Search

Ce texte introductif retrace la facon dont la notion de culture a ete utilisee par les premiers anthropologues, puis par les Peres fondateurs de la sociologie, comme fondement de « la » societe, avant de souligner le decalage de ces analyses avec des travaux plus recents qui privilegient depuis maintenant pres d’un demi-siecle l’analyse des interactions entre individus. Quand elle ne disparait pas totalement, la notion de culture se reduit alors aux conduites d’acteurs sociaux qui definissent eux-memes le sens des situations dans lesquelles ils s’inscrivent.

Apres une longue periode de stabilite, le secteur de la pharmacie d’officine connait depuis plusieurs annees en Europe une serie de changements importants, qui destabilisent le modele economique traditionnel des pharmacies d’officine, essentiellement fonde sur la vente de medicaments. L’arrivee de nouveaux concurrents, de taille importante, autorises a vendre des produits parapharmaceutiques a prix casses, est l’un des principaux elements qui fait craindre pour leur avenir. La Belgique, qui a ouvert le capital des pharmacies a des non-pharmaciens et qui a vu apparaitre, a partir de 2014, des « supermarches du medicament », est un excellent laboratoire d’analyse de ces bouleversements. A partir d’entretiens semi-directifs realises aupres de 26 pharmaciens et de representants de la profession, nous nous interrogeons dans cet article sur les strategies d’adaptation des pharmacies d’officine en Belgique, dans un contexte de plus en plus concurrentiel. Nos resultats montrent que si la plupart d’entre elles procedent a des ajustements de leurs pratiques qui n’impliquent pas une remise en cause de la logique economique traditionnelle consistant a vendre le plus de produits possible, d’autres developpent des modeles alternatifs qui innovent dans la prise en compte des besoins specifiques du patient et de son suivi.

L’holacratie propose une structure organisationnelle qui distribue le pouvoir a ceux qui font le travail dans une logique d’autogestion. A en croire ses partisans, ce mode de gouvernance representerait une promesse d’agilite, d’innovation, voire de bonheur au travail. Il peut aussi etre considere comme une maniere de gerer les risques auxquels les organisations et en particulier les entreprises sont de plus en plus souvent confrontees, en misant sur l’implication et la reflexion de tous. Cet article vise precisement a questionner les benefices revendiques par l’organisation de type holacratique. Nous en posons d’abord les principes de base. Nous presentons ensuite les cadres theoriques sur lesquels nous nous appuyons – a partir des travaux de Mary Douglas consacres a la construction sociale de l’acceptabilite du risque et de ceux d’Olfa Zaibet Greselle sur l’intelligence collective – ainsi que les caracteristiques de notre protocole d’enquete, qui comprend notamment 15 entretiens comprehensifs effectues aupres de personnes travaillant pour sept entreprises holacratiques. Les resultats montrent qu’au sein de ces organisations, les difficultes et les tensions sont plus facilement surmontees, grâce a une implication collective qui permet de mieux gerer les risques encourus. La discussion qui s’en suit met en lumiere les implications de l’holacratie sur les pratiques manageriales tout en soulignant que ce mode de fonctionnement ne convient qu’aux entreprises dont les membres – qu’ils soient dirigeants ou salaries – acceptent un haut niveau de reflexivite, d’autonomie et de partage des fonctions.

Cet article fait le point sur les principaux debats que la proliferation des nombres suscite dans la litterature specialisee, a la jonction des sciences de gestion, de la sociologie et de la science politique. Il souligne que les operations de denombrement, aussi rigoureuses soient-elles, sont toujours fondees sur des choix, qui engagent des jugements de valeur. En France, le sociologue-statisticien Alain Desrosieres a ainsi montre que la production de donnees chiffrees est, a chaque epoque, liee a des enjeux politiques. Beaucoup de decideurs s’appuient d’ailleurs sur des quantifications considerees comme objectives et incontestables pour legitimer des decisions presentees comme les seules possibles. Or, pour garantir le pluralisme des idees, il est important que les activites de denombrement ne soient pas le monopole des puissants.

First Published November 18, 2019; This comparative examination sheds light on the spatial scope of actors making youth-related claims inmainstream media. Drawing upon the ‘political opportunity structure’ approach, our main argument is thatthe spatial scope of political debates on youth-related issues are driven by institutional arrangementsreflecting windows of opportunities for the representation of various youth interests. Methodologically,we draw upon ‘claim-making’ analysis of five newspapers for each of the nine countries of the EURYKAproject, i.e. France, Germany, Greece, Italy, Poland, Spain, Sweden, Switzerland, and United Kingdom. Our cross-national exploratory analysis aims to show, a) how state configuration and youth regime contexts impact on the spatial scope of youth and nonyouth actors, and furthermore, on specific state, civil society and interest group actors, as well as, b) whether this leads to a new clustering of countries across spatialdivides in the age of youth precarity. Cross-national variation is especially considered by looking at howinstitutional arrangements vary in each country, based on their youth policy regimes, the specific statestructure and the impact of recent economic crisis on youth welfare policies.

International audience; This chapter aims to understand how social entrepreneurship has developed, to the point of competing with the notion of the ``social and solidarity economy'' (SSE). The approach adopted herein is based on the classic tools of public policy analysis, enabling the distinction of three phases. The first is that of the historical context, which, from the middle of the nineteenth century, corresponds to the institutionalization of the social and solidarity economy. The second began at the end of the twentieth century, when different stakeholders started to evoke the need for a renewal of the sector. In this context, the influence of the SSE seems to have declined, while other collective actors have increasingly emerged, carrying the banner of social entrepreneurship loudly and clearly. The third is the advent of social entrepreneurship on the political agenda, emerging with the economic crisis of 2008. Three different sequences\textemdash the Social Business Initiative launched by the European Commission in October 2011, the G8 Taskforce dedicated to social impact investment in June 2013, and finally the French law of July 31, 2014, devoted to SSE\textemdash can all be considered part of the same global configuration. In particular, the French legislation introduced a major rupture with tradition, since it provides commercial companies pursuing an aim of ``social utility'' and adopting a participatory governance with the possibility to integrate the social and solidarity economy. By interviewing ten actors of the sector\textemdash academics specialized in the field, social entrepreneurs, and policy makers\textemdash this research explores the effects of these changes, which for some specialists are necessary for the development of the sector, but which for others distort it by anchoring it even more strongly in a commercial context

International audience; This chapter takes stock of the scholarly puzzlement over recent protests in France. While some scholars have wondered whether the `contentious French' (Tilly, 1986) are not that contentious anymore (Chabanet et al., 2018), recent mobilizations indicate a revival of street politics. We argue that France no longer fits its traditional portrait of an endemically contentious country. Our analysis shows that young people in France are characterized by consistently lower levels of political participation, notably when looking at disruptive forms. The rather comforting vision of a disputing, disaffected or dissatisfied, but engaged youth, constituting a force of change, requires to be revisited. However, our main findings also suggest that an emerging `post-contentious' turning point does not necessarily amount to a broader process of acquiescence. The chapter concludes that French youths' social exclusion seems to be extending itself in the form of a new type of political exclusion.

International audience; "Our study suggests that a practice of intelligent appropriation of digital transformation within business organizations is possible when it results from a collective support implemented by a plurality of actors exercising different functions. Based on a qualitative inquiry on 20 managers and HR managers, we analyze the formal and informal practices whereby individuals and collectives take on prerogatives conventionally assigned to the HR function, contributing to support digital transformation. We thus help to clarify the conditions for HR to support digitalization and collective intelligence.; Notre étude suggère qu'une pratique d'appropriation intelligente de la transformation digitale au sein des entreprises est possible dès lors qu'elle est le résultat d'un accompagnement collectif mis en oeuvre par une pluralité d'acteurs exerçant des fonctions différentes. À partir d'une enquête qualitative auprès de 20 cadres et responsables RH, nous analysons l'ensemble des pratiques formelles et informelles par lesquelles les individus et les collectifs assument des prérogatives traditionnellement attribuées à la fonction RH. Nous contribuons ainsi à éclairer les conditions d'un accompagnement RH qui articule digitalisation et intelligence collective. "

This paper studies the spatial mobility of around a thousand coworkers of three, mid-sized French cities to better understand coworking spaces. Our analysis, based on online available data on coworkers’ career and education trajectories, and confirmed by selected interviews with the founder, managers and users of the three coworking spaces, reveals a community with purposefully reduced mobility. We provide insights into how coworking spaces, by pooling a diversity of local resources, foster dynamism and allow a reduced spatial mobility option for a less kinetic elite of highly educated workers. Coworking spaces allow coworkers to develop entrepreneurial capabilities whilst striking a balance with their private life. The studied coworking community collectively achieves its goals, with individuals engaging in little international mobility and an overall reduced spatial mobility., Ce papier étudie la mobilité spatiale d’environ mille coworkers de trois villes moyennes françaises. Notre analyse révèle que la communauté de travail ainsi constituée se caractérise par une mobilité délibérément réduite. Plus précisément, nos résultats montrent que les espaces de coworking étudiés regroupent une large diversité de ressources locales qui rend possible une mobilité spatiale limitée notamment à l’international. Les espaces de coworking permettent à des coworkers globalement hautement instruits non seulement de développer leurs capacités entrepreneuriales mais également de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée., Este documento estudia la movilidad espacial alreador de mil coworkers en tres ciudades medianas francesas para conocer mejor los espacios de coworking. Nuestro análisis revela una comunidad con una movilidad deliberadamente reducida. Ofrecemos perspectivas sobre como los espacios de coworking, aunando differentes recursos locales, promueven dinamismo y permiten una opción de movilidad reducida para une élite menos cinética de trabajadores de alto nivel de educación. Los espacios de coworking permeten que los coworkers fomenten habilidades empresariales et consigan un equilibrio con la necessidades de la vida privada. La comunidad estudiada obtiene colectivamente sus objetivos, y los individuos ejercen una limitada movilidad internacional y una reducida movilidad espacial en general.

International audience; "Social entrepreneurship leads us towards two types of responsibility, the first as a type of obligation which refers to the juridical and viewpoints, and the second of a cosmological type, pointing towards the domain of action and creation. Entrepreneurship as a practice in itself promotes primarily a cosmological responsibility, so that by contrast the social dimension of this practice refers to its obligatory aspect. In this article, we propose to revisit the genealogy of these two fundamental significations of responsibility. Both have been founded in Kantian philosophy. We propose to explore the impact and also the limit of their articulation within the social-entrepreneurial activity. We show that the first refers to several traditions of moral philosophy, suggesting various extensions of the concept, which forces us to question its operative value, and the second which we will illustrate with entrepreneurial discourse has been promoted in recent times more by using the phenomenological and philosophy of action approaches. We finish by considering the prospect for social-entrepreneurs to break away from this procrastination between two types of responsibility in the current context, formerly anticipated by Hans Jonas. The current success of political ecology and sustainable development is a sign of this possibility. This context is now characterized by fear of the future in human action, all other things being equal."; L'entreprenariat social nous engage dans deux formes de responsabilité, l'une obligataire, qui ressortit au registre juridique et moral, l'autre mondaine ou cosmologique, qui ressortit au registre de l'action et de la création. La pratique entrepreneuriale en tant que telle honore prioritairement la responsabilité cosmologique, tandis que la dimension sociale de cette pratique réfère, quant à elle, au caractère obligataire. Dans cet article, nous proposons de revenir sur la généalogie de ces deux acceptions fondamentales de la responsabilité, qui ont trouvé dans le kantisme à la fois leur lieu de formulation philosophique et leur point de bifurcation, mais aussi de dégager la portée et les limites de leur dialectisation dans l'activité sociale-entrepreneuriale aujourd'hui. Nous montrons que la première convoque en son sein plusieurs traditions de philosophie morale impliquant différentes extensions du concept, ce qui oblige à nous interroger sur sa propre opérabilité. La seconde, que nous aurons à cøeur d'illustrer en rapportant certains discours d'entrepreneurs, a été davantage honorée à l'époque contemporaine par les approches phénoménologiques et de philosophie de l'action de tendance analytique. Nous terminons en envisageant la possibilité pour l'entrepreneur social de s'extraire de cet atermoiement entre deux formes de responsabilité dans le contexte actuel, naguère anticipé par Hans Jonas et dont témoignent aujourd'hui le succès des thèmes de l'écologie politique et du développement durable, opérant ainsi un renversement du rapport de l'action humaine à la peur de l'avenir peur à laquelle s'est substituée au fil du temps la projection raisonnée d'un futur malheureux, toutes choses égales ailleurs.

International audience; Cet article s'interroge sur les approches traditionnelles en santé au travail, en soulignant à la fois leurs caractéristiques, leurs apports et leurs limites, pour montrer en quoi l'école de Palo Alto peut constituer une approche pertinente en la matière. L'originalité de cette dernière consiste à privilégier une démarche systémique, qui porte sur les interactions qui se jouent entre un individu souffrant et son environnement professionnel. A travers deux études de cas, l'un à l'hôpital, l'autre dans une entreprise agro-alimentaire de grande consommation, nous présentons le mode opératoire de cette approche. La discussion qui suit permet une montée en généralité et précise dans quelles conditions l'approche de Palo Alto peut être mise en øeuvre pour lutter contre les risques psychosociaux en entreprise.

Si les institutions europeennes ont depuis leur origine connu des crises, qu’elles ont toujours su surmonter, les difficultes qu’elles rencontrent aujourd’hui semblent particulierement serieuses. Depuis la ratification du traite de Maastricht, trois problemes majeurs se posent. D’une part la question du deficit democratique europeen. D’autre part, le retrecissement de l’espace des choix politiques offerts aux citoyens, qui est de plus en plus soumis a des contraintes economiques. Enfin, la panne du modele social europeen. Ces differents facteurs, largement entrecroises, constituent le terreau a partir duquel l’euroscepticisme prospere au sein de l’opinion publique.

Entretien avec Yves Meny, propos recueillis par Didier Chabanet et Olivier Rozenberg Premieres lignes : Quand est ce que, d’une facon ou d’une autre, la question de l’Europe a emerge dans votre parcours ? Il y a des elements europeens qui sont intervenus tres tot mais sans doute pas en tant qu’Union europeenne. J’ai ete tres vite attire par ce qui se passait au-dela de l’hexagone et en fait ma chute de cheval sur le chemin de Damas a ete causee en 1959 par un cure breton qui organisait des voyages...

International audience; This chapter shows that the ‘contentious French’ may not be that contentious anymore. The economic crisis provides a unique chance to argue that a post-contentious turning point is emerging in spite of a long-standing tradition of protesting. Yet the chapter suggests that this post-contentious turning point is not bringing about acquiescence but opens space for new forms of political participation, especially in connection with resources acquired through employment and educational track. In this case, we find a more extensive engagement in online activism and non-institutional forms of political participation, that is, the two forms of political participation that are less ‘active’ and require a more modest time commitment. These findings are also put in the broader context of contemporary French politics.

Over the last few years, the topic of "liberated companies" as gradually emerged in France, largely thanks to the works of Carney and Getz (2009 ; 2013). This article examines how and why these types of enterprises have experienced such an increase in success regardless of the fact that they have been sharply criticized. After reviewing the main elements in the literature available on this subject, we have focused on the example of a company called Sogilis, specialized in the manufacture of software. This study enables us to better understand the key characteristics of liberated companies and more specifically, the conditions necessary for them to succeed. It also questions the ability of managers to deal with autonomous and heterogeneous practices.; Depuis quelques années, le thème de l’entreprise libérée s’est progressivement imposé en France, grâce notamment aux travaux de Carney et Getz (2009 ; 2013). Cet article retrace la façon et les raisons pour lesquelles ce type d’entreprise a connu un succès grandissant, même s’il a suscité en retour de vives critiques. Après avoir fait le bilan des principaux éléments de la littérature disponibles sur le sujet, nous concentrons notre attention sur l’exemple de la société Sogilis, spécialisée dans la fabrication de logiciels. Cette recherche nous permet de mieux comprendre les caractéristiques des entreprises libérées et notamment les conditions qui semblent nécessaires à leur réussite. Elle interroge du même coup la capacité des managers à faire face à des pratiques très autonomes et donc hétérogènes.

International audience; In France, during urban riots that occur for around forty years, many of the rioters attacked State symbols and destroyed public facilities. The incidents have continued unabated since the early 2000s even as public authorities provided huge resources to renovate disadvantaged urban areas. This article seeks to account for this apparent paradox. It argues that French public authorities have failed to take into consideration the local people’ desire for partnership and for social recognition thereby nurturing the resentment of large sections of the population.; "À chaque émeute urbaine que la France connaît depuis maintenant près de quatre décennies, les symboles de l’État et les équipements collectifs semblent concentrer la colère d’une partie de la jeunesse des quartiers concernés. Cette situation suscite d’autant plus d’interrogations que des moyens significatifs ont été consacrés à la rénovation des banlieues françaises dans le cadre de la politique de la ville, en particulier depuis le début des années 2000. Cet article apporte des éléments de réponses à ce paradoxe apparent, en montrant que le besoin de participation et de reconnaissance des habitants reste peu pris en compte par les pouvoirs publics et explique largement le ressentiment d’une frange de la population."

International audience; Comment l’« entrepreneuriat social » a‐t‐il pu en venir à concurrencer en France la notion d’« Économie sociale et solidaire » (ESS) ? La première explication est liée au tournant néolibéral amorcé au début des années 1980. La seconde relève du positionnement des différentes parties prenantes : tandis que l’influence de l’État et de l’ESS statutaire décline, d’autres acteurs collectifs portent haut et fort, dès le début des années 2000, l’étendard de l’entrepreneuriat social. La troisième raison est liée à la crise de 2008, qui propulse l’entrepreneuriat social au cœur de l’actualité politique. Trois séquences différentes – l’Initiative pour l’entrepreneuriat social lancée par la Commission européenne en octobre 2011, la loi‐cadre française du 31 juillet 2014 consacrée à l’ESS, enfin les travaux de la Taskforce du G8 sur l’investissement à impact social en juin 2013 – renforcent cette configuration globale. Le législateur français a introduit une rupture majeure en donnant la possibilité à des entreprises commerciales d’intégrer le champ de l’ESS, dès lors qu’elles poursuivent un but d’« utilité sociale » et qu’elles adoptent une gouvernance participative.

This article outlines the evolution of youth European policies, in a context marked for over 25 years by a very high level of youth unemployment, exacerbated since 2008 by the economic crisis.(...)

International audience; In the early 1980s, France witnessed the rise of the so-called Beur Movement, which mainly mobilized migrant youths from the metropolitan suburbs (banlieues). The term ‘beur’ comes from verlan, a form of French slang that inverts the syllables within words. The word arabeu (Arabian) is thus changed into beu-ra-a and subsequently shortened to beur. The Beur Movement emerged at a time of rising unemployment and political strife — a period in which the left came to power, while at the same time the extreme-right party, Front National (FN), grew to become a national political force. It was within this overall context that the integration of young immigrants became salient, particularly within the most deprived suburbs

International audience; La sociologie du chômage a depuis longtemps mis en évidence les effets déstructurants et désocialisants de la perte d’emploi. La situation des jeunes chômeurs, aujourd’hui en France, suggère cependant que la multiplicité des expériences vécues ne se résume pas à ce tableau apocalyptique. La réalisation d’une vingtaine d’entretiens semi-directifs approfondis avec des jeunes âgés de 18 à 35 ans, au chômage depuis au moins un an, nous a permis de découvrir la pluralité des manières de faire face à cette épreuve et de lui donner sens. Si certains jeunes perdent confiance, ressentent un fort sentiment d’échec personnel et s’isolent, d’autres au contraire s’accommodent relativement bien de cette situation, développant des formes de sociabilité extra-professionnelle. À travers leurs récits, ont pu être identifiés un petit nombre de facteurs qui permettent de comprendre ces variations, au premier rang desquels l’âge évidemment, mais aussi l’appartenance sociale, le capital culturel, le genre et l’appartenance territoriale.

International audience; Drawing upon information collected through 20 in-depth qualitative interviews with young long-term unemployed aged 18–34, we argue in this chapter that there is something quite specific about the way young people experience unemployment in France, and that their experience does not conform to the broader patterns laid out by sociologists. Overall, the analysis emphasizes on a number of key variables such as age, social position, cultural capital, gender, and the effect of specific processes of socialization in a given territory. Although unemployment undeniably affects social ties and heightens the risks of isolation, we show that the wide variety of experiences among young people is not always severe, and certainly not entirely aligned with the catastrophic experience of the unemployed in Marienthal.

This symposium focuses on the theme of the collective action of marginalized people in contemporary France. It draws on papers originally delivered at January 2008 conference entitled ‘Collective Action and Social Exclusion in Europe’ organized on 11–12 January 2008 by the Triangle Research Center of the Ecole Normale Superieure de Lyon – Lettres et Sciences Humaines, with the support of the Centre National de la Recherche Scientifique, the Universite Lyon 2 (France), and the Irish Council for the Humanities and Social Sciences. These four articles are substantial revisions of some of the conference papers. A key objective of the conference was to discuss dominant social movement paradigms and to confront them with the specific cases of the political mobilization of people who face difficult social and economic circumstances. At a time when the French are overly preoccupied by the problems of unemployment, poverty and social exclusion, the country’s thorny social, economic and political climates presents its political and civil society actors with key challenges. One such challenge is how to deal with the effects of the French’s increasing wariness of mainstream institutions (political parties and trade unions) and the efforts of many people to create autonomous spaces for action (Waters, 2003). In this regard, some commentators point to a revival of issues of a social nature (Aguiton and Bensaid, 1997), to a development of protest (Sommier and Crettiez, 2006), and to an increase in novel forms of workplace or work-related conflict and resistance (Francfort, 2005; Beroud et al, 2008). These issues were underlined quite forcefully on 29 January and 19 March 2009 when between two and three million people demonstrated throughout the country – some of the highest numbers since May 1968. Indeed, the rise in social conflict and protest within French society are core

This article examines the conditions for the emergence of a most unexpected movement. It traces how a small number of leaders, in the context of weak support of the institutional representative frameworks, gave collective and political meaning to the dissatisfaction of the unemployed. Sticking to the European agenda, the movement, by means of the "march" format, was able to make itself visible to the media and, more generally, to public opinion, both of which it then used as resources. I identify the strategic orientations that ran through the movement and whose articulation led to a new mode of the Europeanization of action, which I call "the externalization of protest." The article concludes by identifying some of the effects induced by the marches, and suggests the incapacity of the mobilization to survive to the global justice movement, although it was one of its first expressions.

International audience; Depuis les années 1990, les villes européennes manifestent un intérêt croissant pour la question du développement durable, notamment dans le domaine des transports. Grâce au soutien de l’Union européenne, plusieurs réseaux de villes se sont ainsi structurés autour de cet enjeu. Les efforts restent cependant très inégaux et sont surtout le fait de villes de taille moyenne. Par ailleurs, un clivage se dessine entre des villes pour qui la durabilité des transports correspond plutôt à une opération marketing et celles qui sont mues par des convictions environnementales profondes. Au niveau local, c’est dans le fonctionnement des régimes urbains qu’il faut chercher les clés explicatives à la mise en œuvre de ces politiques. Le rôle des élus, leur capacité à trouver un point d’équilibre entre un projet écologique et des intérêts économiques, mais aussi l’influence de certains segments de la société civile sont autant de facteurs déterminants.

International audience; "In 2011 Occupy movements were set up in France and in Ireland but aside from some initial displays of mobilisation, the movements enjoyed very limited success. Some commentators wondered why there was such a difference between the level of protest in these countries compared to what was taking place in others such as Greece and Spain. The authors argue that the reasons for the weak level of mobilisation in France and in Ireland are related to the cumulative effects of external and internal factors. In terms of external factors, the movements received very weak political support in both countries. In addition, the contrasting effect of the economic crisis and especially the fact that a significant proportion of the better-educated French youth were less unemployed or socially excluded than in most other European countries—notably Ireland—help to account for the movement's weakness, in France at least. Internal factors also played a key role. In France as in Ireland, the movements were profoundly varied and sociologically divided. Activists were unable to agree on clear and unambiguous policies and guidelines and they defended with vigour autonomous modes of action that quickly isolated them. In the end, the accumulation of these handicaps did not allow the mobilisations to develop."; "Si certaines mobilisations d'Indignés ou d'Occupy ont émergé en France et Irlande en 2011, elles n'ont rassemblé qu'un nombre limité de personnes, ce qui contraste avec le succès que le mouvement a pu connaître au même moment dans d'autres pays, notamment en Grèce ou en Espagne. Cette faiblesse relative s'explique par une pluralité de facteurs endogènes et exogènes à la protestation. Sur un plan externe, dans les deux pays, les appuis politiques ont manqué à ceux qui ont tenté d'organiser et de développer la mobilisation. Par ailleurs, en France, le système de protection sociale a considérablement amorti les effets de la crise économique, atténuant du coup les motifs de mécontentement, tandis que la frange la plus éduquée de la jeunesse était largement épargnée par le chômage ou les phénomènes d'exclusion sociale et a donc eu tendance à se détourner du mouvement. Des facteurs internes ont aussi joué un rôle déterminant. En France comme en Irlande, la sociologie des acteurs mobilisés met ainsi en évidence l'extrême diversité de leur parcours et l'hétérogénéité de leurs attentes, qui ont constitué autant d'obstacles à la cohésion du groupe. Dans les deux cas, le désir d'autonomie de ce dernier a également contribué à l'isoler. Au final, l'accumulation de ces handicaps n'a pas permis au mouvement de s'imposer dans l'espace public."

International audience

International audience