx®, par une technique d’arcthérapie ou de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI). Un protocole a été défini concernant la dose prescrite, selon la taille et la localisation tumorale, centrale ou périphérique. Les patients ont bénéficié d’un suivi pendant le traitement puis à un mois, trois à quatre mois, six et neuf mois pour évaluer les résultats et la toxicité. Résultats: L’âge moyen était de 72,6ans (52–89). Dix-sept patients souffraient d’une ou plusieurs ű comorbidités Ƈ pulmonaires. La dose moyenne délivrée était de 59,9Gy (40–70) en fractions de 4 à 17,5Gy. Le volume tumoral macroscopique moyen (GTV) était de 14,9mL (médiane 7,2 ; 0,9–73,5) et le volume cible prévisionnel moyen était de 77,8mL (médiane 49,5 ; 17–300). La standard uptake value (SUV) maximale initiale moyenne était de 7,7 (1,8–16,7). Les contraintes de doses et de couverture recommandées par le protocole étaient atteintes dans la majorité des cas. Le volume recevant 20Gy (V20) pulmonaire était en moyenne de 7,63 % (1,2–17,7) et la dose moyenne délivrée au volume cible prévisionnel de 94,6 % (88–99). La durée moyenne du traitement était de 21jours (médiane : 23 ; 8–27), et aucune modification de l’étalement prescrit ni interruption de traitement n’est survenue. Le suivi médian était de 6,6 mois, et les taux bruts de réponse objective pour les patients qui ont pu bénéficier d’une évaluation de 85 % (11/13 patients) à trois mois et 100 % à six et neuf mois. Les taux de réponse complète à trois et six mois étaient de 0 (0/13 patients) et 50 % (5/10 patients). Deux patients ont été atteints d’une évolution métastatique à distance dans les six mois qui ont suivi le traitement. En ce qui concerne la tolérance pulmonaire à trois mois, six patients ont souffert d’une pneumopathie de grade 2 et trois de grade 3, d’évolution favorable. Conclusion: L’analyse des premiers résultats de cette série, comparables à ceux décrits dans la littérature, montre que la radiothérapie pulmonaire en conditions stéréotaxiques est efficace et bien tolérée chez des patients fragiles. L’extension des indications pourrait être envisagée en fonction des résultats des essais en cours. [ABSTRACT FROM AUTHOR]