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Selon de nombreux experts, il est essentiel que les programmes éducatifs préparent les enfants à faire face aux défis de la société moderne (p. ex., inégalités sociales, montée des gestes haineux associés à des conflits internationaux, crise climatique) en soutenant le développement de leur capacité d’adaptation, de raisonnement critique et leurs habiletés de communication favorisant entre autres des attitudes inclusives (Battelle for Kids, 2019; Snook & Buck, 2014). Pour développer de telles compétences, plusieurs chercheurs et chercheuses (p. ex., Buck & Snook, 2017; Panagiotopoulou, 2018), organisations internationales (Snook & Buck, 2014; UNESCO, 2006) et personnes enseignantes (Audet, 2018; Humphreys, 2011) soutiennent la pertinence des programmes d’art en milieu éducatif. À cet égard, la danse est prometteuse quant à ses nombreux bienfaits psychologiques (p. ex., habiletés sociales, régulation émotionnelle) et sa popularité, notamment auprès des jeunes Québécois (Clément, 2021; Corriveau, 2011). Or, celle-ci demeure peu intégrée dans les écoles primaires québécoises et ses bienfaits ne semblent pas avoir été documentés empiriquement. Il s’en dégage un besoin que des études empiriques s’intéressent aux bienfaits de cet art pour les enfants au Québec (Bienvenue, 2020; Corriveau, 2011) alors que de telles données sont disponibles pour des programmes de danse ailleurs dans le monde (p. ex., Angleterre, Allemagne, États-Unis). La présente étude à devis qualitatif vise à combler cette lacune en poursuivant l’objectif d’explorer et comprendre les bienfaits psychologiques de la danse à l’école primaire pour les enfants selon la perspective de personnes enseignant la danse, au Québec. Des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès de quatre personnes, en s’appuyant sur un canevas d’entrevue conçu spécifiquement aux fins de l’étude. Les données ont été soumises à une analyse thématique (thématisation continue) selon la démarche proposée par Paillé et Mucchielli

Le cancer du sein représente environ 25 % des nouveaux cas de cancer chez les femmes, alors qu’au Québec, environ 6000 femmes reçoivent ce diagnostic par année (Brenner et al., 2022; Fondation cancer du sein du Québec, 2022). La mastectomie partielle ou totale constitue le traitement le plus recommandé dans les cas de cancer du sein (Dixon, 2014; Saglier & Gligorov, 2014), malgré les lourdes pertes psychologiques susceptibles d’en découler (Rosenblatt, 2006). Parmi les quelques études (p. ex., Fallbjörk et al., 2012; Sun et al., 2018) qui abordent ces multiples pertes que les femmes peuvent subir à la suite d’une mastectomie, certaines (p. ex., Herring et al., 2019; Piot‐Ziegler et al., 2010) évoquent dans leurs résultats l’expérience de deuil qui peut y être associée, sans qu’il s’agisse toutefois d’une variable à l’étude. Très rares sont les études ayant fait de l’expérience de deuil à la suite d’une mastectomie une cible spécifique d’investigation (p. ex., Gershfeld-Litvin, 2021). Ainsi, la littérature scientifique ou clinique (p. ex., ouvrages de cliniciens, articles de revues professionnelles) actuelle demeure restreinte dans la compréhension du processus de perte et du potentiel deuil qui sous-tend ce type de chirurgie. La présente étude, basée sur un devis qualitatif exploratoire et descriptif, vise à approfondir l’expérience vécue du processus de deuil à la suite d’une mastectomie chez des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein au Québec. Des entrevues semi structurées ont été réalisées auprès de six femmes ayant subi une mastectomie, soit partielle, totale ou prophylactique, entre six mois et cinq ans suivant la chirurgie. L’analyse thématique met en lumière divers éléments décrivant l’expérience liée au processus chirurgical (Axe 1), l’expérience de deuil (Axe 2) et les facteurs perçus comme susceptibles de moduler le processus de deuil (Axe 3). Les retombées cette recherche se rapportent principalement à une meilleure compréhension des pertes e

This study examined direct and indirect links among attachment insecurities (anxiety, avoidance) and sexual satisfaction through sexual motives in cou-ples expecting their first child. a sample of 204 first-time pregnant couples completed online questionnaires. Dyadic path analyses revealed that attach-ment and sexual satisfaction were not directly associated, but rather indi-rectly associated through three sexual motives: partner approval, self-affirmation, and intimacy. For non-pregnant partners, attachment anxiety was related to higher sexual satisfaction through higher intimacy, whereas attachment avoidance was related to lower sexual satisfaction through lower intimacy. Results are discussed in light of clinical implications for expecting couples.

Les bienfaits du contact à la nature sur la santé mentale et physique sont de plus en plus documentés (p. ex., Kaplan & Kaplan, 1989; McMahan & Estes, 2015), et la nature est de plus en plus utilisée comme outil thérapeutique pour différentes problématiques (p. ex., Annerstedt & Währborg, 2011; Berget & Braastad, 2011; Lahart et al., 2019). Certaines études rapportent aussi une diminution de l’anxiété après un contact à la nature (p. ex., Townsend & Ebden, 2006; Weerasuriya, 2015). Cependant, il ne semble pas y avoir d’études qui se soient penchées de manière approfondie sur la compréhension des bienfaits que le contact à la nature puisse avoir sur les états anxieux, au-delà d’une mention de certains termes liés à l’apaisement (p. ex., relaxation, calme) ou d’un niveau d’anxiété qui diminuerait. Il apparaît souhaitable de pallier cette lacune, qui s’avère d’autant plus importante dans le contexte où l’être humain se déconnecte de plus en plus de son environnement naturel (Environment Canada, 2007; United Nations, 2019), apportant plusieurs conséquences sur la santé mentale (Peen et al., 2010), et que parallèlement l’anxiété représente la problématique de santé mentale la plus répandue (Lesage & Émond, 2012; Steel et al., 2014). Cette étude à devis qualitatif vise ainsi à décrire et comprendre les effets perçus du contact à la nature sur les états anxieux selon le point de vue d’individus qui considèrent en retirer des bienfaits. Des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès de huit personnes, en s’appuyant sur un canevas d’entrevue élaboré spécifiquement aux fins de l’étude. Les données ont fait l’objet d’une analyse thématique dans un paradigme compréhensif. Les résultats décrivent de nombreux effets perçus du contact à la nature sur les états anxieux, qui se déclinent sous divers angles (prévention de symptômes anxieux, soulagement de ces mêmes symptômes, bénéfices indirects via des effets positifs sur la santé en général ou sur la manière d’être en rela

Un nombre grandissant d’auteurs conçoit l’art comme un outil de santé publique (Clift & Camic, 2016; Fancourt, 2017; Gallant et al., 2019; Rugg et al., 2021), en raison de son potentiel à sensibiliser et éduquer la population (Nabulime & McEwan, 2011; Sukhanova, 2013), à favoriser les échanges (Mohatt et al., 2013), ainsi qu’à apaiser la détresse (p. ex., MacDonald et al., 2003) et augmenter la qualité de vie (Tymoszuk, Perkins, Spiro et al., 2019), attribuant ainsi un rôle social important à la population des artistes. Parmi celle-ci, certains artistes semblent présenter une capacité particulière à toucher leur public, tendant ainsi vers une créativité décrite comme éminente (Csikszentmihalyi, 1996). Des travaux des dernières décennies cherchant à comprendre le lien entre différentes activités mentales et ce type de créativité mettent en lumière l’impact de différentes dimensions des émotions sur la performance créative (p. ex., Baas et al., 2008). À ce jour, la recherche en psychologie ne semble toutefois pas avoir permis de s’enquérir du point de vue des artistes eux-mêmes concernant l’importance de leur expérience émotionnelle à travers le processus créatif artistique d’œuvres marquantes pour leur public. L’objectif de la présente étude, réalisée à partir d’un devis qualitatif, est d’approfondir les connaissances à cet égard. Des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès de dix artistes québécois de domaines artistiques variés percevant, en s’appuyant sur des indicateurs objectifs (p. ex., témoignages, mentions, prix), avoir eu un impact social particulier à travers l’une ou certaines de leurs œuvres et accordant une importance aux émotions dans leur processus créatif. L’analyse par catégories conceptualisantes a permis de relever treize fonctions des émotions dans le processus créatif d’œuvres marquantes pour le public, en lien avec le rapport à soi dans la création, le rapport à l’œuvre et le rapport au public. L’étude met en lumière l’importance de

Objective: This study aimed to explore the lived experience of well-satisfied couples (as established by the short form of the Dyadic Adjustment Scale) through the transition to parenthood (TTP) to understand what they perceived has facilitated their relationship adaptation. Background: Most couples experience a decline in relationship satisfaction through the TTP. However, there is important variability in the couples’ experience, and few researchers have examined positive adaptation. Method: Semistructured individual interviews were conducted with both partners of seven firsttime parental couples (N = 14) and then were transcribed and analyzed using interpretative phenomenological analysis. Result: The results showed two interrelated superordinate themes, each including four subordinate themes. Interviewed couples remained satisfied due to the strong foundations of their relationship, namely security, commitment, compassionate love, and intimacy, and due to their effective management of changes together by teaming up, balancing the different spheres of their lives, enjoying and valuing family life together, and communicating. Conclusion: Our findings support the relevance of studying positive couple processes for prevention efforts to ease the transition to parenthood. Implications: Professionals working with expectant and new parents could target relational processes related to strong foundations as well as the partners’ joint management of change to strengthen couple relationships and promote the positive adaptation to parenthood of partners.

De nombreuses familles québécoises sont touchées par un décès périnatal (Agence de la santé publique du Canada, 2020; Institut de la statistique du Québec, 2021). La perte d’un fœtus ou d’un bébé est souvent une épreuve douloureuse ayant des impacts psychologiques et physiques importants (p. ex., Bachand & Labrie, 2011; Romano et al., 2011; Séjourné et al., 2008). Plusieurs études soulignent l’importance du soutien afin de favoriser un processus de deuil plus sain chez les parents (A. Chan, 2011; Kersting & Wagner, 2012; Verdon et al., 2009). À cet égard, les professionnel.le.s de la santé ont un rôle important à jouer, mais peuvent rencontrer diverses difficultés, notamment sur le plan affectif, et éprouver différents besoins tels que d’accroître leurs connaissances sur le deuil périnatal, leurs compétences de communication auprès des parents ainsi qu’accéder à du débriefing ou à du soutien social (Shorey et al., 2017). Ces difficultés liées à l’expérience affective et aux besoins ressentis peuvent se refléter sur la qualité du soutien offert aux parents (Shorey et al., 2017). Dans la documentation scientifique, peu d’auteur.e.s se sont intéressé.e.s au vécu de ces professionnel.le.s et seules deux études québécoises, avec un nombre restreint de participant.e.s provenant de la profession infirmière, ont été recensées à cet effet (Beaudoin, 2016; Verdon & de Montigny, 2021). Quatre objectifs spécifiques ont guidé la présente enquête descriptive, soit de : 1) décrire l’expérience affective vécue par des professionnel.le.s dans ce domaine; 2) décrire l’intensité de divers besoins ressentis par ceux-ci; 3) comparer les professions interrogées au regard de l’expérience affective et de ces mêmes besoins; et 4) explorer les associations entre, d’une part, des variables décrivant le parcours professionnel se rapportant au deuil périnatal et, d’autre part, l’expérience affective et l’intensité des besoins rapportés. Un questionnaire élaboré aux fins de l’étude a été rempli

La douance, ou haut potentiel intellectuel (HPI), a longtemps été associée à l’élitisme dans le milieu de l’éducation québécois (Massé, 2000). Cette position a mené à des choix de société ayant pour conséquences un retard important des connaissances et des services offerts aux enfants HPI et à leurs parents (Bélanger, 2017; Brault-Labbé et al., sous presse). Dans la documentation, les recherches empiriques portant sur le vécu des parents d’enfants HPI sont rares et celles réalisées jusqu’à présent offrent des résultats qui ne sont pas généralisables au vécu des parents québécois, en raison du contexte sociopolitique particulier dans lequel ceux-ci évoluent (Clelland, 2009; Freeman, 2005). En effet, alors que plusieurs caractéristiques associées au HPI sont vécues difficilement par les parents (Clelland, 2009), une seule étude s’est intéressée directement au vécu parental lié à de telles caractéristiques et elle ne couvre que deux particularités ayant été associées au HPI (hypersensibilité et intensité manifestée par l’enfant) (Guthrie, 2019). Le présent mémoire tente de pallier cette lacune à l’aide d’une étude exploratoire et descriptive à devis mixte, laquelle s’inscrit dans le cadre d’une étude plus large qui avait pour but de documenter divers aspects du vécu des parents d’enfants HPI au Québec. L’objectif général du mémoire est de mieux comprendre les difficultés des parents concernant les caractéristiques que ceux-ci associent au HPI de leurs enfants. Deux objectifs spécifiques sont poursuivis. Le premier vise, au moyen de statistiques descriptives (volet quantitatif), à évaluer l’intensité des difficultés ressenties par les parents concernant des caractéristiques fréquemment associées au HPI, afin de dégager celles qui semblent être vécues plus difficilement. Le deuxième vise, au moyen d’une analyse thématique (volet qualitatif), à décrire la nature des difficultés rencontrées. Les données ont été recueillies auprès de 260 parents dans le cadre de l’étude sou

Les Canadiens passeraient en moyenne 88,9 % de leur temps quotidien à l’intérieur, tandis que le temps passé par jour dans un véhicule (5,3 %) serait similaire à celui passé à l’extérieur (5,8 %) (Matz et al., 2014). Malgré cette distance au quotidien des êtres humains avec le monde naturel, plusieurs indicateurs pointent vers l’importance du contact entre les êtres humains et la nature, notamment les études, de plus en plus nombreuses depuis les trente dernières années, attestant de ses bienfaits physiologiques, psychologiques, cognitifs et autres (Institut de cardiologie de Montréal, 2021). Toutefois, peu d’études se sont intéressées aux processus qui sous-tendent et expliquent ces expériences positives (Revell, Duncan, & Cooper, 2014). La présente étude à devis qualitatif vise à apporter une contribution à cet égard. Des entrevues semi-structurées, basées sur un canevas d’entrevue élaboré en cohérence avec l’objectif de l’étude, ont été réalisées auprès de huit adultes accordant une importance subjective élevée au contact avec la nature et considérant retirer des bienfaits de celui-ci. L’analyse par catégories conceptualisantes met en lumière un processus bienfaiteur de la nature (PBN) qui se centre autour de deux principaux types de mécanismes, soit les expériences transformatrices vécues au contact de la nature, puis les dons de la nature. Les retombées principales de l’étude sont d’offrir un éclairage sur différentes manières dont pourraient s’opérer les bienfaits de la relation entre les êtres humains et la nature et d’appuyer la pertinence du contact avec la nature comme piste d’intervention vers un mieux-être global.

Légalisée depuis 2014 au Québec, l’aide médicale à mourir (euthanasie volontaire) est un soin de fin de vie qui a été pratiqué auprès de plus de 4172 Québécois.es et qui continue de gagner en importance (Santé Canada, 2020). Le contexte entourant l’aide médicale à mourir, dont le fait de provoquer le décès et de connaître à l’avance la date et l’heure prévue de celui-ci, s’avère différent de celui d’une mort naturelle (Dees et al., 2013; Wagner, Müller, & Maercker, 2012). L’expérience de deuil des proches dans ce contexte pourrait donc être différente de l’expérience de deuil dans un contexte de mort naturelle et présenter certaines particularités. Par ailleurs, le nombre de personnes endeuillées dans ce contexte au Québec croit chaque année et pourrait devenir plus important en raison des débats sociaux actuels pour augmenter l’accessibilité à ce soin de fin de vie dans les années à venir (Santé Canada, 2020). Pourtant, il semble qu’aucune étude ne se soit intéressée, à ce jour et à notre connaissance, à l’expérience de deuil des proches en contexte d’aide médicale à mourir au Québec. La présente étude à devis qualitatif vise donc à explorer et décrire cette expérience. Des entrevues semi-structurées, basées sur un canevas d’entrevue élaboré en cohérence avec les objectifs de l’étude, ont été réalisées auprès de six personnes adultes endeuillées depuis au moins 12 mois dans le contexte d’aide médicale à mourir au Québec. L’analyse thématique met en lumière une expérience de deuil décrite à travers les étapes chronologiques du processus de l’aide médicale à mourir (Axe 1) ainsi que des éléments perçus comme influençant le deuil dans ce contexte (Axe 2). Les retombées de cette étude se rapportent principalement à la qualité des services de soutien à offrir aux proches endeuillés, en s’appuyant sur une meilleure compréhension de l’expérience subjective qu’ils et elles sont susceptibles de vivre dans le contexte spécifique de l’aide médicale à mourir.

Les adversités universelles de l’existence humaine (p. ex., solitude, deuil, maladie, confrontation à la mort) et les manières de composer avec celles-ci ont depuis longtemps intéressé plusieurs penseurs, chercheurs et cliniciens existentialistes (p. ex., Becker, 1973; May, 1972; Yalom, 1980). L’art et la fiction pourraient, selon plusieurs auteurs, favoriser la croissance face à ces adversités (p. ex., Hentsch, 2002; Neimeyer, 2012). À ce propos, l’impact possible du cinéma, pourtant omniprésent dans notre société, serait rarement conscientisé (Wedding & Niemiec, 2014) et demeure peu connu. Peu d’auteurs se sont intéressés à son potentiel bénéfique et ceux qui l’ont fait se sont surtout attardés à ses bénéfices dans un cadre clinique. Les processus psychologiques par lesquels le cinéma est perçu comme bénéfique selon des individus de la population générale traversant un contexte d’adversité existentielle demeurent méconnus. La présente étude qualitative visait à explorer et conceptualiser ces processus. Des entrevues semi-structurées ont été menées à cette fin auprès de sept adultes accordant une importance élevée et considérant retirer des bénéfices du cinéma en contexte d’adversité. L’analyse par catégories conceptualisantes a permis de dégager 19 processus psychologiques par lesquels le cinéma peut enrichir, d’une part, le rapport à soi et, d’autre part, le rapport au monde extérieur. La discussion aborde l’utilité des résultats pour sensibiliser et conscientiser la communauté (population générale, intervenants, artistes) aux bénéfices des œuvres cinématographiques, dont l’utilisation dans divers contextes gagnerait à être optimisée.

L’écoute de musique est un moyen fréquemment employé pour la régulation d’états affectifs par des individus de tous âges (Hays & Minichiello, 2005; Laukka, 2007; Saarikallio, 2011; Saarikallio & Erkkilä, 2007; Trehub, Ghazban, & Corbeil, 2015). Quelques études qualitatives s’étant intéressées à ce processus ont permis d’établir des bases théoriques sur le sujet (p. ex., Van den Tol & Edwards, 2011; Van Goethem & Sloboda, 2011), entre autres en dégageant une première typologie des fonctions régulatoires de l’écoute musicale. Parmi ces différentes fonctions, plusieurs évoquent l’idée que des bienfaits de nature relationnelle (p. ex., réconfort, présence, soutien, sécurité) puissent être vécus à travers l’écoute musicale (p. ex., Saarikallio, 2011; Skänland, 2013). Toutefois, cela demeure peu compris puisque la majorité de ces résultats sont obtenus sans être présentés et discutés selon un angle spécifiquement « relationnel ». La présente étude à devis qualitatif (analyse par catégories conceptualisantes) vise à identifier et conceptualiser les phénomènes par lesquels l’écoute musicale suscite des expériences de nature relationnelle et à comprendre leurs rôles dans la régulation affective auprès d’adultes de la population générale. Des entrevues semi-structurées ont été réalisées auprès de neuf adultes rapportant accorder une grande importance à l’écoute de musique et en retirer des bienfaits. Au total, 29 phénomènes ont été dégagés. Quatre regroupements d’expériences de nature relationnelle vécues à travers l’écoute musicale ont été conceptualisés (lien à soi; lien à la musique; lien à ses proches; lien à l’artiste). En outre, certains phénomènes apparaissent comme fondements à la régulation affective par l’écoute musicale et certains phénomènes sont identifiés comme évoluant dans le temps. La discussion met en lumière de multiples liens possibles entre ces résultats et les connaissances existantes, non seulement dans ce domaine de recherche, mais aussi dans d’autres

Bien que la jalousie soit reliée négativement au bien-être individuel et conjugal, peu d’instruments validés en langue française sont disponibles. Cet article présente la traduction du Multidimensional Jealousy Scale (Pfeiffer & Wrong, 1989) et la validation de l’Échelle multidimensionnelle de jalousie, un questionnaire évaluant les dimensions cognitive, affective et comportementale de la jalousie en 24 items. Les qualités psychométriques du questionnaire sont évaluées auprès de deux échantillons indépendants. Dans l’étude 1 (N=300), une analyse factorielle exploratoire suggère une structure tridimensionnelle du questionnaire abrégé en 15 items. La validité critériée et la fidélité (cohérence interne) sont également examinées. Dans l’étude 2 (N=381), des analyses factorielles confirmatoires appuient la structure tridimensionnelle de la version en 15 items. Ces résultats soutiennent l’utilisation de l’Échelle multidimensionnelle de jalousie en 15 items.

L’avortement spontané (fausse couche) représente 15 à 25 % des grossesses, ce qui en fait la complication en contexte de grossesse la plus fréquente (Brier, 2008). Cette perte périnatale et le deuil qui en découle peuvent être associés à des difficultés psychologiques pour l’individu telles l’anxiété et la dépression, mais ils peuvent aussi entrainer des perturbations significatives dans la relation de couple, notamment au niveau de la communication et du soutien entre les partenaires. Des études ont mis en lumière les stratégies d’adaptation pouvant être utilisées pour s’adapter à un tel événement, mais aucune étude ne semble avoir exploré les liens entre les stratégies utilisées par les partenaires en situation de fausse couche et le degré d’engagement dans la relation de couple, une composante centrale du fonctionnement conjugal en contexte de période difficile. Les visées de cette étude quantitative était donc : 1) de décrire l’expérience d’hommes et de femmes ayant traversé un avortement spontané au regard de ces variables; 2) d’explorer les liens entre les stratégies d'adaptation individuelles (orientées vers la perte et orientées vers la restauration) et dyadiques (positives et négatives) utilisées par des adultes en couple pour s’adapter à la perte et leur engagement conjugal (engagement optimal, surengagement, sous-engagement) et; 3) d’explorer les liens entre les stratégies d’adaptation à la perte et la perception de changement de l’engagement conjugal suivant la fausse couche. Pour ce faire, 56 adultes, soit 46 femmes et 10 hommes en couple et en cohabitation avec leur partenaire ayant vécu une fausse couche dans la dernière année, ont répondu à des questionnaires auto-administrés en ligne. Chez les hommes, seules des analyses descriptives ont été menées, en raison de la faible taille échantillonnale. Les analyses de régression linéaire multiple réalisées auprès des femmes ont montré que toutes les échelles d’adaptation dyadique positives sont liées posit

Cadre de la recherche : Cette recherche s’intéresse à la dynamique motivationnelle de jeunes québécois de niveau postsecondaire en faisant appel au concept de perception de la valeur des études, à savoir des cours, des programmes et du fait d’étudier en général. La perception de la valeur des études est un jugement porté au regard de quatre caractéristiques (Eccles, 2005 ; Noël, 2014) : l’intérêt, l’utilité, la valeur de réalisation et les différents types de coût. Objectifs : Cet article vise à examiner l’influence des parents sur la perception de la valeur des études, en mettant en contraste l’influence parentale avec celle des pairs et des enseignants.Méthodologie : Une analyse qualitative interprétative a porté sur 186 entretiens semi-directifs réalisés sur une période de plus de 5 ans auprès de 36 jeunes de niveau postsecondaire. Ces entretiens ont été réalisés dans le cadre de l’enquête Famille, réseaux et persévérance au collégial (Bourdon et Charbonneau) et une analyse secondaire en a été faite dans une recherche doctorale.Résultats : Les résultats indiquent que les parents sont susceptibles d’agir sur les quatre composantes de la valeur, même s’il est question surtout de l’utilité des études en lien avec l’insertion sur le marché du travail. L’influence parentale agit par divers mécanismes, principalement 1) la discussion et le conseil ; 2) l’effet de modèle par leur propre parcours ; 3) le soutien, notamment financier. Conclusions : L’influence des parents comporte des particularités relativement à celle des pairs et des enseignants. La recherche démontre également en quoi le concept de perception de la valeur des études constitue un angle d’entrée intéressant pour nuancer ces diverses influences.Contribution : Cette recherche jette un regard original sur le concept de perception de la valeur des études, notamment en l’abordant dans une approche qualitative, mais également en prenant en compte une diversité de sources d’influences potentielles sur cette pe, Research Framework: This research is devoted to looking at the motivational dynamics of post-secondary level Quebec youths based on the perception of the value of studies, taking courses, programs and studying in general. The perceived value of studies is a judgement that is based on four characteristics (Eccles, 2005; Noël, 2014): interest, usefulness, the value of doing and various costs. Objectives: This article examines the influence of parents on the perception of the value of studies by contrasting parental influence with those of peers and educators. Methodology: An interpretive qualitative analysis was conducted based on 186 semi-structured interviews over a period of five years with 36 post-secondary level youths. These interviews were conducted as a part of the enquête Famille, réseaux et persévérance au collégial (Bourdon and Charbonneau) and a secondary analysis conducted as part of doctoral research.Results: The results showed that parents are likely to influence four aspects of value, particularly in regards to the usefulness of studies and integration into the labour market. Parental influence acts through several mechanisms including 1) discussion and advice; 2) modeling effects via their own paths and 3) support, especially financial. Conclusions: The influence of parents includes particularities relative to those of peers and educators. Research has also shown that the conceptual perception of the value of studies constitutes an interesting perspective through which we can see the nuances of various influences.Contribution: This research is an original approach to the concept of the perception of the values of studies, in particular, by taking a qualitative approach, but also by taking into consideration a broad range of potential sources of influence in youths and how they value studies.

La recension de la littérature sur la créativité en psychothérapie renseigne principalement sur trois axes : la personne, le produit et le processus créatifs. D’abord, plusieurs modèles d’études sur la personne créative semblent s’accorder sur certaines qualités du thérapeute créatif, notamment la flexibilité, l’ouverture à l’expérience et la persistance face à une tâche. Au regard du deuxième axe, certains auteurs évoquent la relation thérapeutique comme principal produit créatif en contexte clinique et donc comme cible prioritaire à laquelle s’intéresser. Dans cette optique, le troisième axe que représente le processus créatif, fréquemment défini comme un processus de résolution de problèmes, permettrait en principe aux thérapeutes d’exercer leur propre créativité au profit de la relation thérapeutique, notamment pour résoudre des impasses relationnelles. Toutefois, peu de recherches outillent concrètement les thérapeutes quant aux moyens ou à la manière de développer et d’exercer leur créativité en ce sens. La présente étude, bien qu’elle s’intéresse aussi aux deux premiers axes, se propose d’offrir des pistes pour pallier cette lacune liée au troisième axe. Un devis qualitatif heuristique et, plus spécifiquement, l’application heuristic self-search inquiry (HSSI) ont été privilégiés afin de proposer un modèle personnel des facteurs favorables au processus de développement et de mise en pratique de la créativité relationnelle du thérapeute pour résoudre les situations d’impasses relationnelles. La question de recherche propose d’explorer comment le thérapeute peut développer et mettre en pratique sa créativité face aux impasses relationnelles de sa vie courante, tant au niveau professionnel que personnel. Les sous-questions suivantes ont permis d’approfondir les analyses : 1) Quelles caractéristiques personnelles permettent de favoriser le dénouement d’impasses relationnelles? 2) Comment se manifeste concrètement la créativité relationnelle lorsqu’une situation d

La réalité contemporaine de la profession enseignante comporte des défis de taille, dont certains sont associés à la détresse psychologique, à l’épuisement professionnel, à l’abandon de la profession ainsi qu’à des difficultés d’engagement professionnel chez les enseignants. Ces phénomènes sont en retour susceptibles d’exercer un effet sur la persévérance et la réussite scolaires des élèves. Identifier des cibles de soutien prioritaires à offrir aux enseignants dans ce contexte s’avère important. Il s’agit de l’objectif de la présente thèse, qui s’inscrit au sein du programme Actions concertées Persévérance et réussite scolaire, phase II du FQRSC–MELS. Une analyse thématique a été réalisée afin de dégager la perception de 223 enseignants du primaire québécois quant aux mesures de soutien jugées prioritaires à mettre en place concernant quatre thèmes identifiés comme particulièrement préoccupants dans la pratique enseignante, soit la gestion de classe et de groupes hétérogènes, le soutien aux élèves en difficulté, la stabilité des conditions de travail et les relations avec la direction d’école. Un traitement mixte des données qualitatives a permis de faire ressortir les mesures de soutien les plus fréquemment mentionnées et de pouvoir ensuite les classer en quatre catégories, soit le soutien s’appuyant sur la composition des groupes-classes, sur l’expertise professionnelle, sur les pratiques de collaboration et sur de meilleures conditions de travail. Ces résultats suggèrent des pistes d’action aux instances gouvernementales et administratives du système d’éducation québécois dans l’optique d’offrir un contexte de pratique plus favorable aux enseignants. Le psychologue qui travaille auprès d’enseignants, à titre de psychologue scolaire, organisationnel, consultant ou clinicien, peut également y trouver des pistes intéressantes pour mieux comprendre et soutenir les enseignants.

Des études récentes rapportent des données inquiétantes quant à des signes de détresse psychologique au travail et à des niveaux faibles d'engagement professionnel chez les enseignants du primaire. La documentation permet de croire que plusieurs facteurs contextuels inhérents à la pratique enseignante sont susceptibles d'être en cause dans cet état de fait, mais ceux-ci demeurent peu étudiés en lien avec l'engagement professionnel des enseignants dans le contexte spécifiquement québécois. Le premier objectif de la présente thèse consiste à mesurer auprès d'enseignants du primaire québécois l'intensité des difficultés perçues en rapport avec 15 facteurs contextuels liés à leur profession, afin de faire ressortir ceux qui apparaissent les plus problématiques. En second lieu, cette thèse vise à investiguer la valeur prédictive de ces difficultés sur l'engagement professionnel des enseignants à partir d'un modèle qui distingue trois modes d'engagement (optimal, surengagement, sous-engagement) incluant chacun trois composantes. Pour répondre à ces objectifs, 223 enseignants du primaire ont rempli un questionnaire électronique mesurant leur engagement professionnel ainsi que l'intensité perçue des difficultés se rapportant aux 15 facteurs contextuels à l'étude. Des analyses descriptives ont été effectuées pour répondre au premier objectif et des analyses de régression multiple standard et hiérarchique ont été effectuées afin de répondre au deuxième objectif. Les résultats de l'étude montrent d'abord que le soutien aux élèves en difficulté et que la gestion de classe (hétérogénéité des groupes) apparaissent comme les facteurs contextuels les plus problématiques au sein de la profession aux yeux des enseignants participants. Ensuite, il est démontré que l'engagement optimal et ses composantes sont, au total, prédits négativement par 7 des 15 facteurs contextuels à l'étude, alors que le surengagement et ses composantes sont prédits positivement par 4 facteurs contextuels et

La créativité a été l’objet de plusieurs études dans des sphères variées en psychologie en raison des retombées et apports positifs qu’elle peut avoir chez les individus ainsi que dans le développement d’un domaine. Bien qu’un grand nombre de stratégies ou d’approches d’intervention thérapeutiques dites créatives puisse être recensé dans les écrits, il semble que peu d’études aient porté spécifiquement sur l’aspect relationnel de la créativité du thérapeute dans le contexte thérapeutique. En outre, jusqu’à maintenant, aucune étude ne semble s’être penchée spécifiquement sur la manière dont les psychothérapeutes perçoivent eux-mêmes la créativité relationnelle ainsi que ses retombées possibles en thérapie individuelle avec une clientèle adulte. L’objectif de l’étude rapportée dans la présente thèse est donc de recueillir les perceptions de psychologues psychothérapeutes quant à la définition de la créativité relationnelle en contexte psychothérapeutique, à la manière dont elle se manifeste ainsi qu’à ses retombées sur le client, le thérapeute et le processus thérapeutique, incluant la relation entre eux. La méthode de recherche est qualitative et se situe dans une perspective exploratoire. L’outil de cueillette de données est l’entrevue semi-structurée. L’échantillon est constitué de six psychologues psychothérapeutes expérimentés et reconnus par leurs pairs pour leur approche créative de la relation thérapeutique en psychothérapie individuelle avec des adultes. L’analyse des données a été faite à l’aide de la méthode d'analyse thématique. Six grands thèmes sont ressortis comme résultats de l’étude dont premièrement, les caractéristiques du cadre thérapeutique, deuxièmement les caractéristiques particulières du psychothérapeute requises pour la créativité relationnelle, troisièmement le processus de la créativité relationnelle, quatrièmement les techniques liées à la créativité relationnelle, cinquièmement les retombées de la créativité relationnelle et finalement, l

Devant les exigences et la complexité toujours plus grande du travail contemporain, les organisations ont besoin de travailleurs engagés pour faire face aux défis de taille liés à cette réalité (Bakker & Leiter, 2010). Or, plusieurs d’entre eux semblent vivre difficilement leur engagement au travail. Par exemple, en 2011, près de 20 % des travailleurs québécois ressentaient de la détresse psychologique, détresse associée le plus souvent à des conditions difficiles au travail (Vézina et al., 2011). Dans le domaine de l'éducation, et particulièrement au niveau de l’enseignement primaire, cette réalité est bien présente. En effet, depuis les dernières années, le renouvellement constant des pratiques enseignantes et les demandes grandissantes de toutes parts semblent exercer une pression importante sur les enseignants du primaire (Femandes & Da Rocha, 2009). Ce phénomène s’accompagne de statistiques inquiétantes relativement à l’épuisement professionnel et à l’intention de quitter la profession (Houlfort & Sauvé, 2010). Afin de mieux comprendre le bien-être lacunaire des enseignants, et plus particulièrement ceux du primaire, il semble pertinent de se pencher sur l'étude de l'engagement professionnel, variable associée au fonctionnement optimal des organisations, mais aussi des individus (Bakker & Demerouti, 2008). À cet effet, la présente thèse vise deux objectifs principaux par le biais de deux articles distincts. Le premier article a comme objectif de présenter une recension des écrits existants sur l’engagement professionnel et ses déficits et excès, et de proposer des précisions quant à la conceptualisation de ces variables, en présentant conjointement le modèle multimodal de l’engagement professionnel et certains de ses avantages. De plus, il démontre comment ce modèle offr une nouvelle avenue pour les études s’intéressant à la relation entre l’engagement au travail et le bien-être personnel. Le deuxième article a comme visée d’étudier le lien unissant l’engagemen

Malgré l'intérêt grandissant pour l'étude de la psychologie de l'humour, le phénomène spécifique de l'humour en psychothérapie demeure peu étudié en recherche et peu abordé dans la formation des cliniciens. Les rares auteurs s'étant penchés sur le sujet, généralement via des études de cas, rapportent la controverse entourant son utilisation en contexte clinique : malgré les nombreux bénéfices thérapeutiques qu'on lui attribue, certains risques et préjudices potentiels sont aussi soulevés. À l'heure actuelle, aucune étude n'a été réalisée au sujet de la perception et de la pratique des psychologues du Québec en lien avec l'humour en psychothérapie. Les connaissances sur la disponibilité et la nature de la formation reçue par les praticiens sur le sujet sont aussi absentes. La présente étude a pour objectif d'obtenir un portrait de la formation, de la perception et de l'utilisation de l'humour en psychothérapie par les psychologues québécois. Il est espéré pouvoir proposer des orientations à prioriser pour les recherches futures et pour la formation professionnelle. L'échantillon est composé de 325 psychologues québécois. L'outil de collecte de données est un questionnaire auto-administré qui a été développé spécifiquement pour le présent projet. Il est composé de questions à choix multiples et de questions ouvertes ayant permis l'obtention de données de nature quantitatives et qualitatives. Au niveau quantitatif, des analyses descriptives, corrélationnelles et comparatives ont été réalisées. Quant aux données qualitatives, l'analyse des données a été réalisée sous forme d'analyse thématique où une importance particulière était accordée à la fréquence d'occurrence de chaque code. Cela permet de connaître l'importance relative de certaines opinions au sein de l'échantillon. De façon générale, les résultats permettent de rencontrer les objectifs de recherche et, à l'instar des écrits publiés à ce jour, témoignent de points du vue diversifiés et parfois contradictoires.