Search

“Chernobyl” has become synonymous with the deathly dangers of radiation, a word evoking fear and horror that continues to color the meaning of the ruined remains at the center of the exploded reactor n° 4 in the so-called “Zone of Exclusion.” At the same time, over the past dozen years—until the war in Ukraine in 2022—the site has been a magnet attracting a steady stream of “dark tourism” and “stalkers” who want to get as close as possible to what they imagine Chernobyl represents. Using photographic representation and other visual media, along with historical sources, this article explores Chernobyl (the old Sarcophagus, the New Arch, and the ruins of Pripyat) as a composite cultural symbol embodying the contradictions of utopia and dystopia and as a monument to the failures of authoritarian epistemology. Le nom de "Tchernobyl" est devenu synonyme du danger mortel des radiations et évoque la peur et l'horreur que représentent les vestiges laissés par l’explosion au centre du réacteur n° 4, au sein de ce que l’on appelle la "zone d'exclusion". Parallèlement, au cours des douze dernières années, - jusqu'à la guerre en Ukraine en 2022 - le site a attiré un flux constant de "thanatouristes" et d’individus animés par une fascination morbide pour ce qu’ils imaginent de la catastrophe de Tchernobyl. Sur la base de représentations photographiques et d'autres médias visuels, ainsi que de sources historiques, cet article explore le site de Tchernobyl (l'ancien sarcophage, la nouvelle arche et les ruines de Pripyat) comme un symbole culturel composite incarnant les contradictions de l'utopie et de la dystopie et comme un monument aux échecs de l'épistémologie autoritaire.

Au lendemain du séisme et du tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011, la situation catastrophique qui s’est déroulée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a amené son lot de confusions, de peurs et d’angoisses. Face à une gestion gouvernementale du désastre hésitante et à une couverture médiatique peu appropriée à l’échelle de l’évènement nucléaire – une catastrophe dont les effets sont invisibles et s’étendent dans le temps – la création artistique japonaise s’est mobilisée. Hantés par ces évènements traumatiques et par une radiophobie ambiante, les artistes se sont autant questionnés sur le devoir de l’art en temps d’indicible désastre que sur sa possibilité et sa figurabilité. Consacrée à la mise en visibilité de la radioactivité, cette thèse met en lumière l’émergence d’une nouvelle impulsion artistique souhaitant composer avec la catastrophe nucléaire et compléter son iconographie, que nous nommons l’ « art post-Fukushima ». Nous nous intéressons au travail photographique de trois artistes japonais, Arai Takashi, Kagaya Masamichi et Takeda Shimpei, qui utilisent des techniques photographiques analogiques – daguerréotype, autoradiographie et radiogramme – visant à documenter et à exposer la trace de l’irradiation. Le sujet est ainsi approché sous l’angle des (in)visibilités de l’évènement nucléaire, de ses médiations et de ses expositions : exposition du support photosensible à la lumière (qu’elle soit naturelle ou radioactive) et à l’évènement nucléaire, exposition au sens plus large de promotion et de diffusion au Japon et en Occident, puis exposition du spectateur à ce type de photographie. À la veille du dixième anniversaire de la triple catastrophe, cette thèse de doctorat se destine à rendre visibles les enjeux de l’art post-Fukushima et à participer, à son tour, à replacer « Fukushima » et la contamination radioactive au centre de l’attention collective et à réactualiser sa mémoire., On the 11th March 2011 an earthquake and tsunami struck Japan triggering a catastrophic chain of events at the Fukushima Daiichi nuclear power plant that seeded fear and confusion in the population. In the face of the government’s hesitant handling of the crisis and of inadequate media coverage regarding the scale of the disaster, Japanese artists mobilized to create their own responses relating to the ongoing and invisible effects of the calamity. In the shadow of the catastrophe, haunted by traumatic events and by an encompassing radiophobia, these artists have come to question the limits of figurability and also to ask what art is capable of and what its role can be. This thesis examines the emergence of “post-Fukushima art,” a term coined to describe a new, more politicized impulse in Japanese art, one that strives to provide an iconography adequate to the nuclear disaster and to render radiation visible. The thesis explores the photographic works of three artists in particular, Arai Takashi, Kagaya Masamichi and Takeda Shimpei. The trio employ analogue photographic techniques – daguerreotype, autoradiography and radiography – as a means to document and expose traces of irradiation. Their art is viewed through the prism of varied (in)visibilities linked to the nuclear catastrophe and addresses issues such as mediation and exposure. Exposure is understood in multiple senses, including exposure of a photosensitive support to light (such as radioluminescence), exposure to radioactive material generated by the disaster and, drawing on the French term exposé, exposure in the sense of exhibition. Exhibitions involve exposing viewers to photographs that relate to the catastrophe. On the eve of the tenth anniversary of the triple disaster, the thesis outlines the continuing stakes involved in post-Fukushima art as an effort to remember the event. It contributes to broader efforts aimed at refocussing attention on the aftermath of the disaster, including the radioactive contamination it caused.

National audience; Si les lois de la physique sont identiques quels que soient les temps et les lieux, les catastrophes industrielles qui leur sont liées, ainsi que les manières de se les approprier ou de les surmonter, diffèrent grandement suivant les cultures.À Fukushima Daiichi, le 11 mars 2011, survient le premier accident nucléaire du XXIe siècle. En Occident, l’événement a été interprété comme une rupture dans l’histoire tant ses conséquences sont terrifiantes. Il a également été perçu comme un jumeau de Tchernobyl, répétition du mal radioactif produit par la démesure industrielle qui avait creusé le tombeau de l’incurie soviétique.

After a few days, even the ethnographer ends up stepping into contaminated territory, like anywhere else : surrendering to the beauty of the landscapes. To take into account this tendency not to think, to act or to behave with the invisible, the French nuclear authorities set up strict regulations and established intensive information and training schemes for the atom workers. Residents in areas affected by the Fukushima Daiichi nuclear accident did not receive such training. Faced with the omnipresence of the radioactive threat, they have tended to develop an imaginary of the sub-terrestrial, on the atom’s scale. In this process, technical measurement and scientific knowledge play a major role, but this does not imply that the scale of sensible perception has been relinquished., Après quelques jours, l’ethnographe finit lui aussi par se promener en territoire contaminé, comme ailleurs : en s’abandonnant à la beauté des paysages. Pour prendre en considération cette tendance générale à ne pas penser, agir et se comporter avec l’invisible, les autorités du nucléaire françaises avaient mis en place des règles strictes, établi des programmes intensifs d’informations et d’éducation pour les travailleurs de l’atome. Les habitants des zones affectées par l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi n’ont pas reçu une telle formation. Face à l’omniprésence de la menace radioactive, ils tendent à développer un imaginaire du sous-terrestre, à l’échelle de l’atome. Dans ce processus, la mesure et les savoirs scientifiques jouent un rôle prépondérant, mais l’échelle de la perception sensible n’est pas jetée aux orties pour autant., Al cabo de unos días, también el etnógrafo termina caminando por el territorio contaminado, como en otros sitios : abandonándose a la belleza de los paisajes. Para tener en cuenta esta tendencia general a no pensar, actuar y portarse con lo invisible, las autoridades nucleares francesas han establecido normas estrictas, programas intensivos de información y educación para los trabajadores de la energía nuclear. Los residentes de las zonas afectadas por el accidente nuclear de Fukushima Daiichi no han recibido esa formación. Frente a la omnipresencia de la amenaza radioactiva, tienden a desarrollar un imaginario de lo microscópico, a la escala del átomo. En este proceso, la medición y el conocimiento científico juegan un papel importante, pero la escala de la percepción sensible conserva su papel., Moreau Yoann. La terre et les rêveries de la volonté, à Fukushima. In: Communications, 105, 2019. Vivants sous terre. pp. 235-246.

La médecine recourt, pour le diagnostic comme pour la thérapie, à des rayonnements ionisants, en radiologie ou radiothérapie externe, soit de radionucléides (en radiothérapie interne avec l’implantation de sources scellées ou en médecine nucléaire avec l’injection de sources non scellées. Si les patients qui subissent une irradiation externe ne deviennent nullement radioactifs, il en va différemment en cas de contamination interne – c’est-à-dire d’administration de radionucléides au patient (sous la forme d’implant ou de produit radiopharmaceutique) –, laquelle a pour effet de transformer ce dernier en une source temporaire de rayonnement. Cette radioactivité décroît progressivement par le biais de l’élimination des substances par les voies métaboliques ainsi que par le phénomène de la décroissance radioactive. Ces pratiques médicales sont en principe réservées aux patients qui présentent une espérance de vie suffisamment longue. Mais, lorsque le patient décède inopinément, la gestion des dépouilles radioactives pourra comporter certains risques spécifiques d’irradiation et de contamination – en particulier pour le personnel hospitalier et funéraire ainsi que pour la famille – légitimant la mise en place de mesures de radioprotection appropriées.Or, à ce jour, aucune recommandation internationale, ni même européenne, ne traite spécifiquement de la problématique des dépouilles radioactives pour motif médical.

International audience; Le nucléaire civil, mis en oeuvre à partir des années 1950, apporte une dimension morale à l'atome : s'il a pu tuer, comme à Hiroshima et Nagasaki, il peut aussi alimenter les foyers en électricité. Mais lorsque survient un accident majeur, de nouveaux doutes se font jour.

National audience; Voici un récit exceptionnel d'un événement exceptionnel, celui de Masao Yoshida, le directeur de la centrale de Fukushima Dai Ichi sur son action au cœur de la catastrophe, dont le premier tome vient de paraître aux Presses des Mines. Ce document sans précédent, d'une richesse considérable au plan humain et pour la compréhension du management en situation extrême, pousse à toujours plus chercher à maîtriser en amont ces risques gravissimes. Franck Guarnieri, directeur du Centre de recherche sur les risques et les crises de Mines ParisTech, un enseignant, Aurélien Portelli, et un doctorant, Aissame Afrouss, nous le présentent, avec quelques morceaux choisis.

The Chernobyl accident : a positive hydrogeological aspect As a continuation of dye-tracing studies of underground waters in Haute-Savoie, France, over the last few years, we have used the radioactive elements released by the Chernobyl nuclear accident as artificial tracers. The event happened simultaneously with the onset of the spring high waters. The response of the system was thus delayed by more than two weeks, the time for the water to percolate and for the aquifer to recharge. On the third week, a very faint signal was detected by gammametry and by liquid scintillation counters at the two surveyed springs., Dans le cadre de recherches en hydrogéologie poursuivies depuis plusieurs années en Haute-Savoie (France), nous avons cherché à utiliser les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl comme traceur. Bien qu'ayant affaire à une très faible radioactivité et à une très grande dilution, on met en évidence une augmentation de la radioactivité aux deux sources qui ont été surveillées. L 'événement ayant coïncidé avec le début de la crue printanière, le temps de réponse du système est assez long, environ deux semaines, car il a fallu laisser à l'aquifère le temps de se recharger., Sesiano Jean, Bueche Michel. L'accident de Tchernobyl : une retombée positive en hydrogéologie. In: Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique, n°8, 2e semestre 1986. pp. 47-49.