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30 book of abstracts; International audience

51 ème congrès du Groupe Français de Recherches sur les Pesticides 31 mai-1 er juin 2023, Paris

International audience

De nombreuses études ont montré des effets de lallélopathie surles adventices au laboratoire, mais quen est-il au champ ? Les travauxpermettent-ils de dissocier les effets de lallélopathie de ceux de lacompétition, principal mécanisme de régulation des adventices ?¾Contexte - Dans quelle mesure l’allélopathie peutelle contribuer à réguler les adventices au champ ?C’est une question controversée qui revêt un intérêtmajeur en agroécologie. Quantifier ses effets présentetoutefois une difficulté : dissocier les effets de l’allélopathie de ceux de la compétition pour les ressources(lumière, eau et minéraux).¾ÉtUDe - Une revue systématique de la littératurescientifique a visé à déterminer s’il existe des élé-ments de preuve au champ des effets de l’allélopathiegénérée par des plantes cultivées vivantes sur larégulation des adventices, indépendamment de lacompétition. Pour se prémunir le plus possible deseffets de la compétition, la recherche bibliographiques’est focalisée sur des études étudiant les effets del’allélopathie et comparant différentes variétés d’unemême espèce cultivée, et une méthode d’analysea été développée pour discriminer les deux effets.¾RÉSULtAtS - Dans un grand nombre d’articlesscientifiques sur les effets de l’allélopathie au champ,le rôle de la compétition est ignoré ou insuffisammentcaractérisé par les auteurs. Ainsi, il n’est pas possiblede déterminer si, dans ces études, la régulation desadventices est vraiment due à l’allélopathie. In fine,seuls sept articles fournissent des éléments de preuvedes effets de l’allélopathie par les plantes cultivéesdans la régulation des adventices au champ.Mais, même dans ces articles, des effets de la compétition ne peuvent pas être totalement exclus. Cetravail pointe la nécessité d’être prudent lors de lalecture d’articles rapportant des effets de l’allélopathieau champ. De nouvelles expérimentations pourraientêtre menées en s’appuyant sur les recommandationsformulées à la suite de cette étude.

National audience; Contexte -Réduire le recours au désherbage chimique ou/et mécanique, tous deux questionnés pour des raisons environnementales, nécessite d’activer des leviers de régulationbiologique des plantes adventices. Lesquels ?Ceux misant sur la capacité de compétition de la culture. Couvrir le sol, occuper l’espace,limiter la disponibilité en lumière à différents stades de développement de la culture, autantde caractéristiques à rechercher aujourd’hui.¾ étude - L’article propose un bilan des connaissances concernant les principauxcaractères impliqués dans la compétitivité ou/et la tolérance des variétés de céréales àpaille vis-à-vis des adventices, les corrélations connues entre ces caractères, ainsi que leslimites et pistes d’amélioration de l’évaluation de ces caractères.Afin d’améliorer la compétitivité des variétés de céréales à paille vis-à-vis des adventices, ilsemble important d’adapter les schémas de sélection actuels afin d’intégrer la mesure dedavantage de caractères en début de cycle cultural et de reconsidérer les objectifs de sé-lection en fonction des itinéraires culturaux des agriculteurs

Chaque année, entre 55000 et 70000 tonnes de substances actives phytopharmaceutiques, incluant celles utilisables en agriculture biologique et de biocontrôle, sontvendues sur le territoire français métropolitain et d’outre-meret sont utilisées pour la protection des cultures ou l’entretien des jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI). Dans le même temps, le rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques établi en 2019 par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques(IPBES) dresse le bilan alarmant d’une érosion sans précédent de la biodiversité. La pollution chimique générée par les activités humaines, incluant les produits phytopharmaceutiques (PPP), est identifiée parmi les causes de cette érosion. Cette pollution s’ajoute à d’autres pressions, comme les destructions d’habitats causées par l’urbanisation, l’intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, et les conséquences duchangement climatique. Face à ce constat, la réglementation européenne en matière de mise sur le marché des PPP vise un degré élevé de protection, avec en particulier pour principe d’éviter tout effet inacceptable sur l’environnement. Toutefois, elle ne parvient pas complètement à atteindre cet objectif, en raison notamment d’une prise en compte insuffisante dela diversité des interactions telles qu’elles se produisent dans l’environnement (entre substances, entre organismes, avec une variété de facteurs physico-chimiques, etc.). C’est dans ce contexte que les ministres chargés de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Recherche ont sollicité INRAE et l’Ifremer pour réaliser un état des lieux des connaissances scientifiques relatives aux impacts des PPP sur la biodiversité et les services écosystémiques. La précédente expertise scientifique collective (ESCo) portant sur Pesticides, agriculture et environnement avait été réalisée en 2005. Le présent exercice consiste à en actualiser les résultats, en les élargissant à l’ensemble du continuum terre-mer et en incluant les usages de PPP relevant des zones non agricoles (JEVI). A la différence de celle de 2005, cette ESCo est positionnée en aval de l’utilisation des PPP, pour traiter du devenir et des impacts de ces substances une fois introduites dans l’environnement. Elle ne traite pas des pratiques ou systèmes agricoles permettant de réduire les utilisations de PPP, ni des stratégies préventives de régulation des bioagresseurs. Ces thématiques font l’objet d’autres travaux en cours, notamment une autre ESCo conduite par INRAE sur la gestion des couverts végétaux pour la régulation naturelle des bioagresseurs dont les résultats sont attendus à l’automne 2022. Ces deux exercices s’inscrivent dans le cadre du Plan Ecophyto II+, en complément de l’expertise Pesticides et santé humaine publiée par l’Inserm en 2021. Le périmètre de la présente ESCo couvre les différents milieux (terrestre, atmosphérique, aquatiques continental et marin, à l’exception des eaux souterraines) dans leur continuité, du lieu d’application jusqu’à l’océan, en France métropolitaine et d’outre-mer, à partir de connaissances produites ou transposables dans ce type de contexte (climat, PPP utilisés, biodiversité présente, etc.). Il intègre tous lesproduits destinés à la protection des cultures ou à l’entretiendes JEVI, qu’il s’agisse de PPP conventionnels ou de produits ou agents de biocontrôle, dès lors qu’ils sont susceptibles de se retrouver dans l’environnement du fait d’une utilisation actuelle ou plus ancienne. Le cadre d’analyse mis en place considère la biodiversité dans ses dimensions structurelle etfonctionnelle, et il intègre la question des services écosystémiques. L’attention est ainsi plus particulièrement portée sur des travaux qui documentent la mise en évidence desrisques et des effets dans des conditions environnementales réalistes, et à des niveaux d’organisation biologique (ex. individu, population, communauté, écosystème) susceptibles de faciliter le lien à établir avec la biodiversité ainsi qu’avec les fonctions et services écosystémiques. (https://www.inrae.fr/sites/default/files/pdf/ExpertiseCollectivePestiEcotox_R%C3%A9sum%C3%A9.pdf)

Conservation agriculture (CA) has been identified as one of the farming systems likely to deliver sustainable agriculture but its effects over time on the diversity and composition of weed communities are still discussed. For ten years, different studies were carried out in in East of France in cropping system with short rotations essentially composed with winter crops. The objective of these different studies was to identify, focusing on the transition period, the changes in the composition of communities and the consequences in terms of agronomic risk in CA systems. Using networks of 100 winter wheat fields selected to encompass a gradient of years in CA (1 to 20 years), the changes that occurred in the diversity of weed communities were analysed over several years. For each field, weed communities were surveyed on a 50 × 40 m area. Weed data were collected at three periods: in early March, in mid-June and in early September during the intercropping period. All the observed weed communities were rich (average species richness of 23.9 species), diverse (average Shannon diversity of 2.15) and equitably composed of low-density species. The results showed an increase in species richness, total weed abundance and α-functional diversity but no change in species diversity and species evenness over time. Heterogeneity and average values of β-taxonomic and β-functional diversity between communities were high in the early years following the adoption of conservation agriculture. Nevertheless, heterogeneity decreased over time, leading to a homogenization of weed community assemblages. Furthermore, ten response traits were selected to highlight changes in the functional composition of communities. Out of the ten traits, four were impacted by the time following the adoption of CA significantly, whereas two only showed trends. Phanerophyte and geophyte life forms, summer-germinating and spring-and summer-flowering species increased with time. Some functional shifts occurred quicker than others, as for example summer-germinating species which increased after at least 10 years of continuous application of CA principles. Changes in weed community functional composition could potentially worsen current weed management efficacy. These results could therefore provide knowledge to farmers moving towards CA to redesign the management strategy to avoid to lost the control of the weed community.

Weed management is a major issue in straw cereals in order to transition the French agriculture towards agroecology. The choice of varieties with a high ability to utcompete weeds has been the subject of little investment and produced few convincing results, especially due to methodological difficulties. Based on an exhaustive review of the literature, our study (1) specifies the main characters of interest (synonym of traits in functional ecology) associated with the competitive capacity of varieties and the existing correlations between them, (2) identifies the main limits to the evaluation of these characters, and (3) suggests some ways to improve the breeding scheme, taking into account the notion of ideotypes including these characters., La gestion des adventices constitue une problématique majeure en céréales à paille afin de mener la transition agroécologique de l’agriculture française. Le choix de variétés ayant une capacité de compétition élevée vis-à-vis des adventices a fait l’objet de peu d’investissements et généré peu de résultats probants, notamment du fait de difficultés méthodologiques. Sur la base d’une revue exhaustive de la littérature, notre étude (1) précise les principaux caractères d’intérêt (synonyme de traits en écologie fonctionnelle) associés à la capacité de compétition des variétés et les corrélations existantes entre eux, (2) identifie les principales limites à l'évaluation de ces caractères, et (3) propose quelques pistes d'amélioration du schéma de sélection, en tenant compte de lanotion d'idéotypes incluant ces caractères.

Ce travail d’expertise a été réalisé à la demande des Ministres en charge de l'Agriculture et la Transition Écologique et Solidaire.; La saisine vise à identifier des mesures de compensation écologique pour améliorer la protection et la conservation des insectes pollinisateurs en atténuant l’impact des épandages de produits phytosanitaires (herbicides et fongicides) pendant la floraison des cultures. L’application sur une culture attractive en floraison ou sur une zone de butinage d’un produit autorisé est réalisée dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. Elle reste sous réserve que ces molécules aient préalablement reçu une mention dérogatoire abeille relative à l‘arrêté du 28/11/2003, en vue de limiter les périodes de restriction d’épandage pendant lafloraison des cultures et hors présence d’abeilles. Cette période d’épandage peut être adaptée ou supprimée, notamment en vue de permettre des traitements le matin, sous réserve de la mise en place de mesures apportant des garanties équivalentes en matière d’exposition des abeilles et autres pollinisateurs. Ces mesures et les modalités de traitement associées qu’elles permettent seront définies après avis de l’Anses. Pour répondre à ces questions, un groupe d’experts a été constitué en prenant en compte les différents métiers et disciplines concernés dans la saisine : agronomie, cultures traitées, cultures et couverts mellifères, connaissance des abeilles domestiques et des pollinisateurs sauvages.

In conventional cropping systems, arable weed species have always been considered undesirable because their presence can significantly reduce the yield and quality of the crop. Among the weed community, segetal weeds particularly inhabit winter cereal fields and are generally described as rare species (Jauzein, 1997). Following the observed decline in biodiversity in the field, there is a renewed interest in conserving segetal weeds as they represent an invaluable plant heritage as wild relatives of cultivated plants (Fried, 2020). The origin of the regression of these particular annual species is strongly linked to intensive agricultural practices (herbicides, fertilization) but also probably to a poorer competitive ability with recent selected cereal crops unlike common species (Denelle et al., 2020). To study in detail the competitive ability of these two categories of weeds, a wide range of species (7 segetal and 16 common species) was studied in the presence of a spring barley crop (Hordeum vulgare L.). For that purpose, experiments were carried out using mesocosms (rectangular plastic pot) as experimental units. Each mesocosm was divided into three studied zones: one quarter was dedicated to the growth of barley alone (Zone1), another quarter was dedicated to a weed alone (Zone4) and the remaining half was a mixture of barley and weeds (Zone2&3). For each mesocosm, only one weed species was considered. In total, on the 23 mesocosms, different competitiveness traits were measured during the plant development cycle between March and June 2021: plant height, above-ground biomass and total plant biomass. The calculation of the Relative Competitive Performance index (RCP) with height as a competitive trait revealed different competitive effects caused by weeds and a ranking of the weeds according to their competitive power is proposed and compared to the literature. Under the conditions of our experiment, it does not seem that segetal species showed a lower ability to compete than common species

Chaque année, entre 55 000 et 70 000 tonnes de substances actives phytopharmaceutiques, incluant celles utilisables en agriculture biologique et de biocontrôle, sont vendues sur le territoire français métropolitain et d’outre-mer et sont utilisées pour la protection des cultures ou l’entretien des jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI). Dans le même temps, le rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques établi en 2019 par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dresse le bilan alarmant d’une érosion sans précédent de la biodiversité. La pollution chimique générée par les activités humaines, incluant les produits phytopharmaceutiques (PPP), est identifiée parmi les causes de cette érosion. Cette pollution s’ajoute à d’autres pressions, comme les destructions d’habitats causées par l’urbanisation, l’intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, et les conséquences du changement climatique. Face à ce constat, la réglementation européenne en matière de mise sur le marché des PPP vise un degré élevé de protection, avec en particulier pour principe d’éviter tout effet inacceptable sur l’environnement. Toutefois, elle ne parvient pas complètement à atteindre cet objectif, en raison notamment d’une prise en compte insuffisante de la diversité des interactions telles qu’elles se produisent dans l’environnement (entre substances, entre organismes, avec une variété de facteurs physico-chimiques, etc.).C’est dans ce contexte que les ministres chargés de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Recherche ont sollicité INRAE et l’Ifremer pour réaliser un état des lieux des connaissances scientifiques relatives aux impacts des PPP sur la biodiversité et les services écosystémiques. La précédente expertise scientifique collective (ESCo) portant sur Pesticides, agriculture et environnement avait été réalisée en 2005. Leprésent exercice consiste à en actualiser les résultats, en les élargissant à l’ensemble du continuum terre-mer et en incluant les usages de PPP relevant des zones non agricoles (JEVI). A la différence de celle de 2005, cette ESCo est positionnée en aval de l’utilisation des PPP, pour traiter du devenir et des impacts de ces substances une fois introduites dans l’environnement. Elle ne traite pas des pratiques ou systèmes agricoles permettant de réduire les utilisations de PPP, ni des stratégies préventives de régulation des bioagresseurs. Ces thématiques font l’objet d’autres travaux en cours, notamment une autre ESCo conduite par INRAE sur la gestion des couverts végétaux pour la régulation naturelle des bioagresseurs dont les résultats sont attendus à l’automne 2022. Ces deux exercices s’inscrivent dans le cadre du Plan Ecophyto II+, en complément de l’expertise Pesticides et santé humaine publiée par l’Inserm en 2021.Le périmètre de la présente ESCo couvre les différents milieux (terrestre, atmosphérique, aquatiques continental et marin, à l’exception des eaux souterraines) dans leur continuité, du lieu d’application jusqu’à l’océan, en France métropolitaine et d’outre-mer, à partir de connaissances produites ou transposables dans ce type de contexte (climat, PPP utilisés, biodiversité présente, etc.). Il intègre tous les produits destinés à la protection des cultures ou à l’entretien des JEVI, qu’il s’agisse de PPP conventionnels ou de produits ou agents de biocontrôle, dès lors qu’ils sont susceptibles de se retrouver dans l’environnement du fait d’une utilisation actuelle ou plus ancienne. Le cadre d’analyse mis en place considère la biodiversité dans ses dimensions structurelle et fonctionnelle, et il intègre la question des services écosystémiques. L’attention est ainsi plus particulièrement portée sur des travaux qui documentent la mise en évidence des risques et des effets dans des conditions environnementales réalistes, et à des niveaux d’organisation biologique (ex. individu, population, communauté, écosystème) susceptibles de faciliter le lien à établir avec la biodiversité ainsi qu’avec les fonctions et services écosystémiques.

Dans le cadre du Plan Ecophyto II+, qui organise les moyens mis en oeuvre par le gouvernement français pour réduire les usages de produits phytopharmaceutiques, différents travaux d'expertise scientifique sont conduits de manière complémentaire. L'Inserm a présenté en juin 2021 les résultats d'une expertise collective dont il avait été saisi sur les effets des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine, intitulée Pesticides et santé – Nouvelles données. La présente expertise scientifique collective (ESCo) est quant à elle centrée sur les impacts de ces produits sur la biodiversité et les services écosystémiques. Une autre ESCo restituée à l'automne 2022 porte sur la gestion des couverts végétaux pour réguler les bioagresseurs des cultures. Les ESCo ont pour objet d'établir un état des lieux et une analyse critique des connaissances scientifiques disponibles au niveau mondial sur des sujets aux dimensions multiples. Cette analyse est réalisée par un collège pluridisciplinaire d'experts scientifiques appartenant à des organismes publics de recherche ou d'enseignement supérieur. Commandée en mars 2020 par le ministère de la Transition Ecologique, le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation et le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, la présente expertise a été confiée à INRAE et à l'Ifremer. Elle actualise et complète les travaux antérieurs qui avaient été restitués en 2005 sur Pesticides, agriculture et environnement, et en 2008 sur Agriculture et biodiversité. Les résultats sont publiés sur les sites internet d'INRAE et de l'Ifremer sous trois formats de documents disponibles en ligne. Le présent rapport comporte un rappel des éléments de contexte de l'expertise, la description de la méthode mise en oeuvre et de l'ensemble de la bibliographie qui intègre plus de 4 000 références, les éléments de cadrage scientifique de l'ESCo, l'ensemble des analyses produites par les experts, ainsi que les conclusions générales qui en découlent. La synthèse rassemble les principaux constats établis dans le rapport d'ESCo, sans mobiliser l'intégralité du corpus bibliographique utilisé. Le résumé présente succinctement les principaux enseignements tirés de ces travaux. En outre, les résultats ont fait l'objet, le 5 mai 2022, d'un colloque public de restitution, dont les captations vidéos sont également disponibles en ligne.

Direct seeding under permanent cover crop (SDCV) corresponds to sow a crop in a multiyear vegetal cover crop(often clover) without soil perturbation. It is an emblematic technique of Conservation Agriculture whose agronomicand environmental interests are multiple because of the special attention paid to soils. However, the issue of weedcontrol and permanent cover crop control is central to SDCV culture systems. The use of non-selective herbicide suchas glyphosate is the most common technical lever for weed and cover crop management. Glyphosate is in the hotseat since the President of France announced its banning from 2023. It becomes necessary to find alternatives for thesustainability of these systems.The CASDAR Project “ENGAGED” (2018-2022) aims to build glyphosate-free SDCV growing systems with low herbicide use. The ENGAGED Project is based on three main actions:• Tracking farmers innovations• To monitor the development dynamics of weed species on plots of farmers testing conducted in SDCVwithout glyphosate.• Constructing crop system prototypes through co-design workshops with farmers from different groups,particularly Economic and Environmental Interest Groups (EEIGs).The progress of the project allows us today to identify the tracks worked by farmers and evaluate their feasibility.The field-tested strategies on the farm plots integrate all the components of the technical itinerary (sowing density,fertilization, herbicide). The results presented come from data collected over two years (2018-2019 and 2019-2020) ina network of plots located in the northwest of France. The first year was designed in order to test chemical alternativesto glyphosate without restriction on quantity of the other herbicides. The efficiency of a spring mulching, an electricweeding before the sowing, a more intense fertilization and a double sowing density were evaluated the second yearof the experiment. The observations made tend to show that the electric weeding is effective in controlling the weedflora, but has too little effect on legume cover. Furthermore, the double sowing density seems to compensate the lossof plant observed on the glyphosate-free plots, where the cover was poorly regulated, but the results are not conclusive enough to conclude to an effect of the mulching of the cover and of the intensified fertilization. A third testing year

It is now essential to reduce the negative impacts of weed management and especiallyherbicide use. Weed-suppressive crop species/varieties hold promise for integrated andsustainable weed regulation. Competition for resources and allelopathy are the two mainunderlying mechanisms. Unlike competition, which is well studied and established, allelopathyby living crops remains a contentious mechanism. Although it is recognized that plants emit alarge number of substances, the effective role of these molecules is very challenging todemonstrate in the field. A major difficulty to dissociate the effects of allelopathy from thoseof competition for resources.Here we systematically and quantitatively review the literature, searching for field-basedevidence of the role of allelopathy (by root exudation of living crops) in weed regulation,independently of competition. A focus is made on studies comparing different varieties of agiven species, in order to help disentangling the effects of allelopathy from those ofcompetition. Our critical literature analysis also aims to identify weaknesses and strengths inmethodology, providing insights on optimal experimental designs and avenues for futureresearch.Our analysis shows that, in most articles, the role of crop competition is disregarded or notexhaustively studied. Consequently, contrary to authors’ conclusions, it cannot be determinedwhether weed regulation is due to allelopathy and/or competition. Overall, only 25 articlesstudied the differential effects of crop varieties on weed pressure in the field, explicitlyconsidering allelopathy and competition. Among them, 13 articles considered that bothallelopathy and competition explained varietal differences in weed regulation in the field, andfive articles identified allelopathy as the only explicative mechanism.In order to assess an effective role of allelopathy, we conducted a detailed analysis of these18 articles reporting an effect of allelopathy (alone or combined with competition). Wecombined a qualitative (relevance of experimental designs and protocols) and quantitativeapproach (range of variation of the measured variables, correlation analysis). Among thesearticles, only seven could provide convincing field-based evidence of allelopathy. The mostconvincing evidence was provided when combining several methods (field measurements onweeds and crop varieties and assessment of allelopathic potential in field or laboratory, linkedby a multiple regression), when results are consistent. However, although these seven articleswere convincing, we discussed some methodological weaknesses.129To further investigate allelopathy in the field we recommend to (i) finely characterize cropcompetition by measuring traits in the field, (ii) assess crop allelopathic potential withComplementary experiments in controlled conditions or by quantifying allelochemicals in thefield, and (iii) quantify the contribution of each studied trait/mechanism in explaining weedregulation in the field with multiple regression models. The consistent use of the suggestedguidelines, as well as alternative approaches (e.g. creation of varieties with alteredallelopathic compounds production, development of process-based simulation models) mayprovide a basis for quantifying the role of allelopathy in the field and, subsequently, fordesigning weed management strategies promoting weed biological regulation.Funding: INRAE, COPRAA project (which was supported by OFB as part of the Ecophyto calllaunched by the French Ministries in charge of Ecology, Agriculture, Health and Research) andPartnership Hubert Curien (PHC) – Germaine de StaëlReference:Mahé I, Chauvel B, Colbach N, Cordeau S, Gfeller A, Reiss A, Moreau D (in press) Decipheringfield-based evidences for crop allelopathy in weed regulation. A review.Agronomy for Sustainable Develop

Pourchassée par l’agriculteur et le jardinier, la flore naturelle des champs est aujourd’hui reconsidérée face au manque de connaissances quant à son caractère nuisible pour les cultures.

Chaque année, entre 55000 et 70000 tonnes de substances actives phytopharmaceutiques, incluant celles utilisables en agriculture biologique et de biocontrôle, sont vendues sur le territoire français métropolitain et d'outre-mer et sont utilisées pour la protection des cultures ou l'entretien des jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI). Dans le même temps, le rapport sur l'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques établi en 2019 par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dresse le bilan alarmant d'une érosion sans précédent de la biodiversité. La pollution chimique générée par les activités humaines, incluant les produits phytopharmaceutiques (PPP), est identifiée parmi les causes de cette érosion. Cette pollution s'ajoute à d'autres pressions, comme les destructions d'habitats causées par l'urbanisation, l'intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, et les conséquences du changement climatique. Face à ce constat, la réglementation européenne en matière de mise sur le marché des PPP vise un degré élevé de protection, avec en particulier pour principe d'éviter tout effet inacceptable sur l'environnement. Toutefois, elle ne parvient pas complètement à atteindre cet objectif, en raison notamment d'une prise en compte insuffisante de la diversité des interactions telles qu'elles se produisent dans l'environnement (entre substances, entre organismes, avec une variété de facteurs physico-chimiques, etc.). C'est dans ce contexte que les ministres chargés de l'Environnement, de l'Agriculture et de la Recherche ont sollicité INRAE et l'Ifremer pour réaliser un état des lieux des connaissances scientifiques relatives aux impacts des PPP sur la biodiversité et les services écosystémiques. La précédente expertise scientifique collective (ESCo) portant sur Pesticides, agriculture et environnement avait été réalisée en 2005. Le présent exercice consiste à en actualiser les résultats, en les élargissant à l'ensemble du continuum terre-mer et en incluant les usages de PPP relevant des zones non agricoles (JEVI). A la différence de celle de 2005, cette ESCo est positionnée en aval de l'utilisation des PPP, pour traiter du devenir et des impacts de ces substances une fois introduites dans l'environnement. Elle ne traite pas des pratiques ou systèmes agricoles permettant de réduire les utilisations de PPP, ni des stratégies préventives de régulation des bioagresseurs. Ces thématiques font l'objet d'autres travaux en cours, notamment une autre ESCo conduite par INRAE sur la gestion des couverts végétaux pour la régulation naturelle des bioagresseurs dont les résultats sont attendus à l'automne 2022. Ces deux exercices s'inscrivent dans le cadre du Plan Ecophyto II+, en complément de l'expertise Pesticides et santé humaine publiée par l'Inserm en 2021. Le périmètre de la présente ESCo couvre les différents milieux (terrestre, atmosphérique, aquatiques continental et marin, à l'exception des eaux souterraines) dans leur continuité, du lieu d'application jusqu'à l'océan, en France métropolitaine et d'outre-mer, à partir de connaissances produites ou transposables dans ce type de contexte (climat, PPP utilisés, biodiversité présente, etc.). Il intègre tous les produits destinés à la protection des cultures ou à l'entretien des JEVI, qu'il s'agisse de PPP conventionnels ou de produits ou agents de biocontrôle, dès lors qu'ils sont susceptibles de se retrouver dans l'environnement du fait d'une utilisation actuelle ou plus ancienne. Le cadre d'analyse mis en place considère la biodiversité dans ses dimensions structurelle et fonctionnelle, et il intègre la question des services écosystémiques. L'attention est ainsi plus particulièrement portée sur des travaux qui documentent la mise en évidence des risques et des effets dans des conditions environnementales réalistes, et à des niveaux d'organisation biologique (ex. individu, population, communauté, écosystème) susceptibles de faciliter le lien à établir avec la biodiversité ainsi qu'avec les fonctions et services écosystémiques. (https://www.inrae.fr/sites/default/files/pdf/ExpertiseCollectivePestiEcotox_R%C3%A9sum%C3%A9.pdf)